~ kat(ell)
Le prime était terminé. Cupidon se l'était, comme à son habitude des saisons précédentes, joué sadique. Les nominés ont eu une petite frayeur mais finalement personne n'a été éliminé – tant mieux pour eux les pauvres. Sortir alors que l'on est à peine rentré, cela doit être totalement déprimant. Enfin, rien de tout cela n'était arrivé. Prime terminé, les candidats s'adonnent à une petite visite guidée du château pour finalement tous trouver leur lit. Qu'ils partagent avec leur partenaire. Première nuit avec un inconnu, une inconnue pour chacun. D'autres aiment, d'autres n'aiment pas. Sami, lui, ça ne lui fait strictement rien. Il dormirait n'importe où avec n'importe qui, c'est pour vous dire. Un vrai débrouillard, un vrai dur à cuire. Il rejoignit sa chambre, où il rangea vite fait quelques affaires aux alentours. Vite fait hein on a dit, c'est un homme tout de même, s'il venait à ranger tout proprement et consciencieusement, c'est qu'il y aurait un petit problème d'identité sexuelle. Bien qu'il n'ait rien contre les homosexuels, que l'on se le dise. Il arriva aux abords ce qui allait être son lt pendant plusieurs semaines, même peut-être plusieurs mois. Sa partenaire, avec qui il était entré dans le jeu, était déjà sous la couette, du côté droit. Parfait, la gauche lui irait très bien. Toujours vêtu de sa tenue désignée par les stylistes, il commença alors à retirer son pantalon, pour se retrouver en débardeur et en caleçon. Il marqua une petite pause dans ses gestes. Merde il avait l'habitude de dormir à poil lui. Il détestait la sensation d'avoir ses bijoux de famille serrés dans un caleçon pour dormir. Mais bon, avec une inconnue dans son lit, ça n'allait pas trop le faire. La jeune femme ronflait déjà, un ronflement presque inaudible, qui tenait plus du ronronnement. Cela fit sourire Sami, d'un sourire amusé. Un vrai chat cette fille-là, autant les traits du visage que la respiration. Peut-être que son secret était qu'elle avait été élevée par des félins ? Non bon d'accord, il est tard, Sami fatigue grave. Bon, toujours est-il qu'il ne savait toujours pas dans quelle tenue dormir. La jeune femme se retourna dans le lit, ses yeux clignèrent une fois. Sami sauta sur l'occasion, toujours en caleçon débardeur. « Dis, ça te dérange si j'dors à poil ? » demanda-t-il avec un petit air innocent. La réponse était prévisible, mais qui ne tente rien n'a rien, dormir avec les boules serrées, pas vraiment son truc.

