Gabrielle

Cette semaine, j'avais décidé de me lâcher un peu. Bon, ça n'avait pas été bien flagrant les premiers jours, étant resté assez renfermé sur moi-même et assez anéanti par le départ de Baptiste. Mais il fallait aller de l'avant, reprendre du poil de la bête. J'avais dans l'idée d'agir pour de grandes causes, et j'avais trouvé celle pour laquelle j'allais me battre cette semaine : Gabrickson. Comprenez le supposé couple Gabrielle et Jackson. Ces deux-là s'étaient un peu évités tout le long du prime de dimanche, enfin c'était surtout le blond qui avait gentiement snobé la belle rousse. Mais je n'étais pas dupe, ah ça non, et même si je leur avais dit que je ne me mêlerais plus de leurs affaires, il semblait qu'en fin de compte j'avais changé d'avis.

J'avais donc orchestré un plan machiavélique visant à faire avouer Gabrielle qu'il se passait véritablement quelque chose avec Jacko le blond. Pour cela, il m'avait fallu organiser un véritable guet-apens. J'avais laissé sur le lit de Gabrielle un petit mot censé avoir été écrit par Jackson, lui demandant de le rejoindre au plus vite à la cabane en bois. Bien sur, en s'y rendant ce ne serait aucunement Jackson que la rousse serait amenée à rencontrer, mais bel et bien moi. Je me dépêchai alors de me cacher derrière la porte laissée ouverte aux trois quarts. Dès que Gabrielle entrerait, le piège se refermerait et la porte également. Je n'avais désormais plus qu'à attendre l'arrivée de la jolie rouquine.

Elle vient de se faire deux heures de vélo dans la salle de sport. Gabrielle devait surement un peu maladive, mais elle ne voulait pas que son corps se ramolisse à cause de ce jeu, elle voulait rester la même physiquement, et pour l'instant, c'était le cas. Elle sort de la salle, toute en sueur, et va directement à la douche pour se raffraichir. La rousse entre dans la cabine de douche, et y resort dix minutes plus tard, tout propre, elle se sent mieux. Elle enfile rapidement son jean, ainsi que son tee-shirt noir à manche courtes, et une veste en fine laine blanche. La rousse retourne vers lui lit, pour enfiler ses chaussures lorsqu'elle tombe sur un mot dès plus étranges, venant de Jackson apparemment, elle le lit plusieurs fois. Elle hésite, elle y va ou elle y va pas. Elle hésite grandement. Bon elle y va, et puis, si ça tourne mal, elle se barre direct, sans préavis pour Jackson. Gabrielle glisse le mot dans sa poche de jean arrière, et enfile ses converses aux pieds. Pourquoi Jackson n'était quand même pas le genre de mec à écrire un mot et à le laisser sur son lit, mais soit. La rouquine traverse la main, sort dans le parc, elle regarde aux alentours, y a personnes, mais ils sont passés où ? Surement entrain de fumer, ou de l'engueuler, elle hésite, les deux peut-être. Gabrielle arrive quelques minutes plus tard devant la porte de la cabane, qui est déjà entrouverte, elle suppose -avec sa logique- qu'il doit déjà y être, elle s'attend un peu au pire, c'est pour ça qu'elle franchit avec lenteur le seuil de la porte. « T'es quand même bizarre, tu m'évites toute la semaine, et là, tu veux me voir.. »dit-elle simplement, un brin agacée même. Elle est entrée, mais elle le voit pas, venait-elle de parler dans le vent ? Oui, surement, elle s'apprête alors à faire demi-tours, et à sortir une bonne fois pour toute.

