Que faire par une aussi moche journée que l’était celle-ci ? Je me posais cette question, allongé sur mon lit, les bras sur les yeux. Aujourd’hui je n’avais pas trop le moral, ça m’étais déjà arrivé depuis le début de l’aventure mais jamais de cette manière. J’avais envie qu’on me laisse tranquille pour consommer le départ de Sixtine, c’est maintenant que je me rendais compte qu’elle allait me manquer beaucoup plus que je ne le pensais sur le prime. Elle était mon grain de folie dans cette aventure, celle qui me faisait rire au point de me faire pipi dessus, celle avec qui j’avais de toute manière le plus ricaner en réalisant des trucs stupides. Ne plus avoir une fille comme ça m’empêchait d’être moi-même. Ici tout le monde était tellement sérieux, il n’y avait que des embrouilles et à cette heure de la journée j’arrivais au bout de ce que je pouvais supporter. Je cherchais donc un lieu pour me détendre et le jacuzzi m’était venu comme une illumination, j’allais avec un peu de chance être tout seul et profiter des bulles pour me sentir mieux. Ni une ni deux je me jetais sur ma valise pour me trouver un boxer de bain on ne peut plus simple puisqu’il était noir et un peu court par rapport aux autres. Une fois enfilé je me ruais sur le jacuzzi, traversant les pièces du château sans prêter attention à mes camarades. Une fois dans la fameuse pièce je rentrais lentement dans le bassin, fermant les yeux et soupirant parce que je ressentais immédiatement l’effet des bulles d’eau. La porte s’ouvrait à mon plus grand dam, Moore était dans les parages et cette première confrontation depuis le prime n’était pas souhaitée. Elle allait me gaver je la sentais venir et je voulais lui faire savoir que je n’étais pas disposé à parler tout de suite. « Si tu viens pour m’étrangler fais-le vite qu’on n’en parle plus et laisse-moi tranquille ! »

J'avais décidé que cette semaine je serais sereine. Je n'allais pas m'énerver, j'allais rester calme. Ou en tout cas j'allais tout faire pour le rester. Il y avait des choses que je devais donc éviter. Jouer à des jeux où j'étais sûre de perdre et me retrouver dans la même pièce que Melissa ou Ruben. Pour Baptiste c'était différent. Enfin au moment du prime j'avais eu qu'une envie c’était de lui couper les couilles mais avec le recule je pense qu'une bonne conversation entre adulte suffirais à lui faire comprendre qu'il a fait une grosse connerie. J'étais dans le salon seule étrangement. C'était assez étrange de se retrouver seule dans une si grande pièce. J'avais plus l'habitude d'y passer mon temps avec Sixtine, Syssoï, Franckie. Un sourire se dessine sur mon visage à cette pensée. Je me souviens alors de notre petit moment 'apprenons à Franckie la vie'. Mise à part la solitude, un livre m'accompagnait. Oui un livre je vous jure. C'est Artie qui m'a convaincu de m'y remettre. Je n'avais pas lu de véritable livre depuis mes 14 ans je crois. Oui je sais ça fait longtemps. J’entends quelqu'un qui arrive dans le salon, Melissa. Dans le silence je ferme mon livre et sors de la pièce sans un regard pour la rousse. Cette semaine j'allais me comporter de manière irréprochable. J'avais l'impression que je devais bien ça vu comment je me suis comporter au prime... Oui je sais je suis pas toujours très facile à suivre comme fille. Je décide d'aller me détendre au jacuzzi. J'enfile un maillot de bain deux pièce bleu roi simple, un peignoir et je me dirige vers la grange. J'y arrive rapidement. J'entre et constate que Baptise y est déjà. « Si tu viens pour m’étrangler fais-le vite qu’on n’en parle plus et laisse-moi tranquille ! » Je souris. « C'est pas vraiment ta tête que j'ai envie de faire souffrir ce serait plus ce que t'as entre les jambes. » dis-je d'un ton un peu sec. On se refait pas en quelques jours hein. J'enlève mon peignoir et sans lui demandé son avis je m’immerge dans le jacuzzi. « T'as fais une connerie. » Ma voix était calme mon but n'était pas de l'énerver. « Franchement Baptiste, tu lui a fait mal... Tu m'avais dis que tu ne ferais pas ça! » J'étais mal placé pour dire ça vu l'état de ma relation avec Ruben mais dans notre cas je crois qu'on avait des tords des deux cotés bien que Ruben en avait bien plus. Et puis c'était pas comme si j'avais flashé sur Ruben..

