MASON

Franchement, je ne savais pas ce qu'ils avaient avec leurs cafés, mais ce n'était jamais du grand luxe. Du coup, après avoir ne serait-ce qu'à peine trempé mes lèvres dans celui ci, j'avais tout bonnement décidé de me débarrasser du gobelet. Ouais, et j'avais même récupéré mes sous dans la main du vendeur. Non mais il ne fallait pas me prendre pour une conne non plus, hein. « Le jour où vous saurez faire du bon café, vous me ferez signe hein. Ou non, en fait, j'm'en balance. » oui, voilà. Non mais je vous jure, cette ville allait me rendre dingue. Bref, du coup je m'étais rendue dans l'une de ces cafétérias qui faisait de toute évidence hôtel également -pas que j'ai particulièrement envie d'y dormir hein, d'ailleurs, j'étais presque sûre qu'il n'y avait que de vieux pervers entre ces murs. Ou des alcooliques. Ou des pervers alcooliques. Je ne savais pas trop ce que je faisais exactement ici pour être honnête, alors je m'étais contentée de commander un nouveau café, avec l'argent que j'avais repris à l'autre imbécile, et m'étais disposée sur l'une des tables, en terrasse. Depuis ma sortie, on ne pouvait pas dire que j'avais fait quoi que ce soit de bien particulier. Il faut dire qu'abandonner aux portes de la finale ne laissait pas forcément une très bonne image, et que du coup, le public qui m'avait tant suivi tout au long de mon aventure avait bien vite fait de se désintéresser de moi. Probablement devaient-ils regarder la nouvelle saison, mais moi, c'était pas trop mon truc que de m'intéresser à la vie d'autres gens. Ouais, la mienne était déjà assez compliquée comme ça pour que je commence à m'éparpiller de la sorte. Enfin bref, le service est drôlement long quand même, c'est quand même pas si dur de faire un chocolat chaud. Et puis c'est pas comme si y'avait vachement de monde dans ce trou à rats. Voilà que la blondasse me sert, et je lui retourne un hochement de tête suivi d'une grimace. Dieu qu'elle est laide, j'ai du perdre la vue pendant au moins deux secondes. Deux secondes et demi, plutôt. Genre, une demi seconde par verrue... ou grain de beauté. Enfin, à ce stade, c'est difficile d'établir une quelconque différence, hm. Enfin bref, du coup, je me sens toute puissante d'un coup, genre, j'allume mon iPhone, je mets le mode photo histoire de voir à quel point je suis sublime, et puis un peu par hasard, je termine mon périple dans mon répertoire, parcourant les noms des personnes que j'étais censée connaitre. Ou qui m'adulaient, en gros, oui voilà. Enfin bref, je laisse mes doigts glisser sur l'écran, jusqu'à ce que le nom de Mason apparaisse. Vraiment ? Je ne me souvenais pourtant pas avoir obtenu son numéro. Peut-être était-ce juste après la finale de sa saison, genre, je m'étais dit que ce serait canon que j'ai le finaliste le plus intéressant du lot dans mes contacts. Ouais parce que les autres, non merci hein. Genre, la bête de muscles qui s'était fait passer pour son père alors que c'était en fait son frère, tordu, pas vrai ? Ouais. Et puis de toute façon, Mason était le seul à peu près de mon âge. Les autres devaient avoir l'âge de Zayne, c'est pour dire. Le mec devait déjà être grand père au jour d'aujourd'hui, hm. Enfin bref, du coup, il n'était que dix heures du matin, et puisque je supposais qu'il devait dormir, je m'étais dit que c'était l'occasion rêvée pour venir le déranger. Parce que je suis une peste, ne l'oublions pas, et que j'en avais pleinement conscience, ce qui me rendait encore une redoutable que n'importe quelle autre peste en ce bas monde, haha. Hm. Du coup, je me tâte un court instant. Y'a son adresse à côté de son numéro. Je l'observe un quart de seconde avant de finalement écrire un "J'ai envie de toi, j'arrive dans quinze minutes". Je n'étais jamais allée chez lui, hein, qu'on se le dise, mais n'avais pourtant pas eu de mal à m'y retrouver, il faut dire que google faisait des miracles de nos jours. Enfin bref, me pointant devant la porte, sans trop savoir ce qu'il allait se produire, je m'étais seulement contentée de frapper à celle ci. J'avais juste envie de passer une bonne matinée hein. Et au pire, il ne serait pas là, et j'irai me jeter sous un train, ouais, c'était une de mes autres idées de génie. Enfin, la porte termina par s'ouvrir alors qu'un sourire rayonnant s'esquissait sur mon visage. Je ne savais même pas si il avait lu mon sms ou non, mais de toute façon, il n'allait pas tarder à me le dire, j'en étais certaine. « Salut mon chou, je t'ai manqué ?! » avec un peu de chance il me porterait jusqu'à son lit, comme la dernière fois. Hm.