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 liar liar ~ 29/09 - 14:57

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Errol

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MessageSujet: liar liar ~ 29/09 - 14:57   liar liar ~ 29/09 - 14:57 EmptyLun 29 Sep 2014 - 19:20

(PERCY) La veille, deux de nos camarades ont quitté l’aventure. Ça ne m’affecte pas le moins du monde. Je ne connaissais ni l’une, ni l’autre, et si j’aurais pu vaguement m’intéresser à Clémentine, je pouvais difficilement en dire autant d’Ohana. Bien sûr, elle n’était pas dénuée d’intérêt. Mais je n’étais pas suffisamment naïf pour m’imaginer qu’elle et moi aurions pu nous entendre. C’était donc deux inconnues qui avaient été éliminées. Les nominations et les éliminations n’étaient, pour moi, pas encore réelles. Les mots n’évoquaient rien en moi, ils ne résonnaient pas, ne venaient pas se heurter à quoi que ce soit, ne me faisaient pas ressentir quoi que ce soit – ni doute, ni appréhension, ni crainte. Il en serait peut-être différemment jeudi prochain. Je partais après tout avec une ou deux voix contre moi (je ne me souvenais plus bien du chiffre exact). Et j’étais clairement l’intrus de la bande. On pouvait dire ce qu’on voulait d’Ohana, elle était mille fois plus à sa place ici que moi. Elle avait toutes les caractéristiques réunies de la prétendante au titre, et je n’avais strictement rien d’un candidat de télé-réalité. Et je n’étais très certainement pas le seul à l’avoir remarqué. L’ironie fait que cette pensée me vînt pile poil à l’esprit au moment où mon regard se heurta à la silhouette du jeune Percy. Amusé, j’esquisse un léger sourire, quittant la forêt pour me diriger dans sa direction. C’était trop idiot, je n’allais pas prétendre que rien ne s’était passé. Je le rejoins donc sur la plage, jetant un coup d’œil vers l’horizon. « On se croirait dans The Truman Show, pas vrai ? » Je me hasarde à lui jeter un coup d’œil, partant en quête des signes qui, sur son visage, trahirait un ressentiment encore brûlant à mon égard. Combien de temps prenait-on à digérer pareille chose ? « Mais je crois que je cite le mauvais Jim Carrey… » j’admets ensuite, le film Menteur, menteur en tête. Je me tourne à demi vers lui, avant de reporter, un instant mon attention sur l’étendue d’eau qui nous fait face. « Je devrais probablement te présenter mes excuses, mais je ne suis pas sûr que ça rime à quoi que ce soit. » Oui, bon, on avait vu mieux comme repentir. Mais j’avais pas envie d’être hypocrite, c’était pas mon dada. C’est un grand garçon, il a pas besoin que je le dorlotte.
Percy

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MessageSujet: Re: liar liar ~ 29/09 - 14:57   liar liar ~ 29/09 - 14:57 EmptyLun 29 Sep 2014 - 22:28

