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 Call it magic, call it true (08/10, 16H20)

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MessageSujet: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyLun 6 Oct 2014 - 16:53

clémentine, 8th october

Je me fiche pas mal du vent qui s'engouffre sournoisement dans les plis de mon pull pour m'attirer du mauvais côté du garde-fou, tout comme je me fiche pas mal de l'océan qui rugit férocement et hostilement à des dizaines de mètres sous mes pieds. Le froid m'indiffère et la sensation de danger que mon esprit encore sain détecte et tente de m'insuffler par divers signaux physiques mineurs me fait presque sourire. La vérité, c'est que je suis bien, perché là-haut, sur la falaise. J'imagine que les autres se contentent de s'installer sur le banc qui fait face au vide, voire de s'accouder à la rambarde lorsqu'ils sont pris d'une folie effrontée irrépressible mais personnellement, ce que j'aime, c'est avoir l'impression que l'océan est à portée de main. Qu'il me suffirait d'avancer d'un pas pour y plonger. J'aime savoir que je peux aller jusqu'à frôler le vide du bout des doigts si je le souhaite. Cette barrière n'a aucun effet de sécurité sur moi, bien au contraire, en restreignant mes mouvements, elle ne les rend que plus volontaires et fougueux. Alors j'enjambe souplement l'assemblage métallique pour me poser dessus, les pieds calés entre les barreaux. La fumée de ma cigarette, que j'expire silencieusement, me virevolte dans la figure, mais je ne bronche pas, sinon pour me pencher légèrement en avant. J'agrippe fermement les barreaux pour me maintenir et, sourcils froncés, je tente de retrouver la trace de la forme indistincte qui vient de perturber ma contemplation distraite de l'eau. J'y reste quelques secondes, quelques minutes, mais rien. Juste une ombre. Une ombre, à l'instar de celle qui se profile derrière moi. Malgré la fraîcheur du bord de mer, le soleil tape et je distingue très nettement la silhouette dont le reflet sombre se projette sur le sol. Le pire, c'est que je suis certain de ne pas avoir besoin de me retourner pour deviner de qui il s'agit. Je lance toutefois un regard par-dessus mon épaule, esquissant un sourire en même temps. « Si un cœur attrape un cœur qui vient à travers les seigles » je chantonne, mutin, particulièrement heureux du rôle dans lequel je me cloisonne. C'est qu'elle est l'enfant, de nous deux. Pourtant, c'est moi qui me balance sur une barrière expressément existante pour nous empêcher de dégringoler du haut de la falaise. J'imagine que j'aime lui laisser l'ascendant, la raison, parfois. La laisser être l'attrape-cœurs. Ou alors je suis juste irréparablement con et elle est le réel catalyseur. Et ça, ça me plait moins. « De quoi tu as envie pour ton anniversaire ? » je l'interroge soudainement, suivant le fil de mes pensées jusqu'à cette évidence qui me revient en mémoire. Ben ouais, c'est bientôt, quand même. Enfin, bientôt. Dans dix jours. Mais étant plus ou moins, surtout plus que moins, coincé au sein du nid, il va me falloir beaucoup de temps et de bonne volonté pour dégoter quelque chose à lui offrir. Autant être fixé le plus vite possible.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyLun 6 Oct 2014 - 18:51

Je le cherche. Depuis peu, mais assez pour que ma patience s'envole. J'erre simplement jusqu'à trouver l'objet de mes désirs. Ce fameux objet qui s'amuse à faire le con, à jouer avec le vide. Je pousse un soupir presque agacé, avant d'accélérer le pas pour le rejoindre le plus rapidement, pour lui faire cesser son manège qui pourrait lui être fatal.  