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 Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)

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Ennio

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MessageSujet: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) EmptyLun 18 Juin 2012 - 14:37

featuring malo

Machinalement, je tire une taffe. Les remparts. Il me semblait que j'étais incapable d'y venir sans y associer mes cigarettes. Sans doute la beauté des lieux et la sensation de bien-être que me procurais une sèche allaient-elles de paire dans mon esprit. Malgré le vent qui fouettait mon visage, malgré que j'étais assis à quelques centimètres du vide, malgré le léger brouillard qui m'empêchait de profiter de la vue, je me sentais tranquille. Calme. Posé. En paix. Tout ça. Même les coups d’œil que je lançais parfois au pied de la muraille, loin, loin en-dessous ne parvenaient pas à me faire peur. Je n'étais à vrai dire pas sujet au vertige, et après la partie de grimpette dans les arbres avec Adie, ce n'était pas un petit rempart qui allait m'effrayer. Cette pensée m'arrache un sourire. Gigotant légèrement, j'arrive à dégager mon iPod de la poche de mon pantalon et, clope au bec, je fais un instant rouler mon doigt sur la touche tactile, choisissant finalement un morceau au hasard. The sojourn of Arjuna. Parfait. Me remettant en tailleur, mon regard se perd au loin. Sans que j'y prenne garde, mes pensées se laissent conduire jusqu'à ma frangine. Une emmerdeuse de dix-sept ans. J'étais dingue de cette gosse. Elle était chiante, vaguement superficielle, incontestablement butée, mais c'était ma frangine, je l'adorais. J'me demandais ce qu'elle pouvait bien faire, là, tout de suite. Elle avait sans doute terminer ses examens, à l'heure d'aujourd'hui, alors elle devait traîner dans le carré avec ses potes. Irrécupérable, je vous jure. Suivant un fil logique que je ne pouvais retenir, je me retrouve à songer à mes parents, mes potes de l'ULB. Maintenant que j'y pensais, j'aurais pu faire mes études à Liège, chez moi. Mais j'avais choisi Bruxelles. Le besoin d'indépendance, je suppose. Un bruit à mon côté me tire de mes songes et instinctivement, la cigarette entre les lèvres, je tourne la tête. C'est Malo qui est là. Je n'avais eu la possibilité de lui parler directement, en dehors de détails, et pourtant, ça n'empêchait pas qu'il m'ait déjà vu nu. Du coup, je ne savais pas grand chose de lui, si ce n'est qu'il avait écopé du rôle de la Banban et qu'il était du genre gentleman, à vouvoyer tout et tout le monde. Mais pour moi, il serait tu. Comme tout le monde. Je ne vouvoyais personne, en dehors de mes profs. Je le vois qui s'approche. Pour me parler ou juste par passer derrière moi, je l'ignore. « Promis, je vais pas me foutre à poil » je l'informe avec un sourire. Suffisamment de gens m'avaient vu dans le plus simple appareil, dans cette maison.
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MessageSujet: Re: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) EmptyLun 18 Juin 2012 - 21:53

