Elle ouvrit un œil, puis l'autre. Elle se frotta énergiquement les yeux et s'étira. C'était le matin déjà. S'extirpant des draps, elle savoura les premières lueurs du jour sur sa peau bronzée. Elle revêtit son peignoir en soi et descendit à la cuisine pour le petit-déjeuner. En chemin, elle eut une idée. Elle arriva dans la cuisine, s'activa à la préparation de toasts, remplit deux tasses de café fraîchement préparé, versa du jus d'orange pressé dans deux verres puis déposèrent tout ça sur un plateau. Le toaster s'enclencha. Les toasts étaient prêts. Elle les tartina de deux sortes de confitures, une à la marmelade et l'autre, à l'abricot. Elle les posa ensuite sur une assiette qu'elle disposa au centre du plateau. Elle remonta avec ce dernier jusqu'à la chambre. Elle vint s'asseoir sur le bord du lit et couva du regard son partenaire endormi. Elle lui caressa doucement le front pour un réveil en douceur. Quand il ouvrit les paupières, elle murmura : « Bonjour toi. » Elle le gratifia d'un sourire tendre et montra le plateau qu'elle tenait en mains. Elle avait eu envie de lui faire plaisir, aujourd'hui. Des petites attentions de rien de tout. « Le petit-déjeuner est servi. », s'exclama-t-elle, en espérant que ça lui plairait. Elle plaça le plateau sur le lit et attrapa sa tasse qu'elle porta à ses lèvres pendant qu'elle observait l'anglais en train d'émerger de sa léthargie.

John était profondément endormit et pourtant il sentit un mouvement dans le lit, à côté de lui. Il ne bougea pas, son corps étaient de toute manière encore trop endolori d’avoir si bien dormit et il sentait qu’il était capable de se rendormir tout de suite. Alors il se laissa agréablement replongé dans un sommeil plus léger quand, quelques minutes plus tard, il sentit le contact d’une main sur son front. Le jeune homme ouvrit doucement les paupières, il cligna plusieurs fois des yeux car la lumière du jour l’éblouissait et posa finalement les yeux sur Sido, sa partenaire. Il eut un très léger sourire, encore paralysé par les dernières traces du sommeil qui restait en lui. « Bonjour toi. » fit-elle en souriant. Il se redressa doucement. « B’jour… » fit-il d’une voix encore endormie. Il se frotta doucement les yeux alors qu’une odeur agréable lui chatouillait les narines. Le candidat mit un petit temps à poser le regard sur le plateau qui se trouvait désormais sur le lit et qui contenait un petit déjeuner, probablement préparé par Sido. « Le petit-déjeuner est servi. ». Il sourit en la regardant alors qu’elle avait prit sa tasse de café. « Merci. » fit-il d’abord simplement, il ne savait pas réellement quoi dire d’autre, c’était vraiment adorable de sa part. « Personne ne m’avait prévenu que j’avais hérité de la meilleure partenaire… » Souffla-t-il, un sourire amusé sur les lèvres. Il se tourna vers la table de nuit et attrapa ses lunettes pour les poser sur son nez, il y voyait tout de suite plus clair ! Alors John se saisit également de la tasse de café et but un peu. « Dis… Ca fait deux semaines qu’on est là et je ne sais pratiquement rien de toi… Parle moi de toi, s’il te plait. » fit-il en posant le regard sur elle. Il voulait savoir ce qui se cachait derrière ce bout de femme adorable qui aimait plus boire que lui et qui semblait avec son côté dur malgré son côté doux.

