On tournait en rond dans cette joute verbale, s'envoyer des reproches avec insistance ne rimait à rien, ça ne faisait même qu'aggraver notre cas au final. Tout ce qu'elle disait me touchait profondément, m'énervait autant que me blessait, car au fond elle avait raison. J'avais menti sans arrêt, à moi-même, à la maison, et surtout à elle. J'étais trop fier pour assumer mes tords, assumer mes actes, c'était au dessus de mes forces que de lui donner raison après les quelques jours que je venais de vivre. Pourquoi aurais-je dû avouer que je méritais amplement la façon avec laquelle elle m'avait traité? C'était totalement absurde. Je n'arrivais plus à parler, je ne savais plus quoi dire pour être honnête, tout était confus dans ma tête et ma gorge serrée comme un nœud n'arrangeait en rien ma situation. Est-ce que je l'aimais? Oui, définitivement et bien malheureusement, mais lui avouer se révèlait être une toute autre histoire. Me rendre compte qu'au fond oui j'étais le seul et unique problème, qu'en ne parvenant pas à lui faire part de ce que je ressentais pour elle je n'avais fais que creuser un fossé entre nous, n'eut d'effet sur moi que mes larmes qui se mirent à couler subitement sur mes joues. Elles étaient rares, deux ou trois simples gouttes d'eau salées qui vinrent se perdre sur mes lèvres tremblantes, mais mon expression parlait d'elle même. Fronçant les sourcils, je passai une main sur mon visage avant de souffler rageusement. C'était pire que l'humiliation, je me sentais minable et faible, loin de cet habitant charismatique que l'on se plaisait à croire que j'étais au final.

Je... Est-ce que ça changerait quelque chose maintenant que j'ai tout gâché?

Je me pinçai l'arrête du nez du bout des doigts, lui tournant le dos par pudeur surement.

Son expression changeait du tout au tout, il ne répondait rien, se terrant dans un silence que m'effrayait, est-ce réellement terminé ? Je commençais littéralement à paniquer, cherchant le moindre indice dans son regard, regard qui commençait justement à laisser échapper quelques larmes. Le voir dans cet état revenait à m'enfoncer à couteau en plein cœur, j'avais envie de le serrer dans mes bras, m'excuser d'avoir agit comme une conne ces derniers jours. Seulement, si ces larmes signifiait que je me trompais qu'il ne m'avait jamais aimé et que finalement il préférait s'éloigner de moi à tout jamais. C'était presque impossible, ses larmes étaient révélatrices mais que faire ? Je sentais les miennes pointer à leur tour, seulement j'inspirais si fort qu'elles s'arrêtèrent à temps. A quoi tout ceci rimait ? Je n'osais plus poser de questions au risque d'aggraver d'avantage les choses. Puis, il fit une déclaration à laquelle je ne m'attendais plus. Il se retournait aussitôt, par pudeur, sûrement, ou parce qu'il craignait peut être ma réaction. Je m'approchais de lui, et glissais ma mon bras autour de sa taille, pivotant vers lui. « Ça changerait tout, Franz ! Tu n'as qu'une petite chose à dire ... » Soufflais-je doucement, j'avais faillit lui dire que je l'aimais toujours, mais je ne souhaitais pas le brusquer à nouveau, pas une nouvelle fois. Je glissais ma main libre sur son visage, caressant ce dernier sans le quitter des yeux.

C'est plus flippant à avouer que tu ne le penses Sydney..

Elle était là, dans mon dos, son bras passé autour de ma taille. Je voulais que ça sorte, je le voulais tellement, je me maudissais de m'imposer encore des barrières dans cette dernière ligne droite. Qu'est-ce qui me faisait peur au fond? Je n'étais clairement jamais tombé amoureux, était-ce l'inconnu que représentait l'amour à mes yeux qui faisait que je ne cessais de reculer? Je ne voulais pas en être déçu, je ne voulais pas me perdre dans tout cela. Mais je sentais qu'à force de me braquer face à Sydney, je risquais de la perdre définitivement. Mon regard oscilla ainsi entre le sien et la mer que l'on pouvait apercevoir au loin. Un long silence s'imposa entre nous, lourd de sens, j'essayais de reprendre contenance, j'ouvris même la bouche plusieurs fois sans trouver le courage de me mouiller. Au bout de quelques secondes qui parurent durer une éternité, je plongeai de nouveau mes iris baignées par les larmes dans les siennes, collant mon front au sien avant de fermer les yeux. Je pris sa main, la déposant sur ma poitrine nue qui ne cessait de cogner à tout rompre.

Il bat pour toi, il n'a jamais battu que pour toi depuis des jours..

