Il était parfaitement habillé et elle était trempée. C’était tout ce à quoi elle pouvait penser lorsqu’elle entra dans Orson au sortir de sa douche. L’eau était soudainement devenue gelée et elle s’était empressée de quitter la cabine sans même regarder en arrière. Elle aurait probablement du, cela aurait évité à Orson une douche qu’il n’avait pas prévu de prendre. « Je suis désolée. » S’empressa-t-elle de dire en reculant d’un pas, observant les dégâts causés à sa mise. N’ayant pas prit la peine d’essorer sa chevelure, c’était elle la cause des plus gros dégâts, même si son maillot avait aussi laissé deux charmantes auréoles sur les vêtements d’Orson. « L’eau est devenue froide et je… » Elle était particulièrement désolée que c’était sur lui que c’était tombé. Elle l’appréciait assez pour se sentir coupable. Et gelée aussi, elle commençait à grelotter, assez, du moins pour interrompre son plaidoyer et attraper sa serviette et sécher le surplus d’eau de ses cheveux. « Je n’ai pas fait attention. » Pour cause, elle aurait foncé devant un taureau en colère si cela avait été pour éviter l’eau froide. Inès n’était pas vraiment habituée à devoir prendre ses douches sous zéro degré. Et c’était fortement désagréable. « Froid. » Se plaignait-elle, plus à elle-même qu’au pauvre Orson qui venait de subir sa maladresse. Passant sa serviette autour de son pauvre corps congelé, elle s’approcha du brun et passa superficiellement ses mains sur les dégâts. « Tu devrais enlever ça et le mettre à sécher. » Elle s’en occuperait bien, ce n’était pas de la mauvaise volonté mais elle connaissait parfaitement ce moment là du film. Celui où les deux essayaient d’arranger les choses et les empiraient plus encore.

M'étant entaillé le doigt, je me précipitai vers la salle de bain. En rentrant dans la pièce, une personne me rentra dedans sans prendre garde. Je gardai la paume de ma main ensanglantée vers le haut pour ne pas salir davantage le sol carrelé. J'entendis la voix de Inès se confondre en excuses. Je grimaçai légèrement quant je découvris que ma chemise était trempée. Elle tenta de s'expliquer. Une manque d'inattention de sa part, selon elle. Je remuai la main d'un geste machinal. - Ce n'est rien., répondis-je, la gratifiant d'un mince sourire. Dans d'autres circonstances, j'aurai été moins clément. Comme c'était Inès, je ne lui en tenais aucunement rigueur. Je l'appréciais assez pour ne pas m'emporter. Je la voyais s'agiter à cause du froid. Elle se dépêcha de se recouvrir le corps d'une serviette de bain. Vérifiant alors les dégâts de sa maladresse, elle me conseilla de me dévêtir et de mettre mes habits à sécher. J'acquiesçai. - J'aimerai bien, mais je ... Je lui montrai mon entaille au niveau du doigts. Celui-ci me lançait toujours. Je ne m'étais pas loupé et la blessure avait l'air plus profonde que je ne le pensais. Pour me déshabiller, cela risquait d'être la catastrophe. Je ne souhaitais pas mettre du sang partout sur ma chemise. J'y tenais beaucoup à cette chemise. Les taches de sang étaient difficiles à enlever, qui plus est. - J'aurai besoin de ton aide pour ça. Il y a des pansements dans le tiroir à ta droite. Et le désinfectant est dans le petit placard en-dessous de l'évier. Ce que je lui demandais, c'était de soigner ma plaie. Pour cela, sa coopération était nécessaire. Je n'étais doté que de deux mains. L'autre étant défaillant, une paire de mains supplémentaire ne serait pas superflus. Encore faut-il qu'elle accepte de m'aider.