Le prime avait révélé de nouveaux troubles dont je ne parvenais pas à me mêler. Je ne me sentais en aucun cas concerné par les déboires amoureux d' Austin, ni par les reproches qu'on pouvait lui faire. Cependant, je n'avais guère aimé sa façon de s'adresser à Héléna, qui avait bien plus de popularités que lui à l'intérieur de la maison. Son monologue acerbe m'avait permis de le cerner un peu mieux, tandis que sans tomber dans la colère des autres et le rejet, je commençais à éprouver une légère pitié à son égard. Assez pour me désintéresser totalement de son cas. Je ne faisais jamais long feu le soir du prime, et ce soir ne fit pas exception à la règle. Mais je pressentais cependant que cette semaine serait différente des autres, sans que je ne parvienne à comprendre pourquoi. Mauvais ou bon pressentiment? Je sentis à peine les marches tandis que je grimpais automatiquement, m'arrêtant quelques secondes devant la tapisserie. Tous avaient accès à la salle désormais, mais mon secret ne semblait toujours pas en danger véritable, peut-être parce qu'il le côtoyait sans cesse. Poussant la porte de la chambre, je ne fis guère attention à la jolie blonde qui avait mis à sac la pièce, vêtements en tout genre traînant sur le sol et le lit. Je n'avais rien à redire. C'était sa chambre également. D'autre part, depuis notre petite discussion dans la chambre, je m'étais éloigné d'elle physiquement, montrant une froideur polie et tranquille à son égard. Quelques petites plaisanterie par ci par là, mais je ne faisais rien de plus. Certes, j'aurais dû la traiter comme je pouvais traiter toutes inconnues, mais je me protégeais également de cette façon contre mon propre désir. Cependant sa voix s'éleva, non pas pour appuyer de plus belle ses pensées me concernant, pensées qui ne m'intéressaient plus, et je tournais légèrement la tête, croisant son regard clair. Hochant la tête imperceptiblement, je m'approchais d'elle, effleurant ses doigts afin de prendre en main la chaîne qui lui posait problème. Le bijoux froid contrastait avec sa peau chaude, et je me plaçais derrière elle, mon souffle dans sa chevelure, l'entourant de mes bras sans pour autant la toucher, le pendentif rejoignant le creux de sa gorge pour glisser entre ses seins. Sa chevelure me gênant, j'effleurais sa nuque, mettant à nue la blancheur de sa peau avant d'attacher son médaillon. Je ne bougeais cependant pas immédiatement, mon désir et ma raison se battant en duel, où devrais-je dire, mon désir et ma fierté blessée. Finalement je reculais, détournant les yeux de cette incarnation de la tentation, retirant mon haut, tirant sur le col pour le faire basculer vers l'extérieur. Roulant en boule le tissu, je le fis tomber sur le sol, avant de me tourner vers la penderie, mon regard attirait malgré moi par ses fesses moulées par le tissu. Quelle faiblesse que la femme. N'était-ce pas ridicule? N'était-ce pas avéré que nous n'étions que des animaux en chaleur après tout, rendu esclave par l'érotisme féminin?

