with MATTHEW

Dimanche matin rimait avec lessive, ou du moins aujourd'hui rimait avec lessive. Dans le monde normal, sous entendant dans le monde hors de ces murs, les dimanches rimaient rarement avec ménage, seulement ici, l'activité manquait considérablement alors faire du ménage, le dimanche ou n'importe quel autre jour de la semaine importait peu. Si bien qu'après avoir grignoter au repas j'avais rejoins la cuisine, ou plus précisément le cellier où se trouvait de nombreuses machines à laver mises à disposition par la production. Après avoir mis la machine en route j'avais rejoins la cuisine afin de me faire un bon café. Je me trouvais devant le plan de travail lorsque je sentis quelque chose se faufiler entre mes jambes, je baissais la tête pour apercevoir une énorme queue toute gluante. Ni une ni deux, je sautais sur la table, et me mis à hurler. « AAAAAAHHHHHHHH MAIS C'EST QUOI CE BORDEEEEEEL ? » J'espérais qu'un homme fort et viril daigne venir à ma rescousse, où je risquais de passer une bonne partie de l'après midi sur la table de la cuisine.

Par chance, quelqu'un décida de venir à mon secours. Et cette personne n'était autre que Matthew, le fétichiste du string. Qui se moquait ouvertement de ma position, qui je devais le reconnaître était certainement ridicule vu de l'extérieur. Seulement, il était hors de question que je daigne descendre de cette table avant d'avoir exterminé la chose qui se baladait dans la cuisine. « Il y a un truc énorme qui se balade par terre. Je suis sure que c'est un rat immonde. Je t'assure, j'ai sentis sa queue visqueuse se frotter entre mes jambes. ». L'affolement était tel que je mis quelques plusieurs secondes avant de me rendre compte de l'énormité de mes propos. « Sans mauvais jeu de mot bien entendu, j'ai rien contre les queues cela va sans dire, mais celles-ci. Bref. Bon tu m'aides ou pas ? »

J'étais complétement paniqué, l'inconnu me terrifiait seulement je ne pouvais m'empêcher de me pencher afin de chercher l'immonde bestiole qui m'avait frôlé. Bien entendu, Matthew ne pouvait s'empêcher d'être amusé par la situation, et par mon flot de parole incontrôlé. J'avais tendance à devenir quelque peu hystérique lorsque je paniquais que voulez vous. Ainsi, alors que Matthew émis l'hypothèse de me laisser dans la mouise, je me contentais de lui jeter ce qui me tombait sous la main, c'est à dire un torchon en pleine face, puis de lui tirer la langue telle une enfant de dix ans. Alors qu'il sursautait je ne pus m'empêcher de rire, et après il osait se moquer de moi le fourbe. Puis ce dernier n'hésitait pas à me montrer fière son trophée, une souris. Un cris de dégoût s'échappa d'entre mes lèvres. « Mattheeeew, c'est dégueulasse, tues-la, tortures-la, fais toi en un collier, jette la par la fenêtre ou garde la précieusement dans une boîte que tu garderas sous ton oreiller, manges la au petit déjeuner, peut importe mais par pitié, ôte ce machin de ma vue ... S'il te plaiiiiit. MATT ! »

« Non mais t'es malade, tu peux pas l'appeler Sydney, tu trouves vraiment qu'elle me ressemble ? T'es ignoble. » Et là c'était à mon tour de prendre un air faussement scandalisé. D'ailleurs il continuait de me taquiner, si je n'étais pas aussi apeuré par cette petite bête, et donc crispé à souhait, j'aurais sûrement rit puisque finalement c'était plus drôle qu'autre chose. « Non moi je suis mignonne, elle est laide, donc si tu dois caresser quelqu'un c'est moi ... Quoi que non, me touche pas maintenant que tu caresses ce ... truc. » ajoutais-je alors que mon visage affichait une mine de dégoût, son couinement m'exaspérait. « Très bien mais, tiens la bien sinon je n'hésiterais pas à l'embrocher avec mon talon aiguille » annonçais-je alors que je descendais de la table, allant dans la direction opposé où le jeune homme se trouvait, ou plutôt loin de mon homologue. J'ouvrais les placards jetant un œil de temps à autre à Matthew, afin d'être certaine qu'il ne s'approche pas trop près. « Tiens prends ça, elle est hermétique elle ne devrait pas pouvoir s'échapper. » Lançais-je alors que je lui tendais du bout de la main un tupperware assez grand pour contenir une petite sourire comme elle.

Sans que je ne puisse faire quoi que ce soit la souris me sauta à la gorge. Oui non en réalité elle venait de s'agripper à mon superbe pull en cachemire qui m'avait coûté les yeux de la tête et qui allait terminé sa courte vie dans les ordures. Évidemment ma réaction ne se fit pas attendre, je hurlais à gorge déployé, si bien que le pauvre Matthew risquait de souffrir de surdité avant l'âge. J'attrapais une cuillère en bois afin de la faire déguerpir ne manquant pas de crier quelques injures par la même occasion. Puis alors qu'elle se décrocha enfin de mon pull complétement foutu, je montais à nouveau sur la table. « La laisse pas s'échapper cette fois ... » Lançais-je exaspéré. J'attrapais l'une des casserole qui se trouvait non loin de là, prête à dégainer s'il le fallait.