W/ KRISJANA

Au dessus de ma tête, s'élevait la fumée de ma cigarette. Dans le noir étincelant d'étoiles s'élever en fumée les dernières traces d'un stress bouffant. Au revoir l'inquiétude, bonjour la joie d'être présent dans l'aventure. Il s'épuisait aussi à travers la fumée, ce sentiment de hâte qui m'avait habité tout le long du prime. Je me retrouvais là, sagement accoudé contre la rambarde. A regarder un coup le ciel parsemé de lumière, un autre à contempler tout bas le jardin qui se présentait. Gigantesque. Je ne voyais pas très clair mais il assurait bien des promesses. J'en était certain. Entre mes mains, je tenais mon zippo argent décoré en gravure par le motif qui se retrouve aussi sur mon épaule tatouée. Mon unique objet fétiche, un peu mon porte bonheur aussi. Je laissais la fumée envahir mes poumons avant de la rejeter dans l'air. A l'instant, je sentais une légère brise commencer à souffler. Alors, j'étais victime d'un frémissement assassin. Je me pinçais la lèvre inférieure avant de venir reposer ma cigarette dans le recoin de ma bouche, délicieusement posée sur la commissure de mes lèvres.

W/ KRISJANA

J'y avais pensé longtemps à cette cigarette. Ce bâton de nicotine ravivait ma soirée tandis que tout en bas, le beau monde s'éclatait encore, enthousiaste de ce début d'aventure. Certes je partageais leur euphorie mais pour le coup, je l'avais un peu oublié, balayé. J'étais là, à penser que c'était bien bon de se retrouver un peu seul, loin de l'agitation. Dans le coin de ma mémoire, je gardais en tête que j'étais bien chanceux de faire partie de l'aventure. Mes amis allaient rire sans doute en me voyant sur leur écran de télévision. Ma mère qui supportait très mal l'idée que je fume, n'allait sans doute pas apprécié toutes les cigarettes que j'allais me fumer pendant la durée de mon séjour ici. Est-ce que, n'importe mon parcours, j'allais la rendre fière ? Elle n'était pas spécialement fan des télé réalités, trouvant absurdes le principe de se retrouver enfermés avec des gens pour une durée de quelques mois, simplement pour ne rien faire. Le jugement de mon père, n'en parlons pas. Il trouvera encore le moyen de dire que je suis idiot et que je perds un peu plus mon temps. En réalité, je m'en fichais de son avis. J'étais là pour profiter de l'aventure, de l'instant présent. Derrière moi alors, une voix s'élevait. Je ne me retournais pas de suite mais quand la bise ramena sous mes narines un parfum délicat, j'osais enfin regarder. Se présenter une jeune femme, dont je n'avais pas du tout retenu le nom. Je me souvenais de l'image qu'elle m'avait donné quand j'avais pu la croiser alors que j'étais parti me servir un verre. Mes premiers mots : sulfureuse, charmante, pulpeuse. Ces mots me firent sourire. D'abord, je ne disais rien, je me contentais de fixer ses yeux, essayant tant bien que mal de mettre un prénom sur son visage. « Je fais cela pour ton bien. » Parti d'une bonne intention, je la voyais quand même venir, elle et la malice au fond de ses pupilles. D'une main délicate, elle approchait sa main et me déroba. Ma cigarette se retrouva à la bordure de ses lèvres roses. Elle prenait son temps, à me faire peut être languir l'instant où je la récupérerais mais bien sûr, il fallait rêver. Enchanté, amusé, je laissais alors un léger rire s'extirper de ma bouche. Je prenais alors une nouvelle cigarette dans mon paquet et l'étincelle de mon zippo embrasa l'extrémité. Je tirais dessus, en retrouvant alors ce plaisir malsain de fumer mais qui pourtant, à l'instant me faisait du bien. « Je m'appelle Mickael. » Coinçant ma cigarette, je la regardais en coin.