« Rends-toi dans la salle de bain à 14h. Anne Onym. » C’est le mot que j’ai laissé à Felice sur son lit. J’ai volontairement pas signé mon prénom car sinon ça aurait pas été drôle. J’espère qu’elle aura bien lu le mot et qu’elle va venir ici au lieu de rendez-vous que j’ai fixé. Une surprise l’attend. Je peux pas dire qu’elle soit bonne. Bon, elle est pas mauvaise non plus mais la jeune femme n’est pas au bout de ses surprises quoi. J’ai fait en sorte d’être seul dans la salle d’eau pour préparer ma petite vengeance quant au premier soir où Felice s’est essuyé sur moi. J’ai allumé pleins de bougies histoire de créer une ambiance romantique pour la piéger. Puis j’ai parsemé le chemin de la porte jusqu’à la baignoire avec des fleurs que j’ai ramassé dehors. Des pétales de roses plus exactement. Je voulais quand même faire un effort dans ma vengeance car j’ai un peu que ça à faire ici en fait. Et donc maintenant je suis en train de l’attendre, caché dans un grand panier en osier posé juste à côté de la baignoire qui est d’ailleurs bien rempli et moussante. Je suis recroquevillé en mille morceaux et j’ai chaud donc autant dire que je trépigne d’impatience que la jeune femme arrive. Et au bout de quelques minutes, quand la lumière s’allume, je comprends qu’elle est là. Je retiens ma respiration en espérant qu’elle éteigne à nouveau la lumière puisqu’il y a des bougies allumées. Que va-t-elle faire ? Son bain l’attend en tout cas.

Après avoir partagé un repas avec les autres habitants du nid, je décide de monter dans ma chambre pour aller poursuivre la lecture de mon bouquin en toute tranquillité. Pourtant quelqu'un en a décidé autrement. Un mot a été laissé intentionnellement sur mon lit. Une certaine Anne Onym veut que je la rejoigne dans la salle d'eau. Je soupire. C'est quoi encore cette connerie ? Je soupçonne mon partenaire de vouloir se venger du coup du placard. Il m'avait prévenu et aujourd'hui était venue mon heure. J'allais devoir payer pour mon crime. Je vais y aller, oh oui que je vais y aller et il va voir de quel bois je me chauffe. Je me dirige d'un pas déterminé vers la salle d'eau traversant le couloir aux mirages en quatrième vitesse. J'ouvre la porte et allume la lumière pour mieux y voir, il doit être caché quelque part pour me faire peur c'est certain. « Anne Onym, grosse pétasse, sors de ta cachette si tu as du cran. » criais-je à peine entrée dans la salle d'eau. Ce n'est qu'une machination d'Aaron j'en suis certaine. J'évolue dans la pièce me rapprochant du bain à pas de loup. Anne Onym a voulu recréer une ambiance romantique avec ses pétales de roses et ses bougies. Tout ceci est à gerber, comme si j'avais une tête à aimer les trucs cucul la praline. « Non mais tu cherches quoi au juste avec tes bougies à la con ? Tu t'es cru dans Twilight ? ». Je ne tiens plus et je souffle sur les bougies pour les éteindre. Toujours aucune trace de cette Anne Onym. Où est-elle passée cette conne ?

Je dois avouer être assez fier de mon plan diabolique. J’imagine déjà comment les choses vont se passer. Le seul souci, c’est que les choses se passent rarement comme on les prévoit. La suite me réserve donc son lot de surprises que j’espère agréables. Pour l’instant, tout va bien. La jeune femme est là et… elle recherche activement Anne Onym en l’insultant. Je glousse alors un peu en étouffant le son contre mon genou. De toute façon, je suis tellement recroquevillé dans ce panier à linge que je risque pas de me faire repérer à cause d’un simple gloussement. Bref, je me mords la lèvre pas très satisfait quand je me rends compte que la jeune femme n’ait pas dupe et qu’elle ira pas se baigner comme je l’avais prévu. C’est pas drôle ! Et la référence sur Twilight non plus. Je me décide alors à agir en donnant un coup sec dans le panier pour me faire renverser. Me voilà à terre toujours dans le panier tenant le capuchon de toute mes forces pour ne pas qu’il s’en aille. Je retiens ma respiration au-fur-et-à-mesure que j’entends les pas de la candidate se rapprocher.

J'étais déterminée à déjouer le plan de cette Anne Onym qui voulait à tout prix me rencontrer dans la salle d'eau. Telle une petite furie je pénètre dans la pièce où cette mystérieuse admiratrice m'attend. La salle d'eau avait été plongée dans une ambiance qui aurait fait craqué n'importe quelle autre fille dans le nid. Des pétales de roses soigneusement éparpillées sur le sol carrelé et des bougies aux quatre coins de la pièce. Le problème pour cette Anne c'est que je n'étais pas n'importe quelle fille et que cette ridicule petite mise en scène me donnait envie de m'enfuir en courant. Chose impossible puisque je mettais un point d'honneur à découvrir qui était l'auteur de cette farce. J'ai beau essayer de provoquer le diable en insultant cette Anne Onym de tous les noms, aucun son ne se fait entendre si ce n'est celui de ma respiration qui s'emballe. Soudain quelqye chose tombe lourdement au sol. Oh je te tiens ma chère Anne. Je me dirige vers la provenance du bruit qui a trahi l'auteur de cette ridicule mise en scène. Je découvre, à quelques centimètres du bain, un panier on osier renversé. « Tu peux sortir de là, je t'ai trouvé inutile de jouer la comédie plus longtemps » . Pourtant rien ne se passe. Cette personne est donc vraiment perspicace dans sa connerie. Je jette un coup d'oeil autour de moi. Manifestement cette personne attendait de moi que je me baigne. Très bien, donnons-lui ce qu'elle veut. Je commence à retirer mes chaussures et mes vêtements pour me retrouver en sous-vêtements. Je rentre doucement dans le bain préparé pour moi seule. « Je suis dans ton fichu bain maintenant sors d'ici et fais ce que tu as à faire ». J'attends patiemment la sentence de ce parfait inconnu qui a décidément un message à me faire passer.