Après cette balade à la plage, et d'autres petites choses qui m'ont arrêté sur le chemin, je retourne au nid d'amour. Le fait est que je n'ai absolument rien manger depuis hier soir, et que l'activité physique du matin m'a clairement fait comprendre le manque dans mon estomac avec de grands bruits sourds. Ah ça non, il n'et pas content du tout mon petit estomac. Enfin, je vais bientôt le combler puisque j'arrive dans la cuisine. A cette heure-ci, il est normal de retrouver des gens, que je salue avec un sourire. Certains sont déjà à table, tandis que d'autres s'affairent à préparer leur déjeuné. Quant à moi, je regarde un peu ce qui traîne, ma flemme prenant le dessus sur un quelconque risque d'infection du à une mauvaise nourriture. Dans le frigo, je découvre des restes du buffet de la veille. Va pour ça ! Je fais réchauffer une assiette et je me pose doucement en face de Tilda. Nos regards se croisent, se défient à la manière de deux cowboys en plein duel. J'entendrais presque la musique de western qui accompagne la scène, et la petite pelote de paille qui ramène sa fraise. Puis après quelques secondes, je laisse un sourire prendre place sur mon visage. Non ça suffit les conneries, drapeau blanc, pas de bataille de bouffe cette fois. « Je viens en paix. » je lâche doucement en m'asseyant. De toute façon là, j'ai beaucoup trop faim pour gaspiller quoique ce soit. « Vous avez bien dormi ? » je demande poliment, pour engager la conversation à Tilda, mais aussi à un candidat qui était déjà là, ou qui vient de nous rejoindre. Au final, nous sommes quatre à la table, Tilda, Hadrian et Pia. Je ne connais pas les deux derniers, mais j'ai pas d'apriori.

Midi. L'heure du petit déjeuner quoi. Non, Pia n'est pas spécialement du matin et en plus elle a bien mérité ces quelques heures de sommeil étant donné la bonne dizaine d'émotions par lesquelles elle est passée hier soir durant le prime, oscillant entre excitation, nausée, nervosité, crise de rire ou crise de larmes. En plus il faut dire que tout est fait pour l'inciter à rester au lit le plus longtemps possible : tout d'abord le plafond constellé d'étoile qui trône au dessus de sa tête, ensuite la literie impeccable et pour finir le magnifique partenaire qu'on lui a donné et qui méritait à lui seul qu'elle ne s'évanouisse pas sur le plateau et qu'on puisse la faire entrer dans le nid. Elle a quand même réussi à se tirer du lit - bon, d'accord, on l'a forcée - et elle a réussi à se donner une allure acceptable, s'agirait pas d'effrayer les autres candidats dès le premier jour quoi. En se dirigeant vers la cuisine pour faire taire son estomac qui grogne comme une bête féroce, elle rencontre Tilda, la femme à la cigarette et accessoirement celle qui lui a envoyé de la nourriture dessus alors même qu'elle faisait son entrée dans la maison de Cupidon. Elle prend une assiette et se sert des restes du buffet d'hier qui traînent dans le frigo avant de venir se laisser tomber sur un siège à côté de la brune. « Pour hier, je ne t'en veux plus. ». Elle joint un large sourire à ses paroles. C'est sa manière à elle de lui dire bonjour quoi. Elle enfourne sa première bouchée lorsqu'un brun vient les rejoindre. Elle ne parvient pas à mettre un prénom sur son visage, bien qu'il ne soit pas désagréable à regarder. Ils se font rejoindre par un type blond-châtain, pas trop mal non plus dans le genre. Elle avale ce qu'elle a dans la bouche pour éviter de tout leur cracher au visage ce qui anéantirait complètement son potentiel glamour avant de répondre à la question du brun. « Carrément bien. Et toi ? ». Elle prend une gorgée d'eau tout en écoutant d'une oreille distraite le blond déclarer que sa coéquipière est possédée par un démon. Elle a un sourire en coin mais manque de s'étouffer lorsqu'il balance que c'est sans doute parce qu'elle est rousse. Elle plonge son regard dans le sien alors qu'il se justifie en disant qu'il ne doute pas du tout de l'existence de son âme. Elle saisit sa petite cuillère en guise d'arme et la pointe vers lui.  « Tu devrais peut-être. ». Elle susurre, le plus sérieusement possible, en lui assenant un regard qui se veut menaçant. « Pia. Et toi, le type qui ne tient pas à la vie, tu es ? ». Elle tourne la tête vers le brun. « J'te pose la question à toi aussi, d'ailleurs. ».

Vous m'excusez si je suis un peu septique en pensant que Tida pourrait me tuer avec une lentille. Et même si j'aimerais bien savoir comment elle s'y prendrais, je ne prends pas le risque de déclencher une nouvelle bataille. Non, je reste sage et aimable. Question basique, comment s'est passée leur première nuit. Pas très bien pour l'autre gars, à moins que ce ne soit que pour tacler les rousses, puisqu'en l’occurrence, l'une des candidates à tables l'est également. « Je trouve que les rousses sont les plus belles femmes au monde, personnellement. » Je dis à Pia, comme pour la rassurer. Ou bien c'est pour tacler quelqu'un à mon tour ? Le regard que je lance à Tilda tire vers cette conclusion là. « J'ai du dormir deux trois heures à tout casser, mais c'était bien. » Pas que je n'arrivais pas à dormir à cause de ma partenaire, juste que j'avais envie de faire plein d'autres choses que dormir cette nuit-là. « Moi Aaron. » Je me présente à mon tour, en tentant de mémoriser leur nom en même temps. Tilda nous lance vers un autre sujet, des pronostics. Le sujet de ces pronostics, la baise. Voilà des paris intéressants. « Je miserais sur... sur moi tiens. » Je réponds de façon assez désinvolte, l'air détaché. Je tente pas de faire passer ça pour une blague, parce que je pourrais effectivement, mais je ne le cache pas et mes camarades sont désormais prévenus. Je suis un mec comme ça, ouais. « Avec qui, après, allez savoir. » Bien que j'ai repéré quelqu'un lors du prime... « Si ça pouvait être le grand là, celui qui a un accent à couper au couteau, qui ne parle pas bien anglais. C'est tellement sexy. » Ça lui donne un côté sauvage, bestial, qui a de quoi faire fantasmer. Il vous fait pas fantasmer vous ?