ft. callan

Ce son me faisait frémir, j’en grinçais même des dents tant il m’était désagréable. Mais de quoi parlais-je donc? Oh, mais rien que du bruit que faisait ce satané modem pour se connecter à l’internet… Comment était-ce possible d’avoir autant de budgets au point de remettre sur pied une ville abandonnée, mais de laisser sur place de vieilles carcasses d’ordinateur d’un temps ancien qui fonctionnait à coup de menace et de jurons. Je regrettais mon PC, ma tablette, mon portable… mon kit de survie urbain, quoi. On était à des lieux de ça, ici, je peux vous l’assurer. Le bruit cesse. Je jette un coup d’œil à l’écran cathodique. « C’est pas vrai. » Connexion échouée. Pour au moins la douzième fois dans l’heure. Ces ordinateurs vont me rendre folle. Sérieusement. Je me demande pourquoi je me donne autant de mal pour si peu, d’ailleurs. La folie du désespoir, de l’ennui, d’avoir de quoi faire de ma peau. Je relance la tentative de connexion, me laisse légèrement pencher vers l’arrière sur ma chaise, puis me pose en équilibre sur les deux pattes arrière, jouant avec le feu. Ma position est précaire. Une petite distraction et j’en serai bien quitte pour une bonne chute. Et c’est précisément ce qui se produit quand je surprends un nouvel arrivant dans la pièce. Mon corps oscille vers l’arrière et m’écrase au sol, laissant échapper de mes lèvres un léger cri. Plus pathétique que moi, ça ne se fait pas.

Quand j'ai vu des images de la saison dernière que j'ai aperçu les petits bijoux de technologie dans la salle informatique, j'étais heureux. Je me voyais déjà anéantir un à un les pare-feux pour m'éclater tranquillement sur le net tandis que les autres galéreraient avec leur petit blog minable. Mais c'était sans compter sur le sadisme de la production, ces enfoirés nous ont fournis des machines dans un état déplorable. Dépité je n'ai pas vraiment songé à essayer de faire quoi que ce soit. Même si tout ceci était un leurre, c'était technologiquement impossible d'avoir une sécurité digne de ce nom bloquant l'accès à tout avec des machines datant de l'ère préhistorique en matière d'informatique. Pourtant c'est là bas que je décide de m'y rendre en cette fin d'après midi, bouteille de Perrier à la main. J'ai à peine franchi le seuil de la porte que déjà je remarque une jeune femme sur le sol, les quatre fers en l'air. Le réflexe premier serait de rire bêtement, sauf que non. Je ne ris pas. J'accours immédiatement, il manquerait plus qu'elle se soit cassé quelque chose. « Oh mon Dieu, Tris, ça va ? Rien de casser. » Je pose ma bouteille sur le sol et m'accroupie devant elle, lui tendant la même pour l'aider à se relever. Oui, j'ai reconnu son visage lorsque je me suis approché.