ft SULLY, le vingt-huit mai, à neuf heures trente.

Neuf heures. J'ai les yeux ouverts. Miracle, je sais pas comment j'ai fais mon compte pour me réveiller aussi tôt, surtout vu la sacrée journée de la veille. Bon, je n'ai pas fait la fête jusqu'au bout de la nuit non plus, mais j'étais tellement crevée, que je pensais dormir beaucoup plus cette nuit. Bref, je jette un oeil sur Sully, qui dort à côté de moi, comme tous les jours depuis maintenant..quoi, une semaine ? Ca passe tellement vite..Enfin, j'ai l'impression d'être là depuis une éternité aussi, donc je sais pas vraiment finalement. Les autres candidats eux aussi dorment toujours pour la plupart, bien que certains soient déjà debout. C'est qu'il y a des lèves-tôt ici ! J'sais vraiment pas comment ils font. Peut-être qu'ils se couchent plus tôt.. Quoiqu'il en soit, je sors du lit en faisant attention de ne pas réveiller Sully, ni les autres d'ailleurs. J'enfile mes chaussons, et direction la cuisine. J'ai une idée en tête depuis quelques jours maintenant mais je ne me suis pas encore réveillée assez tôt, ou plutôt après Sully, pour le faire. Parce que oui, pour que je puisse faire ce dont j'ai envie, il faut que Sully dorme plus longtemps que moi. Une fois dans la cuisine, je dis bonjour aux quelques candidats qui s'y trouvent. Ils ne sont pas très nombreux, du coup c'est parfait, j'ai encore plus de place pour préparer un petit-déjeuner d'enfer. Et c'est parti : ni une ni deux, j'attrape un récipient, tous les ingrédients dont j'ai besoin, une poêle, du jus d'orange, bref, un peu tout ce qui se trouve dans le frigo en fait. Vingt-minutes de cuisine acharnée plus tard, le plateau petit-déjeuner est prêt à être servi. Je le regarde une dernière fois, pour vérifier que rien ne manque avant de l'amener dans la chambre : crêpes, yaourt, fruits, céréales, café, jus d'orange, bref, il y a l'embarras du choix. Tout ce que j'espère, c'est que Sully sera toujours dans son lit, histoire que tout mon plan ne tombe pas à l'eau. Je manque de me casser la gu..figure et de tout faire tomber tant je suis excitée mais ouf, j'ai évité la catastrophe. Je m'approche de Sully doucement, déposant le plateau sur le lit pour pouvoir le réveiller en douceur -et non avec un seau d'eau comme je le lui ai dit il y a quelques jours!-. "Sully, réveilles-toi. Un merveilleux petit-déjeuner, cuisiné par ta merveilleuse partenaire, t'attends." J'insiste bien sur le mot "merveilleuse", pour qu'il voit à quel point je suis géniale ! Je rigole, je rigole.. Il ouvre doucement les yeux. J'espère qu'il va être content de ma surprise !

Sully n'avait jamais tellement été un amateur de grasses matinées. Généralement, il ne se couchait pas particulièrement tard, et se réveillait donc plutôt, et naturellement, aux alentours de neuf ou dix heures du matin. Pourtant, dans l'immédiat, le jeune homme ne semblait absolument pas près d'ouvrir un œil. Il faut dire que son corps restait sans doute partiellement traumatisé par le prime de dimanche et par les improbables défis qu'on leur avait demandé de réaliser. Courir partout, aller dans tous les sens, ça n'était tout de même plus tellement de son âge, hein. Ou disons qu'il allait simplement falloir qu'il s'en remette, et que la meilleure façon de le faire lui semblait être de se reposer. Ainsi donc, il se trouvait présentement profondément endormi, à rêver de choses et d'autres, sans doute sans réelle importance et dont il ne se souviendrait de toute façon pas une fois réveillé. Et réveillé, justement, il se pourrait bien qu'il le soit bientôt. Mais dans l'immédiat, Sully était encore bien loin de se douter que sa jolie partenaire ne manquerait pas de lui faire une charmante surprise, une surprise à laquelle il ne s'attendait donc pas le moins du monde et qui tomberait à point. Car bientôt, il put entendre une voix plus que familière, et il est certain qu'un sourire ne manqua pas d'orner ses lèvres lorsqu'il crut entendre parler de "merveilleux petit déjeuner". Ainsi donc, Zola avait pris la peine de se lever relativement tôt pour lui préparer de quoi se remplit le ventre ? Ce serait absolument adorable de sa part. Et justement, le jeune homme ne tarda pas à ouvrir les yeux - assez difficilement, il est vrai - pour bientôt constater qu'il n'avait pas rêvé, que la demoiselle lui avait donc bel et bien fait cet honneur. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle avait mis le paquet. « Ah, c'est vrai que je ne sais pas qui est le plus merveilleux des deux, pour le coup. Le petit déjeuner, ou ma partenaire ... J'hésite, j'hésite. » Même si bon, bien que tout ça lui semble particulièrement appétissant, c'était avant la gentille intention de la jeune femme qui le touchait le plus. Sans doute avait-elle voulu lui faire plaisir, et nul doute qu'elle avait largement réussi. « Merci, c'est vraiment adorable » qu'il finit alors par souffler, attrapant sa main pour y déposer un baiser. Parce que ça méritait au moins ça. « Par contre, j'espère que tout ça est exclusivement pour moi, parce qu'il est hors de question que je partage, hein. C'est mon petit déjeuner, après tout. » Mais elle comprendrait probablement sans mal qu'il n'était pas sérieux, et qu'il n'aurait de toute façon pas suffisamment d'appétit pour engloutir tout ça. Autant s'y mettre à deux, ça irait plus vite.