Hadrien semble être de bonne humeur aujourd'hui, comme la plupart du temps, d'ailleurs. Je plisse légèrement les yeux, et pose ma main en visière pour éviter que mes rétines ne confrontent plus longtemps à la forte lumière. Je l'écoute avec une certaine attention avant d'afficher une légère moue sur mon minois avant d'afficher un sourire. « Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles » je réponds automatiquement, par habitude en le regardant, mes prunelles se vrillant aux siennes. Je l'observe se pencher en avant, machinalement, je ferme les yeux et plaque mes petites paumes contre, dans l'élan mes épaules se haussent, faisant que je me recroqueville légèrement. Si j'avais pu, je serais la première à sauter dans le vide, mais je n'aime pas le voir faire ça. Pas lui. « Déconne pas » je lui ordonne, sévère en le regardant faire le malin sur la balustrade. Il joue à quoi ? Je m'approche de lui, mon bras, impérieux, s'enroule autour de son torse pour le forcer à reculer. C'est bien mieux comme ça. Il me rappelle mon anniversaire, une moue enfantine éclaire mon visage alors que je m'appuie à mon tour sur la barrière, en faisant mine de réfléchir. « Je vais te rattraper » je claironne alors comme si c'était mon objectif premier, ma seule envie, de me rapprocher de ses vingt-sept piges. Bon mentalement ce n'est pas encore cela, Hadrien me porte toujours. Ce dont j'ai envie. C'est une bonne question. Très bonne question. « De tout » je réponds comme s'il s'agissait d'une évidence en le regardant. Il le sait, je me demande pourquoi il oblige mon esprit à se focaliser sur une envie précise alors que je désire tout. « Mais ici, ce n'est pas comme si tu avais de grands moyens » je lui accorde, comme si j'étais tolérante. Il en faudra donc peu pour me contenter, enfin, de sa part. « Je te préviens, je ne veux pas de poème   » je réponds alors avec une esquisse taquine.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyLun 6 Oct 2014 - 22:24

Elle réplique aussitôt, me tirant un sourire. C'est vrai, c'est elle qui a raison, mais je persiste chaque fois à ânonner la mauvaise version, parce que c'est celle que je préfère. Elle a quelque chose de plus doux. J'y suis sans doute plus sentimentalement attaché, aussi, puisqu'elle est l'essence même de ce livre. Et puis je préfère voir Clémentine comme un cœur que comme un corps. Un cœur dont prendre soin m'importe, parce qu'il est important, justement. Alors forcément, quand elle dit quelque chose, même d'insignifiant ou d'incompréhensible, je l'écoute. « Je gère » je souffle. Et pourtant, lorsqu'elle semble tenter de me retenir, de me rapprocher de la balustrade, de son petit bras fragile, j'obéis docilement, de peur de l'inquiéter. Ça ne vaut pas la peine de faire l'idiot. Elle sait que je le suis, ce n'est plus la peine de m'acharner à le lui prouver. Je réintègre ma place sur le garde-fou, alors, les pieds bien coincés entre deux barreaux et les doigts solidement enroulés autour d'un troisième et elle entre dans mon champ de vision, alors. Sa tignasse blonde et gorgée de vent, du moins. C'est drôle parce que la regarder, là, tout de suite, me rappelle qu'on vieillit, elle et moi. Son anniversaire approche et me rappelle l'année que je me suis mangée dans la tronche, moi aussi. C'est à travers elle que je me sens prendre de l'âge. Elle va avoir vingt-six ans. Vingt-six ans. Merde, où ont filé les dix dernières années ? Je ris, alors, tant elle semble sûre d'elle. « Aucune chance, de toute façon, tu fais vingt ans et j'en fais quarante » je balaie sa vantardise d'un geste de la tête. Non mais c'est vrai. Suffit de nous regarder. On dirait que des millions d'années nous séparent alors qu'on a qu'un an de différence, en réalité. Elle conserve son visage de bébé et moi, c'est limite si je suis pas déjà en train de rapetisser. Mais peu importe, tant qu'on n'aura pas encore atteint la trentaine, on restera jeunes, frais et beaux. Et on pourra encore décemment fêter, ou ce qui y ressemble, nos anniversaires. « Merci pour ton aide précieuse » je réplique en la fusillant faussement du regard. Même si je m'attendais à cette réponse. Franchement, je me demande même pourquoi j'ai pris la peine de poser la question. « Tu ne veux pas non plus du collier de pâtes, alors ? J'avais mis Elin sur le coup, mais c'est pas grave, il fallait qu'on nourrisse un peu Milou, de toute façon. » J'espère que la S.P.A a bien compris que c'est une pure plaisanterie, que notre cabot est parfaitement nourri, si pas plus que nous, d'ailleurs. Mon expression s’adoucit vite, cela dit, et, relevant la tête, je plonge dans mes pensées, le regard perdu vers le ciel. Je prends une seconde, avant de me mettre à réciter avec un petit sourire amusé. « D'une poupée elle a les lèvres vermeilles, avec un rien elle émerveille, son prénom sonne comme une comptine, son prénom c'est Clémentine. » Et ouais. Le talent.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyMar 7 Oct 2014 - 23:09

