La piscine, la plage, elle n’aime pas trop ça Tifenn. Il faut se mettre en maillot de bain, donc presque complètement nue, devant tout un tas de personnes qu’elle ne connait pas et qui vont la juger, vous comprenez. Du coup, c’est plutôt pratique qu’elle habite en Allemagne la petite brune. Il fait un peu froid donc elle n’a pas vraiment envie de se rendre à la piscine pour avoir les cheveux mouillés et prendre mal par la suite. Il n’y a pas de plage non plus à Berlin donc elle n’a pas besoin de trouver des excuses bidons pour dire qu’elle ne veut pas aller sur le sable. C’est l’une des choses qu’elle adore dans son pays le fait qu’il fasse un petit peu froid et qu’il n’y ait pas de plages. En fait, Berlin est une ville parfaite pour le caractère de la crevette. Mais pas Hawaii. Ici, il fait bien plus chaud qu’en Allemagne. C’est le jour et la nuit en fait. Tifenn n’aime toujours pas la plage et la piscine, mais elle a envie d’aller barboter pour se rafraîchir un petit peu. Ce serait bête qu’elle se déshydrate à cause du soleil. Prenant son courage à deux mains, elle enfile un maillot de bain et s’en va le plus rapidement possible vers la piscine. Elle imagine que c’est l’endroit où il doit y avoir le moins de monde. Tout le monde préfère la plage. Il y a quand même une nana. Une autre brune. Tifenn l’observe un instant. Elle la reconnait. Babou. Elle ne la connait pas des masses. Prions pour qu’elle soit gentille. « Salut ! Tu vas bien ? » En tout cas, elle est souriante alors c’est un bon début. L’allemande lui rend son sourire, mais n’a pas le temps de dire quoi que ce soit. « C'est... c'est pas possible ! ma bague, elle... » Instinctivement Tifenn baisse ses pupilles vers les mains de son interlocutrice. « Oh non, je crois que je l'ai perdue ! dans l'eau ! elle a dû tomber, ou je sais pas... » Mince. En plus elle avait l’air d’y tenir à cette bague Babou. La crevette brune ne peut s’empêcher de grimacer. « Bon. Quelque chose me dit que je ne suis pas prête de remettre la main dessus. » Elle ne semble vraiment pas dans son assiette avec cette histoire de bague perdue. Tifenn se met sur la pointe des pieds et regarde au fond du bassin. « T’y tenais beaucoup à cette bague ? » Question stupide. Elle ne serait pas dans cet état si ce n’était pas le cas. « Parce qu’on peut peut-être essayer de la chercher si tu veux. » Une proposition comme une autre. Elle est assez à l’aise dans l’eau l’étudiante, même si elle n’aime pas vraiment ce baigner quand y’a du monde avec elle. « Elle est comment ? » qu’elle demande tout en laissant ses jambes glisser dans le bassin tout doucement. Une description ne serait pas de trop pour tenter de retrouver le bijou. C’est là que Tifenn pose ses yeux sur une bague qu’elle porte et à laquelle elle tient énormément. Elle l’enlève et la donne à Babou. « Tu veux bien me la garder s’il te plait ? » Elle est souriante la brunette. Hors de question qu’elle perde cette bague si elle veut éviter une crise internationale en rentrant chez elle.

Aller vers les gens et discuter pendant des heures entières, ce n’est franchement pas sa tasse de thé à la petite brune. Elle est bien trop timide pour aller d’elle-même voir quelqu’un et engager la conversation. Pourtant, lorsqu’elle est connait la personne et qu’elle se sent à l’aise, c’est un véritable moulin à parole. On ne peut plus l’arrêter. Elle pourrait parler de tout et de rien, mais uniquement lorsqu’elle connait la personne et qu’elle pense pouvoir faire confiance à cette personne. En tout cas Babou, qu’elle vient de rencontrer juste maintenant, semble avoir envie de parler. Elle s’approche avec son adorable sourire sur les lèvres et Tifenn ne tarde pas à le lui rendre. Seulement ce sourire s’envole bien vite lorsque sa colocataire vient mentionner le fait d’avoir perdu sa bague. C’est embêtant ça. L’allemande de pince les lèvres et grimace légèrement. Elle se met à lui poser tout un tas de question, timidement. Elle veut bien l’aider à chercher. Surtout si elle y tient à cette bague. Tifenn imagine un instant si elle venait à perdre la bague qu’elle porte à la main gauche. Elle ne s’en remettrait pas. La personne qui la lui a donnée non plus d’ailleurs. Elle prendrait l’un de ses soufflons en rentrant chez elle. « Oui... oh j'espère qu'elle n'est pas perdue pour toujours ! » Alors là c’est clairement enquiquinant. « Rassures toi, on va la retrouver. » Elle ne parle pas bien fort. Elle vient poser tendrement une main sur l’épaule de sa camarade. C’est un geste pour la réconforter. Hors de question qu’elle s’en aille tant qu’elle n’aura pas retrouvé le bien de Babou. « Je ne voudrais pas t'embêter... » Ce n’est pas bien grave ça. Elle aime bien rendre service la jeune femme. D’ailleurs elle lui fait signe de la main pour lui montrer que cela ne l’embête absolument pas. « Mais bon c'est vrai que ton aide serait la bienvenue, vu que je prévois de toute façon de sonder ce bassin. À deux, on ira plus vite, c'est sûr. » Ca, ce n’est pas sûr. « Il faut faire attention de ne pas trop bouger l’eau pour ne pas qu’elle remonte à la surface et change de place. » Ce serait bête qu’on la perde de vue. Il vaut mieux qu’elle reste tout au fond du bassin. « C'est une bague ethnique tibétaine, en argent, avec une pierre howlite teintée turquoise. Et il y a des motifs dessus, j'ai jamais tellement su ce que ça représentait cela dit. » Tifenn voit tout à fait le genre. Elle en a déjà vue des comme ça dans un bouquin. Le souci c’est que les couleurs de la bague se confondent un petit peu trop avec celle du bassin. Ça risque d’être compliqué. La crevette entre tout doucement dans le bassin et observe le fond avant de confier sa propre bague à Babou. C’est tout juste si elle entend les remerciements de la demoiselle. Elle plonge juste à ce moment-là. Ouvrant les yeux, le chlore vient lui piquer les pupilles, un tout petit peu. Elle regarde à droite, puis à gauche et enfin devant elle. Il y a quelque chose qui brille dans le fond. Curieuse, Tifenn s’approche. Raté. Elle attrape un bracelet et le remonte à la surface. Tout en serrant le bijou dans sa main, elle nage vers le bord. « Regarde ce que j’ai trouvé. » Bon, ce n’est rien de ce qu’elle cherche vraiment, mais c’est la preuve qu’elle n’est pas la seule à perdre des biens précieux là-dedans. « Si tu veux on se partage le travail. Je prends le côté gauche de la piscine et toi le droit. » Elle s’accroche au bord et la pointe de son index. « Attention de ne pas faire trop de vagues sinon on est dans le caca. » Beh oui, c’est là que la pompe va aspirer un maximum de chose alors il faut être super minutieux.