Le prime venait de se terminer, la soirée quant à elle continuait sur les chapeaux de roue. C'était la fin des présentations, la fin du calvaire, la fin du direct quoi et l'ambiance s'était légèrement apaisée, bien qu'elle ne soit pas totalement morte. C'était surtout pour moi la délivrance. J'avais quand même trouvé un camarade qui m'avait tenu pratiquement pendant la moitié de la soirée, autrement dit plus de deux heures. C'était pas mon partenaire, mais peu importe, ce n'est pas parce que Cupidon m'avait attribué telle personne que je devais me marier avec cette dernière. Je ne me considère pas si associable que ça dans le fond, j'ai juste un problème avec la genre humaine. Je ne peux m'empêcher de toujours trouver quelque chose à redire et je ne suis jamais satisfaite. Je ne fais pas parti des personnes qui mettront l'ambiance, ni même qui vont vers les autres. C'est bien ça mon problème, j'attends qu'on vienne vers moi. Au pire, ici, rester seule n'est pas une tâche redoutable, si pour certains ça peut jouer sur leur humeur, personnellement je le vis parfois bien mieux que d'être mal entouré tu connais? Enfin, je zieute ma montre et je note qu'il est pratiquement trois heures du matin. Pas étonnant que j'ai envie d'me pieuter. Heureusement que l'alcool et la nicotine étaient présentes, ça m'a permis de rester un minimum éveillé. Et puis, la soirée fut quand même mouvementée, des éliminations, un candidat sauvé, puis finalement plus d'éliminations. Des appels à la chapelle. Une perte de connaissance, des coups de gueule et j'en passe. Dans le fond, j'ai réussis à y trouver des bons côtés. Après avoir rapidement fait le tour des pièces qui nous étaient à présent ouvertes, je monte dans les chambres, empruntant l'escalier principal, recouvert d'un tapis rouge. En quelques minutes je me retrouve en tenue de nuit, pour ne pas dire pyjama. Je n'avais pas sorti la nuisette, j'étais bien mieux dans mon jogging gris et débardeur blanc. Mon partenaire n'avait toujours pas fait apparition, tant pis, il était assez grand pour faire ce qu'il voulait. Quant à moi, j'avais choisi mon côté, et ce serait la droite... À peine dix minutes plus tard, je l'entends me poser une question. Putain. Évidemment que je ne dormais pas, je mets pas moins d'une heure à m'endormir en temps normal donc je vous laisse imaginer ici, loin de mes repères. J'ouvre les yeux, je le retrouve en caleçon, face à un dilemme qui avait l'air insurmontable. «j'en ai vu d'autres tu sais.» c'était sorti très naturellement. J'en avais rien à faire, tant qu'il me laissait tranquille. Sympa la nana nan? Je respire profondément, puis finalement je l'aide dans son choix. «enfin garde ton cache-sexe quand même, ça va paraître louche sinon.» je lui fais un clin d'oeil et je m'étonne de ma sympathie du moment. Il venait d'attiser ma curiosité, j'enchaîne «plutôt la trentaine ou la quarantaine?» son âge m'intriguais, j'étais incapable de lui en attribuer un. Il faisait jeune, on peut pas s'le cacher, mais à l'inverse il faisait très papa quand même, tu vois c'que je veux dire? Dans sa façon d'être...

« J'en ai vu d'autres tu sais » qu'elle répond la blondie dans le lit. Oh eh bien ça n'a pas l'air de la tracasser plus que cela de dormir avec des bijoux à l'air à côté d'elle, visiblement. Plaisant ce genre de femmes. « Enfin garde ton cache-sexe quand même, ça va paraître louche sinon. » Ah elle semble enfin avoir réfléchi. Sami fait une petite moue triste. Merde il voulait dormir à poil lui, il dormirait bien mieux sans être serré dans un caleçon qui le ferait chier toute la nuit. Elle ajoute un clin d’œil. Bon, il n'allait tout de même pas lui refuser ça. Mais bon, fallait pas pousser bobonne dans les orties non plus. « Ça va pour ce soir, mais demain, ce sera sans rien. » Et tant pis désolé, qu'elle aille dormir ailleurs si ça ne l'enchante guère. « Plutôt la trentaine ou la quarantaine ? » demanda-t-elle alors comme pour faire causette. Sami sourit. Au moins, elle venait quelque part de lui faire un commentaire, on ne savait pas lui donner d'âge. Ça vaudrait bien le caleçon pour ce soir, pour le reste on verrait. « Pile entre les deux ma belle. » Ouais, pile poil en plus. Trente cinq piges, et ouais il se faisait tout doucement vieux le Sami. « Et toi plutôt la vingtaine ou la trentaine ? » demanda-t-il. « Histoire de savoir si coucher ensemble pourrait paraître déplacé » ajouta-t-il, ironique et taquin, en souriant, comme à son habitude. L'homme le plus souriant du monde ce Sami.