Je le reprends, surprenant n'est-ce pas ? Alors que celui qui gomme les erreurs de l'autre, c'est bien lui habituellement. Je préfère qu'il s'écarte de la barrière, ce qu'il fait, sans rechigner en plus. Étonnant. « Menteur » je réponds alors lorsqu'il me dit faire quarante, ou alors, simplement à mes côtés. Il restera toujours jeune pour moi. Peu importe son âge.  « Tu es intemporel » je remarque, avec un sourire faussement rêveur, plus pour moi-même que pour lui.  J'approche de mes vingt-six ans, je n'arrive pas encore à réaliser. Je vieillis et pourtant je n'ai toujours pas quitté le stade de mes dix-huit ans. C'est inquiétant. « Encore une année de gâchée » je ne peux pas m'empêcher de relever, tout en gardant un air serein, en esquissant un léger sourire qui tranche avec la négativité de mes paroles. Parce que c'est vrai, et qu'il le sait, j'hausse les épaules et lui lançant un regard en biais. « On manque cruellement de temps » j'en conclus avec ma voix de gamine qui semble avoir tout compris de la vie à cinq ans. Le temps, clairement, on n'en n'a pas. Il nous file entre les doigts mais on a toujours du mal à réaliser. Ma réponse ne l'aide pas plus que cela, en même temps, je ne vais pas tout lui servir sur un plateau d'argent. Pourquoi pas m'offrir moi-même mon propre cadeau ? Il sait très bien qu'il peut se permettre de ne rien faire, pour une fois. « C'est toujours un plaisir » je lui réponds avec un sourire plus qu'insolent sur mon visage. Il me balance rapidement quelques vers improvisés qui m'arrache un léger sourire. « C'est tout ? Tu as déjà fait mieux » je fais mine de déplorer alors en roulant des billes, oui, je m'attendais à un peu plus d'inspiration. Et puis, je n'ai jamais été très sensible à la poésie. Je laisse un léger moment de flottement entre nous, sans rien dire, je me contente de le contempler. « Hadrien » je l'apostrophe alors de ma voix cristalline pour capter son attention une nouvelle fois, ma main machinalement s'en va remettre en place sa tignasse dorée désordonnée par le vent, avec un certain agacement.  « Si tu avais le pouvoir de remonter dans  le temps pour changer un évènement, effacer une erreur ... » je commence alors que mes prunelles azurées balaient l'horizon.  « Tu l'utiliserais ? » je finis par l'interroger du bout des lèvres avant que mon minois ne pivote sensiblement vers le sien, un sourire léger trônant sur mes lèvres.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyMer 8 Oct 2014 - 19:37

C'est curieux, parce que c'est plutôt pour la définir elle que j'aurais utilisé ce terme d'intemporel. Mais je me rends compte que l'un comme l'autre, on l'est un peu à notre façon. Pour l'autre, en tout cas. Le temps s'est arrêté il y a quelque temps déjà, nous gardant figés dans de la carbonite alors que tout autour, la vie a continué. On a notre âge, sans vraiment l'avoir. Dans dix ans, j'aurai sans doute exactement la même tête que maintenant, sans une ride de plus et avec l'air plus jeune pourtant que la majorité des adultes de mon âge. Quant à Clémentine, elle sera de ces femmes dont on envie l'éternelle jeunesse, mais qu'on n'oserait jamais rabaissé à l'état d'adolescente n'ayant jamais grandi. On est intemporels, donc. Le léger sourire flottant sur mes lèvres se fige en une esquisse délavée et machinale, lorsqu'elle poursuit. J'aimerais qu'elle me parle, qu'elle me raconte, mais au lieu de l'y inviter, je hoche la tête. J'essaie de faire abstraction de toute notion de temps mais c'est pratiquement impossible, tant les gens, les institutions, la vie quotidienne nous mitraille encore et encore de durées, d'horaires, de délais. Des fois, je me demande s'ils aiment vraiment s'imposer des contraintes, des limites. S'ils pouvaient avoir accès à un décompte divin indiquant le temps qu'il leur reste à passer en vie, la