Je sentais que cette semaine allait être horrible, nous étions peut-être déjà mercredi et demain j’allais surement apprendre que j’étais une nouvelle fois nominé vu le scandale qu’il y avait eu avec ma coéquipière Mélissa lors du prime mais je m’en foutais, c’était même le dernier de mes soucis pour le moment. Non, cette semaine serait longue et chiante parce que je n’avais pas Sixtine à mes côtés pour faire la con et bon dieu ce que ça me manquait. Je soupirais, fermait les yeux essayant de ne pas penser mais c’était bien trop dur. Comme le disait ma prof de littérature à l’époque du lycée le silence et l’ennui favorisait la réflexion, je me rendais compte aujourd’hui qu’elle était loin d’avoir tort. J’ai une étrange sensation fort déplaisante d’ennui, ce jeu ne m’amuse plus autant qu’au départ, je ne trouve plus d’intérêts à rechercher les secrets puisque de toute manière je me trompe généralement. Je crois même que toute cette démotivation était due à ce départ, il me fallait quelques jours de plus pour digérer le truc avant de me rebooster, en attendant j’allais surement être de très mauvaise compagnie et je m’en fichais. Ceux qui m’aimaient bien n’auraient aucuns soucis avec moi, par contre les gens comme Mélissa allaient en recevoir plein la gueule parce que je n’étais pas d’humeur à ce que l’on me casse les pieds. Comme pour commencer sur les chapeaux de roues Moore débarque, j’ai déjà l’impression qu’elle va me faire des leçons de morale… Comme si elle était mieux que moi ! Je lui coupe l’herbe sous le pied en lui faisant signe de vite faire son travail et de s’en aller. « C'est pas vraiment ta tête que j'ai envie de faire souffrir ce serait plus ce que t'as entre les jambes. » Je baisse instinctivement les yeux, un réflexe me retrouvant avec une vision d’horreur dans la tête. Je soupire et n’ajoute rien. Je savais fort bien que j’avais fait une bêtise, mais comment voulait-elle que je fasse pour rectifier le tir ? Je me sentais bien avec Lhoas. « T'as fais une connerie. » Elle me rejoint dans le jacuzzi, elle à l’air d’être calmée du coup je n’ai rien contre un moment en sa compagnie. Je baisse la tête, je sais que j’ai fait quelque chose de mal. « Je sais… » Je ne sais pas quoi lui dire d’autre. « Franchement Baptiste, tu lui a fait mal... Tu m'avais dis que tu ne ferais pas ça! » Je lève la tête et me décide à lui répondre très franchement sur un ton sympathique, je ne suis pas là pour qu’on s’embrouille encore une fois après tout. « Je ne voulais pas lui faire de mal et je pense que tu le sais… Le problème c’est que je suis complètement paumé, j’ai l’habitude d’avoir le contrôle de ma vie et là… Bah c’est pas le cas, je tiens énormément à Lukas sauf que Lhoas a débarqué et maintenant… Entre les deux mon cœur a tendance à balancer et puis… Si Lhoas n’avait pas stoppé Lukas il aurait couché avec de toute manière. » Il n’avait pas été le seul à avoir été blessé, mais je n’avais pas pour habitude de m’en plaindre, c’était moi qui était en tort après tout.