Un livre à la main, il se baladait aux alentours du château. Aujourd'hui, Confession d'un enfant du siècle, de Alfred de Musset. En version française, évidemment. Un livre à l'aspect vieilli, appartenant jadis à sa défunte mère. Les pages en étaient cornées. Les lettres commençaient à disparaître à s'effacer. Le temps n'altérait en rien la beauté des reliures et de la couverture de couleur rouge bordeaux. Une édition datant de plusieurs années. Son livre dans une main et sa canne de l'autre, il déambulait le long du lac. En marchant, il déportait de temps à autre son regard sur l'étendue d'eau avant de replonger dans sa lecture fort passionnante. C'était un de ses livres fétiches. Il l'emmenait souvent avec lui lors de ses déplacements à l'étranger. Dans l'avion, c'était son seul passe-temps. A force de le relire, il le connaissait presque par cœur. Mais le message véritable du récit lui échappait parfois. C'était en cela qu'il était considéré comme un chef d’œuvre, car les interprétations en étaient multiples. Il continua sa promenade de santé en longeant le parc. Il passa devant les écuries. De loin, il vit la fameuse cabane en bois dit le confessionnal pour arriver enfin à destination, c'est-à-dire les remparts. Il avait entendu dire que la vue était incroyable d'ici. Son regard se perdit dans la contemplation de ce paysage. Il observa l'immensité de la propriété avec un air ébahi avant de reporter son regard sur une silhouette au loin. Des volutes de fumée tournaient autour de Ennio. Il se souvint tout d'un coup de l'épisode dans le parc, en compagnie de Swann. Il ne put s'empêcher de rire en y repensant. Il était nu ce jour-là, en train de poursuivre Nora dans tout le château. Selon les dires de certains candidats, l'anglais n'était pas le seul à être le témoin de sa nudité. Il s'approcha de lui. - Promis, je vais pas me foutre à poil. Il se contenta de rire simplement avant d’acquiescer. - Tu as intérêt à tenir ta promesse., répondit-il d'un ton moqueur. Amusé, il lui sourit. Il sortit de la poche de son pantalon son étui à cigarettes et son briquet. Il prit une cigarette qu'il posa à l'embrasure de ses lèvres et alluma. Il en tira une bouffée, laissant la nicotine s'infiltrer dans ses poumons puis expira la fumée. - Tes tatouages sont impressionnants. Combien en as-tu en tout ? Il avait toujours été fasciné par les tatouages. Il avait eu l'occasion de travailler avec des mannequins tatoués pour son projet de fin d'études lorsqu'il était à Paris. Leurs tatouages étaient comme des œuvres d'art. Avant porter un tatouage était mal vu dans notre société. Les mœurs ont évolué. Aujourd'hui, les tatouages s'étaient - malheureusement - banalisés.
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MessageSujet: Re: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) EmptyMar 19 Juin 2012 - 2:34

Évidemment que je promettais. Je n'avais qu'une parole. J'avais horreur d'aller contre ce que je jurais. Question de principe. De toute façon, vu les circonstances, il n'y avait aucun risque que je me dévêtisse là, comme ça, sans raison. D'abord, il faisait pas si chaud que ça. Ensuite, même pour ses beaux yeux, ça restait... genre... gênant. Puis la dernière fois, j'avais une excuse. Si j'étais allé chercher des sapes et que je m'étais mis à courir après Giselle seulement après, ça aurait pas été aussi terrifiant. Pour elle, s'entend. Dans le feu de l'action, c'était plus prenant. Comme preuve de ma bonne foi, je porte ma main gauche à mon cœur, et lève l'autre d'un geste solennel. Croix de bois, croix de fer, si je mens, j'vais en enfer. On rigole pas avec ça. Aussitôt, Malo m'interroge sur mes tatouages. Tiens. À première vue, il ne semblait pas être du genre à être un féru de ce genre de choses. Mais comme je n'aimais pas juger sans connaître, j'entrepris plutôt de lui répondre avec entrain. Je fais grossièrement le compte en moins d'une seconde - le capricorne sur ma poitrine, les yeux sur mes omoplates, mum, Snish, ma cheville, mon mollet, la moustache de mon doigt et Love Life, mon flanc, mon pépé sur l'épaule, la couronne, le poignet, les trois étoiles, l'intérieur du bras gauche, l'extérieur, les deux avants-bras. Faut dire que quasiment tous mes tatouages ont une signification bien spéciale. « En tout, je dois en avoir... une vingtaine. Plus si je prends individuellement tous ceux du bras gauche. Je t'avoue que ça fait longtemps que j'ai arrêté de les compter. » En effet, mon tout premier tatouage - mon signe du zodiaque sur ma poitrine - remontant à mes dix-sept ans, ça faisait presque dix ans que je me faisais gribouiller partout sur la peau, et j'avais fini par perdre un peu le fil. Si j'étais capable de donner une signification à chacun d'entre eux, donner un nombre exact était en revanche ardu. « Mais de toute façon, ce ne serait pas un nombre définitif, vu que j'en rajoute dès que l'envie me prend de marquer sur ma peau un événement, un symbole... une personne. » Machinalement, je lève la main gauche et gratte sans conviction mon épaule droite, comme si le simple fait d'évoquer quelqu'un qui avait déjà trouvé sa place sur mon corps réveillait des sensations à l'endroit précis. C'était mon grand-père qui se trouvait là. « C'est un peu l'histoire de ma vie » je conclus, pensif mais avec un léger sourire. Oui, c'était ça. L'histoire de ma vie. Du surnom de ma petite sœur sur mon poignet à ma philosophie sur les doigts. « Une raison particulière à ta curiosité ? Ou toi aussi tu te demandes juste pourquoi je m'inflige une douleur inutile ? » le questionnais-je, sans animosité aucune. Beaucoup de gens ne comprenaient pas pourquoi je me couvrais à ce point la peau de dessins. Un petit comme ça, pour dire qu'on en a un, d'accord, mais tout ça ? Ça devait faire mal, non? J'avais rarement le cœur à leur expliquer qu'un tatouage juste comme ça, c'était mille fois plus ridicule que toute une flopée.
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MessageSujet: Re: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) EmptyJeu 21 Juin 2012 - 22:15