majorité voudrait sans doute pouvoir y jeter un œil. Pas moi. Omettre le temps me fait oublier qu'il nous en reste très peu. « Pourtant, il a l'air de passer au ralenti, parfois. » Le monde est fait de contradiction, ce n'est pas nouveau. Combien de fois ne s'étonne-t-on pas, ne se plaint-on pas de la lenteur avec laquelle s'écoulent les journées de boulot, la semaine avant le week end pour avoir pris cinq ans dans la tronche la seconde qui suit ? Ce que je sais, en revanche, c'est que son anniversaire, on y arrivera vite. En un battement de cils. Et que je ne veux pas laisser passer ça. Et évidemment, elle prend un malin plaisir à ne pas m'aider du tout. « J'ai perdu la main, les Autrichiennes sont moins exigeantes que toi » je râle pour de faux. C'est sans doute ce qui les rend moins intéressantes, là où Clémentine est un défi de tous les jours. Preuve en est, elle me prend au dépourvu en me questionnant et au bout de quelques secondes à l'observer, je détourne la tête, ses mots tournant en boucle dans mon esprit désespéré de leur trouver un sens, une réponse, quelque chose, n'importe quoi. Désemparé, je me sens incapable de lui offrir une réponse. Je ne me suis jamais vraiment posé la question, puisqu'elle n'a pas lieu d'être. Dans la vie, il n'y a pas de retour à la case départ, seulement des choix, bons ou mauvais, et notre décision de les assumer ou pas. « Si c'est la meilleure chose à faire pour tout le monde, oui » je me lance alors, tâchant d'aligner des mots de façon à délivrer mes pensées le plus fidèlement possible. « Sinon, non. » Je dois être un peu masochiste ou auto-destructeur, mais j'ai en permanence fait de mon mieux pour me démerder avec les événements d'une vie pas toujours parfaite, pour en tirer le meilleur et devenir moi-même meilleur. Même si c'est merdique. Même si j'ai l'impression d'être un vieux con, parfois. Je ne sais pas trop, en fait. Des fois, je me dis que des moments pourris sont toujours mieux que des moments sans intérêts, et la seule chose capable de me freiner, ce sont mes proches qui en pâtissent. C'est pour eux que j'utiliserais ce pouvoir, si je l'avais. « Toi bien ? » je lui demande, en pivotant à nouveau le regard dans sa direction.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyMer 8 Oct 2014 - 23:34

Je secoue la tête suite à sa dernière remarque bien que la sensation d'avoir gaspiller les dernières dix années de ma vie soit toujours présente, peu importe ce qu'il dira, cela ne la chassera pas. Je me contente, à la place, de lui offrir un lumineux sourire. Je rejette son poème d'un vague geste de la main, comme si je méritais un peu mieux que cela. Je suis exigeante selon lui. La première partie de la phrase me plait moins mais m'arrache un sourire amusé parce que j'ai une scène assez ridicule qui se dessine dans ma tête. « Ah, parce que tu as essayé avec elles ? » je demande, innocemment en posant mes prunelles acérées sur lui. Je fronce les sourcils, je l'imagine mal conter fleurette en allemand aux demoiselles. Enfin, il faut bien s'occuper, je suppose. Ma question, sur le moment, me semblait assez simple. J'ai l'impression de pouvoir assister à son débat mental. Dans un sens, je crois que je suis blessée parce que je vois qu'il est incapable de me sortir un puissant et franc "non" qui me donnerait pas d'être une simple erreur négligeable dans sa vie. J'aimerais juste être réconfortée. Là, le contemplant, silencieux, j'ai juste l'impression d'être un mauvais choix, et mon incisive vient mordiller ma lèvre inférieure avant que mon regard, agacé de ce spectacle, ne se perde ailleurs. Sa réponse finit par arriver. Oui. Il est sérieux ? Je trésaille, avant que mon regard fébrile, ne revient, comme attiré, sur lui. Pour ses proches, oui, sinon, non. Je pousse, un soupir. « Ce n'est pas une vraie réponse, tu le sais » je lâche d'une voix blanche alors qu'il se permet de me retourner la question sans réellement y répondre lui-même. Je sais que je vais devoir m'y faire, que je ne pourrais pas en tirer plus, dans l'immédiat. « Non, pas une seule seconde » je balance, en m'éclaircissant la voix, en captant son regard pendant une fraction de seconde. J'hausse les épaules. Je ne referais rien autrement. Peu importe les satisfaits, les dommages collatéraux, mes proches, mes vagues connaissances. Je ne les ai jamais pris en paramètres de toute façon. « J'ai toujours été la plus égoïste, il faut croire » je me justifie d'une voix distraite. J'ai toujours été la plus conne, la plus insouciante, la plus impatiente, alors ma réponse ne devrait même pas l'étonner au final. Je suis prévisible, non ?  « Cela ne veut pas dire que je suis satisfaite de ce que je suis devenue aujourd'hui » je précise de mon doux soprano, c'est-à-dire rien. Rien. Mais je m'en contente, de toute façon, je n'ai pas vraiment le choix. « Je n'arrive même pas à te dire que je suis désolée » je réponds alors de ma voix fluette, en avançant simplement d'un pas vers lui. Parce que je ne lui pas. Parce que j'ai du mal à penser aux autres. En général, il existe certaines exceptions. « C'est pas grave » je conclus simplement, naturellement, avant de glisser une longue mèche derrière mon oreille en me tournant vers lui. Je suis tout simplement un putain de cas et je ne fais rien pour y remédier. « Pas vrai ? » je l'interroge naïvement, en le regardant.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyJeu 9 Oct 2014 - 1:21

Honnêtement, je me fiche pas mal des nanas sillonnant ma ville d'adoption, qu'elles soient belles ou pas, intéressantes ou chiantes à mourir. Je suis à des années lumières de cette optique de la vie en couple, en ce moment, et depuis que j'ai mis un pied à Vienne. Lorsqu'une femme attire mon regard de par l'aura qu'elle dégage, je m'autorise à l'aborder pour le simple plaisir de la découvrir un peu, mais je reste obstinément hermétique à tout le reste. Je me le suis promis. Plus d'attache. Alors je me contente de la distraction ponctuelle qu'une rencontre procure. « Je n'y mets pas autant de cœur, mais ça passe le temps quand même » j'admets sans honte. J'ai sans doute l'air d'un blaireau sans cœur mais j'ose espérer que Clémentine me connait suffisamment pour comprendre qu'il ne s'agit pas de jouer avec qui que ce soit mais simplement de jouer le jeu d'une existence banale et normale. Oui, c'est ça, le but. Faire semblant, rester étranger. Parce que la vie, la vraie vie, elle peut être compliquée, parfois trop, parfois au point de soulever des questions qu'on aurait bien voulu éviter de se poser. Car je n'aime pas cette question. Et je n'aime pas ses réponses, ni ma réponse. J'aimerais éluder pour éviter de penser à ce qui ne sera jamais, sauf que voilà, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Aussi, je hausse les épaules, sachant pertinemment qu'elle n'est pas satisfaite de ma réponse. Mais ma réponse dépendant majoritairement d'elle et de ce qu'elle en pense, c'est plutôt difficile d'y voir clair. Je l'écoute, alors, les lèvres closes, le regard fixe et posé sur elle, dépréciant un peu plus ses paroles à chaque nouveau mot qu'elle échappe. Je serre les dents lorsqu'elle se traite d'égoïste, lorsqu'elle laisse entendre que son quotidien n'a rien de bien brillant. Ce sont ce genre d'informations qui m'énervent. « C'est pas grave » je confirme, la voix douce mais l'intonation ferme. Qu'elle puisse penser autrement me met sur les nerfs. Non pas contre elle mais contre moi, qui suis incapable de l'empêcher de raisonner de cette façon. D'autant plus que je me suis toujours considéré comme fautif. Depuis le début. « Et tu n'as pas à me dire que tu es désolée » j'ajoute avec un regard insistant. Je veux qu'elle intègre ça une bonne fois pour toute. Aussi, je passe les deux jambes de l'autre côté du garde-fou, saute sur mes pieds pour me remettre debout, du côté sécurisé, et me décale pour me planter face à elle. « Ne le sois pas. » C'est tout. C'est aussi simple que ça. Et en réalité, quelque chose me dit qu'elle ne l'est effectivement pas. Non pas parce qu'elle est égoïste, comme elle semble le dire, mais tout simplement parce qu'elle est comme moi. Et que malgré ma culpabilité, parfois, quand j'y pense, au fond de moi, je ne suis pas désolé. « Jamais. » Avec moi, ou pas avec moi. Peu importe. Je lève la main