Mouhahaha. Gabrielle avait été prise au piège comme une bleue, s'en était tordant. Et dire qu'elle était persuadée de voir Jackson, dans cette cabane en bois, l'attendant afin d'obtenir quelques explications. Et bien non, point de Jacko en vue mais par contre un Ruben des plus joueurs était bel et bien au rendez-vous. Quelques secondes seulement après m'être caché derrière la porte, j'entendis quelqu'un s'approcher. C'était Gabrielle, forcément. Les mots de la jeune femme en passant la porte ne trompaient pas. Elle s'adressait à Jacko le blond, pourtant absent en ces lieux. La pauvre... J'étais comme pris de remords d'un coup. Ne voyant personne et pensant sans doute que Jacko lui avait fait une blague un peu pourrie, elle s'apprêta à faire demi-tour. C'est là que j'entrais en action. Je poussais alors la porte jusqu'à ce que celle-ci se ferme, sortant ainsi de ma cachette. « Surprise. » Je prenais un ton des plus énigmatiques, limite flippant. Et pour être sur de ne pas être dérangés -on ne savait jamais, hein-, je pris soin de fermer la porte à clé. « Simple question de sécurité » ajoutai-je alors, comme pour justifier le fait que je venais de nous enfermer dans cette pièce toute en bois. « Bien. Asseyez-vous mademoiselle, je vous pries. » Je désignais du regard le canapé qui se trouvait derrière elle. Elle avait tout intérêt à s'assoir, je risquais d'être long cet après-midi et la captivité s'éterniserait probablement. « Avant toute chose laisse-moi te dire ce que tu fais ici : tu vas être victime d'un interrogatoire des plus musclés. Et bien sur, tu n'as pas le droit de convoquer un avocat. Tu m'en vois désolé. » Gabrielle était maintenant face à un Ruben tout à fait déterminé. Elle allait devoir passer aux aveux, aujourd'hui, sous peine de ne jamais quitter cette salle. J'aurais également pu lui dire ce que j'attendais véritablement d'elle, mais chaque chose en son temps.

Gabrielle fait volte face, prête à sortir, et à évidemment ne plus parler à Jackson pour le reste de l'éternite, si elle en était capable bien sûr, parce que c'est bon, elle avait fait le déplacement jusqu'ici -c'est pas trop loin mais quand même- pour le voir, et accepter de lui parler et lui, il la plante, et n'est même pas là. Tant pis pour lui, elle qui était prête à entendre des explications, dommage. La porte se referme toute seule, un courant d'air surement, mais ça reste flipant, puis son regard tombe sur la silhouette de Ruben. Putain, c'était lui qui avait manigancé tout cela ? Il lui faisait peur tout d'un coup. « T'es un grand malade tu sais. » murmure t-elle en grognant, puis elle voit qu'il ferme la porte. Oh mon dieu. Doit-elle avoir peur ? Parce que tout ça ne présage rien de bon pour la suite, elle se demande ce que Ruben lui veut. Elle lui a rien fait pourtant, mais il l'enferme. D'habitude les prises en otages, c'est plutôt le truc de Gabrielle, mais cette fois, c'était l'inverse, c'était elle la proie, et lui le prédateur. « Simple question de sécurité » Mouais, bien sûr. « Tu veux pas me donner la clef ? » tente t-elle d'une manière douce, parce que y a que ça qui marche. Le grand brun lui demande de s'asseoir, elle se plante devant lui, les bras croisés sur la poitrine, plutôt calme, vu la situation, elle n'avait pas envie de lui obéir, et elle n'irait pas s'asseoir parce qu'il le lui avait ordonné. Non mais. Elle fait un signe non de la tête, bien décidée à camper debout devant le grand brun. « Avant toute chose laisse-moi te dire ce que tu fais ici : tu vas être victime d'un interrogatoire des plus musclés. Et bien sur, tu n'as pas le droit de convoquer un avocat. Tu m'en vois désolé. » Okay, il veut lui parler, fallait le dire plutôt, mais c'est le mot 'aveux' qui la fait frissonner, qui la fait tiquer. « Qu'est-ce que tu veux Ruben ? » lui demande t-elle en l'observant de bas en haut. Pourquoi voulait-il lui parler ? Et à propos de quoi surtout ?

