Il faisait chaud ici, tiens, c'était bizarre. Enfin, "chaud" état un bien grand mot, mais disons qu'il n'y avait pas grand vent et qu'il faisait plutôt beau. C'était rare ici, enfin, depuis qu'elle était là. Il fallait aussi avouer qu'elle ne sortait rarement du nid, même pour voir le temps dehors. Elle était casanière, oui. Ce n'était pas nouveau. Et un peu étrange par dessus le marché, enfin soit. Quoi qu'il en soit, elle était sortie du salon, après avoir écouté des habitants parler, pour rejoindre l'extérieur. Elle parcourait alors le lieu, son iPod dans les oreilles, son paquet de clopes dans la poche et un verre d'eau bien fraiche dans la main. Elle passait par la terrasse, n'ayant aucun lieu à rejoindre spécifiquement. Cependant, au loin, elle vit la cabane en bois. Elle n'avait pas vraiment eu le temps d'aller la visiter, même si ce n'était qu'une petite pièce. Et puis, peut-être qu'elle allait même buzzer, qui sait ? Alors qu'elle se dirigeait vers la cabane, elle vit une silhouette dans le parc du chateau. Mouais, ça pouvait être intéressant. Elle quitta donc sa route et alla voir qui se cachait, seul, là-bas, au loin. Plus elle s'avançait, plus elle reconnaissait Ruben. Que faisait-il là tout seul ? Bouh, il devait encore être en embrouilles avec la plupart du chateau. Ce qui était une habitude, à force. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi personne ne l'aimait beaucoup, alors qu'il semblait gentil. Du moins pour elle. C'était un connard mais elle trouvait ça.. cool. Enfin soit. Elle s'avança vers lui, puis retira ses écouteurs de ses oreilles. « Salut, le vilain petit canard, dit-elle, d'une voix presque angélique, presque. » Elle s'asseya ensuite à sur le banc, à ses côtés.

Ras-le-bol. J'en avais tout simplement ras-le-bol de tous ses gamins immatures qui peuplaient ce nid. Dire que j'étais forcé de cohabiter avec ses petits merdeux depuis plusieurs semaines, sans avoir le droit de cogner ou de frapper. Ce n'était pourtant pas l'envie qui m'en manquait, croyez-moi. Il fallait croire qu'ils s'étaient encore tous donné le mot pour me faire chier et me faire sortir de mes gonds, aujourd'hui. Ce matin, j'avais eu droit à une farce tout à fait puérile : mes godasses jetées dans la piscine. Cool. Des pompes à deux cents balles. Totalement foutues. Dans l'après-midi, je m'étais également pris le bec avec quelques candidats, qui étaient venus se plaindre auprès de moi des deux-trois verres de menthe à l'eau qui trainaient aux quatre coins du château. J'étais bordélique, oui bon d'accord, mais qui ne l'était pas ? Je ne gueulais pas, moi, lorsque je tombais sur les assiettes sales qui s'empilaient dans l'évier depuis plusieurs jours. Sur les nerfs et ayant besoin de me calmer après une journée de merde, j'avais pris la direction du parc du château et m'assis sur un banc pour me vider un peu les esprits. Je fermai alors les yeux, puis repensai à toute mon aventure, de mon entrée dans le jeu à ce moment précis. Une voix féminine me sortit alors de mes pensées. « Salut, le vilain petit canard. » J'ouvris un œil pour voir qui s'adressait à moi, et découvris Melissa. La jeune femme retira les écouteurs qu'elle avait dans les oreilles, et prit place sur le banc, à mes côtés. « Salut... heu... c'est quoi ton nom déjà ? » Je fis mine d'avoir oublié son prénom -après tout elle était la dernière arrivée dans le nid- juste histoire de la taquiner un peu. Ce n'était pas méchant du tout. Puis je repris la parole. « Ah, oui, Melissa. Alors, c'est tes petits camarades qui t'envoient prendre des nouvelles du pestiféré du château ? » Allez savoir, peut-être que les gamins l'avaient envoyée voir si je n'étais pas un peu dépressif, voir suicidaire. Pour ça ils n'avaient pas à s'inquiéter. S'il était bien vrai qu'ils me couraient tous sur le haricot, je n'en étais pas non plus à là. Du moins pas pour le moment.