Les candidats se sont succédés dans la chambre, ils ont fait des allers et venus, sans aucune discrétion, de vraies ours. Je suis allongée dans ce lit trop froid, impersonnel au côté d'un jeune homme peu à l'aise. J'ai les yeux rivés sur le plafond tâché, les heures passent pourtant le sommeil m'échappe totalement. Lassée, je finis par quitter mon nouveau lit, simplement vêtue de la chemise emprunté à Callan un peu plus tôt je m'aventure dans les pièces adjacentes. Rapidement je me douche, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il peut être, je m'en moque. Je profite des moments de répits qu'il me reste, bientôt, le bruit et le chaos aura envahi les lieux. Ma tenue n'est pas adapté, je crois qu'il s'est mis à pleuvoir. J'entends l'eau ruisseler sur la toiture. Peu importe, le jour s'est levé depuis un certain temps, tranquillement je rejoins la cantine par la rue, sans me soucier de la pluie qui s'abat sur moi. Une odeur de café vient chatouiller mes narines dès que je pousse l'immense porte. Quelqu'un s'active aux fourneaux, du bacon est entrain de frire. Un homme se tient derrière les plaques de cuissons. Il est torse nu, comme à la maison, ses cheveux gouttent encore, elles viennent s'abattre sur le sol. Je m'avance, tranquillement, je traverse la pièce occultant le mobilier, j'ai les yeux rivé sur ce dos que je connais par coeur. « T'as passé l'âge d'exhiber ton torse fripé, tu vas faire peur aux jeunes filles en fleurs. » Je lance sur un ton neutre tandis que l'une de mes mains effleure sa taille alors que l'autre s'empare d'un peu de bacon. Mes iris accrochent les siennes, mon morceau avalé, j'essuie le bout de mes doigts distraitement sur le torchon qui pend à la poignée du four. Du bout des doigts, je dessine le contour de ses abdominaux puis lève légèrement la tête pour trouver ses lèvres. « Elle est à ton goût ? » Je demande dans un murmure avant de lui tourner le dos, j'attrape la tasse café encore fumante que je porte à mes lèvres. Sa tasse que je déleste d'une gorgée.

Ca fait tellement longtemps que j'ai pris l'habitude de dormir avec Candace que cette nuits été courte de toute manière je n'ai pas dormi dans mon lit j'ai somnolé quelques temps sur le canapé et des que le jour s'est levé je me suis lavé. Ma femme a un réveil dans le ventre, elle est matinale peu importe l'heure où elle s'endort, elle se réveille toujours dans les alentours de huit heures. Même si elle ne doit pas avoir fermé l'œil, elle a du somnoler et avoir froid et d'ordinaire lorsqu'elle a froid elle se blotti contre moi et se rendort paisiblement. J'ai pris une bonne douche et j'ai enfilé un pantalon, je me suis dirigé vers la cantine déserte et j'ai commencé par faire le café. Une seule tasse. J'ai ensuite sorti du bacon et des œufs, je crois que je vis aux États Unis depuis si longtemps que j'ai pris quelques coutumes, comme celle du petit déjeuner américain. J'ai sorti une seule assiette. Elle va picorer dans mon assiette, je sais que si je lui en sors une elle me dira que ce n'est pas utile, elle n'a pas faim. Je déverse le bacon dans l'assiette, lorsque la porte claque. Je ne me retourne pas ce n'est pas nécessaire. Je la reconnais grâce à sa démarche féline. Elle me gratifie d'une réplique moqueuse. Et aussitôt je sens sa main effleurer ma taille nue, elle est glacée. Je frissonne. Déjà elle attrape une tranche de porc frit. Elle se retourne et son regard capte le mien. Je pousse légèrement la poêle à frire et éteint les œufs que je laisse dedans. Je lui souris, elle est aussi trempée que moi. Je dégage une mèche de son visage qui lui dégouline dessus. Et finalement j'entoure sa taille lorsqu'elle m'embrasse. Candace n'est pas câline, elle est sauvage, passionnée, entreprenante mais elle n'est pas câline. Et comme à son habitude me sort une réplique tout droit sortie de nulle part. Je sais immédiatement ce à quoi elle fait référence. « T'es jalouse? je sais bien que non, ce n'est pas son genre. Elle dépose la tasse qu'elle vient de me subtiliser. Je me penche vers elle déblaye un peu le plan de travail et la dépose dessus. « Je ne te retourne pas la question. La aussi je sais que non. Je me penche vers elle et l'embrasse à nouveau, sa bouche, son menton, son cou, jusqu'au col de sa chemise qui me dérange quelque peu. Je fais sauter les boutons dévoilant son soutien-gorge aux yeux des téléspectateurs.

Je ne sais pas pourquoi je picore dans l'assiette de Callan au lieu de m’attabler directement ? Peut être que c'est parce que c'est moins contraignant, peut être aussi parce que je ne supporte pas d'etre assise autour d'une table pour manger. Peu importe, la question est superflue. Je mange de cette manière depuis plusieurs années, Callan s'y est accommodé. J'ai les mains glacées, elles contrastent totalement avec la peau brûlante de mon mari que j'effleure. Mon mari, ce mot n'évoque rien de particulier dans ma bouche. Mes yeux ne se mettent pas à pétiller, mon coeur ne s'accélère pas. C'est une réalité plus qu'un symbole. Nous sommes mariés, je suis sa femme et il est mon mari, ni plus ni moins. Je passe du coq à l'âne, je raconte ce qui me passe par la tête, je ne réfléchis pas, jamais lorsque je suis avec lui. Je parle, j'agis, il réagit. Lorsque je me hisse légèrement pour l'embrasser, avant que je ne lui pose la question concernant sa partenaire, simplement pour m'informer. Je sens ses bras entourer ma taille et je frisonne, sa chaleur me réchauffe, je me colle un peu plus et fais glisser mes mains sur son torse. Il me répond et aussitôt je me mets à rire. Il est drôle. « T'es drôle. » Non, je ne suis pas jalouse. Clairement pas. Il ne l'est pas non plus. On a confiance, l'un en l'autre. Je me détourne de lui et m'empare du café sur le plan de travail, je bois une gorgée et la repose. Il s'active et fait place net. Je l'observe un instant puis me soulève dans les airs, j'ai les fesses, mouillés de surcroît sur ce moment plan de travail. Il me parle de Raphael. Mon regard se durcit même s'il ne le perçoit pas puisque déjà il m'embrasse à nouveau. Un de ces baisers, langoureux, de ceux qu'il me donne avant de me faire l'amour. Je le lui rends, il se détache pour mieux se concentrer sur le reste de mon visage. Rapidement, j'enroule mes jambes autour de son bassin pour le rapprocher de moi avec vigueur. Je m'agrippe à lui, le molestant au passage à coup d'ongles. Il m'embrasse, j'ai envie de lui, j'ai envie de le sentir aller et venir en moi. Mais il s'arrête brusquement. Connard. Il s'arrête et m'observe. Alors quoi ? Connard bis. Je sers mes cuisses autour de son bassin. Aucune émotion ne filtre, je me contente de me frayer un chemin dans son pantalon. Je l'excite un moment, je joue, il se contracte à plusieurs reprises. Il s'exalte, tandis qu'un sourire commence à fendre mes lèvres.