Contraint de porter son caleçon, sami me fait une drôle de tête. Sur le moment, j'hésite entre compatir avec lui, j'imagine que dormir les boules les une contre les autres tout en mijotant dans un slip c'est pas le bonheur, ou alors entre me foutre royalement de sa gueule. Sérieux, il m'faisait penser à mon cousin de trois ans, qui n'avait pas ce qu'il voulait. Finalement, ma réaction est sans appelle, je reste assez froide et distante, pour le moment, je ne fais que l'écouter. Selon ses dires, demain je dormirais à côté de lui, jusque là ça reste probable, sans son caleçon. ouai. ça reste à voir. Je sais que j'ai un pouvoir de dissuasion assez important et je compte bien l'utiliser. «demain ça sera surtout un autre jour.» je me tais ensuite. Il comprend parfaitement le sens de ma phrase, il n'est pas con. C'est vrai ça, j'ai pas hérité du moins intelligent, peut-être que c'est essentiellement dû à son âge, mais peu importe, quand j'entendais certains duos, je n'sais pas comment ils font pour se supporter. Quant à moi, tant que mon partenaire se portait ainsi... c'est supportable. Maintenant que j'étais éveillée, je n'avais plus envie de dormir. Je regarde un peu autour de moi et je remarque que la plupart des candidats font comme nous... discutent. Bon forcément, il y a des exceptions, comme le lit juste à côté du nôtre, où c'est le calme plat, la nana dort profondément et le mec lit son bouquin. Je m'efforce donc de chuchoter... par simple politesse. Sami m'annonce maintenant qu'il avait trente-cinq ans. Je le regarde, il l'ait fait pas... mais je vais pas lui faire le plaisir de lui dire. Je reste silencieuse sur le moment, attendant une quelconque autre réaction de sa part. Ça ne se fait pas attendre, voici qu'il me retourne la question. «Et toi plutôt la vingtaine ou la trentaine ?» je pense que la réponse est plus flagrante. «à ton avis?» physiquement... on me donne plus la vingtaine que la trentaine... tout de même. «je suis majeure si c'est ça qui te perturbe.» je marque un temps d'arrêt. Et instinctivement je compte nos années d'écart. «déplacé ou pas, c'est pas dans mes projets.» je souris. Enfin un comportement un peu plus amical fait son apparition. C'est vrai ça, pourquoi tout de suite penser à la baise? J'suis pas venue pour ça, sinon j'aurais été ailleurs..

« Demain sera un tout autre jour. » Au moins elle avait du répondant la demoiselle, Sami aimait plutôt ce genre de trait de caractère chez une femme, ce qui le fit sourire d'un sourire intéressé. « Un tout autre jour en effet puisque je dormirai à poil à côté de toi. » Un grand sourire, prêt à se foutre à rire. « A ton avis ? » demande-t-elle à Sami lorsqu'il lui demande si elle est plus de la vingtaine ou de la trentaine. Bien qu'il le savait clairement hein. C'était juste pour faire balter un peu la jolie blondinette. L'avis de Sami. « Je suis majeure si c'est ça qui te perturbe » ajoute-t-elle. « Rassurant, ça me fera me sentir moins coupable. » Encore un nouveau sourire. Sami se voulait jouette et taquin comme souvent, c'était un peu son caractère de grand enfant, tout en ayant la barbe mal rasée et des tatouages partout. « Déplacé ou pas c'est pas dans mes projets » dit-elle avec un grand sourire. Sami la regarde, un air de défi. « Tu ne diras plus ça après avoir dormi avec moi. » Héhé.

J'ai faim et envie d'une clope. Pour la clope j'allais bien gentiment l'oublier, ou du moins j'allais essayer. Je n'avais jamais autant fumé en une soirée. Habituellement, si j'en fume une voire deux par jour c'était un maximum. De un parce que je ne me considérais pas accro à la nicotine et j'arrivais encore à gérer ma consommation et de deux car je n'ai pas assez de fric pour m'les payer... et je préfère encore partir en voyage plutôt que foutre trois mille euros l'année pour des paquets de cigarettes. C'était ma façon de penser, rien d'autres. Ici, j'avais fait le stock et même s'il diminuait à vu d'oeil, j'avais encore des réserves. Je me fais une raison, tout le monde dort, ou pratiquement, l'odeur de clope à cette heure-ci... on va s'en passer. Je tourne la tête, cherchant désespérément un truc à bouffer. N'importe. Je tombe sur un paquet de bonbons. J'le prends. Il ne m'appartient pas, j'essaye d'imaginer qui ici a pu emmener un paquet de bonbons, j'espère juste que ce n'est pas d'la bouffe de survie, car j'suis en train de lui niquer son paquet. (en français) «t'en veux?» c'était sorti tellement naturellement que j'en ai perdu mon irlandais mon lui parler en français. D'un autre côté, il n'avait pas besoin d'être bilingue pour comprendre ma question, surtout en me voyant lui tendre le paquet. J'en profite pour me poser sur ses tatouages. J'y avais déjà jeté un coup d’œil mais jamais plus. «les tatouages là, ça signe la fin de ta jeunesse?» j'suis d'humeur taquine. Et puis on va pas s'le cacher, trente-cinq ans il se faisait vieux. J'attrape un second bonbon, putain j'aime vraiment pas le sucre. Ça m'arrache la gueule en plus, fuck. « Rassurant, ça me fera me sentir moins coupable. » il a de l'humour ce petit, j'le regarde de haut, d'un air dédaigneux. «c'est ça, dans tes rêves.» c'est vrai ça, il faisait beaucoup allusion au sexe. À vrai dire, un coup d'un soir n'était pas non plus vraiment une idée à rejeter, mais... j'avais bien mieux à faire pour l'moment que penser à ça. «t'auras même pas à te poser cette question, je t'en donnerais pas l'opportunité.» qu'il soit coupable ou pas, il est pas question que ça arrive.