Comme il avait vu Ennio complétement nu sous ses yeux la dernière fois, il avait bien sûre remarqué son corps parsemé de tatouages. Il fallait être aveugle pour ne pas les voir. Naturellement, cela l'avait tout de suite intrigué. A une époque, il faisait des annonces dans tout Paris pour chercher des hommes et femmes souhaitant poser pour lui. Parfois c'était du nu, parfois c'était habillé. Tout dépendait de son humeur du moment. D'ailleurs, les modèles portaient souvent les premiers vêtements qu'il avait confectionnés pour l'occasion. Dans son appartement, il y avait accueilli beaucoup de personnes - venant de tout horizon, de toute culture et toute classe sociale. C'était là qu'il fit la rencontre de celle qui allait devenir plus tard, sa collègue, sa collaboratrice. Erica. De là débutait sa fascination pour les tatouages car elle en avait partout sur son corps. Sauf sur le visage. Ces tatouages étaient les plus beaux qu'il n'avait jamais vu. Depuis, il s'inspirait de certains de ses tatouages pour créer des motifs, des tenues. - En tout, je dois en avoir... une vingtaine. Plus si je prends individuellement tous ceux du bras gauche. Je t'avoue que ça fait longtemps que j'ai arrêté de les compter. Une vingtaine ... Cela commençait à être assez conséquent. Il acquiesça et tira une bouffée de sa cigarette. La nicotine se diffusait lentement dans son organisme tandis qu'il continuait le candidat parler : - Mais de toute façon, ce ne serait pas un nombre définitif, vu que j'en rajoute dès que l'envie me prend de marquer sur ma peau un événement, un symbole... une personne. C'était une des raisons pour laquelle il aimait les tatouages. Erica disait exactement la même chose. Chaque tatouage avait une signification, était la représentation de quelque chose. Des tatouages qui font parti de ton être. Il lui sourit. Une brise agréable passa dans ses cheveux blonds. De la fumée flottait dans l'air. Il poursuivit en concluant : - C'est un peu l'histoire de ma vie. Malo avait toujours rêvé d'en avoir un, sans vraiment avoir le courage de le faire. Ce n'était pas tant la douleur qu'il craignait le plus, c'était son caractère indélébile. Le retour en arrière était impossible. A part, si vous voulez passer par le laser ... Il avait peur de s'en lasser et de le regretter plus tard. - Une raison particulière à ta curiosité ? Ou toi aussi tu te demandes juste pourquoi je m'inflige une douleur inutile ? C'était plus que de la curiosité, c'était l'admiration tout simplement. D'accord, il devait l'avouer en le voyant on n'aurait pas pensé qu'il était un féru de tatouage. Les apparences sont parfois bien trompeuses. Il esquisse un sourire amusé avant de répondre : - J'ai l'esprit plutôt ouvert, je dirai. Je travaille dans un domaine artistique donc je côtoie des gens différents tous les jours. Avec des physionomies et des styles différents. J'aime la diversité. La co-gérante de ma boutique à Londres est une tatouée. La délicieuse Erica que j'ai rencontré dans mon école de stylisme. Je dois avouer que j'étais un peu amoureux d'elle. Mais surtout de ses tatouages, à vrai dire. Il rit. C'était plutôt un coup de foudre artistique que physique. Il continua d'une voix sereine : - Depuis, je dirai que c'est devenu une obsession. Mais je n'ai pas assez d'audace pour m'en faire un. Je me suis contenté de me percer une oreille à la place. Nostalgique, il soupira : - La belle époque ... Depuis qu'il était devenu veuf, son train de vie avait changé. Il n'était plus l'homme qu'il était il y a quatre ans.
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MessageSujet: Re: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) EmptyVen 22 Juin 2012 - 1:32