L'interrogatoire venait de débuter, et Gabrielle s'avéra faire de la résistance. Et bien ce n'était pas grave, de toute manière je ne comptais pas la laisser sortir d'ici avant d'avoir obtenu ce que je voulais. « T'es un grand malade tu sais. » Voilà une réflexion qu'on m'avait faite assez souvent au cours de ma vie. J'étais parfaitement conscient que séquestrer Gabrielle dans cette cabane en bois relevait de la folie. Mais j'assumais pleinement. « Oui il parait... » Je pris un petit air hautain, qui ne m'allait sans doute pas d'ailleurs. Au point où j'en étais, j'avais envie de dire. « Tu veux pas me donner la clef ? » Heu, laissez-moi réfléchir quelques sec... non. Je n'en avais vraiment pas envie, là tout de suite. Elle avait beau prendre un air de petit ange, ça me marchait pas avec moi. Elle était toute mignonne, certes, mais je préférais encore qu'elle garde cette petite moue pour Jacko. « Je pourrais, c'est certain, mais non. Je la garde. » Cette clé resterait serrée dans ma main, et puis c'est tout. Elle ne voulait pas s'assoir, tant pis. Nous allions procéder autrement. « Qu'est-ce que tu veux Ruben ? » Ah mademoiselle tentait de m'intimider ? Ou pas d'ailleurs. En tout cas elle ne semblait pas prête à plaisanter. Le fait de passer aux 'aveux' n'avait pas franchement l'air de l'enchanter. Mais elle n'avait pas le choix. Elle voulait sortir d'ici, non ? Alors oui, elle n'avait pas le choix. « Ce que je veux... parlons-en. » Je replaçai une mèche de cheveux qui partait en cacahuète, avant de poursuivre. « Des aveux, voilà ce que je veux. Lesquels ? Et bien, je veux savoir ce qu'il s'est passé dans la fameuse chambre, avec Jacko. Tu sais, la chambre pour laquelle vous avez gagné un accès, tous les deux... » Elle voyait assurément de quoi je voulais parler. Ce que je voulais savoir, moi dans cette histoire, c'était ce qu'il avait bien pu se passer entre la belle rousse et le prétentieux blond. Je n'avais pas eu d'échos de leur petit séjour dans cette chambre, et pour cause personne sinon eux deux ne savaient ce qu'il s'y était vraiment passé. Ma curiosité était l'un de mes plus vilains défauts. J'en avais tout à fait conscience.

« Oui il parait... » La rousse pince ses lèvres charnues, ne formant plus qu'une simple ligne rose sur son visage, elle est mécontente, parce qu'elle a envie de sortir. « T'as pas le droit de me retenir contre mon gré. » lui fait t-elle remarquer en plissant les yeux. Bon si elle le voulait elle le plaquerait à terre et lui arracherait cette foutue clef, mais la violence ne fait pas tellement partie de ses valeurs, il a vraiment de la chance. Parce qu'elle n'aime pas être enfermée, mais elle voit plus Ruben comme un nounourse poilu qu'une victime bizarrement. « Je pourrais, c'est certain, mais non. Je la garde. » La belle soupire, et merde, la version gentille ne marche pas. La rousse cherche donc un moyen plus efficace pour lui prendre cette clef, et faut que ça se passe en douceur. Elle hésite à crier, on l'entendrait bien, mais elle a plus peur pour ses cordes vocales que pour autrechose, parce que sa voix ne porte pas trop.
Gabrielle lui répond cash, qu'il arrête de tourner autour du pot, qu'il soit comme elle un peu, direct, et tout ira bien. « Des aveux, voilà ce que je veux. Lesquels ? Et bien, je veux savoir ce qu'il s'est passé dans la fameuse chambre, avec Jacko. Tu sais, la chambre pour laquelle vous avez gagné un accès, tous les deux... » Elle a le droit à un joker ou pas ? Elle passe rapidement une main dans sa longue chevelure rousse. Non, mais de toute façon, elle va rien lui dire, ce n'était pas parce qu'elle aimait bien ce petit Ruben, qu'elle allait lui parler d'un moment privé, et puis de toute façon, qu'est-ce qu'il en avait à foutre ? Il n'aimait pas Jackson, et puis, ça ne le regardait pas merde. « Mais tu penses sérieusement que je vais t'en parler ? » lui demande t-elle en arquant les sourcils avant d'aller s'asseoir parce que si elle avait suivi, elle ne partirait pas tant qu'elle n'avouerait pas. Et elle ne comptait pas le faire. « Je ne dirai rien parce que premièrement j'en ai pas envie, deuxièmement parce que ça ne regarde que nous, et troisièmement, la curiosité est franchement un vice Ruben. » déclara t-elle en le regardant très calmement, ses pruncelles couleur ciel braquées sur lui.

