La nuit est tombée depuis plusieurs heures maintenant, le vent s'est levé et malgré mon manteau je n'arrive pas à me réchauffer. Je pense que j'ai passé assez de temps dehors, j'entre dans la première bâtisse qui s'offre à moi : l'auberge. Le vent s'engouffre à l'intérieur de la pièce, je chancelle surprise par une telle bourrasque. Je dépose mes affaires dans le vestibule. Des notes de musiques me parviennent jusqu'aux oreilles, une mélodie qui m'est familière pour l'avoir déjà entendu à plusieurs reprises, mais pas ici. Dans ma voiture la plupart du temps, à la radio. William est entrain de jouer un air de guitare, j'entends dans la pièce chauffé par le feu allumé dans la cheminée. Il est là, au fond de la pièce sa guitare en main. Je me surprends à sourire tandis que je m'approche de lui sans un bruit, je ne tiens pas à le déranger. D'ailleurs, je ne suis pas certain qu'il m'ait repéré, peut être, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit il ne s'est pas arrêté de jouer, je m'assieds non loin de lui, dans le silence le plus total et lorsque ses doigts ont terminé de gratter les cordes avec habilité, je brise le silence. « J'aime bien cette chanson. » Mais ce n'est pas vraiment mon but, discuter musique tout ça. Non parce que finalement ça ne m'intéresse pas, qu'il sache jouer ou non je m'en contre-fiche, j'ai autre chose en tête. Je me lève et plus féline que jamais je glisse jusqu'à lui. « J'ai parlé de toi avec la jolie rousse qui fait battre ton coeur la semaine dernière... » Je laisse la phrase en suspend tandis que j'attrape son précieux instant et le dépose délicatement sur le sol. Ensuite, sans me soucier si c'est bien ou mal je m'assieds sur ses cuisses à califourchon. « Elle m'a fait part de son concept particulièrement intéressant en ce qui concerne la fidélité dans un couple. » Je murmure suavement contre son oreille. Bien sûr ce n'est pas pour rien que j'agis de cette manière avec lui. Je joue les allumeuses, je teste ses limites, je m'amuse en somme.

Ce soir j’ai retrouvé mon refuge, l’auberge. Je passe beaucoup de temps avec Dagga ces derniers temps, non pas que cela soit un fardeau, bien au contraire. Je commence à développer un lien de dépendance à elle qui me fait tout de même un peu peur. C’est peut-être ce qui m’a poussé à me retirer dans la fameuse pièce où les instruments de musique n’attendent que d’être réveillés. J’ai saisi la guitare que j’ai adoptée dès ma première semaine ici, alors que j’avais en tête de laisser de côté la musique en venant. C’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Je gratte quelques accords, ne sachant pas quelle mélodie j’ai envie de jouer à ce moment même. Puis j’y vais avec un de mes classiques, une chanson que j’ai composée en l’honneur de ma mère. J’adore cette chanson, autant que je vois le mal en elle. Bref, je me mets à jouer, sans pour autant chanter. J’entends la porte qui s’ouvre, m’informant que je ne suis plus seul à partir de maintenant. Je relève les yeux un court instant pour remarquer Candace, mais je reporte l’attention sur ma guitare, sachant pertinemment qu’elle va rester et venir me rejoindre sur le canapé. Et alors que je termine ma chanson, elle brise le silence en me disant qu’elle aime cette chanson. Je lui souris doucement, en tournant la tête vers elle. Je n’ai pas le temps de rien dire qu’elle s’approche déjà de moi, et pour le coup, elle a quelque chose dans le regard, Et surtout dans sa façon de se mouvoir. Je l’écoute alors qu’elle me parle de ma rousse. Enfin, je ne sais pas si j’ai le droit de la nommer ma rousse encore, je crois que ça ne m’est pas permis. Reste que j’hausse les sourcils en entendant cette affirmation, pas certain d’aimer le fait que Candace et Dagga parle de moi lorsqu’elles sont ensemble. « Ah oui, vraiment ? » Elle vient d’allumer ma curiosité tout de même, parce que je me demande de quoi elles ont parlé. Je la regarde me prendre ma guitare des mains, un sourire suspicieux s’étire sur mes lèvres. Puis elle s’installe sans gêne à califourchon sur moi. Ah ouais, quand même. Je ne suis pas étonnée, c’est Candace. Mais reste que je ne vois pas pourquoi elle fait ça alors qu’elle vient de me parler de Dagga. Je ne bronche pas, déposant mes mains contre sa taille doucement, tandis qu’elle reprend la parole. Concept, fidélité, couple. Je ne suis pas vraiment certain de comprendre. Et je suis un peu surpris que les deux demoiselles aient parlé de tout ça. C’est peut-être simplement lorsqu’elle est en ma compagnie qu’elle a de la difficulté à parler de ce genre de chose, Dagga. « Et j’imagine tu as l’intention de me mettre au courant de ce concept à l’instant même… » Je caresse sa taille délicatement, alors que je commence à mettre les pièces du puzzle en place. J’attends de l’entendre de vive voix avant de me faire des idées sur le sujet, qui je dois l’avouer, me laisser légèrement perplexe. Et puis pourquoi j’ai l’impression que Candace fait tout pour m’allumer en ce moment ?

