Quand je me réveille ce matin, j'ai encore un peu de mal à réaliser que je ne suis plus dans mon lit mais celui qu'on me prête pendant l'aventure et que je partage avec mon partenaire, Noah. Je tâte doucement le matelas à côté de moi et me rends compte qu'il n'y a personne. Il est déjà parti, s'est déjà levé pour entamer cette nouvelle journée. Il est très gentil, enfin c'est l'impression qu'il donne. Pas très causant et j'ai peur que ça devienne un éventuel obstacle entre nous au bout d'un moment, mais je ne m'en fais pas trop non plus, en apprenant à nous connaître tout devrait bien se passer. Je m'étire longuement, cachant un bâillement de ma main aux ongles parfaitement manucurés, et me lève finalement. Je lance des coups d'œil curieux dans toutes les directions, fixant mon regard sur les lits des autres couples qui partagent la chambre orientale. Certains sont encore à deux quand d'autres sont seuls à poursuivre leur doux sommeil. Je sors de la pièce à pas feutrés pour ne réveiller personne. Je sais à quel point le repos est précieux, je ne voudrais gâcher ce moment à personne, même si j'imagine qu'avec tout le temps libre que nous risquons d'avoir ici, on pourra se rattraper quand on aura passé une mauvaise nuit. Pour l'instant, ce n'est pas mon cas. Je dors plutôt bien. Certes, la première nuit a été un peu particulière, mais c'est le cas de toutes les premières fois, il me semble. Je n'ai en tout cas pas à me plaindre. Je sors de la pièce et remarque que la porte du dressing est ouverte. Je la pousse un peu plus pour voir s'il y a quelqu'un et découvre Noah, mon charmant partenaire, en train de fouiller dans sa valise. Il me salue, en anglais. « Bonjour. » Je réponds dans un sourire. « Heu, je veux dire : bonjour. » Je répète en français, du mieux que je peux. « C'est un des rares mots que je connais. » J'ajoute d'un air assez fier de moi alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi. Je n'ai jamais été douée en langue, mais il m'est arrivé d'entendre parler français à quelques reprises, sans pour autant que je retienne quoi que ce soit de plus que les formules d'usage. « Ça va ? Bien dormi ? Je t'ai pas trop embêté j'espère. Parfois je bouge, je m'en rends pas compte, tu sais, donc faut pas hésiter à me le dire si je te dérange. » Je ne veux pas le faire se sentir mal, gêné ou quoi que ce soit quand il dort avec moi, alors je préfère qu'il me dise. Bon, en principe, je me tiens bien, surtout quand je partage le lit de quelqu'un que je ne connais pas et avec qui je n'ai encore jamais couché, mais on ne sait jamais.

Je ne parle aucune langue étrangère, enfin pas plus que quelques mots de Français et d'Espagnol. J'arrive donc à saluer mon partenaire dans sa langue, mais c'est bien tout ce dont je serais capable. Ça à l'air de lui faire plaisir. Il me propose même de m'apprendre un peu, si je veux. « Oui, pourquoi pas, ça me plairait bien. » Je réponds en souriant d'un air ravi. Bon, je ne m'imagine pas non plus maîtriser parfaitement sa langue, mais je serais tout de même moins bête après. Quelques instants plus tard, je m'inquiète de savoir s'il a bien dormi et si je ne l'ai pas trop dérangé. Il ne dit rien à ce sujet, j'en conclus donc que ça doit aller. Il a bien dormi en tout cas, donc ça va, je suis un peu rassurée. Le brun m'incite à son tour à lui dire s'il m'embête, mais pas seulement pendant que nous sommes au lit. « Oh, mais tu ne me déranges pas du tout ! » Je lui assure. Il est un peu effacé et timide, mais absolument pas chiant, non pas du tout. Je me dis que j'aurais tout de même pu tomber sur bien pire comme partenaire. Je n'ai pour l'instant rien à lui reprocher, et même si c'était le cas, je ne me permettrais pas de lui en faire la réflexion. Je préfère jouer les hypocrites et que ça se passe bien plutôt que de créer des problèmes inutiles. À son tour, il me demande si j'ai bien dormi. « Très bien, comme toujours. » Je lui réponds dans un sourire. « Tu veux que je te raconte le rêve que j'ai fait cette nuit ? » Je lui demande alors, juste comme ça. Ce n'était pas un rêve bien particulier, mais j'ai envie de parler, de tout et de rien, comme bien trop souvent d'ailleurs.

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