Titi voulait tenir compagnie à Maxence. Forcément, le pauvre, à ne pas pouvoir rentrer. D'ailleurs, elle se demandait un instant comment il faisait pour se laver. Peut-être dans la piscine ou dans la mer, mais c'est pas super. Mais elle en pense pas pour autant à lui ramener du savon ou quoique ce soit de ce genre. Ni à manger. Non, elle sort avec une couverture dans sa main. Elle croit qu'il dort dans un sac de couchage et franchement, ce n'est pas le top du top. En plus, elle est certaine qu'il fait un froid glaciale pendant la nuit, alors c'est pour ça qu'elle a opté pour une couverture. Elle est peut-être un peu trop protectrice pour le coup, parce qu'il ne doit pas faire si froid que ça. Elle ne pense même pas à prendre à manger avec, alors que peut-être il a faim. Non, elle ne pense qu'à aller vers le jardin, parce qu'elle l'a vu de loin, tout proche de la forêt. Il se tient là debout. En arrivant à son niveau, elle lui offre un petit sourire, à la fois timide, qu'amusé. « Je t'ai apporté une couverture, pour tes nuits dehors... » Qu'elle lui dit en la lui montrant, mais elle la garde entre ses mains. Elle veut lui dire autre chose, mais elle hésite un instant. Avant de finalement se lancer, un brin amusée. « Tu sais que... Que je te dois encore un levé de soleil ?... » Elle parle comme-ci de rien était. Elle ne peut pourtant pas s'empêcher d'ajouter rapidement : « Et bah figures toi que comme je me suis levée trop tard ce matin, bah ça sera un coucher de soleil... » Titi a un grand soleil. Autrement dit, c'est ce soir qu'ils regarderont le couché de soleil. Avec un sourire charmeur, elle lui fait signe de la suivre. Elle n'a rien dit, mais elle espère qu'il comprend qu'elle ne lui en veut plus du tout. Enfin, elle ne lui en a jamais voulu. Qu'au contraire, tout est comme avant, rien a changé. Elle a bien pleuré la semaine passé, mais tout était terminé à présent. Elle a une capacité à tout oublier extraordinaire. Les mauvaises choses, s'entend. Non, tout est casé dans un petit tiroir dans sa tête, intitulé « oubliette ». Et l'histoire de Jasmine tend à se diriger vers ce tiroir même. Alors elle le devance, enchaînant les foulées plus vite que lui parce qu'elle a de petits jambes. Elle trottine même, se retournant de temps en temps pour voir s'il la suit vraiment, jusque la côte rocheuse. Ce qui est le cas, puis qu'il est toujours là. Alors, le temps qu'il arrive jusqu'en haut, elle étant la couverture sur les rochers pour pouvoir s'y installer tranquillement et sans avoir mal en fait. Il ne fait plus si clair, mais ils ne sont pas en retard pour le coucher du soleil, ce qui rend Titi toute joyeuse et guillerette sur le moment. Comme il s'assoit sur un rocher, Titi n'hésite pas à venir s'asseoir sur ses genoux. Elle le fait souvent et elle ne se gêne pas pour le faire avec lui. Mais quand elle regarde le visage de Maxence, proche du sien pour le coup, elle baisse un peu ses yeux. C'est triste les nominations de cette semaine. Elle passe ses mains lentement sur ses épaules, en soufflant un peu. « Tu sais, t'es nominé, mais je sais que tu vas être premier des votes... Mais moi j'ai toujours peur de partir... » Qu'elle dit avec une petite moue. Ce fut le cas les deux premières fois et alors même qu'elle est arrivée première les deux fois, elle a encore peur d'un éventuel départ. C'est dur à ce moment-ci de la compétition d'être encore confiante. Il y a des poids semi-lourd face à elle et des poids trop lourd aussi, dans ces nominations. Maxence, c'est un poids trop lourd par exemple, ou Ulysse aussi. Elle a peur aussi que Faust s'en aille et de plus jamais le revoir. Mais ça elle ne le dit pas. Non, elle tourne sa tête et, dans un sourire, elle chuchote au blond : « Regardes, ça commence... » Et cette fois-ci, ils sont à l'heure. Et elle trouve que ça commence très bien. C'est merveilleusement beau de voir toutes les couleurs du soleil. Titi regarde ce spectacle de ses deux grands yeux, sa bouche un peu entrouverte, ébahi devant ce spectacle. Comme une enfant.