Avant même qu'il n'ouvre les yeux, un sourire se dessine sur sa bouche. C'est sur, il est réveillé désormais et m'a entendu. A moins qu'il soit en plein rêve, et que ce rêve soit très agréable...Ouais, c'est possible. Tout à fait possible même. Il ouvre finalement les yeux, il a un peu la tête dans le coaltar mais bon, c'est normal, il vient de se réveiller après tout. Et vu qu'il se lève souvent, si ce n'est tous les matins, avant moi, je n'ai pas trop l'occasion de le voir entrain de se réveiller. Bref, il jette un œil sur le plateau, ce magnifique plateau que j'ai préparé avec beaucoup de soin et d'acharnement..(non, non, je ne me lance pas des fleurs, c'est pas mon genre) et il à l'air content. Et avant même qu'il n'ait pu me dire quoique ce soit, poussé par un élan de curiosité, mais aussi je dois l'avouer d'envie de le taquiner une fois de plus, je lui demande : "Tu rêvais de moi pour sourire autant dans ton sommeil ?" Je rigole. Je suis pas assez sur de moi et prétentieuse pour prétendre être sérieuse en disant ça, alors c'est sur qu'il comprendra ma blague. Je m'installe un peu plus dans le lit, à ses côtés, en tirant la couverture sur nous. Je dépose alors le plateau sur ses genoux. J'vais quand même pas lui donner à manger, faut pas pousser le bouchon non plus ! Il observe toujours le petit-déjeuner, et me dit qu'il se demande qui est le plus merveilleux entre les deux. Je fais mine d'être vexée. "Oh non, tu ne vas pas recommencer à me vexer Sully, ça va pas là... Quand même, ta partenaire est mille fois plus merveilleuse que ce petit-déjeuner ! Elle l'a préparé à la sueur de son front et avec beaucoup d'amour.." A la sueur de son front, beurk. Ca fait comme si..non, vaut mieux pas en parler. Bref, bien entendu que je rigole, je fais ça tout le temps d'ailleurs. Et bien sur que non, il ne me vexe pas tout le temps, au contraire même. La preuve, il m'attrape la main pour y déposer un baiser. Je fais semblant de me faire de l'air avec ma main droite, comme si j'étais trop émue. "Olala, on dirait que je suis une vraie princesse quand tu fais ça !" Bon, dans un sens, c'est vrai que je le mérite largement ce bisou.. "Bah..à vrai dire je pensais pouvoir y avoir le droit aussi mais..c'est toi qui décides, hein...Je ne voudrais pas gâcher ton plaisir en goûtant à l'une de ces superbes crêpes, elles ont l'air si bonnes et j'ai si faim.." que je lui réponds, tout en prenant un air triste. J'fais ma malheureuse, ça va marcher à coup sur ! Ouais, je le regarde, avec mes grands yeux, en penchant un peu la tête, bref, la totale quoi. Je lâche pas, j'ai pas envie de rire, ça foutrait tout en l'air !

