+ En ce bel après-midi d'automne, dieu que je hais cette saison sauf quand le soleil réchauffe ma peau, j'ai décidé d'aller me balader un peu me balader dans le jardin. Je n'ai rien de particulier, rien de mieux à faire alors autant respirer un peu l'air frais et profiter du beau temps tant qu'aucun nuage n'a encore montré le bout de son nez. Quand je passe devant le labyrinthe, je pense à deux choses. Que c'est ici que j'ai discuté et rencontré Elin et Milou pour la première fois, j'ai un petit pincement au cœur, et que je ne me suis jamais aventurée par-là. Je ne me suis jamais perdue dans cet impressionnant dédale, et même si je pourrais ne jamais en ressortir, j'ai envie de prendre le risque. Parce que j'aime vivre dangereusement, je ne cesserais de le dire, ou au moins de le penser. Ce n'est pas que j'aime tout particulièrement le danger, mais souvent, les choses les plus excitantes dans la vie, sont aussi les plus périlleuses et les plus géniales. Quoi que, je ne suis pas sûr que se perdre entre deux ou trois buissons soit vraiment génial en soi, mais peu importe. De toute façon, il est maintenant trop tard pour faire marche arrière, oui, parce que je me suis déjà paumée. Je pousse un léger soupir en constatant ma bêtise avant de paniquer un peu. Je lance des coups d'œil dans tous les sens. Je ne sais pas où je suis ni où je vais, mais tout va bien, oui, vraiment, tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes. « Pitié, faites qu'il y ait quelqu'un. » J'implore, je prie presque en fermant fort les yeux pour que quelqu'un apparaisse comme par magie afin de m'aider à me sortir de ce merdier.

Il est en mission repérage dans le labyrinthe, aujourd’hui, c’est son tour. Un coup Tilda, un coup Ghika, un coup tous les deux pour voir s’ils ont fait des progrès chacun de leur côté. S’il s’y est pris plus tôt aujourd’hui c’est uniquement parce qu’il sait à quel point ça peut être chronophage de marcher dans le labyrinthe. Il n’a aucun doute sur le fait qu’il pourra sortir, sa technique est immuable, il préfère ne pas s’en débarrasser pour l’instant. Quand Ghika s’aventure seul dans le labyrinthe, il fait attention à une seule chose, pousser toujours plus loin la découverte sans jamais perdre son chemin. Cependant il est tenté de l’admettre… il est assez étonné qu’il n’y ait pas encore eu de perdu dans le dédale, un paumé ayant eu besoin que la production envoie un membre de l’équipe technique à la recherche du malheureux. Alors qu’il s’enfonce dans les virages étranges et un peu inquiétants de la construction de Cupidon, Ghika entend une voix, féminine, appeler à l’aide. L’espace d’un instant il s’en veut. Il a trouvé la copine de Cupidon et Tilda n’est pas là. Il l’a trahie, non, attendez, une seconde. Cette voix, il la connaît, c’est celle d’une candidate, mais laquelle ? Ghika accélère le pas, il l’aperçoit, c’est Jessica. Les yeux fermés, elle a l’air complètement à l’ouest. « Tu sais, tu auras beaucoup plus de chance de trouver ton chemin vers la sortie si tu gardes les yeux ouverts. » plaisante-t-il à son encontre. C’est qu’il peut l’aider mais il n’est pas un chien d’aveugle non plus, s’il doit lui faire retrouver la sortie qu’elle ouvre un œil, et bien grand, pour pouvoir retrouver son chemin par elle-même la prochaine fois. « Comment t’as fait pour te perdre ? » lui demande-t-il sans aucune ironie, il veut savoir à quel moment précis elle a perdu le droit chemin. C’est peut-être un indice pour Tilda et lui.

