Jouko & Tifenn
21 mars à 21h14

Ce n’est plus l’heure de se baigner. Il fait un petit frais pour penser à barboter à une heure aussi avancé de la journée. De la nuit même. Ça tombe bien, Tifenn n’est pas à l’aise lorsqu’il s’agit de se dévêtir pour se retrouver en maillot de bain et donc se baigner. Elle est trop timide pour penser une seule seconde se mettre à moitié nue devant des inconnus et des caméras qui ne pensent qu’à lui voler toute son intimité. Les moments de la brunette en train de se baigner seront rares. Elle préfère que les téléspectateurs la voient en train de lire un bouquin ou bien de jouer à un jeu de société quelconque, plutôt qu’en train de faire la limace au bord de l’eau. Ce n’est pas son truc et ce ne sera jamais son truc. L’allemande ne fait que retirer ses chaussures pour laisses les vagues venir effleurer ses pieds. Elle se balade au bord de l’eau. Il ne fait pas très chaud, mais elle s’en moque. Elle est bien là et c’est l’essentiel. C’est le seul truc qu’elle aime à la plage. De toute façon elle aime se balader un petit peu partout la petite crevette. Il y a un petit coucher de soleil plutôt sympathique à regarder. Elle s’arrête un instant pour en profiter. C’est magnifique. C’est autre chose que le coucher de soleil à Berlin. Elle à l’océan devant elle. Elle a l’horizon devant elle. Elle a l’impression que toute cette immensité lui appartient. Un sourire vient bercer son visage. Pour rien au monde elle ne voudrait échanger sa place ici. Elle ne regrette vraiment pas d’avoir fait le casting pour cette émission finalement. Elle tourne brièvement la tête en entendant du bruit derrière elle. Un blondinet s’approche d’elle. Elle ne tarde pas à le reconnaître. Jouko, le partenaire de Joanès. Le sourire qu’elle porte sur les lèvres s’intensifie légèrement. Elle pose à nouveau ses pupilles sur l’horizon. « Tu as vu comme c’ets beau. » qu’elle souffle pas trop fort comme si elle venait lui confier un secret. Elle est émerveillée par la beauté de ce qu’elle a devant les yeux.

Je n'ai que vingt-et-un ans, et pourtant on dirait un petit vieux. J'ai déjà mes habitudes. Et quand j'y déroge, je ne me sens pas bien, voire ça a tendance à m'énerver un peu. Du coup, après avoir dîner, le premier truc que je fais - après avoir débarrassé un peu, on est quand même en communauté, hein - c'est d'aller faire un petit tour dans les environs. Oui, ma vie c'est ça. Bouffer et bouger. Manger bouger. C'est ça. Et, franchement, ça me plait vachement. J'ai l'impression que, depuis que je suis ici, je peux enfin respirer. Ca me fait des vacances, un peu. J'apprécie la chose. Je suis loin de mon quotidien de compétitions, de courses, de natation, tout ça. Je ne suis pas contre rester là plus de trois mois - si j'arrive déjà à atteindre ce palier ce qui en soi serait déjà une énorme victoire. Or ce n'est pas possible. Quoi qu'il en soit, je sors de l'immeuble assez rapidement en prenant une veste au passage tout de même. Je n'oublies pas qu'il est déjà tard et que par conséquent le temps n'est pas au beau fixe. Il en pleut pas mais le froid se fait tout de même un peu ressentir. Alors que je gagne peu à peu la plage, je laisse mes pieds nus frapper le sable plus bas tandis que mes yeux viennent rencontrer une petite brune au loin. Je ne sais pas qui c'est ; difficile de reconnaître de si loin et puis de dos aussi. Y a plus facile, quand même. Mais une fois arrivé un peu plus près, je m'aperçois que c'est Tifenn, et sans même le vouloir particulièrement je viens à la rejoindre. J'aime bien la jeune femme, elle est gentille. Je lui affiche un sourire tandis qu'elle m’énonce son émerveillement devant la scène qui se passent sous nos yeux ; le coucher de soleil. Celui-ci vient flirter avec l'horizon de la mer un peu plus loin et je dois avouer que les dires de la jeune femme ne sont pas infondés du tout. J'acquiesce. « C'est magnifique » que je sur-renchérie. Il fallait le dire, voilà. Au final, ça change de chez moi, tout ça. Il ne fait pas bon de se promener sur les plages en Finlande, le temps n'est pas le même à cette période de l'année et à cette heure-ci non plus d'ailleurs. Mon regard se tourne vers Tifenn. Je me rappelle soudainement qu'elle est proche de mon partenaire, et qu'ils ont d'ailleurs bien accrochés, les deux. Tant mieux, après tout, c'étaient tous les deux des gens bien.« Tu viens ici souvent ? Regarder ça j'entends » le coucher de soleil. Peut-être qu'elle a ce rendez-vous programmer tous les soirs. J'en sais trop rien, au fond. Ce serait plausible, en fait.

