Adélie s'est réveillé de très bonne humeur, c'est sûrement l'un de ces bons jours où elle va passer son temps à sautiller dans tous les sens avec un sourire collé sur ses lèvres en permanence. Elle doit sûrement être agaçante, le bonheur des gens agace souvent si bien qu'il deviendrait presque illégal de montrer au monde qu'on va bien. Tant pis, elle embêtera tout le monde avec sa bonne humeur, ça donnera au moins une bonne raison aux gens de la détester. C'est rayonnante qu'elle descend dans la cuisine pour prendre un petit-déjeuner dans les règles de l'art. Elle n'a pas vraiment très faim, elle se contente de se préparer une tasse de thé qu'elle emporte avec elle aux quatre coins du nid destination la salle zen où elle compte bien profiter des quelques instants de détentes qu'elle peut s'accorder chaque jour. Cette pièce est sûrement sa préférée, qu'elle soit heureuse ou mélancolique, elle trouve toujours le moyen de passer quelques instants dans la salle zen pour que la journée n'en soit que meilleure. Elle pousse la porte de la salle avant de tomber sur une silhouette qu'elle connaît bien dans le nid, une Kira toute aussi radieuse qui l'invite à s'asseoir à côté d'elle. « C'est tellement beau, on s'y croirait presque ». Elle commente en désignant d'un signe du menton la paysage fleuri choisi par Kira qui l'invite à se joindre à elle. La française s’exécute, on ne peut pas dire que l'irlandaise lui ai fait mauvaise impression, au contraire, elle a l'intime conviction qu'elles doivent partager de nombreux points communs. Adélie décide de s'asseoir non loin de sa camarade alors que cette dernière lui demande comment elle se porte. « Bien, très bien même. Je suis tellement de bonne humeur aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'il m'arrive. ». Elle répond à sa camarade en esquissant un large sourire, elle allait devoir s'y habituer. La française jette un regard vers le mur où un paysage de champ de fleurs apparaît, une vision idyllique qui la fascine. Le paysage qui s'affiche à l'écran semble tellement réel qu'on s'y croirait presque, la jeune femme s'allongerait bien mais le plafond ne lui offrira pas le même genre de vision. C'était sûrement le seul point négatif, elle aurait aimé que la plafond soit tout aussi interactif pour pouvoir simuler une nuit sous les étoiles ou dans les tréfonds de l'Univers. Kira finit par briser le silence en se questionnant sur le temps qu'il fait en France, dans sa ville natale. « Je ne sais pas, je dirai qu'il doit faire beau mais toujours un peu frais et que les monts sont toujours enneigés. Ou peut être qu'il fait gris ou même qu'il neige mais en avril ça reste rare. ». Rêveuse, elle imagine la scène et le paysage à couper le souffle devant lequel elle se réveille tous les matins. Elle chasse ce songe de son esprit, elle est de trop bonne humeur pour jouer les nostalgiques aujourd'hui. « Elle ressemble à quoi ta vie Kira ? ». Elle se hasarde à lui demande roulant des billes dans son direction. Elle aimerait en apprend plus sur sa camarade, et pas seulement le fait qu'elle déteste dormir avec les oreilles à l'air libre.