Cette semaine j'étais calme, anesthésier. Il allait falloir beaucoup pour me mettre en rogne parce que j'ai dans l'idée de contenir toute cette rage et d'un faire une force pour réduire à néant l'équipe adverse. Mais surtout parce que je crois que je n'ai plus envie de me prendre la tête avec les gens, enfin avec les même gens. C'est chiant de revoir la face des gens avec qui on se prend la tête, en dehors de ce jeu c'est pas le cas. Un jour je me suis pris la tête avec le chauffeur de bus je l'ai insulter de tocard et je l'ai jamais revu ou peu être que si mais j'ai du oublier son visage comme j'ai oublié pourquoi on se disputais. Avant ici je ne faisais pas vraiment attention au gens qui m'entourais, parce qu'ils n'étaient que de passage dans ma vie que des figurants en quelque sorte. Mais ici c'est impossible de laisser tout le monde comme figurant certains oui.. mais beaucoup on prit un rôle bien plus important.  « Je sais… » Me dit-il. Je sais qu'il s'en rend compte mais ça ne m'arrête pas pour autant j'étais pas venu là pour ça mais je vais lui faire comprendre qu'il a pas intérêt à recommencer un truc de ce genre. « Je ne voulais pas lui faire de mal et je pense que tu le sais… Le problème c’est que je suis complètement paumé, j’ai l’habitude d’avoir le contrôle de ma vie et là… Bah c’est pas le cas, je tiens énormément à Lukas sauf que Lhoas a débarqué et maintenant… Entre les deux mon cœur a tendance à balancer et puis… Si Lhoas n’avait pas stoppé Lukas il aurait couché avec de toute manière. » Bon je n'étais pas au courant pour le truc entre Lhoas et Lukas mais c'est pas étant cette petite bitch arrive toujours à avoir ce qu'elle veut. Après un court silence je finis par dire. « Parce que tu crois que tu es quelque chose pour Lhoas ? » Sérieusement ? Ce serait la meilleure ce type c'est fait la moitié du château. « Je dis pas ça pour te blesser mais... c'est une catin. » dis-je insistant sur le mot catin. « Alors que Lukas... je ne vois pas comment tu peux hésiter entre Marie Madeleine et Jean. » Jean, Saint-Jean. Vous savez celui qui a toujours une tête toute triste sur les représentation du dernier repas du Christ.... Oui bon.. j'ai eu ma période où je lisais que des bouquins d'art. « Il faut que tu fasse ton choix et que le dise clairement à Lukas. J'ai pas l'intention de te laisser lui faire du mal plus longtemps. Tu peux choisir la catin je m'en fiche sois juste honnête. »

Le départ de Sixtine m’avait embrouillé l’esprit encore plus que je l’imaginais, au début du prime je savais très bien ce que je devais faire concernant Lukas mais à présent j’étais encore plus paumé qu’un pauvre chien abandonné sur la route, errant sous la pluie comme une âme en peine. J’avais besoin de plus de temps, de l’avis d’autres candidats de cette aventure ou tout simplement que l’un d’entre eux me prouve que j’étais réellement important à leurs yeux. Pour l’instant j’avais vraiment l’impression de m’attacher dans le vide et c’est surement ça qui me déstabilisait le plus, je n’étais pas expressif sur mes sentiments et je ne m’attendais pas à ce qu’on en fasse autant me concernant mais j’avais juste envie qu’on me prouve pour une fois que ça en valait la peine. Je faisais part à Moore d’une confidence énorme à mes yeux, je lui faisais savoir que j’étais bien incapable de lui dire moi-même ce qu’elle attendait de moi puisque je n’avais pas mes réponses, Lhoas était là pour moi, je crois que je m’attachais très vite et fortement à lui mais le visage déçu de Lukas m’empêchait de savourer cette relation pleinement. « Parce que tu crois que tu es quelque chose pour Lhoas ? » Cette réplique et cette question qu’elle me posait me retournait le cerveau. « Je dis pas ça pour te blesser mais... c'est une catin. » Elle n’avait pas tort sur ce point parce qu’il avait couché avec pas mal de personnes depuis le début de l’aventure c’était même pour ça que j’avais tant résisté avant de finalement céder à la tentation… Mais pouvait-il changer ? C’est cela qui ferait pencher la balance pour l’un d’entre eux. « Alors que Lukas... je ne vois pas comment tu peux hésiter entre Marie Madeleine et Jean. » Je levais la tête, cette discussion je savais qu’elle était compliquée pour Moore, être gentille avec moi n’était pas dans ses habitudes. « Tu n’as pas tort… » Je ne savais pas quoi lui dire d’autre. « Il faut que tu fasse ton choix et que le dise clairement à Lukas. J'ai pas l'intention de te laisser lui faire du mal plus longtemps. Tu peux choisir la catin je m'en fiche sois juste honnête. » J’hochais la tête. « Je sais… Pour être honnête je pense que je vais avoir besoin de quelques jours supplémentaires pour y réfléchir davantage. » Je ne pourrais pas y voir clair aujourd’hui de toute manière. « Sinon… Ca va toi ? »