J'avais fini par céder à l'appel de la piscine. Y'a pas moyen, il faisait vraiment trop chaud et je devais déjà me contenter de l'évier du Jack Rabbit pour me laver alors j'avais besoin de quelque chose de plus efficace pour me rafraîchir un peu. Je n'avais pas tenté le diable en nageant pour ne pas solliciter mon épaule mais j'avais quand même barboté une petite demi-heure, et sans croiser la moindre personne ... J'avais jamais croisé aussi peu de monde dehors que depuis que j'y étais coincé je crois, j'avais du surestimer la motivation des gens à profiter du grand air. Après ma pause piscine j'avais donc recommencé à traîner sans but, profitant de l'impression momentanée de fraicheur que m'apportait le fait d'avoir encore les cheveux humides ; A l'entrée de la forêt surtout, le vent s'engouffrait, c'était rafraichissant. Et puis en me retournant j'avais remarqué Titi qui venait à ma rencontre, alors passant une main sur ma nuque en souriant j'avais attendu qu'elle me rejoigne. Elle portait un truc, de loin je ne voyais pas trop ce que c'était, mais quand elle s'était rapprochée j'avais réalisé qu'il s'agissait d'une couverture ... Ne me dis pas qu'elle avait froid ? « Je t'ai apporté une couverture, pour tes nuits dehors ... » J'avais souri de plus belle, attendri par la gentillesse de l'intention et par la spontanéité avec laquelle il avait été effectué. Je suis sûr que certains dans la chambre quatre n'avaient peut-être même pas réalisé que je n'avais pas dormi à ma place cette nuit, mais Titi songeait sans que je n'ai rien à dire à me ramener une couverture ... « T'es adorable, tu le sais ça ? » C'était mignon, presque assez pour que j'en oublie que j'avais trop chaud, que je n'avais pas encore décidé où j'allais dormir cette nuit, et que j'avais été réveillé par une mouette ce matin. Une mouette, ouais. « Tu sais que ... Que je te dois encore un levé de soleil ? ... » Je n'avais pas tendu la main vers la couverture puisque je l'avais vu venir, elle avait autre chose à dire, et maintenant qu'elle avait commencé sa phrase j'attendais la fin « Et bah figures toi que comme je me suis levée trop tard ce matin, bah ça sera un coucher de soleil ... » Et me disant ça elle m'avait fait signe pour que je suive, tandis qu'elle s'engageait sur le sentier de la forêt en direction de la plage. J'avais donc suivi, je n'avais rien d'autre à faire et de toute manière même si ça avait été le cas j'aurais sans doute abandonné mon idée pour lui préférer celle de la jeune femme. Je crois que tandis que nous traversions la forêt je la regardais plus elle que la route, décrochant un sourire quand elle se retournait de temps à autres vers moi ; Elle était nominée cette semaine, et moi aussi, Rowan me l'avait annoncé ce matin en m'apportant deux ou trois affaires. Alors je crois que quelque part ça me rassurait, de savoir que nous n'en étions pas restés au stade assez moche de la semaine passée ... Mais tout n'était pas redevenu comme avant, pourtant, parce que maintenant je ne pouvais plus faire celui qui ne savait pas ou ne voyait pas. Sans que je réalise nous avions fini par arriver à destination, perdu dans mes pensées j'avais même mis quelques secondes à réaliser qu'elle avait étalé la couverture sur les rochers. « On est pile à l'heure, t'as un timing parfait. » lui avais-je fait remarquer en souriant, avant de m'asseoir tout en ramenant mon bras gauche contre moi. J'avais cherché la jeune femme des yeux, par habitude, mais sans me laisser le temps de réagir elle était venue s'installer sur mes genoux ; Pas que j'ai eu l'intention de l'en empêcher, de toute façon. Au lieu de ça j'avais passé mon bras valide autour de sa taille et posé mon menton contre son épaule « Tu sais, t'es nominé, mais je sais que tu vas être premier des votes ... Mais moi j'ai toujours peur de