« T'as pas le droit de me retenir contre mon gré. » Mmm pas faux. La rousse marquait un point là. Mais qu'est ce que j'en avais à foutre d'avoir le droit, ou non, de séquestrer quelqu'un en ce lieu ? Entre nous, ça n'était pas vraiment la première fois que j'agissais à l'encontre de la loi. Le mec que Gabrielle avait en face d'elle avait fait de la taule, alors si je pouvais lui donner un petit conseil... elle avait tout intérêt à ne pas trop me faire perdre patience. Quand je voulais quelque chose, en général je le voulais dans la minute. « Certes, mais j'ai décidé de prendre ce droit, de me l'accorder. » Oui j'avais du culot, beaucoup même. Il fallait en avoir dans la vie, sinon on arrivait franchement pas à grand chose. Si j'étais sorti de toutes les merdes que la vie m'avait offertes, c'était parce que j'étais non seulement un opportuniste, mais également un mec qui se permettait tout. Il était temps pour moi d'exposer à Gabrielle ce que j'attendais d'elle, à savoir qu'elle m'avoue ce qu'il s'était passé entre Jacko le blond et elle dans la chambre bidule chouette au nom imprononçable. « Mais tu penses sérieusement que je vais t'en parler ? » Question piège. Est-ce que selon moi elle allait tout m'avouer ? Pas de son plein gré en tout cas. « Est-ce que tu as envie de tout me dire ? Je ne pense pas. Est-ce que tu vas tout me dire ? J'en suis certain. » Soit elle passait aux aveux, soit elle restait enfermée avec un mec poilu et tout ridé qui n'était pas franchement de très bonne humeur aujourd'hui. D'humeur joueuse, ah ça par contre. « Je ne dirai rien parce que premièrement j'en ai pas envie, deuxièmement parce que ça ne regarde que nous, et troisièmement, la curiosité est franchement un vice Ruben. » Elle n'en avait pas envie, ça j'avais capté. Ça ne me regardait pas, j'en étais tout à fait conscient. La curiosité était un bien vilain défaut, tout le monde le savait. Bref, ce n'était pas cette petite mise en garde qui allait m'arrêter. Il m'en fallait bien plus. « Ce n'est plus une question d'envie, là, c'est carrément une question d'intérêt. Tu as tout intérêt à parler, je te jure. Moi je dis ça pour toi, hein. Je te rappelle quand même que cette porte est fermée à clé et qu'aucune issue ne s'offre à toi si ce n'est de me sauter au cou, de me crever les yeux et de te saisir de cette clé que ma main ne cesse de serrer un peu plus chaque seconde. » En gros, elle allait devoir parler et ce, même si l'envie n'y était pas. « Je sais que ça ne me regarde pas, et ne t'en fais pas je ne suis pas non plus jaloux. Seulement ça m'intéresse, je saurais pas te dire pourquoi, mais ça m'intéresse votre histoire. » Sans doute parce que je rêvais secrètement de les voir en couple, ces deux-là, tout simplement. J'allais quand même pas lui sortir ça comme tel, par sécurité. « Y'a pas plus curieux que moi ici, c'est comme ça. C'est p't'être un vice, mais on peut pas y faire grand chose si ce n'est satisfaire cette curiosité qui elle la mienne. » Seul moyen d'y remédier, quoi. Donc si elle pouvait passer aux aveux, maintenant, ce serait génial. On allait tout de même pas y passer tout notre après-midi, si ?