Parler des tatouages qui recouvraient mon corps me rappelait le projet que j'avais avant d'entrer dans le nid d'aller m'en refaire un. Je n'avais pas eu le temps ces derniers mois, ou en tout cas, ces dernières semaines, ce qui, dans un sens, n'était pas plus mal, car si j'avais déjà le tatouage en lui-même, je n'avais pas encore d'endroit. Il irait très certainement se loger derrière mon oreille ou sur mon poignet. C'était facile, c'était un petit symbole, rien de bien extravagant, mais j'avais l'impression qu'il n'allait pas avec le reste. Pourtant, je le voulais absolument. Et je songeais à me ruer chez mon tatoueur habituel dès que l'occasion se présenterait. C'est-à-dire que j'aurai quitté le nid, et Dublin. Mais on en était pas encore là. Non, là, tout de suite, on était assis en tailleur sur les remparts, la sèche au bec, avec Malo. Malo qui, après avoir écouté l'histoire passionnante de mes dessins de peaux, répondait sans se faire prier à ma question. Il est vrai que de là où j'étais et de ce que j'avais vu de lui - non, je ne matais pas les gens sous la douche - il ne me semblait pas qu'il soit lui-même tatoué. Le nez tourné dans sa direction, je l'écoutais, immobile, sans ouvrir la bouche, essayant d'imaginer son univers. Il était... quoi ? styliste ? sérieusement ? son rire m'arracha un sourire tout autant que la cause de son rire. La fin de ses paroles en revanche me firent moins sourire. La belle époque. La belle époque... Je détestais cette expression. Elle et toutes ses copines nostalgiques. Je n'étais pas un nostalgique de nature, pas du tout, même. Ni même un visionnaire. À vrai dire, je n'étais ouvert qu'au présent. Et qu'on puisse penser autrement me tuait. « Tu dois avoir quoi... la petite trentaine à tout casser ? » je m'étonne un peu. Oui, à le regarder, il ne devait pas avoir trente ans. Et j'avais beau ne pas le connaître personnellement, j'étais presque certain qu'il avait vingt-sept ans. Vingt-huit, peut-être. Mais pas plus. « Et tu parles déjà comme si ta vie entière était derrière toi » je continue, les sourcils haussés, incapable de comprendre. D'accord il avait une canne, mais ce n'était pas une raison. J'étais certain que même avec une jambe en moins, j'aurais continué à courir partout. Il n'y avait que la surdité qui aurait pu me mettre K.O. « Il n'est jamais trop tard » je lance farouchement, attrapant ma cigarette d'un geste vif et me redressant. Oula, je m'emballais là. Je m'en rends compte aussitôt, et, désabusé, replace ma clope entre mes dents, un peu confus. Qu'est-ce que je racontais, moi ? Quand avait-il dit qu'il était terré chez lui comme un ermite malheureux, déjà ? Si ça se trouvait, c'était totalement autre chose qui l'avait fait renoncer à se faire un tatouage. « Excuse-moi, c'était un peu déplacé » je fais, avec un sourire que j'espérais engageant. Mon dieu. C'était bien la première fois que je disais ça. Le pire, c'était que ça n'était même pas cette histoire de tatouage qui m'avait fait réagir. Au pire, le tatouage, je m'en foutais. Mais ça faisait tellement longtemps que je m'efforçais de ne pas courir après mes souvenirs. Je me contentais de vivre dans le présent. Je n'attendais rien de plus de la vie. Non, en fait, je n'attendais rien et n'avais jamais rien attendu de la vie. Simplement parce que c'était de moi que j'attendais quelque chose. De moi et personne d'autre. Sur cette pensée, je tire une nouvelle taffe.
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MessageSujet: Re: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) EmptyDim 24 Juin 2012 - 12:23