partir ... » Elle avait relevé la tête vers moi, la mine tout à coup moins enjouée. J'étais pas aussi confiant qu'elle me concernant, j'avais l'impression qu'avec un nombre si élevé de nominés et des poids lourds dans le lot tels que Benjamin ou Ulysse, ou même Titi justement, mes chances de rester une semaine de plus étaient bien plus incertaines que les fois précédentes. « On verra bien dimanche, on a toute la semaine pour voir venir ... Mais moi je me fais pas de souci pour toi. » Resserrant mon bras autour de sa taille j'avais enfoui un instant mon visage dans sa nuque, déposant finalement mes lèvres sur son épaule pour y piquer un baiser avant d'ajouter en soufflant « De toute façon vous pouvez pas partir, toi et Ulysse. » En théorie si, ils pouvaient, mais j'espérais qu'à force de me le répéter et de le dire à voix haute cela ferait pencher la balance, parce que très sincèrement je ne me voyais pas faire sans ces deux-là au sein du jeu. Non vraiment, je ne voulais même pas y songer, à cette éventualité. « Regardes, ça commence ... » Me ramenant à la réalité elle m'avait fait relever les yeux vers l'horizon et en effet, l'oranger du soleil avait commencé à se rapprocher de la mer et de la ligne d'horizon. Je crois que je préférais les couchers de soleil aux levers, ils avaient une connotation un peu plus mélancoliques mais ils étaient le point final à une journée bien remplie. Une façon de boucler la boucle. « Tu sais quoi ? On devrait faire un vœu. Ça fonctionne bien avec les étoiles filantes, alors pourquoi pas les couchers de soleil. » D'autant plus que ce genre de trucs avaient généralement l'importance qu'on voulait bien leur donner uniquement ; Il se trouvait simplement que j'étais quelqu'un d'un peu superstitieux, je croyais aisément à ce genre de trucs. Les vœux, le karma, les signes du destin.

Est-ce qu’elle sait qu’elle est adorable ? Elle sourit en se mordillant un peu sa langue, avant d’avouer. « Ouai, je le sais. On me le dit souvent… » Qu’elle lâche, guillerette. Bah c’est clair qu’on lui dit et elle ne dit pas ça pour se vanter. Elle n’avait même pas besoin de répondre, parce que la question est évidente. Cela dit, elle ne lui a pas apporté une couverture pour se lancer des fleurs. Non, elle voulait réellement qu’il n’ait pas froid pour dormir dehors. C’est tellement nul comme gage. Enfin, couverture ou pas couverture, elle n’était pas venue le voir que pour ça et même pas essentiellement pour ça. Non. Elle voulait réparer ce qu’elle avait manqué la semaine dernière de la semaine dernière. Sans lui poser trop de question et sans rechigner, il la suivit. C’est super. D’ailleurs, il dit qu’ils ne sont pas en retard cette fois-ci. C’est vrai que cette fois, ils n’étaient pas en retard. Au contraire, elle avait veillée à ne pas partir trop tard de l’intérieur, pour ne par arriver tout juste. Elle s’en voudrait de faire comme la dernière fois : tout faire en dernière minutes, tout ça pour rater le spectacle qu’elle voulait voir et avec lui. Non cette fois, pas de retard. Surtout pas maintenant, pour ce moment également symbolique. Pour lui montrer que pour elle, tout est redevenu normal, tout simplement. Elle ne se prend pas la tête. Alors elle fait comme si de rien était et elle va s’asseoir sur les genoux de Maxence. Elle se doute que ça ne le gênera pas et puis au pire, il la poussera. Ce qu’il ne fait pas non. Par contre, elle remarqua un truc étrange. Il avait pris son bras, le gauche normalement, comme s’il fonctionnait plus. Comme les handicapés. Mais c’est bizarre, parce qu’elle ne l’a jamais vu faire ça. Du coup, Titi lui demanderait bien ce qu’il a, mais elle s’abstient. Pour le coup, elle fait preuve d’intelligence. Alors, elle ne peut pas s’empêcher de lui parler des nominations. Ca l’embête tellement cette histoire. Evidemment