La rouquine était entrain de faire jouer ces droits là, parce qu'elle a le mérite d'essayer quand même. On est dans un pays libre, et il n'avait pas le droit de l'enfermer contre son gré dans cette petite cabane minuscule isolée dans un jardin. Il n'a pas le droit soyons clair. La rouquine jete un coup d'oeil aux caméras, surtout Cupidon bougez pas vos fesses. Evidemment que non, parce que cette scène devait être vu par pas mal de monde, la rouquine subissant un retour de manivelle. Elle qui avait enfermé Syssoï, se retrouvait à son pièger dans une petite pièce. La rouquine criait à l'arnaque. « Certes, mais j'ai décidé de prendre ce droit, de me l'accorder. » Non mais il croyait au pere noel, c'était sûr. « T'as pas le droit de faire ça non plus, libère-moi aller, sois sympa s'il te plait. » lui demande t-elle. Elle a clairement l'impression de s'adresser à un gosse qui lui fait un caprice, en refusant tout bonnement de lui filer la clef, d'ailleurs la rousse remarque qu'elle est dans sa main. Son cerveau toune, elle a beaucoup de plans, mais ce n'est pas réalisable, le sort s'acharnait contre elle, ce n'était pas possible. « Est-ce que tu as envie de tout me dire ? Je ne pense pas. Est-ce que tu vas tout me dire ? J'en suis certain. » C'est qu'il a l'air bien sûr de lui en plus, c'est mignon. « Sérieusement j'ai pas envie de parler aujourd'hui, et avec personne, le prends pas mal hein. » tente t-elle d'argumenter une nouvelle fois. Au moins, elle essaye. Qui ne tente rien, n'a rien. Ruben lui rappelle qu'elle n'est pas tellement en position de négocier, ah oui, c'est vrai, c'était elle la proie. Mince. Elle souffle bruyamment, histoire de lui montrer qu'elle n'est pas tellement ravie. « Tu me menaces en plus ? Si j'ai bien compris. » lui demande t-elle en fronçant les sourcils. Ruben s'y prenait mal s'il voulait la faire parler, très mal. « Y a de notre histoire qui tienne d'accord..? » le rectifie t-elle en dardant ses yeux sur lui. « Je vais juste te dire qu'on a parlé, beaucoup parlé, c'est tout. » lâche t-elle histoire de satisfaire un minimum sa curiosité malsaine. Parce que oui, c'est presque malsain la façon dont il s'interesse à eux. Devait-elle prendre peur ? Nooon. « Et toi avec Moore, ça avance ? » murmure t-elle en le regardant. Oui, Gabrielle essaye de changer de sujet, elle fait comme elle peut. C'est une tentative de diversion comme une autre.

Alors oui je reconnaissais volontiers me comporter comme un bourreau en séquestrant de la sorte Gabrielle, en ne lui laissant absolument aucune chance de s'évader, rien. La rouquine m'avait bien fait comprendre que je n'avais absolument aucun droit de la retenir en otage, droit que je lui avais affirmé avoir pris quand même. « T'as pas le droit de faire ça non plus, libère-moi aller, sois sympa s'il te plait. » Je voulais bien être sympa, parfois, mais malheureusement pour Gabrielle aujourd'hui j'avais décidé de ne pas l'être. J'avais déjà l'impression de me montrer bien trop sympa avec certains ici, alors les rôles allaient s'échanger. « Ras-le-cul d'être sympa à longueur de journée. Je voulais jouer mon chieur aujourd'hui, dommage c'est tombé sur toi poulette. » Ah pas de chance, hein. Et dire que ça aurait pu tomber sur absolument n'importe qui... Que d'injustice ! J'étais absolument persuadé que d'une manière ou d'une autre, Gabrielle finirait par se confier à moi. C'était une question de minutes, j'en étais convaincu. « Sérieusement j'ai pas envie de parler aujourd'hui, et avec personne, le prends pas mal hein. » Oh mais je n'allais certainement pas le prendre mal, je n'étais pas du genre susceptible enfin. Quoi que... « Oh alors là tu me brises littéralement le cœur. » Je n'allais pas baisser les bras pour autant, ah ça non. Elle allait parler, la petite, moi je vous le dis. Elle avait pris mes précédentes paroles pour des menaces, alors qu'en réalité il n'en était rien. « Tu me menaces en plus ? Si j'ai bien compris. » Et bien non, justement poupée, t'as rien compris. C'était pas la peine de me regarder avec de tels yeux, je n'avais pas la moindre intention de m'en prendre à elle. « Ce ne sont pas des menaces, voyons. Tu me vois moi, m'en prendre à toi, sérieux ? Je ferais pas de mal à une mouche. » C'était bien connu, on allait souvent en prison pour rien. Les conneries faites dans le passé étaient derrière moi. Aujourd'hui je me refusais catégoriquement de m'en prendre à qui que ce soit, et surtout pas à une femme. « Y a de notre histoire qui tienne d'accord..? » fit-elle, avant de continuer « Je vais juste te dire qu'on a parlé, beaucoup parlé, c'est tout. » Ouais c'est ça, beaucoup "parlé". On ne me la faisait pas à moi, fallait bien qu'elle le sache. Je doutais très sérieusement que Jacko et Gabi n'aient pu faire que parler, dans une chambre qui leur était réservée, où personne ne pouvait les voir. « Beaucoup parlé, oui, bien sur. On y croit tous. » Gabrielle mentait, c'était évident. Il ne manquerait plus qu'elle change de sujet, maintenant. « Et toi avec Moore, ça avance ? » Et voilà, c'était désormais chose faite. Ah vraiment, cette mauvaise influence que Jacko pouvait avoir sur elle... « Il n'est aucunement question de Moore et moi, mais bel et bien du blond et toi. Si tu changes de sujet, c'est que tu as des choses à te reprocher... » Oui j'en rajoutais, et alors ? Je voulais obtenir ce que je désirais, alors si elle croyait qu'elle pourrait axer la conversation sur un tout autre sujet, sensible qui plus est, elle se mettait le doigt dans l'œil. Mais alors com-plè-te-ment et bien profond.

