Encore une fois, porter des patins, lorsque l’on a envie d’aller aux toilettes, c’est vraiment le top. Tu peux te dépêcher, ça va deux fois plus vite que n’importe qui à pied et donc pas de peur de se faire dessus. Bref. Elle fait ce qu’elle a à faire. Sans détails, même si les détails ne la dérange pas en soit : tout le monde pisse, tout le monde chie, c’est la nature. Elle revient où elle était, c'est-à-dire la salle informatique. Elle accapare beaucoup et pour pas grand-chose en fait. Là, elle était installée dans l’un des « boxes », pour trier les photos prisent durant le jeu. Autant dire peu, parce qu’aucun d’eux n’aurait la palme de photogénie… Bon elle est mauvaise langue, parce que certaines personnes sont magnifique, mais ce mot « certaine » n’est applicable à deux, maximum trois personnes sur quoi ? Une vingtaine ? Autrement dit personne. Elle comptait le faire, parce que lorsqu’elle arrive, elle voit son appareil qui n’est plus à la même place. « PUTAIN ! L’un de vous a touché mon appareil photo là ! » Elle se dépêche de regarder et effectivement, plusieurs photos « persos » n’y sont plus. « Tin vous faites chier ! » Si ça se trouve, c’est elle qui les a effacé toute seule sans le faire exprès. Mais c’est toujours la faute d’un autre alors elle préfère accusée l’un de ceux déjà présent dans la salle. Personne se dénonce évidemment et Eibhlin, colère, envoie valser la première chaise qui lui vient. Celle-ci atterri à côté de la porte, qui s’ouvre, sur Henley. Manquait plus qu’elle. Eibhlin lève les yeux au ciel et préfère la prendre comme elle vient, avec un sourire exagéré. « Parait-il que t’es la plus méchante ici… » Qu’elle dit, avec une grimace. Non parce que bon, celui ou celle qui la trouve vraiment méchante n’a pas vraiment conscience de ce que c’est que la vraie méchanceté. Elle croise les bras sous sa poitrine : « C’est normal que tu ne me fais rien ?... Naaaan, au contraire, j’trouve qu’on forme un merveilleux duo ; toi la méchante, moi la chieuse. J’ai presque envie de devenir ton amie… » Qu’elle lâche, venant enrouler son bras autour du cou de la blonde. Ouai, elle se moque et exagère tout. Ouai, un peu de légèreté dans ce monde de brute !

Je sais que je devrais alimenter un peu plus le twitter qui est à mon nom. Juste pour entretenir le contact avec le public. Ouais, c'est important, ça. Mais étant donné que je trouve rien de profondément intéressant ou philosophique à dire, hm (puisqu'on sait tous que twitter n'existe que pour ça) je me contente de ne pas tellement y penser et d'en avoir rien à foutre. Cela dit, je suis rappelée à l'ordre par ma bonne conscience (j'en ai une, vraiment) qui me signale si gentiment que je devrais bouger mon derrière et faire semblant de m'intéresser à la curiosité des téléspectateurs. Ou quelque chose dans le genre. C'est pour ça que je vais jusqu'à la salle informatique afin de récupérer la tablette mise à ma disposition. Autant dire qu'elle est restée un bon bout de temps ici, la tablette. Mais eh, je vais peut-être trouver une photo bien conne à faire et dans ce cas, ça serait dommage de ne rien avoir sous la main pour immortaliser l'instant, comme on dit. Quoi qu'il en soit, en arrivant, je suis accueillie par Eibhlin et un objet volant non identifié que je crains deux secondes de me manger en pleine gueule. Magnifique accueil, tu t'en doutes. Je lui en tiens pas rigueur, je dis rien. De toute façon, c'est elle qui débute la conversation. Je suis la plus méchante. Je veux dire, oui ça me paraît évident. Si j'avais pas eu cet award, j'aurais plus rien compris à ma vie. Je reste impassible jusqu'à ce qu'elle reprenne, je prends le temps d'écouter ses conneries mais quand elle vient poser son bras autour de mes épaules, je la repousse gentiment. Tout de même, c'est le minimum. La pauvre, elle doit déjà se prendre assez de vestes comme ça. « Ne t'excite pas, chérie. » Oui, parce que bon, à raconter autant de conneries, on ne sait jamais quelles idées ça pourrait lui donner hein. « Dans la mesure du possible, j'aimerais autant ne jamais être associée à toi. Vraiment. Je mérite mieux que ça. » Hm, oui. Parce que si j'en entends un seul balancer que Eibhlin et Henley, c'est le nouveau duo de choc, je risque d'avoir envie de lui tordre le cou. Au type ou à Eibhlin, je ne sais pas encore, je verrais sur le moment.