En toute honnêteté, Sully n'était pas certain qu'on lui ait déjà apporté le petit-déjeuner au lit. Il était certain de l'avoir fait, lui, que ce soit à ses parents ou à son ex-fiancée, mais non, franchement, il n'avait pas le souvenir que qui que ce soit lui ait déjà fait un tel honneur. Ainsi donc, Zola était la première, et il est clair qu'il n'oublierait pas cette gentille intention de si tôt. C'était tout de même adorable d'avoir pris de son temps pour lui préparer tout ça. Surtout que bon, elle avait visiblement mis les petits plats dans les grands, car le plateau qu'il avait sous les yeux était particulièrement joli à regarder. Nul doute qu'il serait tout aussi bon à déguster. Pas le plateau, hein, juste son contenu. Hm. Toujours est-il qu'il est vrai que Sully n'avait pas manqué de sourire lorsqu'il avait entendu la voix de sa partenaire et qu'il avait comprit, avant même d'ouvrir les yeux, que celle-ci lui avait réservé un charmant programme. Pour autant, il ne manqua pas de s'amuser de ses propos, elle qui lui demandait alors s'il avait rêvé d'elle pour sourire à ce point. « Oh, tu l'as vu rien qu'à mon sourire ? Moi qui pensais pouvoir rester discret ... Bon, autant te dire la vérité, ça fait maintenant une semaine que je rêve de toi. Tu crois qu'on doit en déduire quelque chose ? » Non, sans doute pas, tout simplement parce qu'il ne rêvait pas de Zola depuis quelques jours. Il avait beau la trouver tout à fait charmante, il n'en était quand même pas à passer ses nuits à rêver d'elle. A vrai dire, il ne se souvenait quasiment jamais des rêves qu'il pouvait bien faire. Mais parions sur le fait qu'il ne doive jamais s'agir que de rêves sans importance. Il était en tout cas particulièrement adorable de commencer la journée de cette manière, et il est vrai que Sully en viendrait presque à se demander qui du petit-déjeuner ou de sa partenaire pouvait être le plus merveilleux. En soit, il connaissait la réponse, et il espérait secrètement que Zola aussi. Il avait beau aimer la bonne nourriture et apprécier la situation, il n'en restait pas moins qu'il appréciait surtout sa partenaire, dans l'immédiat. A noter que Zola n'y alla pas de main morte lorsqu'elle tenta de le persuader qu'elle était effectivement la plus merveilleuse des deux. Sully ne put qu'en rire, parce que bon, elle ne laissait jamais passer une occasion de l'étonner. « Oula, ça reste à prouver, ça. Qui me dit qu'elle n'a pas "acheté" des crêpes toutes faites et des fruits déjà coupés en morceaux, hm ? Je suis désolé, mais moi j'ai du mal à voir du mérite là dedans, hein. Donc non, c'est plutôt le petit-déjeuner qui l'emporte. Il ne risque pas d'être un imposteur, lui. » Bien évidemment, il ne disait rien de tout ça avec le moindre sérieux et était incroyablement reconnaissant à sa partenaire de s'être donnée tant de mal. Il lui sourit d'ailleurs, pour lui prouver ce qu'il en pensait vraiment, puis déposa un baiser sur sa main pour qu'elle n'en doute surtout pas. Et là, il se mit à rire de plus belle. « Ravi de voir que ça te fait tant d'effet » souffla-t-il alors, avant de reprendre avec un humour qu'elle comprendrait probablement sans mal. Car non, il n'allait certainement pas garder tout ça rien que pour lui. Déjà parce qu'on l'avait bien élevé et qu'il n'était pas du genre égoïste, mais aussi parce qu'il y avait largement de quoi nourrir deux estomacs, sur ce plateau. Sa partenaire se lança alors dans un discours assurément censé le faire céder, et ça n'y manqua effectivement pas, bien qu'il n'ait jamais été sérieux. « Bon, bon. Je veux bien partager, mais c'est bien parce que c'est toi, hein. » Comme s'il aurait sérieusement pu manger le contenu du plateau devant elle et sans rien lui donner. Ah non, ça n'était absolument pas le genre de la maison. « Tu prends les fleurs et je garde le reste, ça te va ? » qu'il reprit, en se retenant de pouffer comme un idiot et en lui tendant le petit vase qu'elle avait eu le bon goût d'ajouter au plateau. Nul doute qu'ainsi, la répartition était incroyablement égale, hein.