J'ai gardé les yeux fermés un tout petit peu trop longtemps, puisqu'en arrivant, Ghika me dit que j'aurais plus de chance retrouver mon chemin si je les ouvrais. Mes paupières se soulèvent alors qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. « Ça a marché. » Je déclare d'un air étonné et ravi, un peu comme une gosse qui découvrirait ses cadeaux sous le sapin au matin de Noël. Non mais c'est fou quand même ! Je demande à ce que quelqu'un arrive et voilà. Bon, il est évidement tout à fait possible que ce ne soit qu'un hasard, une coïncidence, qu'il ait tout simplement entendu ma voix et qu'il ait décidé de voir de qui il s'agissait, mais je préfère croire qu'il est apparu comme par magie quand j'ai eu besoin de lui. En plus, moi je trouve que Ghika ça fait quand même un peu elfique comme prénom. Mon sourire s'efface quelque peu quand il me demande comment j'ai fait pour me perdre. Je reste perplexe un instant parce que ça me parait évident. Je me suis perdue, je n'étais jamais venue par ici auparavant, je n'ai pas le sens de l'orientation, tous les passages se ressemblent plus ou moins, c'est un peu un labyrinthe; un tas de choses qui justifient le fait que je me sois perdue. « Bah, je sais pas. » En vrai je sais, mais il y a pas de raison précise, je me suis perdue, c'est comme ça. « Tu veux bien m'aider à sortir d'ici ? » Je demande donc, parce que c'est ce dont j'ai envie, là tout de suite, de trouver la sortie. « À moins que tu sois perdu, toi aussi. » Je fais une petite moue. Ce serait bête qu'il ne sache pas comment on sort de là, lui non plus. Mais bon, c'est quand même mieux d'être perdus à deux, on se sent moins seul, hm.

Spoiler:

On ne le dira jamais assez, Ghika n'est pas un grand croyant, il est bien trop rationnel pour croire que des forces mystiques régissent le monde, que des gens ont des pouvoirs magiques. A moins que Tilda arrive à faire apparaître Adam Levine sous ses yeux, mais c'est pas près d'arriver. Alors quand Jessica semble s'étonner que son appel au secours ait attiré l'attention de quelqu'un, il voit en cet étonnement la preuve qu'elle pense qu'il s'est juste matérialisé là parce qu'elle a appelé à l'aide et qu'une force extérieure lui a apporté un sauveur. Même s'il n'a jamais été le sauveur de personne, Ghika trove l'idée amusante. « Ce qui a marché c'est que j'ai entendu ta voix. Ghika rescousse Labyrinthique pour te servir. » qu'il lui lance tout sourire. Il ne lui manque plus qu'une armure bien brillante et il sera la parfait prince. S'il peut l'aider à sortir ? Evidemment qu'il peut. Il n'y a rien de pire qu'un aventurier de pacotille qui n'est pas capable de se sortir lui même des draps dans lesquels il s'est mis. « Ouais bien sûr. » affirme-t-il sans l'ombre d'un doute, c'est qu'il commence à savoir se repérer dans le labyrinthe, et puis... il y a surtout le fait qu'il a une petite astuce pour ne pas se retrouver coincé dans les entrailles des lieux. « Perdu ? Non je sais parfaitement comment on sort du labyrinthe. » sourit-il alors qu'il avance dans sa direction, la dépasse, n'allant pas du tout vers la sortie. Il n'a aucune envie de retourner à l'entrée du labyrinthe tout de suite. « Par contre j'ai pas fini d'explorer ce secteur, donc j'te laisse le choix, soit tu marches avec moi, soit tu attends ici et j'passe te chercher au retour. » explique-t-il en continuant d'avancer. Elle a le choix et sa décision lui importe peu, dans un cas comme dans l'autre elle sortira de là en un seul morceau.

Je suis presque sûre que ça a marché, même s'il est évident qu'en fait, il a simplement entendu ma voix et s'est dirigé vers moi. D'ailleurs, c'est ce qu'il dit d'un air assez fier de lui, alors qu'il vient tout même de briser toute ma petite théorie, hm. « T'es pas vraiment le genre de chevalier auquel je m'attendais, mais bon. » Je plaisante en haussant les épaules. Mais c'est un peu vrai, n'empêche, dans ma tête, je pensais à un tout autre type de gars pour voler à ma rescousse, mais maintenant qu'il est là, autant lui demander son aide pour sortir d'ici, si seulement il sait où on est et comment on sort. Il déclare pouvoir m'aider, bien sûr, il n'est pas perdu. Tant mieux. Sauf qu'il n'a apparemment pas fini d'explorer ce coin du labyrinthe et il me laisse alors le choix de le suivre ou de rester là bien sagement en l'attendant. « Heu, je préfère te suivre. » Oui parce que même si je doute de sa capacité à me protéger en cas d'attaque, ce qui a peu de chance d'arriver, mais on ne sait jamais, c'est toujours plus rassurant d'être avec quelqu'un. De toute façon, j'aurais eu trop de mal à l'attendre et je serais finalement partie sans lui de mon côté pour essayer de trouver la sortie, et je me serais encore un peu plus perdue. Donc il vaut vraiment mieux que je le suive, même s'il compte encore marcher longtemps. Au pire, si j'en ai vraiment trop marre, je n'aurai qu'à râler et quand lui aussi en aura marre de m'entendre me plaindre, il décidera de rentrer au nid, et voilà.