« D’accord. » C’était le simple mot que j’avais envie d’entendre. Qu’il me dise qu’il restait à mes côtés alors que je sentais si incertaine de tout eu un effet de baume sur mon coeur. Nous allions dormir et demain, tout serait correct. Je sentis ses bras se serrer autour de mon frêle corps, me donnant une étreinte pour la première fois depuis le début de l’aventure. Nous nous connaissons depuis seulement un mois, pourtant j’agissais comme si cela en faisait une éternité. C’était comme si j’avais perdue la notion du temps. J’appréciai sa main dans mes cheveux, ayant le don de me réconforter. Il se pensait peut-être pas doué pour tout cela, mais pourtant, en ce moment, j’aimais son attention. Levant la tête légèrement je le regardai doucement, étirant mes lèvres dans un sourire léger. Puis, doucement, je déposai mes lèvres contre sa mâchoire, non loin de sa bouche, dans un baiser chaste. J’avais eu besoin de le faire. C’était plus fort que moi. Le silence plongeait l’espace, seule le bruit du vent venait produire un son à mes oreilles. Ils faisaient plutôt froid, maintenant que j’y pensais, mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je profitais du moment, tel qu’il était. Je ne voulais pas plus, je ne voulais pas moins. Je me doutais bien que Cooper mettrait fin à ce contact dans les prochaines secondes, qu’il devait ne pas se sentir confortable de toute cette affection. J’espérais seulement qu’il ne le fasse pas trop rapidement.

Poussé par quelques forces mystérieuses, ma main avait atterri dans ses cheveux. Cela m'avait presque paru naturel. Je me surprenais moi même. Elle leva finalement la tête vers moi, pour déposer un baiser non loin de ma bouche. Heeeey qu'est ce qu'elle faisait là ? Calmes tes ardeurs mon enfant. Mouais bon allez, laissons lui le bénéfice du doute. Elle voulait juste un peu de tendresse, rien de plus. Oui voilà c'était ça. Un léger baiser gentillet, chaste. Elle reposa ensuite sa tête contre mon torse. Un câlin de Cooper ça valait de l'or quand même. C'était un peu comme les éclipses, ça n'arrivait que très rarement. Alors il fallait savoir en profiter, et réaliser sa chance. Parce que c'était pas près de se reproduire de si tôt. Mais étrangement ce n'était pas si désagréable que ça. J'en venais presque même à l'apprécier, mais chuuut gardez ça pour vous. Vraiment le monde courrait à sa perte. Je la gardais contre moi quelques secondes de plus, avant de finalement la relâcher.

Et voilà, je savais bien que ce moment ne durerait une éternité. Qu’il allait me relâcher, laissant le froid me regagner. Un léger frisson traversa ma colonne vertébrale en entier, m’indiquant que je devais finalement me reculer et garder en mémoire ce bref échange de tendresse entre lui et moi. Cela me rendait plus triste qu’autre chose, mais je me gardai de lui en faire part. Je souris faiblement à Cooper, me rendant soudainement compte que je suis très saoule. Dans le genre que je vais avoir de la difficulté à me rendre jusqu’à mon lit. Mais qu’est-ce qui m’avait prit de boire autant. Je me trouvais complètement idiote maintenant que j’y pensais. « Je crois que je vais avoir... le pire mal de tête de toute l’histoire de l’humanité. Demain... » dis-je tout bas, d’une façon un peu décousue. 22 ans, et même pas capable de boire comme il faut et connaître ses limites. Ça, c’est pathétique. Je jette un regard à la bouteille de vodka à moitié vide en soupirant. Il serait peut-être temps d’aller dormir après tout. De mettre fin à cette pénible soirée. De toute façon, je ne me rappellerais surement de rien à mon réveil. Pas même cette soudaine affection qu’il y avait eu entre Cooper et moi. « Tu me portes jusqu’à notre lit ? Je crois... Que mes jambes ne savent plus marcher. » dis-je en faisant la moue.

« Je crois que je vais avoir... le pire mal de tête de toute l’histoire de l’humanité. Demain... » Tu m'étonnes. En même temps j'avais tenté de l'empêcher de continuer dans sa beuverie, mais elle ne m'avait pas écouter. Quant on ne savait pas tenir l'alcool, on évitait. Encore heureux qu'elle n'était pas là à vomir partout. Eurk. Remarquez la nuit n'était pas fini, sait on jamais... « Tu me portes jusqu’à notre lit ? Je crois... Que mes jambes ne savent plus marcher.  » Non mais regardez là ? Elle voulait peut être que je la mette en pyjama aussi, et que je la borde ? Mais bon allez, je pouvais bien faire ça. Je te jure. Je passai alors ma main gauche sous ses cuisse et l'autre sous les bras, pour l'attraper, et la porter, style princesse. Cette fois ci, pas de sac à patate, si ce n'était pas gentil ça. Je réussis à ouvrir la porte fenêtre sans la cogner, et pénétrai dans notre chambre où je la posai délicatement sur notre lit.

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