Putain ! Je me redresse rapidement dans mon lit, il faut absolument que j'aille au toilettes, j'escalade alors le corps de John. Ou devrais-je dire le cadavre, d'ailleurs, je crois que je lui ai un peu écrasé les mains mais il n'a même pas réagit, c'est fou. Je note dans un coin de mon esprit qu'il faut que je me munisse de marqueurs au retour pour transformer son visage totalement commun en une parfaite oeuvre d'art. J’atterris pieds nus sur le sol, à moitié à poil, en sous-vêtements quoi, car tout le monde dort, ça va, je sais très bien que je ne suis pas une exhibitionniste, je le vis bien. J'arrive vers les toilettes lorsque je me fais doubler par Amy qui a été plus vive sur ce coup, la connasse. Elle ne se rend pas bien compte que je n'en peux plus là, elle le fait exprès non ? Du coup, je n'ai aucune patience, je commence à me dandiner devant la porte, croisant les jambes l'une près l'autre. Elle fout quoi ? Elle est morte ou comment ça se passe. Je m'approche de la porte. « Tu fous quoi sans déconner ? »Je commence alors en perdant patience. Du coup, je me la joue connasse et je n'arrête pas de toquer contre la porte, sans rire, elle se bouge. J'entends aucun bruit de l'autre côté de la porte. « T'as des nausées matinales ? » je lui demande d'une voix faussement aigue, non parce que si elle porte des minis Silas à cause de la derrière fois, elle a encore la chance de faire

Pipiiiiiiiiiiii ! Vite, vite, chaud devant, je me suis retenue trop longtemps, et maintenant, je suis sur le point d’exploser. Faut dire que ça fait plus d’une heure que je suis réveillée, et que j’avais trop la flemme de sortir du lit. Mais maintenant, je peux plus me retenir, et c’est le moment, j’ai plus le choix. A moins de me soulager dans le lit, mais je crois pas que Faust serait très content que je souille les draps. Je me lève donc, vêtue d’une culotte et d’un tshirt. Je croise Krisjana sur le chemin, en sous vêtements, oh merde, elle a l’air de se diriger elle aussi vers les chiottes. Je me dépêche, et la coiffe au poteau, j’entre dans les toilettes avant elle et referme rapidement la porte. Hey hey. Je suis fière de moi. Grillée. Et je pisse. Ah ça fait du bien. Sauf que l’autre n’est pas contente, ça ne va pas assez vite pour elle. Des nausées matinales ? Et puis quoi encore. Je ne suis pas prête de tomber enceinte. « Je pisse, tu permets ? » C’est un long pipi, et oui. « Plus tu frapperas, plus je prendrais mon temps. » Moi sadique ? A peine. Elle doit se dandiner de l’autre côté de la porte. J’ai horreur qu’on me fasse ça en plus, mais bon. Elle n’a qu’à pas être aussi chiante. « Hm monnaie à Séoul, en trois lettes. » Que je dis à travers la porte. Pour lui faire croire qu’au lieu d’ouvrir, je suis en train de faire des mots fléchés. Alors qu’en vrai je viens de l’inventer, je n’ai pas de cahier de jeu sous la main. Je peux l’entendre pester de l’autre côté de la porte. Finalement je tire la chasse, et sors de la cabine. « Là, les chiottes sont tout à toi »

Je la coiffe au poteau, je suis plutôt fière de moi. Fallait presser le pas, et arriver plus vite. Surveiller ses angles morts, ça lui apprendra. Et ouep, même à 8h du matin on peut se faire griller la politesse, c’est comme ça. Sauf que pour mademoiselle, je ne vais pas assez vite à son gout. Du coup elle tambourine à la porte. Pas franchement intelligente la cocotte, parce que si elle croit que ça va me presser…Bien au contraire, cela a l’effet inverse. Si au début je ne faisais pas exprès, la ouais je prends clairement mon temps. Elle n’avait pas qu’à la jouer chieuse. Elle se serait montrer plus maline, elle aurait prit son mal en patience. Ou alors elle comptait sur ma gentillesse, mais bon là…erreur. Du coup je fais même semblant de jouer aux mots croisés. Ou fléchés ? J’ai toujours du mal entre les différentes distinctions. « Tu n'es pas sérieuse ? Sors et je te donne une grille de sodoku si tu veux » Dites donc elle vend du rêve. Tout de suite j’ai envie de sortir. V’la même qu’elle tente de répondre. Le won. Avant d’opter pour meuf relou. « Non ça rentre pas dans les cases. Mais le won ça marche merci » N’importe quoi. « Me reste que 4 mots à trouver j’ai bientôt fini » Tout à fait. Bon allez, finalement je suis gentille, je sors des toilettes, pour lui laisser le chemin. Pas un mot, elle s’engouffre directement dans les chiottes et referme derière elle. « Mais de rien » Elle pourrait me remercier, je vous jure, quelle ingrate. Je me lave les mains. « Allez, je suis gentille, je te laisse tranquille. A plus. » Dans le bus. Et je quitte les lieux. Je n’ai pas franchement d’intérêt à rester là plus longtemps. D’autant que ce n’est pas mon lieu favori hm.