Et voilà, on recommence à repartir dans nos délires. J'crois qu'on aime trop le second degré avec Sully, ça en devient grave ! Enfin..grave, pas grave parce que j'aime ça, ne pas se prendre au sérieux, déconner, faire semblant d'être embêtée, et tout, mais..Bref. Le petit déjeuner est là, sur nos, ou plutôt ses, genoux et on parle. C'est cool, on ne se prend pas la tête et c'est ça que j'aime je crois bien. Il entre encore une fois dans mon jeu et va dans mon sens en disant qu'il rêve de moi depuis une semaine. Je souris, j'suis contente qu'il ne se prenne pas au sérieux. "Une semaine ? Ouais, ça commence à faire long là..Faudrait peut-être faire quelque chose tu crois pas ? J'sais que je te fais de l'effet, mais à ce point... J'vais finir par avoir peur de dormir à côté de toi la nuit !" Ouais, on sait jamais. Et si c'est un gros psychopathe ? Et qu'il a un petit carnet dans lequel il note tous mes faits et gestes ? Et que l'ipad donné par la production lui sert à me prendre en photo dans toutes les postures inimaginables ? Ca y'est, j'ai peur. Parce que c'est vrai qu'il a bien la tête à faire ça, c'est tout à fait son genre. Il voulait déjà me passer les menottes y'a quelques jours.. Je rigole toute seule. Non, j'suis pas sérieuse. J'le vois pas du tout agir de telle sorte. Mais si cela avait été le cas, j'aurais vraiment flippé. Bref, il me dit ensuite qu'entre le petit-déjeuner et moi, c'est le petit-déj qui l'emporte. Et oh. Il sait à qui il dit ça lui ?! Non mais. "Comment ça tu traites la petite Zola d'imposteur ? Attends, regardes-moi la finesse de ce découpage, c'est..magique ! Oui, magique ! Ces petits dés de mangues là, et puis..et puis ces crêpes, regardes, les bords ne sont pas parfaitement délimités. Ca veut dire que c'est du fait maison. Ah, t'as plus rien à dire là, hein ?!" que je dis, tout en montrant chaque élément que je cite. J'essaie de rester la plus sérieuse possible mais c'est difficile, je pars tellement dans mon délire. Comme si je devais démontrer à un expert la fiabilité de la cuisinière.. Oh, et on dirait aussi que je suis dans une émission culinaire, tant de la passion se dégage des mots que j'emploie. Ouais, je joue bien le jeu, ou du moins, autant que je peux. Parce que, mine de rien, c'est vrai que j'ai tout fait moi-même et que je me suis tuée à la tâche. Bon, peut-être pas à ce point là parce que j'y ai quand même pris du plaisir. "Non mais ! J'te jure, c'est quoi ça de dénigrer le travail d'une petite blonde pas douée pour la cuisine ?! Sully, Sully, que va-t-on faire de toi ?" Et voilà que je commence à parler de moi à la troisième personne..De pire en pire ! Finalement, Sully veut bien partager avec moi. Mais juste parce que c'est moi, comme il me dit. Je lui souris, toute fière. "Alala, je sais, je sais.. On ne peut rien me refuser c'est comme ça..!" Je finis par rire encore une fois. Heureusement que les autres candidats sont réveillés, parce qu'avec nous deux entrain de rire, ils n'auraient pas pu continuer leur nuit tranquillement. Mais voilà qu'il me propose de prendre...Les fleurs ? Ah ça non, ça ne va pas du tout ! "Dis-donc, on ne t'as pas appris les bonnes manières ?! Le par-tage." que je lance, avant de reprendre : "On fait moitié/moitié donc !" J'attrape alors l'une des crêpes. Elles me donnaient trop envie depuis tout à l'heure ! J'espère qu'elles seront bonnes. "Allez, prends-en une aussi. Et tu me diras ce que tu en penses, parce que la cuisine et moi, ça fait deux. Du coup j'espère que je ne vais pas nous empoisonner !" Pas énormément de chance vu que tous les ingrédients étaient sains mais bon, vu que je n'ai jamais vraiment cuisiné, on sait jamais. "J'ai suivi la recette en tout cas, alors si ce n'est pas bon, faudra t'en prendre à elle et pas à moi, hein..." Au cas où il aurait très envie se me frapper tant les crêpes seraient mauvaises... J'attrape donc une deuxième crêpe et je lui tends, tout sourire. J'suis sur qu'après ce que je viens de dire, il a très envie de la manger !

