@Leandro + La deuxième semaine commençait. Je n'avais pas vraiment eu le courage de faire quoi que ce soit hier, mais j'avais bien vu à quel point la semaine passait vite. On n'était que mardi, ou déjà mardi, et il ne fallait surtout pas que je reste à faire la larve dans ma chambre. J'avais plus qu'envie de me bouger, et à bien y réfléchir, je n'avais pas encore profiter du terrain de sport et des différents appareils de musculation qu'il proposait. Je me mettais en tenue de sport, short, débardeur et tennis, et allais dans la cuisine pour prendre une bouteille d'eau avec moi. Puis je me dirigeai vers le terrain de sport. Je constatai en effet le grand choix de machines. J'aimais beaucoup faire du sport, mais je n'étais pas une adepte des salles de musculation. Je préférai courir seule, de mon coté. Mais là, il fallait dire que les machines étaient attrayantes. Je n'étais jamais montée sur un tapis de course. Il parait que c'était difficile la première fois. Mais j'avais bien envie d'essayer quand même, on verrait bien si c'était si difficile que ça. Je posais ma bouteille et montai l'engin. Ce n'était finalement pas si difficile que ça, il suffisait de suivre le rythme... J'eus le temps de courir un peu avant de noter la présence d'un autre candidat. Je tournais la tête et manquai de trébucher, me rattrapant in extremis aux barres sur le côté du tapis. Je parvins à éteindre la machine avant de me retourner. « Hey ! Leandro, c'est ça ? » Il faisait parti de ces personnes à qui je n'avais pas beaucoup parlé, mais dont je me souvenais. Lorsque nous étions dans la forêt, il fut l'un des premiers à se manifester, et lors de la présentation des candidats, il avait retenu mon attention parce qu'il vient du Texas lui aussi. « Une envie de sport ? »

Bon, il faudrait peut être que je me bouge les fesses. Si je ne veux pas prendre du bide, et avoir l’air encore plus ridicule à côté des autres candidats mâles, il serait peut être temps que je m’active. Depuis le début de l’aventure, je ne suis allé qu’une seule fois faire du sport. Ce n’est clairement pas assez. Faut dire que je n’aime pas ça aussi. Mais là je me dis, qu’il faut que je me motive. C’est pour la bonne cause. Alors j’enfile un short, un débardeur, des baskets, et je me dirige vers le terrain de sport. J’ai pris une bouteille d’eau au passage, et une serviette. Je me suis mis de la crème solaire aussi, hors de question de me prendre un coup de soleil. C’est que ça tape un peu quand même. Je trouve quand même assez bizarre d’avoir mis des appareils de muscu en plein air. Et si jamais il pleut, ça ne risque pas de s’abîmer ? Mais bon c’est vrai que c’est plus agréable que de rester en intérieur. Ceci dit, on aurait pu être abrité par un petit toit, pour se trouver à l’ombre plutôt qu’en plein soleil. Lorsque j’arrive, Claudia se trouve déjà là. Elle s’essaye au tapis de course. « C’est exactement ça. » que je lui réponds en souriant, concernant mon prénom. Je ne vais pas lui demander en retour, ça serait grave quand même si je ne connais pas le nom de chef d’équipe. Enfin…je me demande si c’est toujours d’actualité d’ailleurs, ou si c’était juste pour la première semaine. Probablement, parce que l’autre leader s’est fait éjecté dimanche dernier…Et il n’a point trouvé de remplaçant. « Vi il faut se dépenser un peu. Eliminer les calories en trop. » Pour ma part, j’opte pour un vélo de course. Bien plus tranquille. « Même si je dois t’avouer que ce n’est pas trop mon truc… Tu fais du sport toi ? » Que je lui demande, alors que je commence à pédaler doucement. Pas trop vite au début. Il faut monter crescendo. « Au fait, tu sais si ce truc d’équipe est terminé ? Ou t’étais la leader ? » Il me semble, mais bon je suis pas sur.

Aujourd'hui j'ai décidé d'aller faire mon petit sport après manger. C'est aussi bien que le faire le matin et ça aide à digérer. Et puis je sais de quoi je parle, le sport, la bien-être, la santé c'est un peu mon rayon. Bon, j'ai pas fait de super grandes études dans une super grande école mais mon père était prof de sport au lycée, je l'ai même eu une année d'ailleurs et j'ai eu que des notes pourries, mais j'ai quand même beaucoup appris de lui. On apprend toujours beaucoup des autres en général, c'est pour ça que j'aime bien vivre en communauté et que je vis de façon à en rencontrer et côtoyer de nouveaux chaque jour. On pourrait croire qu'à la longue ça m'aurait rendu un peu plus sage, cultivé ou un truc comme ça, avec l'âge aussi, mais pas tellement, je suis toujours le même idiot qu'à vingt ans, un peu plus sociable, musclé, divorcé et père qu'avant. D'ailleurs si j'étais pas le père d'une ado qui regarde l'émission je serais pas là, j'aurais pas l'honneur d'être le doyen de cette saison de Fake-machin, entouré de petits jeunots qui connaissent pour la plupart pas grand chose de la vie. Et bah, voyez, courir ça m'aide vachement à réfléchir, ça m'aère le cerveau. Et puisque je me suis échauffé en courant pour arriver au terrain de sport, je peux directement poursuivre avec quelques pompes et des abdos, et enfin je sauterais sur une des machines qui nous ont installées. En grand connaisseur des machines de musculation que je suis, j'irais bien dire deux mots à la production sur leur façon de traiter le matériel, parce que le laisser dehors au soleil c'est pas forcément beau, c'est peut-être même pire et plus dangereux que s'il pleuvait beaucoup dans la région, mais après tout, je m'en fous un peu, c'est pas moi qui paye. Je reprend mon souffle, parce que j'ai beau pratiquer depuis des années, elles me rattrapent justement, l'âge ça à pas que des avantages, et m'aperçois de la présence de deux énergumènes. Je reconnais Claudia mais je sais pas qui est le type. J'essayerais bien de sortir un prénom au hasard parmi ceux des mecs que j'ai pas encore identifiés mais j'ai quand même beaucoup de chances de me tromper contre une de trouver le bon nom, surtout du premier coup. Alors faut trouver une alternative. « Et bah les jeunes, vous avez de la chance que je débarque parce que vous risquez pas de vous muscler plus qu'un orteil là. » Non mais je veux pas les emmerder mais la vitesse croisière c'est bon pour les papis, mamis, hein. Enfin s'ils ont peut de se faire mal, je comprends, je veux pas les brusquer, ni eux, ni leurs pauvres petits corps sensibles. « Je suis Cecil, conseiller sportif, à votre service. » Je me présente au petit gars en lui tendant la pince, promis je vais pas la lui broyer, enfin je vais essayer.

[bon je m'incruste peut-être un peu tard mais voilà ]