La règle d’or dans ce genre de situation c’est de ne surtout pas faire bouger l’eau pour éviter que tous les petits objets qui peuvent se trouver au fond du bassin ne remontent à la surface, se déplacent et ne soient aspirés par la pompe de la piscine. Ce serait tout de même bête qu’elles cherchent quelque chose qui ne se trouvent plus dans l’eau. Tifenn se demande si c’est possible d’aller jeter un petit coup d’œil dans le gros tuyau de la pompe pour voir le bijou ne s’y trouve pas. C’est un petit peu dégoutant de se dire qu’il faut farfouiller dans un gros tas de feuilles mortes, d’abeilles en train d’agoniser et de cochonneries de piscine, mais s’il faut le faire pour ne plus que Babou soit triste, alors elle le fera la petite brune. Donc hors de question de bouger un peu trop. « Ah oui exact, tu as raison ! » Bien évidemment qu’elle a raison. Un petit sourire vient se loger sur les lèvres de l’étudiante. Il faut dire qu’elle a déjà vécu une situation similaire il y a quelques temps. Par malchance, la petite crevette a perdu sa bague, celle qu’elle a confiée à sa colocataire, et il a fallu qu’elle scrute chaque centimètre de la piscine pour la retrouver, mais au final aujourd’hui elle a la bague au doigt la petite. Sans rien ajouter de plus, elle plonge et commence ses recherches. C’est cool. Elle a l’impression de faire des fouilles archéologiques ou quelque chose dans l’genre. Quelque chose brille sous les yeux bleus de la brunette. Elle l’attrape et remonte à la surface. Un bracelet en argent plutôt mignon et très féminin. « Oh ! Je pense que quelqu'un sera content que tu aies trouvé ça, il faudra demander aux autres à qui il appartient. » C’est certains même. Surtout qu’il est très joli ce petit bracelet. « Je vais le prendre en photo pour le mettre sur mon twitter pour que le propriétaire, enfin je pense plutôt que c’est une propriétaire, se manifeste. » Elle marque une courte pause avant de reprendre : « A moins que tu veuille le faire toi. » qu’elle conclut en souriant avant de poser le bijou sur le rebord du bassin et de donner des instructions à sa camarade. Le bassin est grand alors autant le partager en deux. L’une prend le côté droit et l’autre le côté gauche. « Ça marche, faisons ça ! » Parfait. Tifenn plonge à nouveau et recommence à scruter son côté de la piscine. Une bague c’est tout petit alors il faut regarder même dans les coins les plus minuscules. C’est ce qu’elle fait la petite crevette. Sauf que ce n’est pas une sirène alors elle commence à avoir besoin de reprendre son souffle. Elle remonte à la surface et ferme les yeux un instant. Le chlore vient piquer ses pupilles azures. La voix de Babou se fait entendre. « TIFENN ! QUELQUE CHOSE DE TON COTÉ ? CAR MOI, POUR LE MOMENT, NADA ! » Elle tourne la tête et fait un petit signe de la tête. « RIEN NON PLUS. ON TENTE ENCORE ? » Bien évidemment qu’il faut tenter encore. Tifenn plonge encore une fois et frôle le fond du bassin avec son ventre. Un nouvel objet attire son attention. Elle fait quelques brasses en sa direction et tombe nez à nez avec une petite bague où une pierre turquoise trône sur le dessus. Elle ne voit pas bien s’il y a des motif sur le métal, mais en tout cas on dirait bien qu’elle ressemble à la description de Babou. L’étudiante donne un petit coup de pierre sur le carrelage du bassin et remonte à la surface. « BABOU !! JE CROIS QUE JE L’AI !! » Elle serre le bijou dans la paume de sa main et s’approche de sa camarade pour la lui présenter. « Tadaaaam. » Souriante, elle reprends : « C’est elle ? » Tifenn l’espère parce qu’elle n’a pas vraiment envie de mettre les mains dans le gros tuyau de la pompe de la piscine en fait.