Joanès & Tifenn
5 mai à 00h49

Voilà, l’aventure de Tifenn se termine maintenant. Elle est un peu triste, c’est certains, mais elle est tout de même très fière du parcours qu’elle a fait. Jamais la petite brune n’aurait imaginé aller si loin. Déjà qu’elle ne pensait même pas entrer dans cette douzième saison, c’est un exploit. La gamine félicite brièvement les personnes qui continuent l’aventure, Danica et Ulysse, prends Yityish dans ses bras un instant parce que mine de rien Yityish c’est sa super copine et que ça lui fait mal au cœur de savoir qu’une nana comme elle se retrouve out contre … deux personnes qu’elle ne connait pas plus que ça, mais qu’elle imagine bien moins intéressants que la grande blonde, puis elle s’en va le plus loin possible. Les anciennes reviennent ce soir. Elle en a croisé quelques-uns, mais pas celui avec lequel elle a envie de passer du temps. Peut-être qu’il ne va pas revenir. Peut-être qu’il a bien mieux à faire. Peut-être même qu’il ne l’aime déjà plus. Ce n’est pas son élimination qui la rends toute chose, mais le fait que Joanès ne soit pas là. La demoiselle attend ce moment depuis tellement longtemps qu’elle est déçue de ne pas être avec lui. Elle en a même les larmes aux yeux la p’tite. Alors, sans que personne ne s’aperçoit de quoi que ce soit, elle grimpe jusqu’à sa chambre pour enfiler un sweat, très classe par-dessus sa jolie robe d’ailleurs, et troque ses talons pour une paire de converse. Du grand Tifenn. L’image parfaite de la femme enfant. Elle court presque pour rejoindre un endroit qu’elle sait désert à cette heure-ci. La crique secrète. Il y a du vent et la mer est déchaînée, mais rien ne semble arrêter la jeune femme qui s’aventure très près du bord des falaises pour prendre l’échelle en bois, pas franchement rassurante, et finir sa course dans la grotte. Il fait noir. Elle n’y voit pas grand-chose, mais connait tellement bien l’endroit qu’elle n’a pas trop de mal à se repérer. Ses doigts frôlent le mur de pierre au fur et à mesure qu’elle avance. Elle touche un morceau plus pointu que les autres qui viennent lui tailler les phalanges. Ça pique un petit peu, mais Tifenn serre les dents et marche encore jusqu’à atteindre un endroit qui lui semble parfait. Dos contre la paroi rocheuse, l’allemande se laisse glisser et pose ses fesses sur le sol froid. Elle ramène ses jambes vers elle et les encercle de ses bras. L’une de ses joues vient se poser sur ses genoux. Finalement, elle aurait peut-être mieux fait d’abandonner lorsqu’il a été éliminé. Comme ça ils n’auraient pas été séparés et elle serait avec lui en ce moment même. Finalement, elle aurait pu partir après ce prime, tout simplement. Une larme coule le long de sa joue, puis une autre, puis encore une. Pauvre petite chose. Elle joue avec une bague qui se trouve à sa main gauche. Elle l’enlève même pour la balancer à l’autre bout de la grotte. Elle n’en a plus besoin maintenant. S’il l’aimait réellement, il serait là. Dire qu’elle a cru en ces sornettes. Quelle idiote.

La gamine ne sait pas même où se trouve sa bague à présent. Elle s’en moque. De toute façon, ce bijou ne représente rien. Juste quelque chose de bidon que l’absence de Joanès ce soir ne fait que confirmer. Il ne l’a jamais aimé. Il s’est servi d’elle et il le fera encore car il a la chance d’être tombé sur une nana naïve qui dit amen à tout et n’importe quoi. Quelle idiote. Elle aurait mieux fait de se casser une jambe le jour où elle a croisé son regard. Elle aurait dû ne jamais lui répondre quand il est venu lui parler. Peut-être même qu’elle aurait mieux fait de rester chez à elle à regarder un film romantique, comme elle le fait souvent, plutôt que de vouloir voir ce qui était en train de se passer dehors. A cet instant précis, Tifenn s’en veut de l’avoir rencontré. Il doit certainement en avoir rencontré une mieux qu’elle à l’extérieur. Une de plus. De grosses larmes coulent sur les joues de la brunette. Elle pleure en silence. Pas un mot. Pas un seul sanglot étouffé. Un craquement se fait entendre, mais il ne fait pas réagir pour autant la demoiselle. C’est tout autre chose qui la fait sursauter. « Tifenn ? » Joanès. L’allemande lève la tête et regarde à droite puis à gauche. Elle n’y voit absolument rien. Si ça se trouve, c’est un mirage. Elle a tellement envie de le voir et de l’entendre qu’elle en vient à avoir des hallucinations. La belle ne bouge pas d’un pouce. Son cœur bat la chamade. Elle ne sait plus quoi penser. Quelques secondes plus tard une silhouette se dessine dans l’obscurité. Une silhouette qu’elle n’a pas de mal à reconnaître. C’est bien lui. Finalement il est là. Un sourire béat d’admiration prend place sur les lèvres roses de la jeune femme qui essuie ses larmes d’un revers de la main. « Cendrillon, je crois que tu as perdu quelque chose » Il tend l’anneau qu’il tient entre ses doigts à une Tifenn tout sourire qui ne sait même pas comment réagir. Il se passe bien dix bonnes secondes, très longues secondes d’ailleurs, avant qu’elle ne dise ou fasse quelque chose. Calmement, la gamine se met sur ses pieds pour s’approcher de son amant et s’emparer de son bien qu’elle passe à nouveau à son doigt. Elle l’observe puis laisse l’une de ses mains s’aventurer tendrement sur le visage du garçon pendant que l’autre se glisse dans la sienne. Elle peut le sentir. Il est bel et bien là. Son sourire s’intensifie et voilà que la nana se jette à son cou, se hissant sur la pointe des pieds, passant ses bras autour de sa nuque et posant son front contre le sien. Tifenn a le sentiment d’être dans un rêve. Ce moment est tout simplement magique. Son regard plonge dans celui de Joanès. Pour rien au monde elle ne voudrait être ailleurs. En fait, elle a bien fait de rester. « Tu m’as tellement manqué. » qu’elle vient lui avouer dans un murmure enfantin avant de lui voler un baiser furtif. Lui dire qu’elle a peur de l’extérieur et de ce que va devenir leur relation avec le temps et toutes les choses qui rôdent autour d’eux. De lui surtout. Elle essaye de ne pas y penser. « C-comment t’as su que j’étais là ? » dit-elle en fronçant légèrement les sourcils. L’intuition peut-être. Ou alors un technicien lui a tout simplement dit et il n’a aucune mérite.