 La première chose qui la frappe en entrant dans la salle zen c'est sûrement la magnificence du paysage qui s'étend à perte de vue sur le mur de la pièce. Des fleurs toutes plus vives et réalistes les unes que les autres, on s'y croirait presque surtout lorsqu'on entend le murmure du vent entre les feuilles. Il ne manque plus que l'odeur délicate des végétaux quand le printemps réparait tout comme elle aimerait que l'air de la pièce se rafraîchisse lorsqu'elle décide de regarder un paysage de montagne. Adélie n'allait pourtant pas se plaindre, les images et l'ambiance sonore suffisaient à instaurer une ambiance des plus réalistes, d'ailleurs elles le rendaient bien puisque la jeune femme passait beaucoup de temps dans cette pièce. Ce matin, on dirait bien qu'elle ne passera pas un moment seule dans la salle zen puisque le visage souriant de Kira se dessine. La française ne résiste pas à l'envie d'exprimer son amour pour cette pièce, avis partagé par sa camarade puisqu'elle souhaite avoir le même dispositif chez elle. « Oh si seulement, je ne savais même pas qu'on pouvait fabriquer une merveille comme ça. Je devrais peut être leur piquer avant de partir du nid ». Elle s'interroge les sourcils froncées et un doigt tapotant légèrement son menton. Avec cette pièce elle avait l'impression d'avoir fait le tour du monde, les paysages qu'elle avait traversé d'un simple regard resteraient tout de même gravés dans sa mémoire à jamais. « Ou alors peut être faire le tour du monde, c'est bien ça aussi ».  Cette idée lui trotte dans la tête depuis son enfance mais les aléas de la vie l'en ont toujours empêché., peut être qu'après ce jeu elle allait avoir les épaules assez larges pour supporter les beautés de ce monde. Quand Kira lui demande comment elle se porte, elle réplique honnêtement qu'elle est vraiment heureuse sans vraiment en comprendre les raisons. « C'est beaucoup plus simple comme ça d'être heureux et ignorant ». Elle répond en s'asseyant au côté de la jeune femme. Pas besoin de se demander si la raison de ce bonheur va finir par nous décevoir puisqu'il n'y en a aucune, on est heureux un point c'est tout. Adélie finit par décrire le climat de sa maison dans son petit pays, la neige attire particulièrement l'attention de l'irlandaise qui n'est pas habituée à ce genre de temps. « Ce n'est pas vraiment le genre de temps qu'on peut avoir en Irlande ». Elle commente sourire aux lèvres, ils sont sûrement beaucoup plus habitués à la pluie et à l'humidité ambiante, la neige devait rester un phénomène météorologique rare dans leur pays. Si elle se plaît dans sa vallée ? Aucun doute, il n'y a qu'à voir à quel point ses yeux pétillent et sa gorge se serre dès qu'elle évoque son petit pays. « Plus que tout, j'ai l'impression de renaître chaque matin quand j'ouvre mes volets et que je redécouvre le paysage ». Elle répond un brin de nostalgie dans la voix. Elle trouve ça tout aussi charmant de se lever et d'avoir une vue imprenable sur Los Angeles, le charme n'était juste pas le même. Voilà maintenant que Kira a des envies de neige, l'ombre d'un sourire se dessine alors sur ses lèvres. « C'est dur de quitter les fleurs aussi. Tu crois qu'ils ont un paysage de montagne en été ? Genre une clairière avec tout pleins de fleurs et en fond  les monts encore enneigés, ce serait parfait. ». Le mélange parfait entre la douceur printanière et  la froideur de l'hiver, un mix entre le chaud et le froid qui chasserait bien vite la nostalgie qu'elle avait éprouvé quelques instants plus tôt. Après avoir suffisamment parlé de sa vie, la française souhaite en apprendre plus sur sa camarade, sur sa vie à l'extérieur et ce qui la motive dans la vie. Les études si on en croit l'irlandaise qui semble passionné par ce qu'elle étudie. « Tu étudies quoi ? ». Elle demande naturellement pour continuer à comprendre qui se cachait sous le visage de poupon de Kira. « Je trouve pas ça inintéressant ». Elle ajoute, son regard planté dans les iris émeraudes de sa camarade, elle aime la simplicité, les gens ordinaires qui se contentaient de peu pour trouver le bonheur. Si Kira avait trouvé le bonheur en étudiant, elle devrait ne pas s'en cacher.  La sienne de vie est tout aussi simple. « Je gère une libraire, je passe mon temps à bouquiner et à vendre du bonheur sous format papier à qui le veut.  J'ai toujours adoré m'évader alors quand je ne lis pas, je pars faire des expéditions en montagne avec mon père. Il est guide de haute-montagne, sans lui je ne ferai pas long feu. Je suis déjà montée tout en haut du Mont-Blanc l'année dernière et je recommencerai encore et encore. ». Elle s'en souviendra toujours de cette première marche jusqu'au sommet du Toit de l'Europe, une expédition qu'elle a prévu de retenter cet été si le temps lui permettait. Elle esquisse un bref sourire amusée quand Kira lui demande si elle parle d'autres langues. « J'ai appris l'italien mais j'ai déjà tout oublié. ». Elle déplore, elle n'en est pas vraiment fière elle qui adorait se rendre dans ce cours pendant ses années lycées. Sa camarade décide de lui donner la permission de s'exprimer dans sa langue maternelle en sa présence, il ne faut pas lui demander deux fois. « C'est un joli cadeaux que tu viens de me faire, je n'ai pas parlé français depuis une éternité, tu es à l'aise en français ? ». Elle demande dans sa langue maternelle en prenant soin de ne pas parler trop vite et d'articuler pour ne pas perdre Kira en cours de route.                                
     

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