Oui, Sully s'était mis à sourire. Mais non, ça n'avait pas tellement de rapport avec un quelconque rêve qu'il aurait pu faire et qui aurait mis en scène sa partenaire. Il avait beau s'être pris d'affection pour cette adorable jeune femme, il était quand même peu probable qu'il rêve d'elle la nuit. Encore une fois, ses rêves étaient rarement aussi intéressants, et il ne serait de toute façon quasiment pas capable de s'en rappeler une fois réveillé. Alors non, ce n'était pas pour cette raison-ci qu'il s'était mis à sourire. Mais, dans un sens, c'était tout de même un peu à cause de Zola, vu qu'il est vrai qu'un sourire s'était dessiné sur ses lèvres au moment où il avait entendu sa voix et que celle-ci lui avait informé du fait qu'elle lui avait gentiment préparé un petit-déjeuner. Mais non, il était pas plus probable qu'il rêve de sa partenaire depuis maintenant une semaine. Cette dernière ne manqua en tout cas pas de rebondir sur ses propos, et l'amusa naturellement de par sa répartie. « Les premières nuits, j'avais tendance à mettre ça sur le compte du fait que je n'avais plus l'habitude de dormir avec une femme, mais je crois qu'il est maintenant temps de me poser des questions ... Et tu peux avoir peur, oui, qui sait ce que la passion pourrait m’amener à faire. » Bien évidemment, il ne risquait pas de ne plus savoir se contrôler ou de profiter du fait qu'elle soit endormie pour la jouer un peu trop curieux. Fallait-il encore rappeler que ça n'était absolument pas son genre d'agir ainsi ? Non, jamais il ne se permettrait. Et vu qu'il n'avait pas sérieusement le béguin pour Zola, disons que la jeune femme pouvait normalement se rassurer et partir du principe qu'elle était a priori en sécurité avec Sully. Quant au petit déjeuner préparé soigneusement par la jeune femme, il va de soi qu'il faisait extrêmement plaisir à Sully. Mais c'est bel et bien cette dernière qui lui semblait être la plus "merveilleuse" à cet instant précis. Pourtant, et sans grand sérieux, il aimait prétendre le contraire. Alors qu'il va de soi qu'il était infiniment reconnaissant à Zola d'avoir pris la peine de lui préparer tout ça. « Bon, d'accord, je m'incline. Je suis forcé de constater que tout ça a été préparé très soigneusement. Ainsi donc, c'est peut être bien ma partenaire qui va l'emporter, finalement ... » Et il lui adressa un sourire en coin, parce que bon, en soit, elle l'emportait depuis le début. C'était après tout adorable de sa part de lui avoir réservé une telle surprise, et Sully n'avait rien d'un ingrat, bien qu'il se soit plu à laisser penser le contraire. « Autant pour moi, j'ai été trop loin. Je vais me contenter de ça. De toute manière, je n'ai pas trop le choix. » Là encore, il n'était absolument pas sérieux, et n'oserait jamais dire que ce petit déjeuner n'était pas à la hauteur de ses attentes. Parce qu'au contraire, il était assez impressionné. Finalement, il accepta de partager le contenu du plateau sa partenaire, qui s'amusa du fait qu'il ne puisse prétendument rien lui refuser. Mais semble-t-il qu'elle trouva à redire de la façon dont il procéda. Alors quoi, ça ne lui allait pas de prendre les fleurs et de lui laisser le reste ? A lui, ça ne lui posait pourtant pas de problème. Comme c'est étrange. « Le par-quoi ? Non, tout compte fait, je ne connais pas ce mot. » Il la taquinait encore davantage, et fit mine de ronchonner lorsqu'elle parla de faire "moitié moitié". « Ah carrément ? Et bien, j'en connais une qui ne s'embête pas » qu'il souffla, pour faire le malin. Finalement, il la laisse volontiers se servir d'une crêpe et eut bien envie d'en prendre une à son tour, effectivement. Mais voilà qu'elle parlait déjà d'empoisonnement. De quoi lui donner franchement envie de goûter, c'est clair. « Ah oui ? Dans ce cas, après réflexion, c'est peut être bien moi qui vais me contenter des fleurs, hein ... » Qui elles ne risquaient sans doute pas d'être empoisonnées. Là encore, il la taquinait plus qu'autre chose et espérait bien qu'elle ne risquait pas sérieusement de l'empoisonner. Ce serait dramatique. « D'accord, je note, il faudra donc que j'aille demander des comptes à la recette. Elle va entendre parler du pays, celle-là, si ça n'est pas goûteux. » Et puis finalement, téméraire comme pas deux, il saisit la crêpe qu'elle lui tendit - en l'en remerciant silencieusement - puis se risqua à la goûter. C'est là que les choses pourraient devenir problématiques. « Hm, il y a comme un arrière goût de ... de ... d'excellence. Oui, je crois pouvoir dire que cette crêpe est excellente. » Et effectivement, elle ne s'était pas moquée de lui. « Pour une fille avec qui la cuisine fait deux, tu te débrouilles vachement bien. Du coup, tu vas pouvoir m'en préparer tous les matins. Oui, je sais, tu t'en réjouis d'avance. » Alors que non, bien sûr, il ne lui demanderait jamais de lui préparer des crêpes tous les matins. Ce serait franchement abuser de son temps et se la jouer gros assisté. Très peu pour lui, donc.