que ça l’embête de le voir lui nominé, parce qu’il ne le mérite pas et qu’en plus il ne risque pas de partir. Ce qui l’embête plus, c’est d’être nominée elle aussi, parce qu’elle a moins de chance et elle sait qu’elle devrait avoir moins de soutient. Elle ne veut pas partir. Elle ne veut pas quitter Hawaï, le nid, ses amis et surtout pas Maxence. « Oh, en fait tu penses le contraire de moi ce que je pense… » Qu’elle dit en constatation, une petite moue sur le bout de ses lèvres. Oui, elle, elle s’en fait pour elle et lui, il s’en fait pour lui. Pour Ulysse aussi. « Toi non plus tu peux pas partir. Ca serait pas pareil sans toi sinon… » Qu’elle souffle, tandis que simultanément il embrasse son épaule et qu’elle lui caresse doucement sa nuque, parce qu’elle avait passé son bras autour de son épaule. Elle se mordille la lèvre. Elle aime bien ce genre de petite attention. Bon en même temps, qu’est-ce qu’elle n’adore pas… Finalement, le couché de soleil « commence ». L’espace d’un instant, elle en oublie Maxence et le fait quelle soit assise sur lui et tout ce qui l’entoure. C’est en voyant cet énorme orange disparaît peu à peu à l’horizon, qu’elle se rend compte qu’elle n’avait jamais vu ça. Qu’elle n’avait jamais pris le temps de s’arrêter pour regarder la journée se terminer aussi magnifiquement. Sans qu’elle d’y attende, Maxence lui parle de vœux, comme les étoiles filantes. Elle se retourne vers lui, pour finir de l’écouter. Elle ne peut s’empêcher de sourire, à la fois étonnée et joyeuse aussi. Oui, c’est marrant parce qu’en général c’est un truc de filles, faire un vœu tout ça. Ce n’est pourtant pas une mauvaise idée. « D’accord » Alors elle se tourne de nouveau vers la mer et le soleil finissant de se coucher et elle ferme les yeux. Fortement même, pour bien se concentrer. Elle fait le vœu de voir son truc au bras guérir. Elle s’imagine pleins de truc. Du coup, elle s’en inquiète un petit peu, même si elle ne sait pas ce qu’il a, ce que s’est et qu’elle n’ose pas le lui demander. Peut-être en vérité, il n’a rien. Une crampe comme parfois on à quand on va à la piscine. Ca lui arrive, à Tti. Peut-être bien, mais elle se soucie de ça tout de même. Elle n’a pas de demande particulière, d’envie, non plus. Elle aurait pu faire le vœu d’avoir de belles chaussures ou une belle robe. D’être sauver dimanche, mais ça elle a bien compris que ça ne pouvait pas relever du miracle, mais que des votes des téléspectateurs. Alors elle pense à quelque chose d’un peu plus important. Pourtant, tout de suite après elle fait le vœu que Maxence l’embrasse. Comme l’autre fois, dans la chambre, quand il faisait sa belle endormie. Elle avait bien aimé et, malgré ce qu’il s’était passé la semaine passé, elle en avait bien envie. Pourtant elle n’osait faire le premier pas. Contrairement à son habitude. Oui, il lui avait dit l’autre fois, que quand quelqu’un lui plaît, elle le montre, elle fait en sorte de le faire savoir, mais avec lui, c’est plus compliqué. Alors elle souhaite, tout simplement. Quand elle a finit, elle ouvre de nouveau ses yeux pour, de nouveau également, se tourner vers lui. « Tu penses vraiment que ça peut fonctionner ?... Parce que j’aimerais bien que ça se réalise… » Qu’elle dit avec un petit sourire en coin, alors qu’elle passe doucement ses doigts dans ses cheveux. « Et puis si ça se réalise, enfin une partie, bah moi je veux bien revenir ici tout les soirs pour faire des vœux… » Qu’elle dit en rigolant. Quand même, y’a pas qu’un couché de soleil. À moins que si. C’est comme les vœux de la lampe magique, y’a que trois couché de soleil. Elle continue de le regarder, léger sourire sur ses lèvres. « Ca pas été trop dur ton premier soir dehors… Je te plains. En plus tu dois te sentir tout seul… » Qu’elle dit, en s’inquiétant réellement du bien être du blond.