Depuis l'accident, Malo s'était rendu compte combien la vie était courte. Certes sa jambe était désormais défaillante, mais elle lui rappelait sans cesse la chance qu'il avait d'être encore vivant. Perdre une jambe n'était rien. Il vivait avec. C'était un handicap qui ne l'empêchait pas d'avancer. Jusqu'ici il ne s'était jamais apitoyé sur son sort. Même après la mort de sa femme, il était passé par différentes étapes du deuil. Les plus douloureuses, sans doute. Il aimait la vie malgré tout. Bien que les gens qu'il aimait le plus l'avaient quitté, il ne se sentait pas abandonné pour autant. Il lui restait encore son entourage, dont sa cousine Mona. Elle l'avait aidé au moment le plus pénible de son existence. Elle avait toujours été à ses côtés. C'était grâce à elle qu'il avait repris goût à la vie. Si elle n'avait pas présente, il ne serait pas là. Dans ce jeu. L'expression "La belle époque" avait apparemment interloqué le tatoué qui dit : - Tu dois avoir quoi... la petite trentaine à tout casser ? Il allait avoir vingt-huit ans dans deux semaines à peu près. Il approchait la trentaine. A l'idée de fêter son anniversaire le faisait frissonner. Il détestait cette date qui lui rappelait son enfance. Une enfance qu'il voulait oublier. - Et tu parles déjà comme si ta vie entière était derrière toi. Quand il perdit sa mère, il avait du se prendre en charge très tôt car sa grand-mère ne voulait pas s'occuper de lui. C'était le travail des gouvernantes. Auprès d'elles, il n'avait jamais retrouvé cette chaleur maternelle. Il était chétif et sensible. Au fil du temps, il avait appris à s'endurcir et à se refermer. Il sortait très peu du manoir. Il restait enfermé des heures dans la bibliothèque où il aimait s'isoler. En grandissant, il était devenu un adolescent rebelle et révolté. Au pensionnant, il était brillant mais bagarreur. Surtout quand on parlait de sa mère. C'était un sujet tabou. Le jour de ses dix-huit ans, il décida de prendre son envol. Ce qui n'avait pas plu à sa grand-mère, qui l'avait renié et rayé de son testament. Paris était la ville où il s'était épanoui, où il s'était découvert une passion pour la mode. En parlant de cette époque, il ne pouvait pas s'empêcher d'être mélancolique. Il s'exclama avec vigueur : - Il n'est jamais trop tard. Il hocha la tête, en signe d'approbation. Il le savait. C'était pour cela qu'il avait voulu tenter l'aventure Fake Lover, car on n'avait qu'une vie. En venant ici, il pensait se retrouver et prendre du repos. Il ne regretta pas son choix, car il commençait à être à l'aise parmi ses candidats. - Excuse-moi, c'était un peu déplacé. Il ne devait pas s'excuser. Il trouvait sa réaction légitime. Il n'en tenait pas rigueur. Ennio lui sourit. Malo le lui rendit avant de tirer une bouffée. Le blond répondit : - J'ai vécu des événements douloureux dans ma vie. Mais j'ai toujours avancé dans la vie. Il est dur d'oublier le passé. Il est parfois encombrant. J'essaie tout de même d'apprécier chaque jour comme si c'était le dernier. En remplaçant les souvenirs tristes par des plus gais. Son regard se perdit au loin. - Je n'aime pas trop parler de moi. Je préférais qu'on change de sujet. Si cela ne te dérange pas, bien sûre. Il esquissa un petit sourire avant de lui demander : - En parlant de souvenirs, quel est ton plus beau souvenir ? Une question des plus banales. Mais pas aux yeux de l'anglais. Les souvenirs étaient importants pour lui.

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MessageSujet: Re: Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28)   Regarde sous mes yeux, on dirait pas que j'suis dur à cerner (19/06, 11h28) Empty

 

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