On part sur l'idée que Sully serait fou amoureux de moi, qu'il rêverait même de moi la nuit, qu'il ne pourrait plus se passer de sa partenaire en somme. Ca me fait sourire, j'aime bien déconner là-dessus. Comme si ça avait été le coup de foudre, le grand amour..wahou, c'est beau, n'est-ce pas ?! Non, sérieusement, c'est pas demain la veille que je croirais à toutes ces conneries. Et je me demande encore comment certaines personnes peuvent croire qu'une télé-réalité peut permettre de trouver l'amour. C'est vrai quoi, à un moment, faut ouvrir les yeux. J'aimerais ne pas les juger mais c'est plus fort que moi, je trouve ça complètement débile. Oui, c'est sur qu'être enfermés dans une maison pendant je ne sais combien de semaines ça rapproche et qu'on ait besoin d'affection, mais de là à parler d'amour, très peu pour moi. Bref, vu que Sully a un peu la même vision que moi sur l'amour au sein du jeu -du moins c'est ce que j'ai cru comprendre la semaine dernière-, on préfère rigoler là-dessus. Et bien entendu, on en rajoute une couche à chaque fois, ça serait pas drôle sinon ! "Ah, je suis embêtée moi maintenant...Ce que tu me dis là ne me rassure pas, au contraire, ça me conforte dans ce que je pensais.. Va falloir qu'on trouve une solution, et vite parce que je risque de ne plus réussir à dormir avec cette histoire ; j'aurais bien trop peur que tu décides finalement d'utiliser les menottes pour m'attacher au lit !" J'essaye de ne pas sourire mais c'est plus fort que moi. Rien que d'imaginer Sully agir de la sorte..bref, j'crois qu'il vaut mieux pas que je pense à ça ! De toute manière, ce ne sont que des bêtises qu'on se raconte, pour rigoler et pour faire passer le temps. Mais revenons quand même au sujet principal : le merveilleux petit déjeuné que j'ai apporté à Sully ce matin. Fais main, s'il vous plait. Contrairement à ce que Sully dit -ou plutôt fait semblant de croire-. Mais mes preuves ont fait leur effet et il à l'air convaincu désormais. Je savais bien qu'il le reconnaîtrait tôt ou tard... "Sérieux ? Tu as vraiment dis que ta partenaire est plus merveilleuse que le petit-déjeuner ? Ah, je suis ravie ! Vraiment ravie que tu reconnaisses enfin la vérité !" Ben ouais, c'est quand même clair que je suis mille fois plus merveilleuse que ce petit-déjeuner, non ? Bon, bon, ça va, pas de reproches ! J'ai les chevilles qui gonflent un peu, mais c'est pas grave, j'ai le droit...! Et j'ai aussi le droit à la moitié de ce plateau, il en va de soi. Je l'ai préparé avec tant d'amour, ce serait cruel de me retirer le plaisir de la crêpe dans ma bouche..Oh oui, tout bonnement cruel ! Sully, lui, il me dit qu'il ne connait pas le partage. Roh, il faut tout lui apprendre à celui-là ! "Le partage ! Quand même, c'est essentiel ça..! Et oui, carrément ! Attends, tu ne vas quand même pas me laisser mourir de faim ? Écoutes, c'est mon estomac qui gargouille. " On se tait tous les deux mais rien. Aucun bruit. "Bon, bon, c'est heu..il est timide quand un étranger l'écoute, c'est pour ça ! Mais je t'assure que je meurs de faim !" Je fais mine d'être une pauvre petite fille sans défense mais je finis par rire. Même si c'est vrai que j'ai faim, je sais très bien qu'il partagera avec moi. J'le vois vraiment pas tout prendre pour lui, oh ça non. Mais il à l'air de douter. Il n'ose plus manger ce que je lui ai préparé quand je lui parle d’empoisonnement. Normal après tout. "Oh non, goûte quand même. Si t'es malade je m'occuperais de toi, c'est promis !" Promesse qui ne sert strictement à rien puisque je doute fort que mes crêpes puissent causer une intoxication alimentaire. Parce que même si elles avaient le goût de farine ou je ne sais quoi, elles sont fraîches, mes crêpes. "Oui, oui, la recette comme tu dis ! Et je viendrais