En préparant le petit-déjeuner ce matin, elle eut une petite pensée pour sa colocataire à Paris. Elle pensait souvent à elle, s'inquiétait un peu et lui manquait terriblement. Elle avait l'habitude de lui apporter son thé et son bol de céréales au lit lorsque celle-ci revenait tard du travail. Aujourd'hui, ce fut le tour de John d'avoir l'immense honneur d'être chouchouté en cette si belle matinée. Elle emporta le plateau rempli avec elle jusqu'à la chambre et le montra à un John en pleine immersion. Ils se saluèrent. Ce dernier la remercia pour le petit-déjeuner. Un sourire en coin, elle lui répondit : « Je t'en prie. » Elle voyait que cela lui plaisait. C'était justement le but de toute manière. Satisfaite, son sourire s'élargit. Il ne pensait pas avoir hérité de la meilleure partenaire qui soit. Elle eut un léger rire. « Qu'est-ce que t'es adorable toi. » Elle lui pinça doucement la joue droite et lui lança un regard complice et taquin. Il est vraiment trop mignon, ce petit. « Cela dit, tu n'es pas mal non plus. », qu'elle ajouta d'un ton malicieux. Elle le vit boire son café en toute tranquillité. Elle fit de même. Il lui demanda de lui parler d'elle. Elle haussa un sourcil interrogateur. Elle n'était pas vraiment douée pour ce genre de choses. D'ailleurs, elle esquissa un sourire gêné. « Bien entendu. », souffla-t-elle. Il avait le droit de connaître une partie de sa vie, donc elle accepta volontiers d'accéder à sa requête. Elle se lança sans hésiter. « Je suis parisienne de naissance. J'ai une petite sœur, Gabrielle du même âge que toi. Depuis la séparation de mes parents, elle habite avec ma mère du côté d'Orléans. J'ai grandi avec mon père diplomate qui m'a transmis son goût pour les voyages et les langues. Je viens de divorcer récemment et ... » Elle laissa sa phrase en suspens, caressa son alliance. Son regard s'assombrit un moment. Elle se ressaisit l'instant d'après. Elle affichait un sourire mélancolique pour le coup. Elle se tourna vers son camarade. « Et c'est tout. A toi, maintenant. » Elle lui sourit une dernière fois avant de siroter son breuvage en silence.

John ne connaissait bien sur pas encore bien sa partenaire mais il avait déjà comprit qu’elle était une personne avenante même un peu maternelle. Ca ne dérangeait pas John, pas vraiment… Tant qu’il n’avait pas réellement le sentiment d’être pris pour un enfant de cinq ans, quoi. Elle avait dit qu’il était adorable et lui avait pincé la joue. Mouais, bon, c’était clairement pas un geste qu’il aurait apprécié en temps normal mais elle avait été adorable et il se voyait pas lui dire qu’il aimerait bien qu’elle se souvienne qu’il avait vingt-quatre ans, quoi. Cependant il fallait bien avouer que son regard était un peu moi gentil que deux secondes auparavant mais ça ne dura pas car il baissa rapidement les yeux sur le plateau et à ce moment-là elle ajouta qu’il n’était pas mal non plus. Il sourit, reposant le regard sur elle avant de boire un peu son café et de lui demandé de parler d’elle. Elle semblait un peu gêné. Les gens avaient tous tellement de mal à répondre à ce question… John, lui, n’avait pas réellement de problème avec le fait de parler brièvement de lui. Il ne demandait pas à Sido d’aller dans les détails, juste de lui donner quelques pistes pour savoir avec qui il partageait ce lit. Il l’écouta attentivement alors qu’elle parlait de sa sœur et de la séparation de ses parents et puis de son père et puis… Son regard se posa sur ses mains qu’elle triturait et il y remarqua pour la première fois une alliance qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il ne dit rien un instant et quand il eu envie de parler elle prit la parole avant lui et lui demanda de parler de lui à son tour. John baissa un peu la tasse de café qu’il tenait entre ses deux mains et hocha la tête avant de commencer. « Je suis né dans le Kent, c’est au sud de l’Angleterre et j’ai vécu là-bas toute ma vie jusqu’à mes dix-huit ans où je suis parti pour Londres, pour étudier l’informatique. Je suis diplômé depuis un peu moins de deux ans. Je suis resté à Londres après mes études parce que j’ai trouvé un travail pratiquement tout de suite en sortant de l’université. Contrairement à toi je n’ai pas de frère ni de sœur et, hm, voilà… » Lui n’avait certainement pas été marié non plus d’ailleurs. Il était trop jeune et il pensait que le mariage était surfait et inutile mais il n’en piperait surement pas mot à Sido, elle n’avait pas besoin d’entendre ça. « Tu parles combien de langues ? » demanda l’anglais, désireux de lui changer les idées quant à son ex-mari. Il attendit la réponse en attrapant un toast avec de la marmelade, un truc que seuls eux, les anglais, semblaient apprécier à sa juste valeur d’ailleurs.