Nadan n'avait fait qu'un tour rapide de la maison qu'il savait déjà où il allait . Où se trouvait le salon, les chambres et moultes pièces qu'il aura l'occasion d'arpenter dans le futur. Il s'était fait un plan mental de la structure du Chalet en visitant la veille pour ne pas a avoir à tourner en rond. Avec les années et l'expérience, il s'était forgé une mémoire en béton. Pratique pour retenir des pages et des pages de chiffre d'affaires et de contrats. Comme ça, il ne perdait pas son temps et comme on dit, le temps, c'est de l'argent.

Mais étrangement, il s'était bien plus intéressé au bâtiment flambant neuf qu'à ces habitants. Résolu à leur accorder un peu plus d'importance aujourd'hui, l'anglais s'était levé aux alentours de neuf heure pour pouvoir profiter d'une bonne douche chaude. Il s'était ensuite dirigé vers la cuisine, faisant couler son premier café matinal. En passant, il mit de l'eau à chauffer au cas où d'autres candidats souhaiteraient se faire un thé ou autre. Peu d'entre eux étaient levé et il pouvait encore profiter du calme du chalet.

La douche que j'ai pris ne m'a pas aidé à calmer mes nerfs, c'est officiel je déteste mon partenaire. Ouais enfin dans une heure ça ira déjà mieux, je suis assez impulsive dans l'instant mais pas vraiment rancunière alors. Quoi qu'il en soit, ma nuit a été un véritable fiasco, ça n'empêche que j'ai plutôt faim. Je n'ai rien mangé la veille, aucun aliment ne passait alors là, je n'ai pas le choix, je dois manger. Boire un café déjà pour commencer. Vêtue d'un mini short gris et d'un débardeur de la même couleur, je descends les escaliers par automatisme, comme si je m'étais déjà approprié les lieux. Le chemin vers la cuisine ne me pose guère de problèmes non plus. A gauche des escaliers lorsqu'on vient du premier. Lorsque j'y pénétré, je suis forcée de constater que je ne suis pas dans mon appartement. Le lord anglais ou ce qui je m'imagine être un lord anglais est déjà affairé à faire, je ne sais quoi d'ailleurs. Je ne peux pas parler avant d'avoir bu une gorgée de café alors pour la politesse on attendra. Ma tête de déterrée doit sans doute lui faire comprendre de détail. Je pourrais lui fournir un sourire qui pourrait combler mon impolitesse mais même pas. Je file tout droit vers la machine à café qui vient vraisemblablement de s'arrêter. Je plonge mes lèvres dans le nectar que j'ai versé dans une tasse au préalable et immédiatement mes traits se détendent. Je lève les yeux vers le sombre inconnu. « Everleigh. » Je pourrais faire comme si de rien était et lui dire bonjour tout ça, mais non, parce que ce serait bizarre. Néanmoins, mes lèvres se fendent en ce qui pourrait s'apparenter à un sourire. Le mieux que je puisse faire vu mon état de fatigue avancée. Je pense que je ferais une sieste plus tard. « Merci pour le café. » J'ajoute enfin brisant ce silence pesant. Et ce même si ce n'est pas lui qui l'a fait, merci de m'en avoir laissé pourrait tout aussi bien faire l'affaire.

Nadan était appuyé contre le comptoir de la cuisine, à siroter son café, quand sa tranquillité fut troubler par l'arrivée de quelqu'un. Dos à lui, il reconnut aux bruits des pas discrets la démarche d'une femme, et son intuition ne le berna pas puisque c'était bien une candidate qui venait de faire son entrée dans la cuisine. Vu sa mine, elle ne devait pas être du matin. Ils n'échangèrent pas un mot alors que l'anglais s'amusait à regarder la brune s'affairer autour du café, profitant pour admirer les jambes dévêtues et les formes de cette dernière. Soudain, sa voix lui parvint aux oreilles et il reposa sa tasse sur le plan de travail.

« Nadan. Et je t'en prie, j'ai comme l'impression que tu as passé une courte nuit. » répondit l'anglais tout simplement, sa voix dénuée d'une quelconque émotion.

Il commença à chercher dans les placards pour trouver une poêle et d'autres ustensiles dont il aurait besoin. Ca matin, la faim tiraillait légèrement son ventre, et il se ferait bien un petit déjeuner anglais. Non, ce n'est pas le mal du pays qui parle, du tout. Le trentenaire leva les yeux vers Everleigh durant une demi-seconde :

« Est-ce que tu as faim? Il parait que je fais les baked beans comme un grand chef britannique. »

Il se souvint encore du jour où son oncle lui a apprit la recette. Depuis certes, il cuisinait plus - on le faisait pour lui maintenant - mais il ne se privait pas de cette activité, y trouvant du bon de temps en temps.

Qu'on se le dise, je n'ai aucun problème avec le fait de me lever le matin. Pas depuis que le professorat est devenu mon nouveau métier, pas depuis que mon fils me réveille continuellement aux aurores. Alors même s'il me faut un café et quelques minutes pour émerger, sortir de mon sommeil, je n'ai pas de problèmes avec le fait de me lever tôt. Ici c'est quelque peu différent, mon horloge biologique est restée coincé à l'heure de New York, soit cinq heures de moins, je n'ai pas dormi depuis deux jours alors forcément, je suis moins alerte que je pourrais l'être habituellement à cette heure où j'ai normalement commencé le travail. Du coup lorsque je rentre dans cette cuisine, je ne prends pas la peine de saluer le candidat ici présent, je me contente de me servir le café qui est tout frais, pourtant, je sens son regard sur moi. Mais pas déstabilisé le moins du monde, je m'abreuve du liquide puis ensuite, je lui fais face. Je me présente et le remercie pour le café. Il le fait à son tour. Je souris, un sourire qui ressemble sans doute davantage à quelque chose que le précédent. « Oh ça se voit tant que ça ? » Je tente de plaisanter, parce que je pense que mon visage doit être totalement marqué parle manque de sommeil, l'horreur en somme. J'en ai la nausée rien que d'y penser. Je pars m'asseoir puisque de toute évidence, je ne parviendrais pas à tenir debout encore bien longtemps. « Oui volontiers. J'en déduis que tu es britannique... » Un bon début en somme. J'ai toujours préféré les petits déjeuner Irlandais mais bon, je ne vais pas faire ma difficile et puis j'ai faim alors je crois que je pourrais avaler n'importe quoi...