Je n'étais jamais vraiment venue sur le balcon, toujours occupé par des habitants en quête de solitude, ou de toute autre chose qui ne méritait pas ma présence. Aujourd'hui j'allais enfin avoir l'occasion d'y observer la vue, j'ouvrais la porte fenêtre lorsque mon regard scannait l'endroit, je ne tardais à pas m'arrêter sur Cassandre, mon partenaire. J'étais sur le point d'entrer lorsqu'il s'adressa à moi sans savoir que j'étais la personne que je venais de franchir le seuil. « Et l'avantage c'est qu'il y fait moins froid, et qu'on est abrité de la pluie, de la neige et même du vent. Mais pourquoi n'étions-nous pas venu plus tôt dans cet endroit ? » Lançais-je alors que je venais d'observer la vue magnifique que nous offrait ce lieu. Casey, me tira de mes songes. « Ça va très bien et toi ? Quoi que je suis la plus adorable des femmes que tu n'ai jamais rencontré et que chaque jour tu remercies le ciel ne nous avoir mis sur la route de l'autre. » Ajoutais-je taquine alors qu'il s'amusait à garder le suspense. Je me mis à rire alors qu'il avouait que mes margaritas étaient à tomber. « Merci, lorsqu'il s'agit de mélanger les ingrédients, je suis une pro, enfin que lorsqu'il s'agit des cocktails ça va de soit. » répondais-je alors que je prenais place à ses côtés. « Quelque chose ne va pas ? tu étais super agité cette nuit encore. »

Les rêves, ces moments qui nous échappent et qui ont parfois tendance à nous perturber mais qui reflétaient tellement de choses. J'écoutais attentivement Cassandre, qui semblait lui aussi perturbé par ses propres rêves, c'est vrai que depuis quelques jours, il avait tendance à s'agiter plus qu'à l'accoutumé. Rêves, cauchemars, la frontière était parfois mince. « Selon le grand Freud, dis que les rêves est l'accomplissement d'un désir inconscient. » J'avais la conviction qu'il y avait toujours un message, une raison qui faisait que nous rêvions de tels ou telles chose. Je souriais alors qu'il évoqué la possibilité d'être fou. « Fou, non névrosé sûrement mais nous le sommes tous un peu. » Le taquinais-je alors que je reprenais. « Mais je ne vais pas t'analyser, ça risquerait de devenir rapidement glauque ou déprimant au choix. Tu risquerais de me révéler des détails croustillant sur ton enfance, ou me dire que tu fantasmais sur ta maîtresse d'école, que Camille te rappelait un petit camarade de classe qui te martyrisais... Tu vois on est tous névrosé... » Moi surtout au moment où je parlais, j'avais toujours tendance à trop parlé, mais j'espérais que mon petit épisode psychotique le tire de ses torpeurs, pendant au moins une heure ou deux.

Cassandre semblait toujours aussi perplexe, de toute façon Freud était fou lui aussi alors qu'importe. La tirade de mon partenaire, me fit rire, parler de lui à la troisième personne c'est clair que c'était légèrement de la folie. Je pris mon regard de psy, celui qui les rendait incroyablement intelligent, vous savez lorsqu'ils plissent le front et qu'ils restent silencieux alors que c'est à ce moment là qu'on aurait bien besoin qu'ils décident de l'ouvrir. « Le Cassoulet est grandement atteint là. Héléna est tellement douée qu'elle a réussi à atteindre une personne aussi seine d'esprit que toi. Elle est forte, très forte. » Plaisantais-je, j'avais à plusieurs reprise entendu la jeune femme prénommer le jeune homme ainsi. « Je n'en doute pas. Mais il va falloir que tu mettes le paquet parce qu'on est entouré de dingue dans cette maison. » Je souriais à nouveau, puis ma curiosité l'emporta alors que je décidais de lui poser une question qui n'avait strictement rien à voir avec le début de la conversation. « Dis moi, on est entre nous, est-ce qu'un habitant a réussi à toucher ton coeur ? Tu es séduisant, et très charmant, je suis sûre que tu ne dois laisser personne indifférant. » Je le regardais à nouveau, lui souriais, j'étais curieuse c'était plus fort que moi.