J'avais envie de lui parler de ma conversation avec Dagga dès que j'avais franchi le seuil de cette pièce même où je me trouve actuellement. Sauf que je ne l'ai pas fait, je n'en ai pas trouvé l'occasion. Mais lorsque j'ai vu William en arrivant je me suis dit que c'était le moment où jamais. En plus je crois que je ne pourrais pas le garder pour moi plus longtemps. Je rentre rapidement dans le vif du sujet. Je n'aime pas perdre de temps, je vais toujours droit au but surtout lorsqu'il s'agit de ce que je m'apprête à dire à William. Je reste mystérieuse tout de même, à la fois dans mes mouvements et dans les mots que j'utilise. Je le sens particulièrement étonné qu'on parle de lui. Mais c'est normal non ? Enfin ça me parait normal même s'il est clair qu'il ne restera pas tout le temps le centre d'attention. « Oui bien sûr je voulais qu'elle sache qu'on a aucun avenir toi et moi. » Et lorsque je parle d'avenir je parle d'un avenir amoureux, le tact je ne connais pas, mais il le savait déjà n'est-ce pas ? Peut être que j'aurais pu le dire d'une autre façon mais il a compris l'idée. Et malgré tout c'était dans un but précis, pour leur rendre service à tous les deux à ma façon. Mais ce n'est pas ce que j'ai prévu de lui révéler ce soir. Oh non. D'ailleurs, je prends mes aises en m'installant sur ses genoux, face à lui. Ses mains glissent sur ma taille de façon naturelle, quant aux miennes, elles entourent désormais sa nuque. L'une d'elle va caresser ses cheveux. « Oh, bien sûre. » Je me cambre légèrement, lui offrant une vue imprenable sur mon décolleté très avantageux, mais ce n'est pas la première fois après tout. Je m'approche à nouveau de son oreille sans cesser de caresser sa nuque avec délicatesse. « Elle m'a avoué qu'elle ne voyait aucun inconvénients à ce qu'on couche à nouveau ensemble, il suffit simplement de la mettre au courant. Je me suis dit que ça pouvait t'intéresser. » Dommage que Callan ne ne partage pas son point de vue, ce serait beaucoup plus facile. Mais lui, j'en fais mon affaire. Notre accord tacite est toujours valable. De toute façon, il n'a pas vraiment le choix.Je retrouve ma place initiale, ma main glisse contre sa mâchoire et rentre à l'intérieur de son chandail. « Le problème c'est que j'ai oublié de lui demander s'il fallait lui en parler avant, ou non. Et c'est un sacré problème... » Je murmure suavement avant de venir m'emparer de sa lèvre inférieure que je mordille sans retenue.