C'était de la séquestration pure et simple, c'est nul. Surtout que la rousse ne faisait pas le poids physiquement face à Ruben. S'il elle avait été une homme, elle aurait légèrement bousculé le brun et lui aurait pris la clef, et comme ça, le preblème était réglé. Finito. « Ras-le-cul d'être sympa à longueur de journée. Je voulais jouer mon chieur aujourd'hui, dommage c'est tombé sur toi poulette. » Et merde, elle n'avait vraiment pas de chance, avouez, quand même. « Mais pourquoi moi sérieux ? » se plaint t-elle en soupirant. « En plus je suis toujours sympa avec toi Ruben, tu pourrais m'épargner quand même. S'il te plait. » lui demande t-elle en faisant une légère moue boudeuse, oui, elle mérite pas ça quand même. « Oh alors là tu me brises littéralement le cœur. » En plus il essayait de faire de l'humour, génial, elle n'avait qu'une envie, lui sauter à la gorge, là, tout de suite. Gabrielle, violente ? Nooon, pas du tout. Enfin là, c'était exceptionnel, tout comme la situation. Parce que se faire enfermer dans la cabane par un geant qui lui demande des comptes sur l'avancée de sa relation avec Jackson, euh, ça n'arrivait pas tous les jours quand même. « Je trouverai de la glu pour les recoller. » répond t-elle une brin railleuse, en levant les yeux vers lui pour le regarder, elle est même obligée de lever la tête parce qu'il fait au moins vingt bons centimètres de plus, c'est tellement frustrant. « Ce ne sont pas des menaces, voyons. Tu me vois moi, m'en prendre à toi, sérieux ? Je ferais pas de mal à une mouche. » Non, il n'avait pas compris ce qu'elle voulait dire, peu importe. « Je sais, t'es un nounours. Mais si je te dis rien, tu me laisseras sortir, quand même ? » lui demande t-elle quand même. Elle passe une main dans sa longue chevelure rousse, elle décale une mèche qui était tombée sur ses yeux. Elle souffle dessus. « Beaucoup parlé, oui, bien sur. On y croit tous. » Elle lève les yeux au ciel, roh, s'il ne la croyait pas en plus. « Je ne mens jamais Ruben, sache-le. » répond t-elle, très sincère.
Bon, elle avait essayé de changer de sujet, mais cela n'avait pas marché, Ruben l'avait directement grillé. « J'ai rien à me reprocher, mais j'ai pas franchement envie d'en parler. On a discuté, il m'a dit qu'il m'appréciait beaucoup, et je lui ai dis que c'était la même chose pour moi, qu'il compte pour moi, voilà, en gros. » annonce t-elle en haussant les épaules.