« Tu n’as pas tort… » Rien que le fait d'entendre ces mots sortir de sa bouche me rassurais. J'espérais ne pas avoir affaire à un Baptiste borné. J'en ai marre des gens borné du genre de Ruben qui n'arrive pas à admettre qu'il a tord, tord sur toute la ligne. « Je sais… Pour être honnête je pense que je vais avoir besoin de quelques jours supplémentaires pour y réfléchir davantage. » J'hoche al tête à la positive. Je suis satisfaite, étrangement je pensais que ça allait prendre plus de temps cette petite discution et personne n'a été blessé ou noyer. Hum.. enfin pour l'instant. « Parfait alors. » dis-je d'une voix neutre. « Sinon… Ca va toi ? » Je le regarde,je m'interroge. A-t-il déceler quelque chose ? Ou il fait référence au départ de Sixtine ? Ou encore il parle de Ruben ? Hum, y a tellement de chose dans cette putain de baraque qui ferait que je vais mal... ou peu être me demande-t-il comment je vais physiquement. Oui une simple question m'en fait poser des tonnes. Je ne pense pas qu'il fait rester à la surface des choses. Cette question peu signifier pas grand chose comme beaucoup de chose. C'est la réponse qui déterminera sa valeurs. C'est là qu'il faut faire attention aux mots utilisés. Il doit remarqué le temps de réponse. Ce qui est en sois un réponse à sa question si tout allait bien j'aurais répondu immédiatement à la positive. Je me dépêche donc de répondre. « Euh oui... enfin ça va. » Dis-je un faux sourire sur mon visage. Je peux être une bonne actrice quand on me donne le temps de me préparer à la chose, quand c'est inattendu je ne sais pas fausser mes émotions. Alors je nuance histoire d'être pas prise pour une demeuré. « Enfin Sixtine est parti quoi. » A comprendre qu'elle me manque mais ça je ne le dirais pas. Pas comme ça. Je me confie pas et pas à lui. Enfin je l'aime bien mais... on est pas proche donc non. Je retourne dans mon silence arrêtant de le regarder avec un point d'interrogation au dessus de la tête et me laisse tomber un peu plus dans le jacuzzi laissant l'eau m'arriver jusqu'au cou, fermant les yeux. « T'as prévu des trucs pour cette semaine ? » Ouais comme si on avait un tas de chose à notre disposition, par exemple prendre un ticket d'avion pour l'Europe de l'est. Ah qu'est ce que j'aimais ma liberté.

Il y avait bien un défaut qu’on ne pouvait me reprocher, je n’étais pas buté. Oui, aussi étrange que cela pouvait paraitre mais j’étais le premier à reconnaitre mes erreurs, à mon sens il était important de mettre de l’eau dans son vin de temps en temps et de tempérer la situation ça évitait bien souvent que les histoires parties de rien ne se transforment en une véritable guerre mondiale. Qui plus est, pour ce qui concernait Lukas et Lhoas c’était bel et bien moi le fautif, c’est moi qui avait couché avec ce dernier sans penser aux conséquences, sans même savoir ce que je pouvais bien ressentir pour lui ou non. Je me voyais mal tenir tête à Moore concernant cette histoire alors que je me sentais cruellement fautif, j’avais bien essayé d’aller parler à Lukas de tout ça mais il n’était pas très réceptif, je n’aurais bientôt plus que mes yeux pour pleurer, j’allais finir par les perdre tous les deux à trop réfléchir. Bref, je fais dévier notre conversation sur elle, oui j’ai envie de savoir comment elle va et si je lui pose cette question ce n’est pas par rapport à son secret, je m’étais toujours promis de ne pas jamais traiter quelqu’un de manière différente à cause d’un possible handicap, la preuve, Lukas était comme n’importe quel autre mec pour moi, c’est peut-être pour ça que nous étions si proches. Croyez moi ou pas, mais si posais cette question à Moore c’était surtout parce que j’avais envie de savoir si le départ de Sixtine l’avait affectée, ou, si elle se plaisait encore ici… Pour résumer je voulais être sûr qu’elle allait bien en général. « Euh oui... enfin ça va. » Je ne suis pas un bon comédien non plus et c’est surement ce qui me permet de constater qu’elle ne va peut-être pas si bien que ça. « T’es sur ? T’as pas l’air très en forme en ce moment. » Oui, j’avais un cœur moi aussi et je n’avais rien contre Moore alors prendre de ses nouvelles me paraissait totalement anodin. « Enfin Sixtine est parti quoi. » Je ne peux pas la réconforter si ce point, son départ m’avait fait beaucoup de mal et je m’ennuyais terriblement depuis qu’elle n’était plus là pour faire des tas de conneries avec moi. « T'as prévu des trucs pour cette semaine ? » Je souriais, ici on ne pouvait pas prévoir grand-chose. « A part combattre l’ennui par tous les moyens ? Rien… Et toi ? »