C’est un moment parfait. Peut-être pas unique puisqu’il revient tous les soirs pour les habitants de cette île, mais c’est un moment parfait. C’est tellement beau que la demoiselle ne peut s’empêcher de s’arrêter un bref instant pout contempler ce spectacle. Le soleil forme un demi-cercle juste au-dessus de l’eau. Quelques nuages viennent rendre la scène encore plus grandiose que ce qu’elle n’est déjà. Tout est bercé par une lueur orangé qui donne un aspect magique à ce coucher de soleil. Elle a rarement vu des choses aussi belles dans sa courte vie la petite allemande. Remarquez ce n’est pas à Berlin qu’elle risque de voir un coucher de soleil au-dessus de l’océan. Certes l’endroit où elle habite est une très jolie ville, mais ce n’est pas comparable à Hawaii. Ici c’est un petit peu comme le paradis. En tout cas c’est exactement la vision qu’elle a du paradis la petite brune. Un jeune homme ne tarde pas à le rejoindre. Jouko. Le partenaire de Joanès. Elle lui adresse un petit sourire auquel il répond et ne tarde pas à lui faire part de ses sentiments concernant ce qu’elle est en train de regarder. On dirait bien qu’il est d’accord avec elle. « C'est magnifique » Il a raison, c’est magnifique. La belle ne dit rien de plus. Jouko a déjà tout dit. Elle se contente de rester là à observer le soleil. Elle se demande bien combien de temps il met ce petit coquin à venir se cacher derrière l’horizon. Elle a bien envie de rester là pour savoir. En tout cas il s’enfuit quand même assez vite. Il ne fait pas encore nuit noire, mais bientôt la lune va prendre sa place. D’ailleurs, elle commence déjà à pointer le bout de son nez. « Tu viens ici souvent ? Regarder ça j'entends » Tifenn secoue sa tête de gauche à droite. « C’est la première fois. » En presque trois semaines d’aventure, ce n’est pas trop tôt. Elle marque une courte pause durant laquelle elle vient poser son regard azur sur le visage du garçon. Elle l’observe. Il y a quelque chose de noble chez lui. Il a l’air gentil. En tout cas il n’a pas les traits d’une personne méchante. « Et toi, tu viens souvent ? » Peut-être qu’il vient tous les soirs en cachette et qu’il ne l’a encore jamais dit à personne. Tifenn a à peine le temps de tourner à nouveau sa tête que le soleil à presque entièrement disparu. « N’y voit rien d’ambiguë mais, … une balade sur la plage sous un coucher de soleil ça te tente ? » De toute façon, il n’y avait strictement rien d’ambiguë puisque la demoiselle était déjà bien emmouraché d’un candidat, qui était le partenaire du blondinet, et que de toute façon ce n’était pas son truc les plans dragues à deux francs.

Regarder le coucher de soleil, c'est pour les romantiques. Je ne suis pas romantique, mais je veux bien faire des efforts. Du coup, je suis là, et j'assiste à ce spectacle qui me fascine toujours ; c'est pourtant si simple, c'est un soleil qui se couche. Mais il faut croire que je suis touché par n'importe quoi. J'ai donc rejoint la belle Tifenn qui semble autant si ce n'est plus émerveillée que moi face à ce phénomène. J'en profite pour lui demander si elle vient souvent ici regarder ça. On sait pas, il y a des gens comme ça qui sont fascinés et qui le resteront toutes leurs vies. Elle m'annonce que c'est la première fois. Quelque part, ça explique un peu tout, le fait qu'elle soit tant émerveillée que ça. Fort heureusement, elle aura d'autres occasions de venir visiter cette plage et ce soleil qui laisse la place à un ciel un peu plus sombre pour quelques heures. Elle me retourne la question. Si je viens souvent ? Ce serait mentir de dire que c'est le cas. Je hausse les épaules. « Souvent serait un bien grand mot.. je suis déjà venu plusieurs fois disons » et autant avouer que c'est toujours un plaisir, et que je suis content de venir voir ça. Plus tard, tandis que le soleil continue peu à peu son ascension vers le bas de la plage, Tifenn me propose de faire un petit tour sur la plage. Je souris. Pourquoi pas. Je lève mon bras pour qu'elle place le sien sous celui-ci. N'y voyez pas un plan drague à la con, ce n'en est pas un. D'autant plus que je sais que la jeune femme fréquente mon partenaire d'une manière plus qu'amicale et que donc jamais je ne me permettrais de "draguer" sa "petite-amie" - ou presque ? - d'autant plus que ça ne m'avait jamais traversé l'esprit à vrai dire. Qu'elle prenne ça pour une réponse positive de ma part. Nous enclenchons le pas, et peu à peu, alors que nous gagnons les mètres de plages, je ne peux m'empêcher de penser à Joanès, qui est très proche de la jeune femme. Qui est nominé, aussi. Je me demande si elle est stressée. D'autant plus qu'un autre candidat qu'elle avait l'air d'apprécier également était aussi sur le banc des nominés. « Arrête-moi si je suis trop indiscret, ça m'arrive parfois mais.. toi et Joanès, vous êtes quoi au juste ? » ça m’intéresse. Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement curieux mais j'aimerais bien savoir avec qui mon partenaire risque de finir l'aventure. Car ne nous voilons pas la face ; ces deux là s'attirent comme des aimants, il n'y a pas de doutes.