C’était à prévoir. Je n’aurais jamais dû entrer dans ce labyrinthe. Je n’ai aucun sens de l’orientation. Juste à repenser à la fois où je suis arrivée à New York, complètement perdue. On aurait dit une brebis égarée. Fragile et sans défense. J’avais tout de même fini par me débrouiller… Si y’a bien quelque chose qu’on ne peut me reprocher, c’est de ne pas être débrouillarde. Parce qu’au fond, je suis en vie, j’ai survécu au monstre sauvage de la grande Ville avec un V majuscule. Alors, un petit labyrinthe, ça ne devrait pas me faire peur. Cela ne m’empêche pas de sursauter lorsqu’une voix m’interpelle alors que je me croyais complètement seule dans ces lieux. Je l’avoue, je suis un peu rassurée, après l’effet de surprise, me disant que je vais pouvoir obtenir de l’aider pour sortir d’ici. Par contre, faut avouer que la question de la jeune femme est un peu étrange. « Du papier toilette… T’as envie ? C’est un problème… » Parce que bon, y’a pas de toilette par ici, je crois. Et même si elle avait du papier, elle n’avait tout de même pas l’intention de faire ses besoins comme ça, devant les caméras, non ? « Le petit pou-quoi ? » Je fronce les sourcils, n’ayant aucune idée de ce qu’elle raconte sincèrement. « Est-ce que ça va ? » Non, je ne m’inquiète pas pour sa santé mentale… Ok, peut-être un peu.

Elle était pas un peu étrange cette fille à me parler de papier toilette et de petit pou quelque chose ? Je dois avouer que je ne saisi pas exactement tout ce à quoi elle fait référence, pas que ce soit nouveau pour moi. J’ai franchement l’impression d’avoir un point d’interrogation sur la tête à longueur de journée. Je savais que ce serait difficile de m’adapter à la vie, mais jamais je n’aurais pensé être aussi en retard sur tout et n’importe quoi. Reste que pour l’instant, je n’ai aucune idée de ce qu’elle raconte et cela doit ce percevoir dans mon regard. Il semblerait que le petit poucet soit un compte pour enfant. Pas étonnant que je ne le connaisse pas dans ce cas. « Non, non… je n’en ai jamais entendu parler… » je réplique, une moue discrète s’affichant sur mes traits. Par contre, je veux bien entendre le résumé de cette histoire qui, maintenant, a piqué ma curiosité. Sauf que finalement, c’est un très, très court résumé. Je ne suis pas certaine d’avoir encore une fois tout saisi au récit, mais surtout, j’aurais une tonne de questions à lui poser afin de savoir ce qui est réellement arrivé. Du genre : qui a mangé le pain ? Est-ce qu’il y avait un danger dans cette forêt ? Comment ils ont fait pour survivre finalement ? La bouche entre-ouverte, les sourcils froncés, je fixe la demoiselle avec une certaine insistance alors qu’elle reprend la parole avant même de m’avoir laissé le temps de dire quoi que se soit. Au moins, l’explication du papier toilette est claire. Pour la logique, je ne suis pas encore certaine. « Mais… pourquoi est-ce que quelqu’un se baladerait dans un labyrinthe avec du papier toilette ? » je ne peux m’empêcher de demander, voulant toujours tout comprendre du raisonnement dans gens en générale. Oh, elle va bien, ça, c’est au moins une bonne nouvelle. « Je vais bien aussi… C’est la première fois que je m’aventure dans un labyrinthe. » je réponds avec un certain enthousiasme, hochant la tête avec une certaine joie. « Mais… tu ne penses pas sérieusement qu’on va se perdre ici ? » Pas que je sois particulièrement peureuse. Mais je préfère avoir son avis sur la situation, on sait jamais.