Depuis le début du jeu, j’avais prouvé aux caméras et à ceux qui voulaient bien s’intéresser à ma petite vie quotidienne à quel point j’aimais les scones. Certains on dû s’offusquer de voir une danseuse classique ne pas faire tant attention à sa ligne qu’on aurait pu le croire. Je n’ai pas cette idée de privation encrée dans mes veines. À mon sens, il valait mieux se faire plaisir et se dépenser après, que se priver totalement. C’est pourquoi, après avoir finis la dernière bouchée de mon pain que j’avais agrémenté de marmelade, je me dirigeais vers la salle de sport en ce bon matin. Je n’avais pas vraiment réfléchi, en venant ici, à quoi prendre dans mes valises. Des robes, de quoi avoir chaud et simplement deux tenue pour faire du sport et encore, s’apparentant à des tenues de danse. Mon justaucorps enfilé, je couvrais mes jambes d’un pantalon de danse resserré aux chevilles. Je serrais mes pointes Repetto dans mon dos, comme à chaque fois que je me rendrais à la salle de sport. Je priais de me retrouver seule avec moi-même. Pour tout avouer, je m’en fiche bien de danser devant les autres, de toute manière c’est bien mon métier. Les autres n’étaient pas tellement chiant en fait et souvent : soit ils s’en vont d’eux-mêmes, soit ils font leur sport tranquillement. Mais même comme ça, certains jours ne sont pas fait pour s’afficher devant les autres. Je passais le pas de la porte et visiblement, je n’étais pas la seule à vouloir bouger mon cul ce matin. Je laissais tomber mes pointes discrètement sur l’un des bancs, faisant comme ci de rien était et je m’avançais vers les machines de sports. Au pied d’un tapis de sport, je resserrais les lacets de mes baskets, pour finalement commencer doucement en vitesse « marché rapide ».

Il est assez tôt, et elle vient de se réveiller plutôt brutalement, elle vient tout simplement de tomber du lit, sur le côté. Cela ne lui était jamais arrivé encore, à croire qu'il fallait une première fois à tout. Et elle avait entrainé lors de sa chute la couverte, ce qui fit immédiatement grogné Syssoï, la rousse lui balance la couverture. Elle est toujourss à terre, et elle ne préfère pas retourner au lit car elle sait qu'elle n'arrivera problablement pas à dormir, elle le sent. Gabrielle se rend donc à la douche encore vide, parce qu'apparamment le château est rempli de marmotte. Bien sûr, la rousse se compte parmi les marmotte, ça lui semble tellement évident. La française se douche et enfile une tenue de sport. Un jogging gris épais ainsi qu'un débardeur noir. Gabrielle faisait du sport tous les matins, et son métier l'y obligait. Certes elle ne faisait pas partie de ses malades qui ne mangeaient qu'une feuille de salade par repas, mais elle s'occupait de son physique grâce au sport, et à son hyperactivité de tous les jours. Rien de plus facile. La rousse se rend à la salle de sport, elle est encore vide, gé-nial et prend possession d'un tapis de course. Elle se met en mode jogging, la rousse compte travailler son cardio aujourd'hui, et son endurance par la même occasion. Dix minutes plus tard, Oona rentre, et semble poser discrètement ses pointes. . « Je t'ai vu. » murmure la rousse, pas essoufflée du tout, elle accélère même la cadence, pour voir ou se situer ses limites. . « Je te dérange ? » lui demande t-elle en désignant du menton ses points posées sur le banc. Gaby fait des phrases courtes, pour ne pas perdre son rythme. Parce que c'est apparamment parce qu'elle est là qu'Oona à changer son programme.

« Je t'ai vu. » Je m’arrêtais non loin des tapis, esquissant un léger sourire. Je ne répondis rien, parce que le regard que je jetais derrière moi pour regarder mes pointes était suffisamment parlant. J’avais espéré être seule ce matin pour pouvoir m’entraînait et peut-être, combler le retard que j’avais accumulé depuis quelques jours sans danse. Si habituellement je m’en fiche d’avoir des spectateurs direct (parce que j’en aurai toujours ici, des spectateurs, avec les caméras), parfois je n’ai pas envie de m’afficher. Gabrielle, Sixtine ou Artie, c’était la même chose, je n’aurai dansé devant personne aujourd’hui. « Je te dérange ? » Une fois sur la machine, je commençais tout doucement. En fait, je n’avais jamais utilisé un tapis de course, préférant soit une autre sorte d’entraînement, ou directement faire une course dehors au lieu d’un tapis. La rousse me désigna les pointes délaissée sur le banc. À nouveau, je l’ai regardé, pour ensuite poser mon regard sur elle. « Non » Lâchais-je simplement, en secouant légèrement ma tête de droite à gauche avec un sourire. Ce n’est pas totalement vrai, ni totalement faux d’ailleurs ; elle me dérangeait sans vraiment me déranger. En fait, c’est plutôt moi qui me sentais dérangée, alors qu’elle ne faisait rien. Allant un peu trop lentement à mon goût, j’appuyais sur l’un des boutons de la machine, pour doubler la vitesse et passer d’une marche normale à une course lente. « C’est juste que… je ne suis pas d’humeur à danser devant quelqu’un… » Je finissais par lui avouer, toujours avec un léger sourire. Je pouvais très bien aussi la déranger elle, en train de faire son sport. Certains préfèrent faire leur sport en solitaire.

« C’est juste que… je ne suis pas d’humeur à danser devant quelqu’un… » D'accord. Elle s'en fiche. Syssoï aussi avait été comme ça au début, mais au bout d'une semaine, il s'était livré à elle, et avait accepté de danser pour elle. Bon, il l'avait réveillé à deux heures du matin pour lui montrer, pour danser exclusivement pour elle, juste pour ne pas que les autre profitent du spectacle. Bref, tout ça, pour dire que la rousse comprenait parfaitement la petite blondinette et son envie de ne pas s'exposer. « Comme tu veux ma belle. » souffle t-elle lentement en jouant avec des boutons de la vitesse, ça s'accélère encore un peu plus. Elle se demande combien de temps elle va tenir, elle compte se pousser un maximum, jusqu'à ne plus en pouvoir, jusqu'à à en être essouflée et ne plus pouvoir courrir. Oui, Gabrielle est un peu malade, et poussée sur les bords, mais ça lui fait du bien de courrir, elle évacue tout, bien sur Oona est à ses côtés. La rousse fait de grandes enjambées, elle attache ses cheveux qui tombaient lourdement dans son dos et qui la gênaient. Elle perd le rythme pendant environ trente secondes, puis ses bras reprennent leur place, et son équilibre est retrouvé. Elle tourne sa tête vers la blondinette. « Tu danses depuis combien de temps ? » lui demande t-elle avant de regarder droit devant elle.