et, du bout des doigts sous son menton, redresse sa tête et son regard en même temps. Je veux juste qu'elle comprenne. « Si toi, tu me disais que tu veux que je change le passé, alors là, oui, je le ferais. » Si c'est ce qu'elle avait voulu, si c'est ce qui avait été le mieux pour elle. « Mais je ne regrette absolument rien, pas un seul moment. » Et c'est la vérité. S'il fallait recommencer, je referais tout pareil. Je ne changerais rien. Ni les bons moments, ni les mauvais. Parce que même les mauvais sont précieux, à mes yeux. Ils sont le vestige d'une partie de ma vie qui ne s'effacera jamais. Et, doucement, je la lâche sans parvenir toutefois à détacher mon regard du sien. Tournant les talons, j'enjambe à nouveau la balustrade, dans le sens inverse, pour me hisser et m'asseoir dessus, chevilles bloquées et la tête baissée avec mon regard entendu, je l'invite à me rejoindre.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptyJeu 9 Oct 2014 - 16:42

Sa réponse m'arrache un doux sourire. Hadrien n'a rien d'un briseur de coeur, je le sais. Au contraire. Je l'imagine simplement en touriste dans la vie des demoiselles qu'il croise. Un touriste éphémère.« Aucune ne t'a convaincu pour la laisser passer un peu de temps avec toi ? » je lui demande, légèrement surprise. Bien que cette information ne soit pas vitale pour moi, je suis simplement une grande curieuse. Je ne l'imaginais simplement pas rester seul pendant son année en Autriche. Je ne sais même pas pourquoi je me suis accrochée à cette idée depuis un petit moment déjà. Soit. J'hausse délicatement les épaules. Je n'ai pas à être désolée. Ah bon ? Pourquoi, c'est ce que la plupart des gens tendraient à être après avoir agit comme je l'ai fait. Je capte un léger agacement chez lui, il faut croire que je n'ai pas égaré le décodeur pour interpréter ses humeurs. Alors je n'ajoute plus rien, je me contente de l'observer, en silence, de le laisser faire, d'entendre sa voix résonner non loin de mes oreilles. Je cille, je me demande comment il peut croire une seule seconde que je ne suis pas la responsable de notre situation actuelle. J'ai l'impression qu'il s'est presque habitué à l'étiquette de fautif que je lui ai laisse consciemment endossé, parce que c'était plus facile pour moi, plus apaisant de le laisser tout porter. Parce que cela a toujours été comme ça entre nous au final, il s'est toujours débrouillé pour gommer les défauts et me laisser une vision plus que positive, mais surement erronée de tout, je crois que j'y ai pris goût, à ma réalité altérée. Si bien que lorsqu'il n'est pas là, j'ai la vague impression, parfois, d'être en chute libre, sans filet. Je l'observe avec une certaine appréhension passer de mon côté de la barrière, sans grande difficulté, et je me laisse faire, docile: relevant la tête sous son contact, dans sa direction. Mes prunelles accrochant les siens, sans aucune solution de secours prévue. Je ne me dérobe pas, au contraire, je l'écoute avec une certaine attention. N'osant même pas le contrarier, j'hoche la tête à chaque parole, esquissant un léger sourire sur sa dernière remarque. « C'est trop tard maintenant » je laisse échapper en tentant de mettre fin à nos séries d'hypothèses. On ne pourra jamais faire marche arrière. C'est ce qui fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Il se réinstalle.  « J'ai encore plombé l'ambiance » je remarque avec une légère moue boudeuse, cela m'a pris deux secondes et simplement une question. Je suis très forte pour cela. Je m'avance vers la barrière, évaluant la situation en une fraction de seconde. Ma main se pose sur l'épaule d'Hadrien pour enjamber l'obstacle avec difficulté, je n'ai pas réellement l'habitude de me percher si haut parce que ce que j'apprécie en général, c'est la chute. « Il faut vraiment que tu arrêtes de me laisser faire » je lui dis alors que mes mains se fixent solidement à la barrière, les bras tendus, je m'incline, mes cheveux flirtant avec le vide. « Tu penses qu'on se tue si on saute ? » Je lui demande alors en posant mes grands yeux bleus sur lui, un moment avant qu'ils ne se perdent cette fois dans le bleu de l'océan.