S'il y avait bien une compagnie de laquelle Percy se serait volontiers passée, alors qu'il traînassait sur la plage, c'était celle d'Errol. Parce qu'il ne pouvait pas ne pas lui destiner une certaine amertume, alors qu'il l'avait pris pour un abruti lors de leur dernier échange, en profitant du fait qu'il se soit senti en confiance avec quelqu'un d'un peu plus âgé pour lui vendre bobard sur bobard, et finir par apparaître sur le prime comme si de rien était, mais surtout comme un connard qui n'avait rien eu de mieux à faire que de lui balancer toutes les conneries qu'il avait bien voulu entendre. Car ce qu'il supportait d'autant plus difficilement dans cette histoire, c'était le fait de n'avoir pas marché, mais d'avoir couru. Il avait tout gobé, jusqu'au plus improbable détail, alors qu'il y avait eu plusieurs contradictions, plusieurs précisions trop bien tombées pour être honnêtes. Il avait adopté l'attitude qu'il recherchait lui-même le plus souvent chez les autres, parce que ça lui permettrait d'en jouer. Là, la situation s'était inversée, et il était devenu le genre de mecs qu'il trouvait passablement ridicules la plupart du temps. Alors oui, tout ça l'avait rendu amer, et même s'il ne comptait pas rester bloqué sur cet épisode, il ne pouvait pas laisser ce type croire qu'il pourrait sans problème lui apparaître sous son véritable jour et lui faire tout oublier du fait qu'il l'avait pris pour le dernier des crétins. Du coup, lorsque le mythomane en puissance le rejoignit sur la plage, il ne put s'empêcher de lui adresser le même genre de regard que sur le prime, le genre qui en disait long, très long. Il l'écouta faire une référence à un film, à un acteur, sans rien relever, pour la simple et bonne raison qu'il avait espéré qu'il repartirait comme il était venu, en voyant qu'il préférait tout bonnement l'ignorer, à défaut d'avoir la patience de lui expliquer pourquoi, ouais, tout ça lui avait vraiment mis les nerfs. Mais lorsque le brun parla d'excuses, il serra la mâchoire. Il sentait bien à la façon dont il le disait que pour lui refuser de tourner la page relèverait de la stupidité. Mais il avait eu le beau rôle, dans l'histoire. « T'as trouvé personne à aller baratiner cette fois ? » qu'il lâcha finalement, comme si c'était les seuls mots qui avaient bien voulu sortir de sa bouche, le reste donnant relativement dans un autre registre. Blasé, il ne bougea pourtant pas d'un pouce et se refusa à lui réadresser le moindre regard. « J'espère en tout cas qu'ils penseront à toi pour les prochains Oscars, parce que ce serait con que t'aies fait tout ça pour rien. » Mais peut être qu'il s'était sincèrement amusé à jouer ce sympathique petit rôle tout à fait attachant. Qui sait s'il ne l'avait pas repéré comme le mec qu'on ferait bien de faire redescendre un peu sur terre. Qui sait, franchement. « Pourquoi tu m'as pas simplement répondu 'non', quand je t'ai demandé si tu bossais ici ? » Finalement, il avait bien envie de savoir. Si c'avait vraiment été aussi tentant que ça de partir dans un tel délire. Si ça en avait vraiment valu la peine, surtout.
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MessageSujet: Re: liar liar ~ 29/09 - 14:57   liar liar ~ 29/09 - 14:57 EmptyMer 1 Oct 2014 - 22:38