Rowan m'avait dit avoir choisi de nominer ma partenaire en partie parce qu'elle ne pensait pas qu'elle risque grand chose ; Je ne savais pas trop si c'était le cas, j'étais moyennement confiant si j'étais très honnête, mais je me disais que peut-être Junior avait choisi de nominer Titi pour les mêmes raisons. Parce que sincèrement je ne voyais pas comment on pouvait vouloir la nominer pour s'en débarrasser, de toute façon ... Y'avait bien que la roulette, pour raisonner de cette façon. Et d'ailleurs en parlant de roulette soyez sûrs que je ne risquais plus d'y toucher à nouveau d'ici à mon élimination, merci bien. « Oh, en fait tu penses le contraire de moi ce que je pense … » Parce que je lui pensais plus de chances de s'en sortir sans trop de casse que moi, et qu'elle semblait penser le contraire. La vérité c'est que malgré moi, j'en venais à réaliser que bien qu'étant rentré avec l'objectif et la volonté de me positionner en observateur extérieur, j'avais fini par me prendre au jeu moi aussi. J'en avais totalement oublié mon objectif, j'avais bien pris quelques notes au début mais j'avais fini par oublier au bout de quinze jours, réalisant que je ne pourrais de toute façon pas m'organiser de la façon dont j'avais prévu de le faire à la base. « Toi non plus tu peux pas partir. Ça serait pas pareil sans toi sinon … » Je m'étais contenté d'un mince sourire en guise de réponse, posant ma tête contre la sienne et resserrant mon bras autour de sa taille. J'avais pas envie de penser à dimanche, nous n'étions que lundi, je ne voulais pas me prendre la tête toute la semaine avec ça, surtout en sachant que nous n'avions de toute manière aucun contrôle sur les votes. Je préférais profiter de ma semaine sans trop me poser de questions, là par exemple tout ce que je voulais c'était profiter de la vue avec Titi et rien d'autre. Profiter d'elle aussi, un peu, parce qu'à force d'enchainer les nominations y allait bien y avoir un moment où cela nous retomberais dessus à l'un ou à l'autre ... Peut-être pas cette semaine, mais au bout d'un moment je pense qu'elle comme moi épuiserions notre capital chance. Et en parlant de chance, je lui avais proposé un peu sans réfléchir de faire un vœu ; Parce que c'était le genre de trucs un peu stupides auxquels je croyais, pourtant. Je ne savais pas trop si cela faisait de moi quelqu'un de naïf, de trop romantique, ou simplement quelqu'un de croyant. Je croyais, à ma façon, je priais aussi, parfois … En temps de crise, surtout. Dans ces moments où la situation sentait un peu le roussi et où je priais de toutes mes forces pour que la dernière fois où j'avais eu ma fille ou mon père au téléphone ne soit pas la Dernière fois avec un D majuscule. Alors faire un vœu c'était un peu dans la continuité, c'était le genre de trucs que je faisais pour me rassurer. « D'accord. » Elle avait fermé les yeux, et souriant j'en avais fait de même. C'est con mais les trois quarts du temps je souhaitais toujours la même chose, sans doute en espérant qu'à force d'insister j'aurais droit à un petit coup de pouce du destin. « Tu penses vraiment que ça peut fonctionner ? … Parce que j'aimerais bien que ça se réalise … Et puis si ça se réalise, enfin une partie, bah moi je veux bien revenir ici tous les soirs pour faire des vœux … » J'avais rouvert les yeux en souriant, haussant légèrement une