Je l'avais entendu. Sans commenter. Que répondre à un merci sinon un « de rien » inutile? Je préférais m'en tenir au silence, bouclier serein qui m'éloignait de toutes tentations la concernant. Du moins si je me mentais à moi même. Difficile d'ignorer une nymphe pailletée s'admirant devant un miroir. Tournant légèrement la tête vers le placard, j'attrapais une chemise bleu, l'enfilant rapidement, arrangeant le col tout en baissant légèrement la tête. Je ne m'attendais certes pas qu'au même moment, la jeune femme puisse s'excuser de ce qu'elle avait pu dire la dernière fois. Mes yeux rencontrèrent les siens, sans que mes lèvres ne se descellent. Pourquoi s'excuser alors qu'elle l'avait pensé? Fait dont nous étions conscient tous les deux. A moins qu'elle ait réfléchit à ma contre attaque, admettant que je n'étais pas seulement un animal ou un marionnettiste. Cependant, la note attristée qui résonnait dans sa voix ne m'échappa pas, et mon sourcil s'arqua sous l'incompréhension. Pourquoi être attristée? Parce qu'elle avait la sensation d'avoir perdu l'ami qu'elle ne désirait pas? Ses yeux disparurent, remplacés par ses boucles d'or, ses épaules se voutèrent, ses vêtements furent rassemblés. Gênée? Je ne l'étais pas moi même, bien que cette froideur était différente de ce que nous avions connu au préalable. Je n'avais pas non plus l'intention de m'excuser pour ce que je lui avais dit, l'ayant pensé, et le pensant toujours. Si bien que mon silence ne fut pas que passager, et je me permis de dégager mes pensées d'elle dans le simple but de boutonner ma chemise, débutant la lente ascension par le bas de mon vêtement. Mais visiblement, elle ne désirait en terminer ici puisqu'elle ajouta deux trois mots qui me prirent par surprise sans qu'ils ne m'étonnent au fond. J'étais conscient que notre relation étrange pouvait être … une addiction. N'étais-je pas moi même légèrement obsédé par elle? N'avait-elle pas perdu son petit ami pour cette même relation étrange? J'abandonnais ma froideur, ma politesse, et je lui jetais un regard, à la fois enflammé et réservé. Trois mots. Amitié retrouvée? Amitié améliorée? Au fond que faisions nous réellement à part nous tourner autour, à part retrouver le mythique jeu du chat et de la souris? M'approchant d'elle, je finis par la regarder dans les yeux, avant de pencher légèrement la tête. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Être simple ou compliqué? Il m'était tout simplement impossible de présenter à mon tour des excuses et je me contentais donc de la mirer. « D'accord .. » Pourquoi pas après tout, elle me manquait aussi. Son sourire, son ton innocent et pourtant parfois mordant. Soyons raisonnable. Elle me manquait. Elle s'excusait. Je n'avais plus aucunes raisons d'être froid, lointain. Je n'avais plus qu'à affronter ce que je pouvais ressentir physiquement avec elle, et peut-être passé au dessus de ce contrôle qu'elle exerçait. Redevenir le maître de la situation. Un sourire charmeur se dessina sur mes lèvres avant que je n'ajoute d'un ton espiègle. « Ais je droit également au baiser de réconciliation? ».

Cette flamme. Je la ressentais. Je la reconnaissais. Elle envahissait son regard tout comme elle pouvait noyer mes prunelles. L'humour me revint, le sourire également. Il tenait à si peu de choses. Quelques syllabes émises, quelques sons déversés. La vie tenait à si peu de choses. Les décisions prises menaient à des événements que l'on ne pouvait prévoir. A moins qu'au contraire, tout puisse être prévisible. Ses excuses m'étonnaient-elles réellement? Ma réaction lui était-elle étrangère? J'avais appris à la connaître, à l'apprécier, et ce, même avant le jeu. Elle offrait une image très différente de celle que j'avais connu dans la première saison, ou cru connaître, de l'autre côté du miroir. Et pourtant, elle avait ces quelques traits de caractère qui lui étaient propres. A l'énonciation de mon commentaire, basé entre réalité et irréalité, elle se rapprocha, tant et si bien que j'eus l'impression fugace qu'elle allait prêter ses lèvres au jeu. Mais en un sourire enfantin et provocant, elle me fit comprendre que le rêve ne demeurait qu'une bulle qui s'éloignait. Tout comme elle. Le ravin nous séparant s'agrandissant, je soupirais faiblement avant de rétorquer. « Je suis désappointé ».Me penchant, je terminais de boutonner ma chemise avant d'arranger mon col, laissant le haut du vêtement déboutonné dans un but qui n'échappait pas à mon inconscient. Tournant légèrement la tête, je rencontrais son regard, si clair, si sombre, si profond, si innocent mais si coupable. Un mélange qui ne pouvait que ravivait le simple désir qu'elle m'inspirait. Simple, compliqué. Torturant. Hypnotique. Ses dents jouèrent sur ses lèvres, ses cheveux blond l'enveloppaient, et je lui souris, en biais, la détaillant intentionnellement avant de lui faire un léger clin d'œil. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se rapproche. Ne m'attendait pas à sentir ses bras. Ne m'attendait pas à sentir sa bouche chaude contre mes lèvres. Du moins pas aussi rapidement. Mais réfléchir n'était pas mon verbe préféré en ce genre de circonstances. Captif de sa langue, je remontais les mains dans son dos, les glissant sur ses reins dans le but simple de la plaquer davantage contre moi. Ses lèvres, je m'y pressais, sa bouche, je l'explorais. Sa langue humide, je la fis mienne, alors que mes doigts accrochaient son vêtement, la serraient sans pour autant bouger. Inconsciemment, je ne voulais la faire fuir... de nouveau. Cependant … même si les résolutions n'étaient pas loin, me contenir avec elle m'était impossible. Glissant les bras sous ses fesses, je la soulevais, la laissant glisser contre mon torse, tout en l'embrassant à pleine bouche. Contre ses lèvres, je murmurais. « Je trouve ce rêve fort délicieux. »

Fou, je devais être fou de me laisser aller à de tels sentiments. Quelle force pouvait bien me pousser vers elle, cette force dotée d'une puissance telle que toute raison m'échappait? Des sabots percutaient le sol, s'éloignait, rendait toutes poursuites inutiles. Je n'avais plus conscience du monte qui m'entourait, plus conscience de rien si ce n'est le parfum envoûtant de sa peau. Cette effluve qui s'obstinait à pénétrer mes sens, à s'en jouer, à me faire prisonnier de chacune de ses saveurs. Mêlé à cet arôme le feu qui s'obstinait à incendiait mon corps, brûlure qu'elle seule semblait capable d'apaiser par un toucher, un frôlement de doigt, morsure qui se révélait également pire que la brûlure de ma chaire. Je me perdais dans ses yeux, mes iris s'assombrissant, ployant sous une force qui me dépassait. Ma bouche pressée à la sienne semblait ne vouloir jamais s'en décoller, ses lèvres, bien que mordillée, lécher, sucer, ne voulaient pas se rendre moins attractives, addictives. Elles sourirent contre les miennes, ses doigts vinrent consumer ma joue, son regard vint capturer le mien, sa bouche revint marquer son territoire, en une tendresse que je ne connaissais pas. Je n'avais jamais expérimenté que fougue, ardeur, passion, sauvagerie. Je ne connaissais cette douceur, cette langueur, qui me laissa innocent et perdu l'espace d'une seconde. Mais ma raison, lointaine, ne désirait se montrer pour expertiser, analyser. Il n'y avait qu'un corps tendu, muscles impatients, chaire à vif. Deux mains qui s'obstinaient à désobéir, caressant son dos en deux cercles brûlants. Ma bouche suivit, exigeante, affamée. Loin de toutes tendresses, c'était la fougue et l'ardeur que je mêlais à la manière, mais la sienne me déstabilisait, me rendait plus souple et je me laissais finalement allé dans la nouveauté. Une tête penchée, des frôlement, caresse légère et simple, baiser volé mais doux, une danse inédite mais plaisante. Des bâtiments se répercutaient dans mon être, coups de tambour irréguliers qui semblaient suggestifs. Des mots... chansons... paroles... avaient-ils été prononcés, miracle inespéré? Mon regard clair se perdit dans le sien, s'immergea. Mon sang frappait ma tempe, en un chant impatient. Mon paysage se voilà d'incarnat, ses yeux devinrent deux rubis. Mes prunelles s'agrandirent devant une telle beauté inattendue, et mon étreinte se resserra. Cascade dorée, les mèches soyeuses de la nymphe chaude maintenue dans mes bras s'étalèrent sur la blancheur du couvre lit, blancheur qui n'était pas sans rappelé celle de sa peau que j'étais si impatient de découvrir. Mes paumes effleurèrent ses cuisses tandis que je me penchais, ma bouche chaude de ses baisers glissa sur sa chaire, remontant légère sur ses hanches tandis que je soulevais le tissu chatoyant de sa robe. Mais mes faveurs allaient à son corps naturel, sa tenue d'Ève plutôt qu'à la beauté d'un vêtement qui ne saurait jamais la mettre assez en valeur. Ma langue s'échappa, mené par le désir, glissant dans son nombril, traçant sa route sur son épiderme. Glissant avec cette douceur qu'elle m'avait enseignée, douceur mêlé de passion, j'effectuais ma lente ascension, rejoignant la courbe de ses mains, mes doigts raccrochant son vêtement avant de le lui retirer.