Le regard qu'il me lance laisse sous-entendre que les choses n'ont pas évolué depuis le prime. Le ressentiment que j'y avais alors perçu est resté tel quel, intact, et je l'avais directement en face des yeux. Une question est posée, question que j'estime rhétorique, mais je brûle d'envie d'y répondre, de prendre une moue sarcastique et de faire mon Errol, lâchant une réplique bourrée d'ironie que je serais le seul à trouver spirituel. J'ai pris l'habitude de déverser tout un flot de conneries à droite à gauche, quand les choses se corsent, quand on pénètre trop loin dans l'intime (à comprendre pas là, "trop loin pour moi", ce qui en somme n'est vraiment pas si loin que ça), quand j'ai l'impression que c'est juste impossible pour moi d'être vraiment sérieux, que ça serait ridicule et lamentable, et que j'exhiberais au monde entier ma niaiserie si je m'efforçais d'être véritablement sincère (en supposant que j'y parvienne). J'ai tout le temps en recours à ce mécanisme primaire pour me sortir de toutes les situations épineuses, en particulier face à ma femme. Enfin, mon ex-femme. Nous avions divorcé, et je finissais par tirer une leçon de mes erreurs. Sarcasme = bad. Alors je ferme ma grande gueule, j'encaisse la question rhétorique en silence, détournant le regard. Okay, je l'ai mérité. J'assume. C'est encore plus dur de me la fermer quand il mentionne les Oscars. C'est comme s'il me tendait la perche pour repartir dans mon délire mais je pressens que je dois faire preuve d'humilité sur ce coup, et je le laisse faire. Les sarcasmes qu'il me lance en pleine face, je les ai mérité. Le pire, dans tout ça, c'est que je m'en serais jamais rendu compte si j'avais pas fait un effort pour y réfléchir, avec le recul. Il me pose enfin la question cruciale, et je hausse les épaules. « Je sais pas trop. Sur le moment, ça me semblait impensable de te détromper. Je pouvais juste pas. Je pouvais pas te dire "Non, je suis un candidat, comme toi." et supporter la réaction que tu aurais eu. Je suis là parce que je l'ai voulu et je ne regrette rien, mais clairement, pour des raisons assez évidentes, je ne suis pas franchement considéré comme étant à ma place. Que tu me prennes pour un agent d'entretien était assez révélateur – et là, d'un coup, j'étais à ma place. Je saurais pas te dire avec exactitude ce qui s'est passé dans ma tête à ce moment là ; j'ai analysé tout ça depuis, mais ce ne sont que des suppositions. Au fond, c'est parti de ma répulsion à te détromper, et après, je suis juste parti en freestyle. » Bien sûr, ça m'avait amusé d'inventer toutes ces choses, au fur et à mesure. Mais ça c'était fait sans malice, et à aucun moment je n'avais eu la sensation de me jouer de lui, même si je réalisais, à présent, que c'est ce dont ça devait avoir l'air. Je doutais fort qu'il soit possible pour moi, maintenant, de lui expliquer que je ne pensais pas à mal. J'aurais juste l'air de chercher à me rattraper – mais quelqu'un qui aurait pensé à mal chercherait-il à se rattraper ? « Je suis pas doué pour comprendre ces choses là. En vérité, je suis pas doué pour grand chose. À partir mentir, peut-être, mais c'est pas nécessairement un truc que je vais mettre dans mon CV. Mais toutes ces conneries que je peux sortir, c'est que de la lâcheté. Je fais ça tout le temps, dans une moindre mesure, et c'est juste parce que je suis pas fichu d'affronter la réalité. Ça a rien à voir avec toi, et j'suis désolé que ma connerie t'ait affecté, parce que tu le mérites vraiment pas. » Il m'avait posé une question simple, mais voilà que je lui sortais tout un long discours dont le degré de sincérité émotionnelle m'étonnait d'ailleurs énormément. Je me mettais à nu devant un type qui m'abhorrait et je ne sais pas combien de téléspectateur que j'indifférais, sachant que tous n'en avaient probablement rien à foutre de mes déboires psychologiques.
Percy

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MessageSujet: Re: liar liar ~ 29/09 - 14:57   liar liar ~ 29/09 - 14:57 EmptyJeu 2 Oct 2014 - 17:58