 « T’es sur ? T’as pas l’air très en forme en ce moment. » Je dors très mal me bourre de somnifère et me réveille avec une tête de mort vivante normal que je n'ai pas l'air très bien. Cela ne m'étonne donc pas que Baptiste l'ai remarqué. Je lui dis alors que c'est le départ de Sixtine bien qu'il y a plusieurs autres facteurs qui me n'arrange pas le tout. Histoire de changer de sujet je lui demande ce qu'il compte faire de sa semaine faut dire qu'il y a pas grand chose à faire ici. A part tuer l'ennuie à faire un peu n'importe quoi dans le château. « A part combattre l’ennui par tous les moyens ? Rien… Et toi ? » J'hausse les épaules. Il a raison, y a rien d'autre à faire dans ce putain de château. On tourne rapidement en rond. C'est finis le temps où on découvrait une nouvelle pièce chaque jour, où on faisait connaissance chacun à notre manière. « Pareil. » dis-je dans un souffle fermant les yeux pour oublier ce mal de tête qui me tue petit à petit. Je prends une grande respiration et immerge entièrement ma tête sous l'eau chaude du jacuzzi. Depuis ce qui c'était passé avec Ruben dans la chapelle Lundi mon esprit était sans cesse en ébullition. Je commençais à nourrir l'envie de quitter cet endroit pour enfin redevenir moi même mais je ne le ferais pas bien que l'idée me traverse l'esprit de temps à autre quand ce mal de crâne m'empêcher de penser. Je remonte à la surface passant ma main sur mon visage, soufflant doucement. Je ré-ouvre mes yeux, mes paupières sont douloureuses. « Je ne sais même pas ce que tu fais dans la vie. » dis-je dans une prose de conscience. En faite je ne sais absolument rien de Baptiste. « Vas-y je t'écoute parle moi de toi. Mais parle pas trop fort sinon je te noie. » dis-je affichant un léger sourire sur mon visage. Maintenant que les choses étaient mise à plat autant en profiter puisque cette semaine vous allez à voir affaire à une version amélioré de moi même. Anesthésié de toute haine et de toute colère.

Cette aventure était peut-être extraordinaire, amusante parfois mais il fallait pourtant reconnaitre qu’elle était plus ennuyeuse qu’autre chose, comment vouliez-vous qu’on fasse autre chose que de copuler ? Il n’y avait plus de nouveautés pour nous divertir, je tournais en rond toute la journée essayant de trouver le moindre petit intérêt à certaines pièces que je connaissais pourtant déjà par cœur. En début de semaine j’avais eu envie d’abandonner, j’en avais marre et ma petite altercation avec Lukas m’avait encore plus découragé. Pourtant j’avais su me booster avec quelque chose qui avait tendance à s’essouffler avec le temps, si j’étais encore là à l’heure d’aujourd’hui c’était pour ma grand-mère, cet argent pouvait nous sortir définitivement de la merde et j’en avais conscience. Je me battais bec et ongles pour cet objectif mais j’arrivais à un moment où même cette envie de lui faire plaisir ne me donnait plus la motivation pour me battre. « Pareil. » Je lui souriais, c’était dingue mais en début d’aventure je ne pouvais pas la voir, elle m’avait envoyé sur les roses pour un simple geste et maintenant… Je me disais que notre aventure à tous serait bien fade sans cette petite brune que j’apprenais à connaitre et que j’appréciais au fur et à mesure des journées. Elle prenait une grande inspiration et se retrouvait bien vite sous l’eau chaude du jacuzzi, peut-être avait-elle chaud ? En tout cas elle remontait bien vite à la surface prenant une nouvelle inspiration. « Je ne sais même pas ce que tu fais dans la vie. » Je souris, il est vrai que nous ne nous étions jamais vraiment attardés l’un sur l’autre. Sa vie m’intéressait mais j’avais toujours conservé une retenue lorsque je parlais avec elle de peur qu’elle se referme sur elle-même et qu’on ne puisse plus se parler. « Vas-y je t'écoute parle moi de toi. Mais parle pas trop fort sinon je te noie. » Je rigolais, me décidant à faire quelque chose contre le mal de tête que Sixtine m’avais appris dans cette aventure. « Tu permets ? » Lui dis-je en approchant d’elle, je