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MessageSujet: Re: Call it magic, call it true (08/10, 16H20)   Call it magic, call it true (08/10, 16H20) EmptySam 11 Oct 2014 - 2:09

Comment on en est arrivés à débattre sur ma vie sentimentale, déjà ? Ah ouais, à cause d'une de mes répliques spontanément malheureuses. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle s'amuse à approfondir autant le sujet. Bon, peut-être un peu. Mais de toute façon, il n'y a pas grand chose à dire. J'ai côtoyé des femmes, à Vienne, mais c'est tout. Il est question d'affection, d'attirance, d'intérêt, nullement d'amour. Elles comme moi, on s'amusait, on jouait, puis on s'oubliait, parce que c'était fini, tout simplement. C'était doux, c'était léger, c'était facile et plaisant, mais ça n'avait rien du cœur chaviré qui accueille un nouvel être en son sein. Elles ont gravité un petit moment dans ma vie sans jamais vraiment en faire partie, s’accommodant du rôle d'amantes-amies que je leur offrais avec plaisir. « Pas suffisamment pour que ça dure » je hausse les épaules. C'est presque triste à dire. Mais encore une fois, je ne cherchais rien de plus que la légèreté et m'engager plus sérieusement aurait tout foutu en l'air. Aussi, je me sens obligé d'apporter une précision. « À leur décharge, je crois que je n'étais pas super convaincant non plus. » Et un sourire étire mes lèvres. J'imagine que les prophéties auto-réalisatrices n'ont rien de conneries, dans mon cas, récemment, en tout cas, et que ça doit se sentir à des kilomètres à la ronde. Je pourrais y réfléchir, ça pourrait me préoccuper, mais non. Il se trouve que je m'en fous. D'abord parce que je suis bien ainsi, mais aussi, et principalement, parce que je suis bien plus préoccupé par le reste. Clémentine et ses drôles de questions, Clémentine à qui j'essaie de faire comprendre mes pensées, mes sentiments. Si j'y parviens, je n'en sais trop rien et elle finit par laisser tomber, décrétant qu'il était de toute façon trop tard. C'est ce que je pense aussi. Et lorsque c'était le moment, j'ai agi comme j'ai agi, j'ai pris les décisions que j'ai prises et c'est tout ce qui compte. Les "si" n'ont aucune importance, lorsque les faits sont là. Je me surprends à rire, alors, de ses paroles ou de son expression, difficile à dire, et secoue vaguement la tête. Plombé l'ambiance, elle y va fort. Les lèvres scellées, je la suis du regard, tandis qu'elle se hisse à côté de moi. Mû par un vieux réflexe difficile à contenir, je contrôle d'un bref regard qu'elle est fermement agrippée aux barreaux, au niveau des pieds et des mains. « Il faudra bien que tout sorte à un moment ou à un autre, tu sais, autant que ça soit maintenant, qu'on en soit débarrassés » je réponds simplement, sans la quitter des yeux. Elle se penche, hm. À mon tour, j'ai presque envie de la rabattre en arrière. On est vraiment devenus vieux et chiants. Comme faisant écho à mes pensées, sa voix trouble à nouveau la quiétude de la falaise et mes yeux glissent jusqu'au vide, jusqu'à l'océan, se fracassant contre la paroi rocheuse. « Je pense qu'on vit, si on saute. » Le temps de la chute, de l'ivresse du danger, du cœur battant d'adrénaline et des tripes nouées de libération. Oui, je pense que ça ne tue pas, de sauter, ça fait vivre, ça fait ressentir, au-delà de ce qu'on peut imaginer. « Mais qu'on se tue, si on tombe. » Je ne suis pas con. Dégringoler d'aussi haut peut être fatal, c'est un fait avéré et j'en suis suffisamment conscient que pour ne pas tenter l'expérience, même si l'appel du vide est là, lancinant, persistant. « Ça serait dommage de se tuer maintenant. » je note, suave. On n'a pas beaucoup de temps, c'est elle qui le dit, pas moi. Et je ne tiens pas à raccourcir ce temps d'une quelconque façon que ce soit. Même pas pour la jouissance d'un saut de la falaise.

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