Percy était plus souvent du genre à se désintéresser complètement de ceux qui le contrariaient, que rancunier. Mais ici, il avait un peu de mal à faire comme si de rien était. Par fierté, il ne pouvait pas laisser cet épisode derrière lui, pas aussi rapidement. Paradoxalement, il n'avait pas non plus l'intention de se confronter à nouveau à ce mec qui l'avait baratiné, ce mec qu'il voyait inévitablement comme une enflure. Ainsi lui lança-t-il un regard qui en avait dit plus long que tout ce qu'il aurait pu articuler. Subissant chacune de ses interventions, Percy fut rapidement amené à déplorer que son camarade n'ait pas l'air décidé à lui foutre la paix. Non, à vrai dire, il évoqua bientôt les excuses qu'il aurait pu lui faire, et c'est à ce moment très précis que que sa contrariété eut raison des efforts qu'il faisait jusqu'ici pour ne pas initier un échange tendu. Ainsi ce fut une réplique teintée de sarcasme qu'il lui adressa dans un premier temps, une réplique qui toutefois déguisait une interrogation véritable. Parce que oui, il se demandaitsi son camarade prévoyait d'aller en baratiner d'autres, après l'avoir pris pour un con. Puis il y eut cette référence aux oscars, peut être un peu facile, mais qui ici lui permettait comme n'importe quoi d'autre de se soulager de son amertume. Et puis, au bout du compte, désireux de comprendre, il finit par demander à Errol pourquoi il n'avait pas dit la vérité d'entrée de jeu. Percy, le regard de nouveau détourné, s'intéressa alors à la réponse énoncée par le brun. Le début se voulait très explicatif, et à vrai dire il répondait amplement à la question posée, même si Percy n'était pas certain de tirer la moindre satisfaction à l'obtention d'une réponse, quelle qu'elle soit. Mais il ne s'arrêta pas là et lui servit une suite qui le surprit davantage, parce qu'elle était plus introspective, plus auto-critique aussi. Pris de court, l'anglais reposa ses yeux sur Errol, qui semblait vouloir exprimer une sincérité totale, mais sur laquelle le blond émettrait presque des réserves, vu la situation. « Tu sais, je suis pas certain d'avoir besoin de savoir tout ça » qu'il commenta instinctivement, peut être parce qu'il était tant pudique quand il s'agissait de lui qu'il s'étonnait toujours du fait que les autres se confient. Le fait qu'il se livre d'une telle façon était un tantinet déstabilisante, et il est vrai qu'il avait tendance, inconsciemment, à poser sur lui un regard moins dur, moins critique. Il ne le prenait pas en pitié, mais il était perturbé, et donc plus très sûr du sentiment qui primait à cet précis. « En fait, ce qui m'a irrité, en dehors même du fait que tu m'aies raconté connerie sur connerie, c'est qu'en le faisant t'aies réussi à m’apparaître comme un gars cool. » Ça s'était très certainement vu à la façon qu'il avait eu de lui parler, de s'amuser de ses anecdotes, de se détendre considérablement comparé à la plupart des échanges qu'il connaissait d'habitude. « J'ai été bluffé par le recul que tu pouvais prendre sur ta situation, par le fait que t'arrivais à t'en moquer, et par tous ces trucs que tu m'as sorti et qui auraient du me mettre la puce à l'oreille, mais que j'ai pas remis en question, parce que c'était tellement gros que pour moi tu pouvais pas l'avoir inventé. » Pourtant, plus il y repensait, et plus il se disait qu'il y avait eu bien des moments où son discours s'était contredit, où certains éléments avaient été plus louches que d'autres, et où en soi il aurait pu comprendre qu'il y avait comme un petit foutage de gueule en amont. « Quand j'ai réalisé que ce mec que j'avais presque admiré n'existait pas, je me suis pris une claque. Et je crois pas l'avoir effectivement mérité. Pas cette fois. » Et là, c'est lui qui en venait presque à se confier sur son ressenti précis au moment où, sur le prime, Errol lui était apparu comme un camarade, et plus comme cet agent de maintenance à la personnalité presque attachante. Il s'était senti tellement bête qu'il s'en était voulu à lui-même autant qu'il en avait voulu à Errol.
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MessageSujet: Re: liar liar ~ 29/09 - 14:57   liar liar ~ 29/09 - 14:57 EmptySam 4 Oct 2014 - 1:24

