Milou, il est bien gentil mais il va finir par me rendre chèvre. Il n’arrête pas de s’enfuir pour s’isoler. Le pauvre il a peur de la foule. Seulement du monde il va en voir durant plusieurs semaines alors il faut qu’il s’y habitue et le plus rapidement possible serait le mieux. Cela m’éviterait de le chercher partout à chaque fois que je le quitte des yeux trente secondes. Comme là par exemple. Il n’est pas dehors et je ne le trouve pas à l’intérieur. Etrange. Il a dû essayer de s’isoler le plus possible. L’agitation est dans le salon et à l’extérieur alors il doit être vers les chambres ou encore la salle de bain. Je marche tout doucement. Je n’ai pas envie de l’effrayer. Il ne faudrait pas qu’il fasse une crise cardiaque le pauvre petit loup. Ce serait bête. Cupidon m’en voudrait tellement. Et franchement je n’ai pas envie de connaître sa colère. J’suis certaine qu’il peut être odieux quand il le veut qu’il peut faire très peur. Non, non et non je ne veux pas me frotter à lui. Ni à ses flèches d’ailleurs. Je m’enfonce un petit peu plus dans la maison pas après pas et une voix masculine s’élève non loin de là. « dis donc pépère, c'est mon pull je te signale. » Une voix masculine plutôt douce. Ça me rappelle quelqu’un. Comment il s’appelle déjà le garçon avec qui j’ai parlé durant le prime ? Malo ? Non, Mallaury. J’crois bien que c’est ça. En fait j’en suis certaine, c’est ça. « sois gentil et rends-le moi, tu veux ? » Curieuse, je me dirige en direction de la voix et découvre une scène plutôt amusante. Mon petit Milou est en train de se battre pour un pull avec Mallaury. Un rictus amusé s’installe sur mes lèvres alors que je viens m’appuyer dans l’encadrement de la porte. « je vais devoir me fâcher sinon et hum... tu n'as pas envie de voir ça, je pense. » Moi par contre j’ai bien envie de voir ça. Disons que je ne pense pas que le garçon soit capable de s’énerver et de faire des ravages. Il semble trop gentil pour ça. Tellement gentil qu’il n’ose pas tirer trop fort pour ne pas faire mal au toutou. C’est mignon tout plein. « et ta maitresse, où est-elle ? » Oh pas bien loin. « Juste là » que je dis d’une voix douce tout en faisant quelques pas vers le ring. « Sainte Elin à la rescousse pour votre compte cher monsieur. » Oui ça m’amuse. En même temps je ne vais pas en pleurer. Je ne tarde pas à venir m’accroupir près du chien pour le prendre dans mes bras et lui gratouiller la tête. « Allez crapule, lâche ça. Tu en auras un pour noël si tu es sage. » Je le câline un bref instant avant de me relever pour faire face à mon camarade. « Il n’a rien abîmé j’espère ? » Parce que ce serait bête en fait.

Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est le ciel qui m’envoi mais je viens affirmer que là je suis un petit peu comme la sauveuse de Mallaury. Sa Wonder Woman personnelle même. Je ne réponds rien et me contente d’un sourire en sa direction. Je préfère me préoccuper du vêtement que Milou tient entre ses dents avant d’envisager la moindre conversation. Disons que je serais assez mal à l’aise si mon chien venait à abîmer les fringues de l’un de mes camarades. Surtout celles de Mallaury. Il est gentil Mallaury. Le fauve termine enfin par lâcher sa proie et donc rendre son bien à mon interlocuteur. Parfait. Aussitôt je m’inquiète de l’état du tee-shirt. « non, il m'a l'air dans le même état qu'il y a cinq minutes. » Encore mieux alors. « cela dit ça n'aurait pas non plus été une grande perte. je ne tenais juste pas à ce qu'il prenne de mauvaises habitudes. » J’approuve d’un petit signe de la tête. « Et moi donc. Je n’ai absolument pas envie de devoir payer une nouvelle garde-robe à tout le monde uniquement par la faute de Milou. » Ou par la faute de Cupidon parce que c’est quand même l’une de ses idées à la noix de me donner un chien pour entrer dans l’émission. « Milou, méchant. » que je dis sur un ton autoritaire en pointant un index menaçant vers le cabot qui semble comprendre et baisse les oreilles. C’est à ce moment-là que Mallaury reprends la parole. « vous pensez toujours que Milou me fait confiance ? parce que ce qui vient de se passer, là, ça ressemble vachement à un affront. » Bien évidemment que je le pense toujours et d’ailleurs ma réponse ne se fait attendre. « Il est très timide vous savez. Je suis certaine qu’il s’agit d’une marque d’affection et qu’il vous apprécie sincèrement. » La plupart du temps il part se cacher. Il n’y a qu’avec le jeune homme qu’il fait ça. C’est donc qu’il a entièrement confiance en ce candidat. Je pense que c’est aussi une façon de me dire que ce jeune homme est digne de confiance. Il s’adresse à Milou et je ne peux m’empêcher de laisser un rictus amusé s’échapper dans les airs. « Je vais essayer de le garder près de moi pour qu’il ne vienne plus vous importuner. » Bien que cela ne me dérangerait absolument pas de passer du temps en sa compagnie à cause de Milou. Il est sympathique comme garçon. « Vous venez d’où ? » que je demande machinalement tout en prenant Milou dans mes bras et en cherchant du regard ma valise.