avec toi l'engueuler celle-là !" Oui, parce qu'après tout, je n'ai fait que suivre la recette à la lettre. "Excellente, carrément ? Roh, tu me flattes là ! Mais bon, c'est vrai qu'elles sont vachement bonnes." que je réponds, tout en engloutissant la crêpe que j'avais dans les mains. J'avoue que pour une nana qui ne cuisine pratiquement jamais, je m'en suis assez bien sortie. Merci à la recette encore une fois. Et puis, pour être franche, ce n'est pas la chose la plus difficile à faire. Mais voilà qu'il me parle maintenant de recommencer tous les matins. Et oh, doucement là ! "Oh, comment tu as deviné, je suis si ravie !" que je lance avec une voix assez aiguë. "Non, sérieux, tous les matins, faut peut-être pas exagérer non plus ! La prochaine fois, c'est toi qui m'en prépare un d'ailleurs ! Si, si, tu me dois bien ça !" Non, ce n'est pas une demande, mais un ordre. Tu m'as bien entendu ? Un ordre ! Oh ça va, je déconne !

Il serait grave, quand même, que Sully soit tombé fou amoureux de sa partenaire en seulement quelques jours. Il avait beau être un grand sentimental, il va de soi qu'il n'aurait probablement pas pu s'amouracher aussi rapidement. A ses yeux, il fallait d'abord prendre le temps de bien connaitre une personne avant de pouvoir prétendre développer ce genre de sentiments. Et la relation qu'il partageait avec Zola ne semblait pas tellement portée sur une quelconque optique de séduction. Alors non, il ne rêvait absolument pas de sa partenaire la nuit. Déjà parce qu'il était bien incapable de rêver de choses plus intéressantes que de monter un escalier sans fin, mais également parce qu'il n'était pas tellement du genre à faire ce genre de rêves. Donc le sourire qui était apparu sur ses lèvres n'avait aucun rapport avec un quelconque rêve, et s'était simplement manifesté parce qu'il avait entendu la voix de sa partenaire - ce qui était assez agréable, pour un réveil - sachant que celle-ci lui avait en plus annoncé une assez charmante nouvelle. Ils s'amusaient en tout cas l'un et l'autre à ironiser les choses, ce qui n'était pas franchement déplaisant à vrai dire. Il ne fallait simplement pas que ce soit pris au sérieux par qui que ce soit, parce que non, ça ne faisait pas plusieurs nuits que Sully rêvait d'elle. et parce qu'ainsi Zola ne risquait évidemment pas d'être réveillée en pleine nuit par un amoureux transi, hm. « Tu m'étonnes. Surtout que c'est totalement mon genre, évidemment, d'être incapable de me contrôler. Il vaut donc mieux qu'aucune paire de menottes ne tombe en ma possession, c'est clair. Sait-on jamais que je veuille m'en servir à des fins déplacées. » Non, évidemment, il ne disait pas ça avec le moindre sérieux. Jamais il ne pourrait profiter de ce genre de situations, ni tout simplement menotter Zola à un lit. C'était vraiment une chose qu'il ne s'imaginait pas faire, alors il va de soi que tout n'était ici qu'ironie et plaisanterie. Encore heureux, hm. Toujours est-il qu'il fut évidemment charmant de la part de sa partenaire de lui apporter le petit-déjeuner au lit. Mais pour le coup, Sully passerait presque pour un petit ingrat, en hésitant faussement entre sa partenaire et ledit petit-déjeuner pour élire le plus merveilleux des deux. Alors que bon, évidemment, il n'avait jamais eu de doute à ce sujet. Ainsi donc, il finit par admettre que Zola était définitivement la plus merveilleuse, oui. « Oui, je crois bien que c'est ce que je viens de dire. J'en suis même sûr, en fait. Il me faut bien l'admettre, car il n'y a plus de doute possible désormais. » Et nul doute que ça ferait effectivement plaisir à la jeune femme de le savoir, car il fut quand même pour le moins laborieux de le lui faire avouer. Alors qu'au fond, il n'en avait jamais douté. En tout cas, Sully n'était que