La jeune femme dégota un paquet de bonbons, elle le tendit vers Sami. Une envie de bonbon, à trois du mat ? Non pas vraiment. « Non merci  je voudrais pas t'en priver. » Un sourire amusé, non sans rire il avait déjà brossé ses dents et ne voulait pas garder le goût sûr des bonbons toute la nuit, autant se dire que demain iil aurait une haleine de chacal. « Les tatouages là, ça signe la fin de ta jeunesse? » demanda la jeune blonde, allongée dans le lit, maintenant bien réveillée et d'humeur à faire la causette. « Oui ils ont tous une signification, sinon je ne vois pas l'intérêt de les avoir fait. Le tigre c'est un peu mon reflet animalier. Déterminé, prédateur, sait ce qu'il veut mais peut aussi redevenir un chaton et devenir jouette, comme tout félin. Un peu comme moi qui suis déterminé mais un peu enfantin parfois. Symbole de puissance également, j'aime plutôt bien ce tatouage. » La petite explication faite, Katell revint sur l'histoire de sexe. « C'est ça dans tes rêves » dit-elle, un sourire aux lèvres. « T'auras même pas à te poser cette question, je t'en donnerais pas l'opportunité. » Bon eh bien il allait falloir abandonner l'idée pour l'instant. « C'était juste une petite boutade »finit-il par ajouter, rieur.

Sami refuse de partager la boîte de bonbons, je hausse les épaules, tant pis pour lui après tout, c'est plutôt mon camarade qui dort à ma droite qui aura une drôle de surprise demain matin. C'est vrai qu'à une heure pareille, ça n'était pas très sain, mais si vous savez combien j'en ai rien à péter de ce qui est bien ou pas. Je la pose donc à côté de moi et sans en abuser, j'en reprends un. Je ne suis pas à cheval sur ma ligne, heureusement vu le nombre d'excès que j'encaisse à longueur d'année. L'avantage c'est que je ne prends pas un kilo... quoi que faut quand même que je fasse gaffe, la cellulite c'est vite arrivé. Enfin, ça ne me tracassait pas tant que ça. J'avais volontairement amené le sujet sur ses tatouages, qui mine de rien m'intriguaient pas mal. Non mais, soyons honnêtes, si un jour Sami devient mon concubin, faut que j'en sache un peu plus sur tous ses traits noirs parcourant son torse. C'est bon, respires, je déconne pour le concubinage. Le voici parti dans de longues et... ennuyeuses explications. Bon j'allais pas vraiment lui faire remarquer, c'est moi qui l'avais lancé sur le sujet. Le tigre ne m'intéressait pas plus que ça, j'étais plutôt intriguée par un mot écrit sur sa poitrine gauche. Je m'approche un peu. «dis moi, c'est écrit en indi celui-ci?» je lui montre du doigt, bien qu'il devait mieux savoir où il se trouvait que moi. Sur le moment, je m'étonne de reconnaître la langue principale indienne, mais dans l'fond, j'ai vécu plus d'un an avec un mec qui était un fanatique de l'Inde. Cherche pas à comprendre. De là à y trouver une traduction... c'était une autre affaire. J'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps, qu'il revient sur l'affaire du sexe. Appelons un mouton, un mouton merde. Merci pour l'info mec, je l'avais pas deviné. C'est en écoutant sa réponse, que j'ai compris que j'avais un sérieux problème d'élocution, dans le sens où je parais toujours sèche et sérieuse... enfin. «t'as fini d'te toucher les couilles putain?» il n'y avait rien de pire qu'un mec la main dans le froc sérieux.