Je n'ai pas encore totalement déballé ma valise, tout simplement parce que je suis une flemmarde. Y a pas d'autres raisons de toute manière. Pourtant, aujourd'hui, j'ai trouvé un peu de motivation et je l'ai complètement déballé. Renversant l'intégralité sur le sol, je soupire un peu de désespoir en voyant le nombre d'affaire que j'ai. C'est vrai que j'ai un peu abusé sur la quantité d'affaire inutile et que je ne mettrais certainement jamais, mais bon tant pis. Je commence alors à plier un, puis deux, puis trois ... Et au bout du quatrième t-shirt, je m'assois sur le sol, trop désespérée. J'attrape un tas que j'enfouis en boule dans l'armoire, suivit d'un autre jusqu'à ce qu'il n'y est plus le moindre linge m'appartenant sur le sol. La pile de vêtement menace de tomber, mais je la bloque en fermant la porte de l'armoire. Je m'appuie contre la porte qui se rouvre à chaque fois que je la lâche. Alors que je cherche une solution, une candidate débarque. Bon j'ai retenu aucun prénom, donc je vais éviter d'essayer de deviner, ça viendra certainement jamais. « Salut, tu voudrais pas me donner un coup de ... » Et avant même que j'ai pu finir ma phrase, la porte de l'armoire cède et le tas de vêtement me tombe dessus. Maladroite comme jamais, je suis déséquilibrée et je tombe sur les fesses. J'ai l'impression que la chute de vêtement ne se finit jamais, mais au bout d'un moment plus rien ne tombe et je regarde alors la jeune femme qui se tient toujours face à moi. Puis j'explose de rire en reculant le pantalon qui se tient sur ma tête. « tu voudrais être une gentille camarade et m'aider à me relever ? » Ouais parce que là je galère un peu.

Non mais quelle idée de jeter tout mes vêtements de cette manière. Le pire c'est que je savais que l'intégralité de ma valise ne serait jamais rentré de cette manière dans l'armoire, pourtant j'ai voulu y croire. J'ai voulu croire que ça se passerait mieux que je le pensais, sauf que c'est raté. C'est donc face à l'une de mes camarades que je m'effondre sous la montagne de vêtement et à la fin, j'attrape un fou rire, parce que je ne peux pas réagir autrement. La jeune femme qui est toujours dans la pièce se mets elle aussi à rire de bon cœur, mais je ne le prends pas mal, j'aurais certainement fait la même chose qu'elle. En plus, elle accepte de m'aider donc je ne peux pas vraiment lui en vouloir de rire. J'attrape son bras que je tiens fermement comme elle me l'a demandé et en moins de temps qu'il faut pour le dire, je me retrouve de nouveau sur mes jambes. « Merci beaucoup. » puis la jeune femme dont je ne connais toujours pas le nom me dit alors qu'elle est même d'accord pour m'aider à ranger tout mes affaires et me demande si je suis intéressé. Je pense qu'elle est vraiment mon ange-gardien « Oh oui oui oui, merci, je ne sais pas qui tu es, mais je pense que tu vas être ma meilleure amie dans ce jeu. » C'est clair qu'il ne faut pas grand chose pour me plaire, mais soit, je ne suis pas difficile. Elle me dit alors qu'elle adore plier le linge, là par contre, je la regarde abasourdie, sourire crispé. « T'es vachement bizarre, mais je t'aime bien quand même. » Ouais elle est gentille, donc je l'aime bien même si elle dit des choses qui me choquent presque. Alors que je me tourne pour ramasser un premier vêtement, je pivote de nouveau vers elle. « C'est quoi ton prénom au fait ? » Ouais parce qu'on parle, mais je sais rien de ma nouvelle meilleure amie.

Je suis plutôt du genre à me lier très facilement d'amitié avec les gens. Disons, qu'il suffit, comme vient de le faire la brunette, de m'aider sur n'importe quoi pour que je considère une personne comme un ami. Je lui dis très enthousiaste que nous allons devenir les meilleures amies du monde et elle accepte, ce qui me fait sourire de plus belle. Franchement, c'est très facile de m'avoir dans sa poche. Il suffit de me faire des grands sourires et d'être gentille, je deviens aussitôt la personne sur qui on peut compter. Bon bien sûr, je suis pas non plus une amie idéale, je suis une mauvaise langue et j'ai tendance à parler sur le dos de tout le monde, avant de faire l'hypocrite, mais bon, j'en reste pas moins une gentille personne qui aime se faire de nouveaux potes. Lorsque ma camarade me dit qu'elle adore plier les vêtements, c'est vrai que je trouve ça bizarre. Ouais, je comprends pas il est où le plaisir à plier du linge, c'est plus barbant qu'autre chose, mais peut être qu'elle aime les activités rasoirs. Ça peut se comprendre, tout le monde n'a pas les même centre d’intérêts et heureusement d'ailleurs. Elle me réponds que je suis pas la première à lui dire qu'elle est bizarre et ma bouche forme alors un espèce de O. « Le prends pas mal, j'ai pas voulu te vexer en disant ça. » Je savais pas qu'elle était susceptible moi, elle aurait pu me prévenir que c'était le cas quand même. Je lui demande au bout d'un moment son prénom, parce que bon, être amie sans savoir comment s'appelle la personne, c'est bizarre aussi ça. Elle s'appelle donc Babou. Par contre, elle me dit d'attendre, qu'elle va trouver mon nom seule. Ça m'étonnerait avec le monde qui se trouve ici, moi-même j'ai du mal à retenir le nom de quelques personnes. J'ai raison puisqu'au bout d'un moment elle abandonne. « C'est Apolline, mais tu peux m'appeler Apo. » Je préfère tellement ce surnom à mon prénom entier. Puis alors que je m'efforce de plier quelques t-shirts pour dire de pas lui laisser tout le sale travail, elle s'émerveille face à l'une de mes affaires. Elle me demande si je le prêterais à ma meilleure amie un de ces jours. « Si tu l'aimes tant que ça, prends-le, je te le donne. » C'est pas comme si j'avais pas des dizaines d'autres t-shirts. Et puis si vraiment j'ai plus de t-shirt à me mettre, y suffirait que je m'en rachète une fois sortie d'ici, rien de plus simple. « Prends en quand même soin, c'est un t-shirt Chanel édition limité. » Il m'a coûté assez chère, mais là n'est pas le problème, j'aime pas voir mes affaires abimés, donc elle a intérêt d'y faire attention.