L'inconnu se mêlait au désir, la découverte à la sensation de déjà vu, presque inexistante. La chaleur de sa peau me prenait au dépourvu, la flamme de son désir contrastant avec ses gestes lent, tendres, presque sentimentales. L'impression qu'elle voulait partager plus que la bestialité humaine était forte mais je ne me dérobais pas cette fois ci. L'envie de fuir toute idée de sentiments ne me venait à l'esprit, mon âme embrasé n'étant qu'esclave de son propre désir. Pourtant, j'aurais dû en parler avec elle, lui faire comprendre que j'étais incapable d'aller plus loin qu'une simple communion physique. Je ne voulais être trop humain, vulnérable, dépendant. N'était-ce pas déjà ce qu'elle me faisait devenir? Addicté à son regard, son sourire, ses humeurs. Son parfum. Ma langue glissait sur son épiderme, le marquait, recueillait son effluve, afin de m'en délecter. Mais ma chemise se tendit sous ses doigts fins, me faisant comprendre d'une impulsion qu'elle la désirait en un autre endroit. Ma bouche chercha la sienne, mes mains glissèrent dans ses mèches, tandis que je me perdais dans la saveur et le plaisir procuré. Des frémissements incontrôlables me percutaient tandis que ses doigts jouaient de mes boutons, les faisant sauter un par un, le vêtement volant rapidement afin de rejoindre sa robe en catastrophe sur le sol. Ses yeux me caressèrent tout autant que ses mains lentes, ses doigts traçant mes muscles, brûlant ma chaire plus qu'elle ne l'était déjà. Mais je n'étais au bout de mes surprises. Loin de la jeune femme timide et réservée qu'elle avait pu être l'autre nuit, ses mains poussèrent, en un geste non attendu et non contré. Je me retrouvais contre le matelas avant même de comprendre ce qui m'arrivait, la jeune fille assise désormais sur mon bassin se plaisant à taquiner ma peau des dents et de la langue. Les lèvres entrouvertes, je laissais échapper un gémissement rauque de plaisir, la rougeur du plafond s'intensifiant au fur et à mesure de ses baisers brûlants. Mais mon paysage disparut, remplacé par le drap qu'elle venait d'étendre au dessus de nous, préservant ainsi nos échanges de tout regard extérieur. Un sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que poussant sur ma tête, je vins de nouveau capturer sa bouche tendre, ses lèvres gonflées, sa langue chaude. Mes paumes glissaient sur son corps, jouant avec l'accroche de son soutien gorge, libérant ses seins ferme. Sans pour autant quitter sa bouche, je fis glisser les bretelles sur ses épaules, mes mains rejoignant sa poitrine, mes paumes recouvrant ses seins avant d'en taquiner les pointes des pouces. Quittant sa bouche, je m'aventurais sur la fine ligne de sa mâchoire, m'enfonçant dans sa gorge pour la parcourir de la langue, pressant ses tétons de mes index et pouce. Mais dans cette position , je n'étais pas libre de parcourir son corps fin comme je le désirais. Encore moins avec le drap. Quittant ses seins à regret, je rejoignis ses hanches afin de la faire basculer de nouveau, la plaquant contre le matelas, mes lèvres se refermant sur les bourgeons rosés que je tenais à faire s'épanouir sous le jeu habile de ma langue. Les mordillant, je parcourais sa peau des doigts, attrapant son sous vêtements, le laissant glisser, libérant sa féminité désirée.