« Oui bien sûr je voulais qu'elle sache qu'on a aucun avenir toi et moi. » J’hoche la tête une seule fois, me doutant d’où cette conversation avait du partir, puisque j’en avais eu une semblable avec la même rousse la semaine dernière aussi. Elle me pensait amoureux de Candace, ce qui n’est pas le cas évidemment. Pourtant je comprends d’où cette idée lui est venue, parce que dans la situation inverse, j’aurais surement eu des doutes aussi. Il n’y a rien de rationnelles dans la relation entre Candace et moi, mais je me dis que si Callan a réussi à l’accepter et Dagga devrait réussir aussi. Mes mains caresses sa taille, attendant qu’elle s’exprime, amusé par le petit numéro qu’elle est entrain de me faire, mon regard se glissant un instant sur son décolleté qu’elle prend plaisir à me mettre sous le nez. Cependant j’hausse les sourcils, m’arrêtant dans mes gestes, alors qu’elle me dit que Dagga n’est pas contre le fait que nous couchions encore ensemble Candace et moi. Vraiment ? Je suis surpris, mais en même temps, devrais-je l’être ? Parce que dans un certain sens, cela est en accord avec ce qu’elle a pu me dire. Simplement, je ne pensais pas qu’elle voyait les choses ainsi. Ce n’est pas mal, et elle a le droit à sa façon de penser et jamais je n’irais critiquer celle-ci d’une manière ou d’un autre. En attendant, alors que je suis entrain d’enregistrer la nouvelle, Candace n’a pas mit un frein sur ses ardeurs, sa main partant déjà à l’aventure sous mon chandail. « Je… hm. » Je fronce les sourcils, remontant tout de même mes mains contre son dos, glissant par le fait même celles-ci sous son chandail à elle, alors qu’elle est déjà à l’attaque de mes lèvres. Il y a une partie de moi qui voudrait bien continuer, malheureusement. Et cet état d’esprit vient à m’énerver plus que je ne l’aurais cru. C’est peut-être pourquoi j’en profite pour l’embrasser un peu plus fougueusement que je ne l’aurais voulu, avant de me rendre compte de ce que j’étais entrain de faire, et surtout, ce que je m’apprêtais à faire. Je suis con ou quoi ? « Candace… » Je murmure contre ses lèvres avant de finalement reculer ma tête vers l’arrière pour pouvoir la regarder, mais surtout arrêter de l’embrasser. « Peut-être qu’elle t’as dit que cela ne lui dérangeait pas… Mais moi, je ne peux pas faire ça. Elle compte vraiment pour moi… Peut-être même plus que j’en ai conscience en ce moment. » Oui surement beaucoup plus, mais je reste effrayé par ces sentiments qui commencent à être beaucoup plus fort qu’au début. « Et si je commence ça… Si je continue à agir ainsi avec toi… J’ai peur de tout gâcher. » Je m’en voudrais terriblement. Je retire lentement mes mains de sous son chandail, les remettant tout de même contre sa taille, mais sur le tissus aussi. Elle ne le prendra pas mal, elle va comprendre j’espère. Et puis, y’a Callan aussi, y’a toujours Callan, que je considère comme un ami maintenant. Et s’il tolère que je sois proche de sa femme, je crois pas que son taux de tolérance sera aussi élevé après que j’aie couché à nouveau avec sa femme. Je la regarde, attendant une certaine réaction, me sentant soudainement mal face à tout cela.

La déclaration de Dagga m'a emplie de joie j'ai senti une vague de chaleur à niveau de mon ventre lorsqu'elle m'a dit qu'on faisait ce qu'on voulait William et moi tant qu'on prévenait. Et si l'interdit est excitant l'accord d'autant plus et même si l'idée de recommencer ne m'avait pas vraiment effleuré avant cela cette optique change la donne. Et il ne pourra pas dire non, même si je sais que je n'obtiens pas autant ses faveur au épar le passé il ne dira pas non. Il ne résistera pas au petit jeu que j'ai entamé avec lui, personne ne me résiste jamais. Mes mains se faufilent sous son chandail tandis que je lui fais cet aveu. Il ne réplique pas, il reste silencieux et je n'ai pas vraiment le temps d'analyser sa réaction puisque je pars à l'assaut de ses lèvres, il ne me repousse pas au contraire il me rend le baiser avec un peu plus de passion que je ne le pensais, ses mais se glissent à leurs tour sous le tissus de mon haut, je frissonne tandis qu'il remonte toujours un peu plus. Il n'a pas l'air contre le fait de remettre le couvert sauf qu'il se d'attache de moi. Il prononce mon prénom entre deux baisers. « Chut... » Je murmure, prêt à l'embrasser à nouveau sauf qu'il s'écarte totalement. Je reste stoïque pendant plusieurs secondes. Est-ce qu'il est entrain de me repousser ? Autant aux thermes ça m'amusait mais là nettement moins. Il balbutie, je ne l'écoute pas vraiment, tout ce que j'entends c'est qu'il ne peut pas faire ça. Mais ça quoi? Je retire mes mains de sous son chandail avec une telle vigueur que je le griffe sans vraiment le vouloir. J'ai la rage. Il ne peut pas faire ça parce qu'il tient à elle. C'est une blague? Je sens la colère me monter. « Mais t'es débile ou quoi ? C'est que du sexe, du sexe ni plus ni moins, un instinct animal, un besoin primaire. Rien d'autre que du sexe! T'as compris ce que je t'ai dit elle en a rien a foutre que tu te tapes la première venue. T'es bien con de ne pas en profiter parce que doit sous entendre qu'elle ne se privera pas en retour. » Je ne suis pas entrain de sous entendre que je suis la première venue son soit bien claire. Il tient à Dagga alors il ne peut pas la bonne blague. « T'es qu'un enfoiré William ! Un putain d'enfoiré ! T'avais pas autant d'états d'âmes quand il ne s'agissait que de Callan ! » Ma voix se brise, il m'a vexé ce con, il m'a Piqué dans mon orgueil mais ça je ne l'avouerais jamais je préfère lui hurler dessus comme s'il était le seul fautif de tout ça. C'est de sa faute s'il m'attire tout est de sa faute a lui. Qu'il n'espère même pas que je me mette à pleurer qui plus est. Je suis par contre incroyablement silencieuse, je fixe ses iris mais reste à ma place initiale. Quel con!