épaule comme pour dire que je n'étais sûr de rien, encore une fois on prêtait aux vœux l'importance et l'impact que l'on voulait bien leur donner. « Certains des miens se sont déjà réalisés. Je suppose que c'est une question de chance et d'occasion … Faut savoir les saisir au vol. Mais qui sait, peut-être que venir tous les soirs augmentera des chances. » J'avais souri d'un air malicieux. Non, bon, je me doutais qu'elle avait sans doute mieux à faire que de venir me tenir compagnie tous les soirs, là, mais il n'empêche qu'à cet instant j'avais provisoirement oublié le fait que j'étais contrarié d'être coincé dehors. J'avais frissonné un instant en sentant sa main glisser sur mes cheveux, rapprochant presque instinctivement mon visage du sien ... J'avais un peu oublié le paysage, à vrai dire. « Ça pas été trop dur ton premier soir dehors … Je te plains. En plus tu dois te sentir tout seul … » Je lui avais offert une moue dubitative. Je grossissais un peu le trait en présence de Rowan pour l'embêter mais en vérité ce n'était pas non plus la plus horrible des punitions, de dormir dehors ... Ça m'emmerdait surtout d'être privé du nid dans son intégralité une semaine de nomination à vrai dire, parce qu'on n'était jamais certain d'être toujours là à l'issue du prime. Et de ne pas avoir accès aux douches aussi, je crois que c'était le seul truc vraiment chiant ... Vous allez me dire en reportages ça arrivait parfois de devoir attendre plusieurs jours avant d'avoir accès à une douche, mais bon là tout le monde était dans le même bateau. Alors que dans le nid je serais bientôt le seul à sentir le fennec à ce rythme là. « C'est pas si terrible, et puis c'est pas comme si il faisait vraiment mauvais dehors … surtout que maintenant j'ai une couverture pour me tenir chaud. » que j'avais alors répondu en souriant d'un air amusé avant de reprendre « Et puis je suis pas toujours tout seul, mais tu peux revenir me tenir compagnie quand tu veux. Du moins si je te laisse repartir, j'ai pas encore décidé ... » Air faussement innocent mais sourire taquin, il allait sans dire que je la faisais marcher même si le fait tout en parlant de remonter ma main de sa taille jusqu'au milieu de son dos pouvait un instant faire douter. Le geste me rappelait la dernière fois, sur son lit, où je m'étais précédemment endormi ; Elle me regardait à nouveau de la même façon, son visage à nouveau si près du mien que je pouvais sentir son souffle se réverbérer contre ma peau. Et je la regardais de la même façon également, tout en sachant que c'était d'une bêtise sans nom, que mes yeux glissent malgré moi jusqu'à ses lèvres. « Je vais probablement te garder un peu ... » que j'avais fini par murmurer, si doucement que presque personne en dehors d'elle n'aurait pu m'entendre. Ma discussion de la semaine passée avec Teddy m'avait dissuadé de céder à l'envie de faire n'importe quoi mais cela semblait avoir été temporaire ; J'avais oublié mes résolutions tandis que mes lèvres allaient à la rencontre de celles de la jeune femme pour finalement les attraper, ma main remontant finalement jusqu'à sa nuque. Je n'avais pas vraiment eu le temps d'y goûter la dernière fois, à ses lèvres, alors cette fois-ci je comptais bien me rattraper ... Tant pis pour le soleil, qui en avait fourbement profité pour terminer de disparaitre derrière la ligne d'horizon.