moyennement enthousiaste à l'idée de partager son petit-déjeuner avec sa partenaire. Du moins, c'est ce qu'il laissait croire, pour l'embêter, et parce que ça l'amusait. Car non, pour le coup, il ne connaissait pas ce qu'elle appelait "partage", hein. « Hm, non, jamais entendu parler » qu'il prétexta alors, avant qu'elle ne se mette à lui faire croire que son ventre gargouillait affreusement. Sauf que bon, pour avoir fréquemment ce genre de problèmes, il ne pouvait pas prétendre entendre quoi que ce soit. Mais semble-t-il était-ce parce que l'estomac de Zola était timide. Oh, alors tout s'expliquait. « Ton estomac n'a pas suffisamment confiance en lui, à mon avis » qu'il fit alors, tentant d'analyser la situation, comme s'il était vraiment possible d'y prêter un peu de sérieux. Non, bien sûr, il ne refuserait pas de partager quoi que ce soit avec sa camarade, qui en plus le méritait largement, tant elle était gentille de lui avoir préparé tout ça. Finalement, Zola incita Sully à goûter l'une de ses crêpes, mais le jeune homme ne fut pas certain de vouloir prendre le risque. Elle venait quand même dire qu'elle était loin d'exceller en cuisine, et qu'elle pourrait même l'avoir empoisonné. De quoi donner envie, hm. Sa partenaire laissa alors entendre qu'elle s'occuperait de lui s'il tombait malade. Et à cela, il répliqua de manière à la taquiner. « Attends, c'est vraiment censé me convaincre de goûter, ça ? » qu'il laissa alors entendre, bien évidemment sans aucun sérieux. Au fond, il était bien peu probable qu'il tombe malade à cause de quelques crêpes qui, il en était certain, devaient être bien meilleures que ce qu'elle imaginait. Quant à la recette, il est certain qu'elle aurait quelques ennuis si les choses se passaient mal. « On ne sera pas trop de deux pour l'enguirlander, c'est clair. » Mais bientôt, Sully prit enfin le risque de goûter l'une des crêpes de sa partenaire, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il fut franchement convaincu. Car non seulement c'était bon, mais c'était même excellent. « Oui, carrément. Et je suis simplement sincère, je ne te dirais pas que c'est excellent si ça ne l'était pas. A mon avis, tu te sous-estimes beaucoup, car même ma sœur ne fait pas des crêpes aussi goûteuses. » Elle ne savait probablement pas combien cela était un compliment, car la sœur de Sully passait en soit beaucoup de temps derrière des fourneaux, étant une passionnée de cuisine et une excellente cuisinière d'ailleurs. Tout ça pour dire que Zola pourrait tout à fait lui préparer des crêpes à tous les petits déjeuners, hm. Et bien oui, autant que ça devienne une habitude, ça ne serait pas plus mal. Riant légèrement au fait qu'elle entre tout d'abord dans son jeu, il prit une mine assez déçue lorsqu'elle sembla dire qu'il n'y avait en fait pas moyen qu'elle lui prépare de si bonnes choses tous les matins. « Mais je n’exagère absolument pas. J'allais pousser le bouchon jusqu'à te proposer de me préparer quotidiennement de quoi déjeuner et dîner aussi mais, tu vois, je ne l'ai pas fait. » Non, bien sûr, il ne l'exploiterait pas de la sorte. Sa partenaire disait maintenant que ce serait à de lui préparer de quoi petit-déjeuner la fois prochaine. Elle était téméraire, ça ne faisait aucun doute. « Tu dis ça sérieusement ? Non parce que, si tu dis ça sérieusement, c'est que tu as le goût du risque. Parce que moi je pourrais te préparer un petit-déjeuner, hein, sans problème ... mais ce sera probablement ton dernier, par contre. Ça n'est pas trop grave ? » Oui, bon, il en rajoutait légèrement. En soit, il n'était pas si mauvais cuisinier que ça. Mais il ne savait quand même pas préparer grand chose, et était d'une extrême maladresse. De là, il préférait qu'elle ait conscience des risques, c'est tout.