Je n'allais pas m'offusquer parce qu'en gros il pensait que j'étais une illettré, enfin non il ne le pensait pas c'est justement pour ça que je ne dirais rien. Et surtout que je commence à voir comment fonctionne mon petit Artie et c'est la dernière personne avec qui j'ai envie de me prendre la tête dans ce château. Je suis sûre qu'il doit faire un effort fou pour me supporter quand je suis dans mes 'bons' jours alors je dois être aussi indulgente que lui. Et puis c'est pas comme si c'était la première fois qu'on me disait des trucs de ce genre, et de manière plus cru en plus, lui a mit les formes je peux au moins lui concéder ça. « Oulaaa, apprendre ce que j’ai appris en dix années n’est pas facile ma chère . Ce n’est pas vraiment facile je te l’assure, on a du me privilégier des cours privés pour arriver finalement à ce que je suis actuellement… Tu veux vraiment écouter un rendu ? » Me dit-il alors, je souris puis ris légèrement. « J'ai pas la prétention de vouloir devenir un Chopin ou un Mozart... Apprend moi au clair de la lune je serais ravie. » dis-je en riant franchement. Puis je me lève et m'appuie légèrement sur le piano. « Prenez place, Sir. » Bien sûr que je voulais entendre un rendu, j'étais persuadé que cet homme pouvait m'apprendre un tas de chose et pas seulement en musique. Mais beaucoup d'autre chose comme des leçons de vie ou des trucs dans le même style. J'étais prête à l'écouter un grand sourire sur mes lèvres pulpeuse.

Moore voulait vraiment écouter un petit quelque chose, elle serait servie le plus rapidement possible. « Prenez place, Sir. » Elle jouait remarquablement le jeu, et il aimait énormément ce côté sympathique en elle. Ce n’était pas qu’il la trouvait déplaisante quand elle s’acharnait sur un pauvre candidat, mais il préférait ce côté humour et joie de vivre qu’elle essayer souvent de cacher, mais il la connaissait à présent mieux que quiconque pour pouvoir la doser. Bref, il céda sans mal à ses caprices et vint déposer soigneusement et avec une agilité formidable ses fesses sur la tabouret. Dos bien droit, il passa en revue les touches de l’instrument en un geste furtive et se mit finalement à disposition pour se consacrer à sa passion. Il voulait assurer, surtout devant sa partenaire, mais cela allait venir naturellement. Il avait souvent la classe de ressortir de belle chose en la présence des autres, et dès qu’il entreprit les premières notes, on sentait venir la chose. Il plongea un regard profond vers Moore, toujours sourire sur ses lèvres pulpeuses, il sentit ses doigts, légers comme tout, entrain de se balader sur le clavier du piano. Le rendu n’était pas trop mal, il était satisfait de ce qu’il avait pondu et il espérait vraiment à ce que Moore apprécie autant que lui les notes qu’il avait ingénieusement conçu, il tenait vraiment à ce qu’elle le trouve génial, enfin utile en quelque chose. Il s’arrêta au bout de trois minutes et entreprit une pause, ne quittant son regard, il se prononça « Je l’ai dédié pour vous Mademoiselle Moore » et il clôtura sa création avec une dernière note. Trouvant qu’il avait envouté la jeune femme, il était vraiment inspiré ce matin et l’invita, dans un geste galant et fin à venir se loger sur sa cuisse. Elle s’installa confortablement et Sir Artie put sentir son corps se blottir contre le sien. Il prit aisément ses doigts fragiles qu’il manipula avec expertise à la manière d’un ventriloque, appuyant légèrement sur le clavier pour qu’elle puisse pondre des notes faisant allusion à ce qu’elle avait proposé. Toujours installés dans leur posture intime, il lui effleura quelques mots, derrière son oreille « Tu vois finalement, tu n’es pas très mauvaise… »