ft. sacha

C’était la première fois que je dormais dans le même lit qu’un garçon. Ça va, je crois que comme expérience, c’était plutôt positif. Sacha me semble être quelqu’un de respectueux. Et je n’étais pas nécessairement gênée, bien que pas non plus à l’aise à cent pour cent. Il avait dû le remarquer. Pas qu’on a beaucoup parlé non plus. En même temps, avec le décalage horaire, faut avouer que j’étais complètement morte de fatigue et je n’ai donc pas mis beaucoup de temps avant de prendre mes aises dans les bras de Morphée. Je ne sais pas exactement quelle heure il est lorsque j’ouvre les yeux le lendemain, mais Sacha est toujours présent, à quelques centimètres de moi. Je le fixe durant plusieurs secondes, minutes même, me rendant compte que vu de l’extérieur, je dois paraître étrange. Cela arrive beaucoup trop souvent. C’est juste étrange, de me retrouver à côté d’un homme, là maintenant. Subitement et si je m’écoutais, j’aurais peut-être même envie de venir effleurer ses muscles, sa peau. Faut pas se faire de fausses idées, ce ne serait pas avec une certaine intention derrière la tête. Non, non. Je voudrais simplement m’assurer qu’il est bien présent, bien réel. Je laisse un soupir inaudible franchir mes lèvres, roulant sur le côté du matelas pour me décider à me lever. De toute façon, j’ai faim. Vaut mieux que je me rende à la cuisine. Vêtue de mon grand pantalon de pyjama noir et d’un t-shirt simple, je tente de me souvenir de l’endroit exact où se retrouve la cuisine. J’ai peur de me perdre. Ça ne serait pas dramatique, mais ça risque d’arriver, j’en suis certaine. Cet endroit est… immense. En comparaison, la chambre que j’avais louée à New York ressemblerait à un placard d’ici. La maison en Alabama était grande, mais rien d’aussi luxueux… ça, y’a même pas de comparaison à faire. Après plusieurs longues minutes, je finis par débarquer dans la cuisine et y trouver… Sacha. Euh… « Mais… T’étais… Tu dormais il y a quelques minutes seulement… » J’ai peut-être déambulé un peu plus longtemps que je l’ai cru finalement. Encore embêtée, j’avance vers lui, mes yeux admirant la cuisine qui s’offrait à nous. « Tu vas me faire le petit déjeuner ? » je le fixe, le lui demandant sérieusement. Il n’est pas obligé s’il n’en a pas envie. Je suis capable de le faire aussi. Je suis jeune, mais j’arrive à me débrouiller. Et le petit déjeuner, c’est une chose que j’ai eu l’habitude de faire durant longtemps chez Jane et Richard.

Première nuit en Australie ou du moins première nuit en tant que candidat de la saison 13 de Fake Lover. Ça c’est étonnamment bien passé. Il faut dire que j’étais exténué par mon voyage en avion donc j’ai pas mis trop longtemps à rejoindre les bras de Morphée. Et puis, j’ai même pas remarqué la présence de ma partenaire dans le lit. Elle n’a pas bougé, pas fais de bruit, elle aurait pu ne pas se trouver dans mon lit que je n’aurai pas fait la différence. Tant mieux. Elle n’est pas du tout gênante et j’apprécie vraiment. J’espère que je ne l’étais pas été non plus. Je ne pense pas. Il me semble que je bouge pas trop durant mon sommeil et que je ne ronfle pas non plus. On est vraisemblablement aussi calme l’un que l’autre et ce, malgré nos âges respectifs. Bref, dernier levé du lit, je décide de sortir et d’aller déjeuner directement. Pas de passage aux toilettes ou à la salle de bain. J’irai plus tard. Je ne prends même pas soin de m’habiller un peu plus. Le fait de rester torse-nu ne me dérange nullement. Je ne compte pas changer mes habitudes pour l’émission. Et puis, on constate à peine que je viens de me réveiller puisque mon pantalon est un jogging et que je n’ai pas d’épi sur la tête étant donné que j’ai le crané rasé. C’est ça l’avantage d’ailleurs de ne plus avoir de cheveux. Bref, je me retrouve bien assez vite dans la cuisine face à une partenaire qui débarque à son tour, étonnée de ma présence. Elle ne comprend apparemment pas comment j’ai fait pour être là avant elle. « Je suis magicien. » Evidemment, je plaisante. J’ai de nombreux talents artistiques mais celui-là n’en fais pas parti. De toute façon, la téléportation n’existe pas encore alors magie ou non, ça serait impossible. « J’ai simplement pris l’ascenseur. » Ouais, le matin, je suis assez feignant donc autant éviter de prendre les escaliers, ce qu’a dû faire ma partenaire. « Tu veux quoi ? » Je réponds presque aussitôt, sans broncher. Je peux lui faire ça. C’est pas tellement difficile et ça rentre dans mes compétences en cuisine. Sauf si elle se décide à me demander un petit brunch anglais, ce qui serait vraiment pas cool pour le coup. « Tu vis sur la côte Est ? » Son accent qui me mets la puce à l’oreille. C’est le même que le mien alors c’est pas bien dur à deviner. C’est peut-être sur ça que notre partenariat a été fait. Ils nous ont peut-être regroupés en fonction d’où l’on vit. Je ne sais pas.