Je ne sais pas exactement pourquoi je me suis laissé tenté. Enfin, si, je le sais, c’est Candace et elle est surement la femme la plus désirable que j’ai rencontré dans ma vie. Mais c’est différent maintenant. Tout est différent depuis ce truc que j’ai développé pour Dagga. Le pire c’est que je n’ai aucune idée de ce qui arrivera avec elle, je ne sais pas où cela nous mènera, mais je crois que j’ai envie d’y croire. J’ai peut-être un peu trop d’espoir, mais c’est cet espoir que fait que je me détache des lèvres de Candace. Que je me recule et que je lui fais comprendre ce qui se passe dans ma tête en quelque sorte. Et je crois qu’en faisant cela, je m’attendais à ce qu’elle me comprenne. Peut-être parce que j’avais mis un peu trop de l’avant notre amitié. Reste que sur le coup, je ne sais pas trop comment réagir, alors que clairement, elle ne le prend pas bien. Elle est même là à m’insulter, me criant des bêtises, me disant que Dagga ne se gênerait surement pas elle pour baiser le premier venu. Je ne la crois pas. Je reste stoïque, la laissant déverser sa colère sur moi, la fixant, mais ne disant aucun mot, ne faisant aucun son. Je me demande pourquoi elle ne s’en va pas. Pourquoi est-ce qu’elle reste sur mes genoux alors que je semble être la personne qu’elle déteste le plus au monde ? « T’as raison… Je suis un bel enfoiré. Je t’appuie à cent pour cent là dessus. » Ce n’est certainement pas moi qui va venir la contredire. « Je sais que ce n’est que du sexe Candace, et je sais que cela aurait surement été merveilleux que de baiser à nouveau avec toi. Mais je crois que notre relation va plus loin que ça, avec ou sans Dagga dans l’équation. » Parce que j’ai parlé de Dagga, et c’est vrai qu’elle a une grande influence sur la décision que je viens de prendre, pourtant ce n’est pas la seule. Je viens caresser sa joue doucement, espérant qu’elle n’allait pas me mordre, tant son regard me lançait des éclairs. « Je ne traîne pas avec toi la moitié de mes journées simplement avec l’idée de pouvoir coucher avec toi à nouveau. Je t’apprécie Candace. Vraiment beaucoup. Dans le genre que j’espère vraiment qu’on va se revoir en sortant d’ici. Et souvent, pas juste une fois par année. » Je la fixe, ma main sur sa joue descend jusqu’à son cou avant de se perdre dans ses cheveux. Je suis sincère, j’espère qu’elle le comprend. « Et s’en est de même pour Callan. Le mec est vraiment quelqu’un de bien. Et je crois bien qu’on est ami maintenant. » Ouais, je crois que c’est vraiment un terme que je peux employer en parlant de mon partenaire ou plutôt ancien partenaire. « Alors oui, je suis un enfoiré, parce que je ne vais pas satisfaire ton besoin sexuel de ce soir, mais je crois que je suis tout de même un gentil enfoiré, de t’aimer autant que ça, et de te prendre autant en considération, toi mais aussi Dagga et Callan. » Je viens de lui dire que je l’aime, dans le sens amical de la chose, et non parce que je suis amoureux d’elle, elle l’aura comprit, ça aussi. Bon, je suis un peu trop sentimental en ce moment, faudrait que je me calme un peu. Mes lèvres s'étirent donc en un sourire, essayant surement de dire : fais comme si je n'avais rien dit. Ouais, non, ça ne fonctionne pas.