Non, Maxence ne peut pas partir, c’est inconcevable et elle ne le pense pas que parce qu’elle l’aime bien. Il est juste indispensable pour le jeu, contrairement à beaucoup d’autres. Elle ne veut pas être méchante en pensant ça, c’est la stricte vérité. Il se rapproche un peu plus d’elle alors qu’elle lui avoue ça. Elle ne peut s’empêcher de sourire et de se mordiller la lèvre. Être proche de lui ainsi ne lui réussi pas. Elle pense à tellement de chose et alors qu’il parle de vœu, elle ne peut s’empêcher de vouloir qu’il l’embrasse. Pas que ça, mais c’est ça qu’il l’obsède depuis un moment. Du coup, elle veut savoir si ça va se produire. Selon lui, probablement. « Je veux bien revenir tout les soirs, parce que j’ai pleins de rêve… » Qu’elle dit en ouvrant largement ses bras. Elle aussi elle sourit malicieusement. Elle a bien compris ce que ça veut dire. S’il veut qu’elle revienne plus souvent, elle le fera. Tous les soirs même. Même rien que pour s’assurer qu’il ne lui manque rien. Comme la couverture par exemple, qu’elle lui a apporté et qu’il semble aimer. Elle sourit largement. Il est trop gentil. Elle savait qu’elle avait bien fait de la lui amener. Et alors qu’il dit n’avoir pas encore décidé de la laisser repartir, elle lâche un rire léger et spontané. Il la ressert d’ailleurs un peu contre lui et elle ne peut pas s’empêcher de sourire largement. Elle veut bien venir autant de fois qu’il le veut, comme elle veut bien qu’il la garde encore quelques instants. Ca ne la dérange même pas du tout. Qui aurait le culot de le repousser et lui dire non. Le repousser, elle ne le fera sûrement pas, même à ce moment même. Surtout pas à ce moment même, où la tension est d’autant plus palpable. Oui, Titi la ressent, cette nouvelle tension entre eux. D’ailleurs, son cœur en sursaute légèrement. Elle a soudainement un peu chaud à ses joues. Elle a même du mal à respirer, une sorte de douleur la prenant à sa poitrine, qui ne fait que s’amplifier lorsqu’il lui annonce, tout bas, qu’il va la garder un peu. C’est dit d’une telle manière, qu’au lieu d’en sourire, elle en reste muette. Ses yeux plantés dans les siens. Le souffle court. Elle avale difficilement sa salive, impressionnée et abasourdie l’espace d’un instant. Ce même espace de temps qu’il lui faut pour que ses lèvres viennent aux siennes. Elle se laisse évidemment fait. Ce serait inconcevable de le repousser, alors que ce fut son vœu précédemment fait. De quoi la faire venir plusieurs nuit d’affilée d’ailleurs. Mais alors que jusque là, elle ne réagissait pas beaucoup, elle se mit en « marche ». Elle répond à ce baiser tendrement, se laissant guider par les lèvres de l’homme. Instinctivement, elle change de position. Alors que leurs lèvres sont toujours entremêlées, elle s’asseoir à califourchon sur lui, tout en se collant le plus qu’elle pouvait. Elle remonte ses deux mains sur les joues de Maxence, prolongeant ce baiser, un peu plus ardemment, mais avec un tact toujours visible. Elle ne sait pas vraiment si c’est bien ou non, en fait, elle s’en moque. Sur l’instant, elle aime ça et c’est tout ce qui compte. Ca lui fait une multitude de chatouilles dans son ventre, comme ses premiers baisers. C’est marrant de constater ça alors que des garçons, elle en a embrassé des tonnes, mais rarement comme des Maxence en vérité. Doucement, elle met fin à leur baiser, gardant pourtant son visage à quelques centimètres du sien. Son nez collé au sien, qu’elle bouge un peu en baiser d’esquimaux. Elle lui adresse un sourire à la fois timide, mais un peu comme comblé. Elle passe ses mains sur son visage, doucement, pour le détailler doucement. Il est beau Maxence. Plus beau que le couché de soleil, qui ne la plus vraiment intéressé. Beau, autant qu’elle pouvait le voir sous la lumière qu’il leur restait avec la lune. Finalement, elle pose l’une de ses tempes sur l’épaule de Maxence et elle vient embrasser timidement et tendrement son cou. C’est dingue. Habituellement, elle est plus ardente, plus tigresse, plus entreprenante, en gros plus chaude quoi. Mais Maxence l’impressionne tellement et elle ne veut pas faire n’importe quoi. Elle ne veut pas dépasser la limite alors elle le laisser lui montrer quels étaient ces limites justement. Elle ne veut pas en faire trop, surtout pas. Alors elle reste dans cette position, ses bras autours de ses épaules et sa bouche toujours à quelques centimètres de son oreille. « Est-ce que je pourrais dormir avec toi ce soir… » Qu’elle lui chuchote doucement, tout en lui caressant doucement sa joue. Elle a peur d’un éventuel non, qui ne serait pas forcément une surprise. Elle a déjà essuyé des refus, mais ça serait pas encore pareil avec lui.

Spoiler: