Je me demandais parfois encore ce que je foutais ici. Je veux dire, j’avais été éliminé et donc avais eu le choix de quitter le nid pour retrouver un semblant de vie normale, sans les caméras, les micros, dans chaque pièces etc… et pourtant non, j’étais encore ici, j’avais, comme dirais-t-on, « choisi » de rester… Je dois être maso. Ou pire encore. Et j’expirais nonchalamment la fumée inspirée précédemment. J’étais sur le balcon, clope au bec –pour changer- entrain de prendre l’air, assise sur l’une des tables, pieds posés sur une chaise devant moi. Je commençais sérieusement à me faire chier quand une blonde déboula vitesse grand V, j’arquais un sourcil perplexe, alors qu’elle se ruait vers la rambarde. « Putain, qui a voulut m'intoxiquer encore ! » s’exclama-t-elle, finissant de vider son estomac par dessus rambarde. Et je ne pus m’empêcher d’éclater de rire, si bien que je manquais de m’étouffer avec ma cigarette. « C’était glamour ça Blondie » commentais-je hilare, éloignant cette traîtresse de cigarette, à cause de laquelle j’avais manqué d’y passer. « C’était dégueulasse » continuais-je secouée d'un rire frénétique, les nerfs surement, ca faisait un bail que je n'avais pas ri.

Il m’en fallu du temps avant de retrouver mes esprits… ou pas en fait, c’était une occasion de rire et je ne la loupait pas. J’avais trop passé du temps à réfléchir et ruminer dans mon coin ces temps ci pour laisser passer une si belle occasion. Sans compter que de voir les mêmes visages depuis onze semaine me saoulait sérieusement, là, comble de bonheur c’était un visage « frais », nouveau, bref autant profiter. Alors que j’étouffais un nouveau rire, la blonde platine vint s’asseoir non loin de moi, et je la regardais le sourire aux lèvres. « Et ta sœur ? » répondit-elle ensuite en toute hâte. « Elle est morte » rétorquais-je au tac-o-tac avec un sérieux qui me correspondais si peu, au fond bien amusée de cette remarque mais je ne montrais rien. Culpabiliser un peu ne lui ferais pas de mal à cette grande gueule, que pourtant j’appréciais déjà. Puis, je portais une nouvelle fois ma cigarette à mes lèvres et tirais dessus. « Fermes bien la bouche, je ne veux pas être aspergée. » dis-je ensuite avant d’expirer la fumée. Ouais. Qu’elle détourne le visage si un relent de je-ne-sais-ce-qu’elle-avait-mangé-ce-soir voulait s’échapper de nouveau.

« La faute à qui ? » ironisa-t-elle, puis je vrillais mes yeux vers les siens. « Son incompétence » occultais-je simplement en haussant les épaules, d’une voix monocorde, me doutant bien que la blonde se fichait pas mal de tout cela, tout comme moi par ailleurs, mais il fallait quand même que j’ouvre ma bouche pour répondre au moins au sarcasme. Bref.
« Qu'est-ce qu'on se marre. » dit ensuite Yseult froidement, je souriais de plus belle. L’anglaise m’amusais et ce n’était pas pour me déplaire. « Je te le fais pas dire » soupirais-je ensuite en passant une main dans mes cheveux bruns. Le tableau de deux jeunes femmes vautrées sur des chaises la clope au bec comme deux petites vieilles en fin de vie, blasées, lassées, se peignit alors sous mes yeux. Ridicule. Je chassais cette idée, si encore on peut appeler cela ainsi, de mon esprit. « Alors, pourquoi t'es restée ? Remarque, je t'aime bien alors ça m'arrange. » dit la blonde d’un ton plus agréable, amical ? ouais à quelques choses près. « Parce qu’on m’y a forcé ! » s’exclama-t-elle en braquant ses yeux vers elle, avant de sourire. Se rappelant, Yse et son regard de chien battu lui quémandant de rester. Non ok, j’abuse. «...pour éviter que tu te fasses chier » plaisantais-je ensuite en lui lançant un clin d’œil. Ouais, bah c’était loupé car l’une comme l’autre semblait honnêtement et franchement s’emmerder. Sachant que toute façon, l’une comme l’autre n’aurais pas besoin de l’autre, si seulement elles souhaitaient réellement se distraire. Quoique que.