Henley arrive. Malheureusement, elle peut recommencer à parler après cette semaine de calme. Ouai, c’est Eibhlin qui pense ça. Bon elle sait pertinemment que tout le monde serait soulagé si elle devait arrêter de parler ne serait-ce qu’une seule journée, mais tout de même. Pas entendre Henley se plaindre pour un rien, c’est cool. Parce que n’empêche elle peut être chiante aussi… Mais finalement elle aime bien ça Eibhlin. Bah oui, quand même : parce qu’elle est chiante, mais elle s’agace très vite. On le sent, quand elle parle. Genre, elle fait style je suis au dessus, mais ça la saoule plus que de raison. Alors même si elle est énervée, quand elle la voit débarquer dans la salle info, elle ne peut pas s’empêcher de l’approcher. Bien sûre que si, elle s’excite. Attendez, les deux pires du château ensemble – en bas du classement en plus – seraient vraiment classe à traîner ensemble. « T’inquiètes pas, je ne vais rien tenter avec toi… J’fais pas dans la vieille peau… » Qu’elle lui dit avec un sourire moqueur. Pourtant elle se rapproche. Simplement pour lui signifier qu’elles seraient bien en amies : ce qui est mentalement pas possible pour Eibhlin, mais elle peut se forcer. La blonde ne semble pas encline. En même temps, elle n’allait pas sauter de joie et lui dire que c’est une excellente idée. Mais c’est tant mieux. Ca aurait ruiné ce qu’elle avait envie de commencer. « Oh tu mérites mieux ? Malheureusement c’est ce que tu crois dans ta tête, mais la réalité est tout autre… » Qu’elle souffle, sourcil froncés, et petite moue inquiète. La blonde a enlevé le bras de l’irlandaise, mais ça n’empêche pas celle-ci de se recoller à elle… « Mis à part moi, je ne se pas bien qui voudrait de toi comme amie ! Tu devrais en profiter !... Et puis je suis jeune. Je pourrais te faire connaître plein de trucs nouveaux – en tant qu’amie ! – tu verras, ça va être super ! » Qu’elle dit en lui prenant rapidement la main pour que celle-ci, bon, s’énerve encore un peu plus quoi…

Non, autant qu'elle ne s'excite pas, ça lui servirait vraiment à rien. Et elle aurait l'air ridicule. Je veux dire, encore plus que d'habitude, tu vois. Oui, oui, il faut croire que c'est possible, en fait. Dingue, je sais. Et là, elle me dit qu'elle ne va rien tenter puisque je suis trop vieille pour elle. C'est marrant, j'ai comme une impression de déjà-vu. Ouais, elle m'a déjà dit ça, je crois bien. Boh, c'est pas bien grave. Je veux dire, si elle trouve que vingt-neuf ans, c'est vieux, je suis désolée pour elle. Non, c'est vrai, son champ est vachement réduit, du coup. Elle préfère peut-être les petites jeunes, genre les pucelles qui n'y connaissent rien. Quoique, remarque, c'est justement pour ça qu'elle doit avoir une chance, la gueuse. Ça ne m'étonnerait pas du tout, ça. Ça paraît même logique. « C'est dommage pour toi, je pourrais probablement t'apprendre plein de choses. » que je réponds en un sourire railleur. Oui, bon, vu qu'elle doit pas être la meilleure au pieu, ouais, je suppose que même si moi, j'ai jamais testé avec une femme, je pourrais sûrement lui enseigner quelques trucs. Bref, je lui balance que je mérite mieux, ce qu'elle s'empresse de contester, évidemment. Su-per. Mais si, je mérite mieux qu'être associée à une gamine pareille, merci bien. Et elle y va de l'argument du « personne t'aime de toute façon ». Bah ouais, et alors. Ça va, ça va faire deux mois que je suis dans ce château et je m'en sors plutôt pas mal jusque-là, qu'on se le dise. Bon, d'accord, c'est vrai, je devrais sûrement me rapprocher de quelques personnes d'un point de vue stratégique. Ouais, pour éviter la nomination et tout ce qui s'en suit, mais faire ami-ami, franchement, je le sens pas. « Étrangement, c'est toujours non. » Vraiment, étonnant, n'est-ce pas. Elle y met tellement tout son petit cœur. Je prends même pas la peine de m'écarter d'elle, en fait. Si ça l'amuse hein, qu'elle fasse donc. « Désolée, chérie, c'est juste que t'es pas assez bien pour moi. Mais eh, c'est pas grave, je suis sûre que tu trouveras d'autres amis.  »  Oui, bon, ou peut-être pas mais j'essaye de la rassurer comme je peux. Et vu le cas désespéré, c'est pas facile.