J'ai rien à faire, c'est chiant. Donc je me suis mis à la recherche de ma brune, pour passer du temps avec elle, voyez, parce que je sais pas, vu qu'on est "ensemble" on est censé être inséparables, collés l'un à l'autre sans arrêt. Sauf que non, en fait je crois pas tellement que ça a changé de ce côté là, et c'est pas plus mal. C'est pas que je l'aime pas, c'est tout le contraire même, je l'adore, et plus encore, mais c'est pas non plus la peine qu'on soit tout le temps agglutiné l'un à l'autre, à force ça risque d'être pesant, puis on va se marcher dessus et finir par s'engueuler parce qu'on se laisse pas assez d'espace ou une connerie dans le genre, ce qui serait franchement con, donc autant se laisser vivre un peu chacun de notre côté dès maintenant, hm. Enfin pas dès maintenant, là, tout de suite, vu que je la chercher et que j'ai envie d'être avec elle, mais voilà, je me suis compris. Alors au bout d'un petit moment je débarque dans la chambre, je vois une petite tête brune dans notre lit, donc j'imagine que c'est elle. Mais qui sait, en fait c'est peut-être quelqu'un qui s'est trompé de lit, hm. Non, mais c'est bien elle, et elle semble accompagné d'un truc, pas un candidat, c'est déjà ça. Je crois que c'est le chat. Tss. Cette bête sauvage a réussi à l'amadouer. C'est fourbe ces choses-là. Sans trop penser au fait que je pourrais emmerder ma Jasmine et la chat par la même occasion, je saute dans notre lit. Et l'autre boule de poils prend peur et part se cacher en courant. La starlette se met à m'engueuler, genre elle dit que j'ai perdu la tête. « Oh, ça va, je l'avais pas vu. » Faux. Je l'avais vu ce petit monstre cruel, qui a bien mis ses poils partout dans les draps, tiens. Ma brune va chercher l'animal, mais je crois qu'elle est pas décidée à revenir, c'est que j'ai bien dû lui foutre la pétoche. Au moins ça lui apprendra à squatter le lit des autres. Jasmine se met même à lui parler, à dire que moi, je vais me tenir tranquille, pff. « Méchant garçon ? C'est pas moi qui griffe les gens pour leur piquer leur bacon. » Non mais n'inversons pas les rôles s'il vous plait. Je croise les bras sur mon torse, d'un air presque offensé. « Laisse-la, tant pis pour elle si elle veut pas de notre compagnie, elle sait pas ce qu'elle perd. » C'est tellement un privilège d'avoir le droit de nous côtoyer, je sais pas si cette bestiole s'en rend bien compte. En même temps ça a pas beaucoup de jugeote ces bêtes-là donc on peut pas leur en vouloir.

J'insinue ne pas avoir vu l'animal avant d'avoir délibérément pris la décision stupide de sauter sur le lit, ce qui a sans doute sorti Jasmine de son demi-sommeil et fait détalé le chat à toute vitesse. Mais bon, de qui je me moque ? En vrai je l'avais vu la bestiole, donc ma brune a raison de m'engueuler et de ne pas vraiment me croire. N'empêche que c'est pas bien grave, c'est pas comme si j'en avais écrasé une des deux, que ce soit Jasmine ou la petite Toxine. Ah non, c'est Tixy, pardon, je m'en souviens jamais. Surement une autre raison qui fait qu'elle ne m'aime pas des masses, et c'est réciproque. La starlette va chercher le chat qui est parti se cacher sous je ne sais quel meuble, et pendant ce temps je peste, parce que je suis pas un méchant garçon, moi, hein, je griffe personne quand j'ai faim. Enfin parfois je pourrais, mais non quand même pas. Ah mais c'est soit disant parce que je la regarde mal qu'elle ma lacère les mains à chaque fois que j'en laisse une sans surveillance. Tout le monde me dit la même chose à propos de cette bête, je devrais suivre un peu leurs conseils à force, ça m'éviterait de terribles souffrances, mais je n'y suis pour rien si je n'aime pas particulièrement les animaux, et surtout celui-ci. « C'est elle qui a commencé. » Que je marmonne comme si j'étais un gosse de dix ans. Je suis un peu de mauvaise fois, j'avoue, je l'ai repoussé dès la première fois où elle a voulu squatté mon lit, mais elle aurait pu passer l'éponge depuis, franchement. Et après ça n'a fait qu'empirer entre nous. Mais peu importe, qu'elle reste où elle est, tant pis pour elle. Jasmine ne devrait vraiment pas perdre son temps avec ce vil animal. Je lui dis donc de laisser tomber, sauf que madame râle parce qu'avant que j'arrive le chat voulait bien de sa compagnie. Ah bah c'est de ma faute maintenant. Oui, c'est vrai, c'est de ma faute, mais jamais je ne l'admettrais à voix haute. Finalement ma brune décide de suivre mon conseil et de laisser le chat tranquille. Elle revient sur le lit et me demande si elle m'a manqué. Non, non, pas du tout, j'étais trop bien sans elle, c'était une vraie libération, si elle savait. « Désespérément. » Que je réponds en exagérant à peine. « J'ai bien cru que j'allais mourir sans toi à mes côtés, j'étais perdu, seul, abandonné. » Moi aussi je sais bien joué la comédie, voyez. Je quitte mon faux air plein de désespoir pour lui offrir un grand sourire avant de me rapprocher d'elle. Je m'installe confortablement au milieu du lit, ne lui laissant plus que très peu de place, mais si elle veut, elle peut dormir sur moi carrément, ça me gêne absolument pas. « Et alors, dis-moi, à quel point je t'ai manqué, moi ? » Comme si s'était évident que je lui avais manqué. Ah mais oui, c'est évidement, maintenant qu'on est "ensemble" je lui ai forcément manqué, au moins un petit peu. Donc je connais déjà la réponse, ou du moins je l'espère. Non mais ça m'étonnerait beaucoup qu'elle dise non, elle va surement dire que oui, que ce soit vrai ou pas, ça me fera plaisir dans un cas comme dans l'autre, même si je préférerais lui avoir vraiment manqué. De toute façon, je lui ai manqué, c'est obligé.