lui prenais le bras l’amenant jusqu’à moi de sorte à ce qu’elle soit assise entre mes jambes dos à moi, je passe lentement mes mains mouillées contre sa tempe que je commence à masser lentement. J’apprenais très vite et lorsque Sixtine m’avait fait ça mon mal de tête avait très vite disparu même si ça n’avait duré que quelques heures. « Je n’aime pas trop parler de moi pour être honnête mais je vais faire un effort… J’habite en France à Paris… J’habite chez ma grand-mère avec ma sœur ainée et ma unique sœur de toute manière, j’ai bien voulu prendre mon indépendance mais je suis en quelque sorte le chef de famille, mes parents sont morts très tôt durant mon enfance du coup c’est moi le seul homme à la maison et c’est donc moi qui amène le plus gros salaire, ma sœur fait de grosses études et je me dis qu’elle pourra nous sortir de la merde lorsqu’elle en aura enfin fini… Je travaille dans un fastfood et j’ai tendance à ne pas faire confiance à mon entourage… » J’avais été beaucoup trop déçu par le passé, parlé de moi je n’aimais pas du tout le faire parce que tout le monde prenait pitié pour ma pauvre histoire, je n’avais pas connu ma mère… Mon père non plus puisqu’il était mort lorsque j’avais trois ou quatre ans et j’étais fort pour en parler mais le fait d’être un peu plus vulnérable cette semaine me rendait aussi émotif. « Parles moi plutôt de toi. »

« Tu permets ? » Si je m'attendais à ça ? Non. Il me prend par le bras et vient me placer assise entre ses jambes dos à lui. On peut voir que mon regard ne comprend pas vraiment ce qu'il vient me faire mais je me laisse faire. Il commence à me masser les tempes. Il a donc compris que j'avais mal à la tête. Ah oui je lui avais dis de ne pas parler trop fort ça avait du lui mettre la puce à l'oreille. Je souris tranquillement.  « Je n’aime pas trop parler de moi pour être honnête mais je vais faire un effort… J’habite en France à Paris… J’habite chez ma grand-mère avec ma sœur ainée et ma unique sœur de toute manière, j’ai bien voulu prendre mon indépendance mais je suis en quelque sorte le chef de famille, mes parents sont morts très tôt durant mon enfance du coup c’est moi le seul homme à la maison et c’est donc moi qui amène le plus gros salaire, ma sœur fait de grosses études et je me dis qu’elle pourra nous sortir de la merde lorsqu’elle en aura enfin fini… Je travaille dans un fastfood et j’ai tendance à ne pas faire confiance à mon entourage… » Dans le genre vie pourrie on a une large panoplie dans ce putain de jeu. Je ne dis rien je me contente d'archiver ces informations dans ma tête. Il a bien du courage, j'en connais plus d'un qui serait parti comme un voleur et aurait laissé le reste de sa famille dans la merde. Je trouvais ça admirable. Je n'ai pas cette responsabilité dans ma vie. Je ne vie que pour moi me contentant de quelque dîner de famille, à art le fait que je travail avec mon beau père mais ça c'est pas pareille je l'aime bien mon beau père. Plus que mon père, plus que ma mère. C'est étrange je sais. Mais pas tant que ça quand on connaît mon histoire. « Parles moi plutôt de toi. » Quoi ? Il n'en savait pas assez sur moi ? Je pensais que c'était suffisant ce qu'il avait pu apprendre sur moi durant la révélation. Je ne vais donc pas en parlé. Je vais faire l'effort de lui parler de moi sans faire allusion à tout ça. « Mes parents sont anglais, ils sont venu s'installer à Dublin un peu avant ma naissance. Je suis ouvrière en bâtiment, couvreuse plus précisément mais je touche pas mal en maçonnerie aussi. Je suis fille unique, mes parents sont divorcé depuis que j'ai 6 ans je crois. Ma mère s'est remarié vers mes 10 ans avec l'homme qui est maintenant mon beau père et mon patron. » dis- d'un ton monocorde. Ce n'était pas difficile pour moi de dire tout ça ce n'était que des banalités. Je n'irais pas au fond des choses, à moins qu'il me pose une question précise peu être que je consentirais à en parlé mais c'est pas certain. Bon sang son truc ça marche je commence à avoir moins mal à la tête, j'ai toujours mal c'est le genre de mal tout à fait supportable du genre 5 sur échelle de 10 là où j'étais bien à 8 tout à l'heure. « T'as des pouvoirs magiques aussi ? » J'avais toujours cru que ce genre de truc ça marche pas, comme pour les médecines étranges du genre hypnose je crois pas aux trucs comme ça. Je suis du genre sceptique pour beaucoup de chose en faite. « T'es là pour l'argent alors ? » dis-je d'un ton monocorde.