Quelle drôle d’idée, non, que de vouloir aller visiter la foret pendant la nuit. Oui bon il faut croire que j’ai un deux fils qui se touchent dans le cerveau mais au moins j’ai pris une lampe de poche pour quand la nuit tomberais vraiment car, l’été soit bénit, il faisait encore assez clair dehors a cette heure-ci. Je n’étais pas du tout le genre de mec qui aime la nature mais là, dans la forêt, je me sentais bizarrement bien. Qui l’eut cru, hein ? Alors qu’on doit abattre des tonnes d’arbres pour la tonne de blé que je dépense cash. Sale gamin que je suis. Et j’ai même pas honte, c’est ça le pire, moi je n’ai jamais honte de rien. C’est pour ça que le prime me passe un peu au dessus de la tête, le mec qui devrait avoir honte c’est Santiago, d’avoir vidé ses tripes sur une pauvre fille innocente. Soit. Au bout d’un moment, alors que je tenais dans une clairière, regardant la nature devant moi, j’entendis un bruit de branches cassées. Je tourne alors la tête et vois une jolie blonde arriver dans la clairière, je crois qu’elle est dans mon équipe et je suis même presque sur de savoir son prénom : Sochanna. « Bonsoir, toi aussi tu aimes venir dans une forêt sombre le soir ? » dis comme ça, c’était un peu glauque, mais c’était juste une sorte de… eu… Blague, ouais. Bon.

Il ne pleuvait plus. L’accalmie cependant ne devrait pas durer si on en croyait le ciel gris orageux qui se profilait. Sochanna avait besoin d’air, elle ne supportait plus d’être enfermée dans le château depuis bientôt deux jours. Il n’arrêterait surement jamais de pleuvoir. Autant profiter des quelques heures tranquilles que leur offrait soudainement l’Irlande. La jeune femme attrapa son Nikon et sa sacoche de photographe avant de quitter le château sans un mot, elle allait et venait régulièrement depuis leur arrivée, plus personne ne s’inquiétait des brusques disparitions de la blondinette. Elle avait déjà longuement explorée le parc et développées des dizaines de clichés des jardins. Elle ne s’était encore jamais aventurée dans la forêt attendant le temps, l’atmosphère adéquate, aujourd’hui après la tempête de pluie la lumière et l’atmosphère correspondaient à ce qu’elle recherchait. La forêt semblait sombre et angoissante, torturée. Elle captivait le regard. Armée de son reflex la jeune femme s’engagea dans le sentier qui louvoyait dans les sous-bois. Elle ne s’attendait pas à croiser un autre candidat ici pas après la pluie qui était tombée. Elle sursauta légèrement en le découvrant ici. « J’apporte un petit pot de beurre et des galettes à ma grand-mère monsieur le loup. » Plaisanta t-elle en se forçant à chasser le léger malaise qu’elle ressentait brusquement, elle était entrée dans cette aventure en sachant qu’elle serait en contact avec des inconnus, il fallait simplement qu’elle s’y fasse.

La jeune femme, armée d’un appareil photo de professionnel si mes yeux ne me faisaient pas défaut, parut un peu surprise de me voir-là. Tout comme je l’étais de ne pas être seul alors qu’il venait de pleuvoir abondamment et que le ciel était encore gris, annonçant une prochaine averse. « J’apporte un petit pot de beurre et des galettes à ma grand-mère monsieur le loup. » dit-elle alors, plaisantant elle aussi. Je souris et réplique. « Tu trouves que j’ai des grandes dents ? » bah oui, le loup ‘Oh que vous avez de grandes dents’ et le loup qui réplique ‘c’est pour mieux te dévorer, mon enfant.’ Soit. « Sochanna, c’est ça ? On est dans la même équipe, je crois. » dis-je alors pour revenir a un sujet plus sérieux et qui me ferait un peu moins passer pour un con immature (ce que je suis en quelque sorte).

Comme toute irlandaise de souche elle avait apprit à s'habituer au climat changeant de l'Irlande et de faire avec lorsqu'elle se trouvait sur le continent irlandais. Elle avait pourtant eut l'habitude d'autres climats où la pluie n'était qu'une chimère, un phénomène épisodique que l'on se surprenait à appeler de tous ses vœux par temps de pluie. Elle avait apprit à apprécier les averses en se souvenant de ceux qui rêvait d'eau. Elle avait pris quelques clichés d’ambiance de l’entrée des bois, essayant de capter la légère brume qui ondoyait sur le sol. Elle aimait l’odeur de terre et de végétation humide qui montait des sous-bois. Elle n’avait pas souvent été confrontée aux bois, elle était plus habituée aux déserts et aux rares oasis qu’à la végétation luxuriante des bois. « Et de grands yeux… Et une grande bouche. » Répliqua t-elle en s’avançant d’un pas vers lui. « Oui c’est ça … Toi tu es Finnick ? » Elle avait « retenu » son prénom grâce au dernier prime et au sélection des différents candidats pour les différentes équipes. « L’équipe de choc d’Ezéquiel. » Se moqua t-elle en relâchant son appareil photo, grâce au tour de cou auquel il était fixé l’appareil vint se loger contre sa poitrine. « Tu profites de l’accalmie pour te dégourdir les jambes ? »

« Et de grands yeux… Et une grande bouche. » Dit la candidate en s’approchant pas à pas de moi. J’avais presque envie de lui lancer une réplique du genre ‘tout est grand chez moi’ mais c’était franchement lourd et donc pas du tout mon genre. « Oui c’est ça … Toi tu es Finnick ? » « C’est moi, oui. » dis-je en me demandant si quelqu’un dans cette maison avait pu oublier mon prénom après ce prime. Parce que soyons clair, j’avais l’impression de porter une pancarte ‘finnick : frère de jamie’ et ce n’était pas supportable comme situation. Pas de manière continue, comme ça. « L’équipe de choc d’Ezéquiel. » J’en conclus que la jeune femme se rappelait de moi a cause de l’équipe et pas a cause du reste, ce qui me fit sourire. C’était soulageant de voir qu’une personne ne me voyait pas a travers mon frère et j’imagine que ça devait lui faire pareil de son coté bien que ça, c’était une autre histoire. « Remarque, on a pas l’air d’être une bande de bras cassé. » oui pour moi on était une bonne équipe. En plus j’avais la chance d’y avoir Anabel et Tweedy, deux candidates avec qui je m’entendais déjà bien. « Tu profites de l’accalmie pour te dégourdir les jambes ? » demanda-t-elle. Je hochai la tête en tournant le regard vers la cime des arbres. « Oui, je n’en pouvais plus d’être enfermé. » de plus, ce château était trop petit pour qu’on reste tous a l’intérieur en même temps (en journée). « Et toi, tu profites du fait qu’il vient de pleuvoir pour faire quelques clichés ? C’est ton métier ? » j’adorais la photographie, elle me passionnait tellement que j’avais un temps songé a en faire mon métier mais mes parents ne trouvaient pas ce métier assez sur, au niveau de la rémunération et, mine de rien, je cherchais moi aussi une certaine indépendance financière.