Effectivement, je le savais que trop bien même, puisque la preuve en était, j'avais déjà moi même, pas réussi à l'affirmer concrètement. Je ne pouvais pas, comme si le simple fait de lui dire ces mots, rendrait notre relation plus officielle et par conséquent, plus compliqué à gérer. « Non je sais, plus que tu le penses ... » J'avais peut être l'air de réussir à tout gérer, de ne pas avoir de soucis à accepter mes sentiments. Et finalement c'était peut être le cas à présent. Seulement, ça n'enlevait en rien mes craintes, j'avais peur puisque je n'avais jamais réellement eu de relations sérieuse avec la naissance de mon fils. Seulement, je n'avais aucune envie de laisser cette chance d'être heureuse avec lui sous prétexte que j'avais peur. Il ne disait rien, un long silence s'installait, je ne cessais de le regarder. Il finit par coller son front au mien, puis déposait ma main sur son coeur qui battait la chamade. Sa déclaration ne pouvait être plus clair. C'était trop d'émotions d'un coup, des larmes se mirent à couler le long de mes joues, ce n'était pas de la tristesse, non plutôt des larmes de soulagement qui me roulaient sur les joues. Je glissais ma main libre sur son visage, caressant ce dernier. « Je t'aime Franz, je t'aime tellement ... » finissais-je par avouer, comme si j'avais attendu qu'il me donne la permission. Puis je me jetais sur ses lèvres, l'embrassant passionnément, langoureusement.

J'hôchai la tête, je le devinais aisément, ça n'avait pas été facile aussi pour la jeune femme que de l'accepter. Je la connaissais, et j'avais appris à cerner Sydney au fil de ses confessions, elle n'était pas encline à ce genre de relations trop sérieuses tout comme moi. Au fond, j'avais agis comme un profond crétin pendant toutes ces semaines, c'était désolant de s'en rendre compte seulement maintenant, mais en même temps rassurant de savoir que ce n'était pas pour autant trop tard. Elle se mit à pleurer à son tour, m'arrachant un éclat de rire salvateur qui eut le mérite de me faire relâcher la pression. J'embrassai sa joue, son nez, essuyant de ma paume son visage humidifié sans cesser de la dévorer du regard, ravi.

Et c'est de m'aimer qui te fait pleurer comme ça? Je ris, puis répondis à son long baiser, la serrant dans mes bras comme jamais, fermement, tendrement, comblant ce manque que j'avais ressenti ces derniers temps de ne plus l'avoir contre moi. Moi aussi Sydney.

Mon nez dans son cou, je ne dis plus un mot, humant son parfum.

Moi aussi..

S'il y avait bien une chose à laquelle je ne m'attendais pas c'était que larmes allaient faire rire Franz de cette façon. Mais finalement c'était une bonne chose, une très bonne chose même, puisque notre échange allait finir par ressembler à un vieux film mélodramatique. Il m'embrassait le visage, séchant mes larmes par la même occasion, celle-ci s'arrêtèrent d'ailleurs de couler lorsqu'il me demandait si l'aimer me faisait réagir de la sorte. Je riais à mon tour. « Non, c'est pas ça. Je suis entrain de faire le deuil de mon célibat, c'est plus difficile que je ne le pensais c'est tout. » Lançais-je avec humour, je me mordis la lèvre et riais après ce long baiser plutôt salvateur. Il me serrait contre lui, j'étais tellement bien, je passais mes bras autour de son cou, m'agrippant comme je le pouvais, profitant de toute la tendresse et de tout l'amour qu'il me procurait. Je n'avais plus envie de le quitter, je n'avais plus envie de rien dire seulement de profiter. Seulement, il était toujours dans la même tenue que lorsque je l'avais quitté dans la salle de bain. « Tu veux peut être qu'on rentre ? Tu dois mourir de froid comme ça. » A vrai dire, je n'avais pas plus envie que ça qu'il me laisse, néanmoins, je ne tenais pas à ce qu'il soit cloué au lit par ma faute.

Je levais aussitôt les yeux au ciel à sa réponse, feignant l'exaspération sans pour autant relâcher mon emprise autour de sa taille. Elle me taquinait, ce pourquoi je répondis aussitôt, léger, à la limite de planer tant j'étais curieusement heureux de la tournure de cette matinée.

Tu peux le rester si tu le souhaites tant.

J'haussai les épaules en secouant la tête, poussant la comédie encore quelques secondes avant de finalement lui sourire malicieusement, me mordant la lèvre pour ne pas rire. Je savourais ce moment, ces retrouvailles, me doutant néanmoins que nous aurions par la suite à affronter le regard des autres, et peut-être même les railleries. Mais je m'en contre-fichais pour le moment, même si une fois seul je flipperai surement plus que de raison. Elle me proposa de rentrer dans la maison, j'étais encore en boxer et je risquais d'attraper froid. Je secouais la tête négativement, plongeant de nouveau mon nez dans son cou, enfantin. Loin de moins l'envie d'affronter la maison maintenant.

Nooooooooon. Je ne veux pas rentrer, restons-ici tous les deux!

Je me détachai d'elle à contre-coeur, allant chercher une couverture sur le fauteuil du balcon avant de la passer sur mes épaules puis de m'asseoir sur celui-ci.

Il jouait le jeu à ce tour pour mon plus grand plaisir. Je le regardais, souriant toujours, m'indiquant que je pouvais le rester. Je levais les yeux, faisant mine de réfléchir quelques secondes. « Huum, c'est vrai que c'est tentant ... Mais, ça signifierait devoir renoncer à tout ça, à tes lèvres, tes baisers, ton corps de rêve, tes mains habiles, ta tendresse, et aux moment celui ci ? Non, je pense que j'y gagne beaucoup plus à y renoncer. » Avouais-je enfin, alors que je déposais une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Finalement, j'étais plus que ravie qu'il renonce à rentrer, je ne craignais pas le regard des autres puisque je m'en moquais royalement. Je n'avais juste pas envie de me retrouver mêler aux autres pour l'instant, je souhaitais profiter encore de mon partenaire, égoïstement. Seulement, à peine avait-il dit qu'il ne voulait pas rentrer que je le sentais se détacher de moi. Je le regardais tout d'abord incrédule, puis je souriais alors qu'il se couvrait de la couverture qui était disposé sur l'un des fauteuil. Je le rejoignis m'installant sur lui, en travers du fauteuil, je réajustais la couverture, et me collait contre lui, afin de barrer le froid grâce à mon corps. « Tu sais qu'il va bien falloir qu'on affronte les autres un jour où l'autre, bon je t'avouerais que j'aimerais bien profiter de toi encore un long moment, tu vois te mettre sous verre, ce genre de chose, mais tu risques de dépérir de faner, et d'être beaucoup moins attirant, et je vais être obligé de te quitter, parce que je ne suis là que pour ton physique c'est indéniable. » Lançais-je amusé, avant de l'embrasser un nouveau, l'empêchant littéralement de répliquer.

Je devrais sûrement me réjouir d'avoir fait succomber une célibataire endurcie telle que toi, je suppose.

Aussitôt assis que l'Irlandaise vint aussitôt s'asseoir sur mes genoux. Ni une ni deux, j'ouvris la couverture pour l'enrouler dans celle-ci, la collant contre ma peau nue avant de relever la tête pour plonger un regard enfantin et malicieux dans le sien, un sourire débile et béat sur les lèvres. J'écoutais attentivement la déclaration qui suivit, hochant la tête sans me défaire pour autant de ce rictus horriblement niais, avant de laisser ma bouche se fendre en une expression boudeuse et consternée (même si j'avais bien éclaté de rire sur le moment, la garce). Elle m'embrassa aussitôt pour m'empêcher de parler alors que je m'apprêtais à répondre à cette odieuse provocation, et mes mains vinrent aussitôt se perdre sur ses cuisses que je caressais délicatement, venant glisser mes doigts sous les pans de son haut l'air de rien. Profiteur? Peut-être, je doutais qu'elle s'en offusque. Me détachant finalement de ses lèvres, je fronçais les sourcils, bougon.

Alors c'est comme ça, tu n'en as qu'après mon physique et mes muscles de rêves? Je vois, je vois... Je vais pas nier que ça me blesse énormément ce que tu me dis là, je pensais que tu adorais mon caractère de cochon.

Je baissai la tête, frottant le bout de mon nez contre son épaule tel un enfant en plein caprice... ou un animal demandeur de câlin, au choix.

« Bravo, j'ai l'impression d'être un cougar, tu es fier de toi j'espère. » Lançais-je presque offusquée, avant de sourire de nouveau. J'étais à peine installée qu'il m'enroula dans sa couverture, me tenant bien au chaud contre lui. Je l'observais, il souriait continuellement, et honnêtement, le mien devait être tout aussi niais. Je n'arrêtais de me mordiller la lèvres, sa réaction quant à ma provocation, me fit sourire. Puis mon baiser arriva, je ne tardais pas à sentir ses mains baladeuses sur mes cuisses puis, sous mon haut, évidement je ne bronchais pas, au contraire, c'était plutôt agréable. Je souriais à nouveau alors qu'il se disait offusqué. Je laissais glisser mes doigts sur son torse, dessinant le contour de ses muscles, avant de répondre. « Huuum, je ne sais pas, il est plutôt agréable à regarder ce corps ... Je crois même si je n'étais pas aussi jalouse, je pourrais te supplier de te balader en permanence dans cette tenue Je continuais à caresser son torse, le dévorant du regard. Qu'est ce que je disais ? Ah oui. Mais je l'aime quand même ce caractère, ton arrogance qui fait me frémir et toutes ces petites imperfections, ont tendance à repousser la gente féminine, et finalement, ça fait bien mes affaires. » Continuais-je à le taquiner, j'aimais tellement sa moue boudeuse que finalement, j'aurais pu continuer inlassablement. Je souriais encore, lorsqu'il réclamait un peu de tendresse, m'exécutant, l'enroulant de mes bras, tandis que je déposais quelques petits baisers sur son visage, puis dans son cou.