Je suis habitué à faire preuve de diarrhée verbale depuis que je suis ici. Peut-être parce que je me crois chez le psy, dans une espèce de thérapie de groupe géante. Après tout, je suis venu ici pour apprendre – apprendre quoi, je sais pas trop encore, mais on verra bien. Je disais donc que je suis habitué à parler beaucoup (voire trop) mais d'un coup, ça me semble différent. Je suis sérieux, et j'ai la sensation d'agir en élève appliqué qui cherche très scrupuleusement la réponse d'un problème. Aussi le commentaire de Percy me tire un léger sourire sans joie et, un peu gêné, je décide de dévisager le lointain un instant. « C'est un peu le comble de l'égoïsme dont je fais preuve. Je dis les choses que j'ai besoin de formuler, de te dire, plus que les choses que tu as besoin de savoir. » Car concrètement, il n'avait pas besoin de savoir grand chose. Mon comportement ne pouvait pas être excusée par des circonstances atténuantes – je ne croyais pas en ce genre de recours. Il pouvait être toléré ou non, pardonné ou non, et Percy avait fait son choix. Difficile pour moi de l'en blâmer. J'attends alors qu'il prenne la parole, et, de façon assez inattendue, ses mots me touchent d'une façon que j'ai du mal à définir. « Je suis désolé de t'avoir dupé. Je suis loin d'être un gars cool. Si je l'étais, j'aurais pas eu besoin de prétendre en être un. » Être moi-même aurait alors été suffisant. Ça me tiraille les entrailles quand il dit ça, parce que je donnerais n'importe quoi pour être ce gars que j'ai prétendu être, échanger ma vie avec la sienne, là, maintenant, tout de suite. Comme Percy, je suis déçu par la réalité : j'aurais voulu qu'Errol n'existe pas. Qu'à sa place, il y ait seulement ce mec dont j'enviais la sagesse et l'humilité, que j'avais pourtant inventé de toutes pièces. Mais l'avais-je vraiment fait ? Je n'avais pas eu la sensation de créer quoi que ce soit. Tout juste d'incarner. Mais il me semblait inconvenant de revendiquer la paternité d'une invention que je n'avais pas fait l'effort de mettre au point. Je lance un regard en coin au jeune homme à mes côtés, et je me sens con. Je me sens tout petit, et d'une très faible importance. Il était là, l'air de rien. Il ne réalisait sans doute pas que c'était un peu merveilleux, qu'un type qui ait les moyens de se payer un majordome sur un coup de tête, puisse (presque) admirer un agent d'entretien, sans aucune forme de préjugés basés sur la classe sociale, l'âge, ou que sais-je encore, de l'individu en question. Il doit avoir dix ans de moins que moi, et être dix fois plus grand que moi à l'intérieur. Et comme je ne suis pas du genre à faire preuve de tact, peu de belles réflexions me viennent à l'esprit. Tel qu'on m'a éduqué, je serais tenté de lui foutre une claque dans le dos en concluant qu'il est un grand garçon et qu'il s'en remettra. Mais je pressens (étrangement...) que ce n'est pas la bonne conduite à tenir. « Je sais pas quoi te dire... » je finis par admettre en toute honnêteté, après un léger temps de silence, me sentant désagréablement impuissant. Je ne vois pas comment réparer mon tort, et je me sens bien mal placé pour tenter toute manœuvre consolatrice. « Là d'où je viens, dans ce genre de situations, on se tape sur la gueule et après on boit une bière ensemble et c'est réglé. Mais j'imagine que vous faites pas ça à Gibraltar ? » Je crois que mon sens de l'ironie revient, je le sens se pointer un peu frauduleusement au détour du point d'interrogation, quand un demi-sourire de nouveau sans joie se dessine sur mon visage. Bon, je connaissais peu Gibraltar, mais j'imagine que la population locale ne devait pas ressembler énormément aux rednecks d'Alabama.
Percy

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MessageSujet: Re: liar liar ~ 29/09 - 14:57   liar liar ~ 29/09 - 14:57 EmptyDim 5 Oct 2014 - 1:50

C'était très difficile pour Percy d'être confronté à un pareil discours, parce que chaque mot qui s'échappait des lèvres d'Errol lui semblait empreint d'une authentique sincérité, alors qu'il était forcé de considérer le fait qu'il puisse le baratiner à nouveau, avec une aussi grande facilité que la dernière fois. La façon qu'il avait de lui livrer ses ressentis avait alors tendance à le mettre mal à l'aise, parce qu'il n'avait pas l'habitude d'écouter les autres se livrer, au même titre qu'il n'avait pas l'habitude de se livrer aux autres. Du coup, ici, il était un peu pris de court par ce flot d'informations dont il ne savait tout simplement pas quoi faire. Errol se qualifia d'égoïste, et c'eut tendance à faire réfléchir l'anglais. Peut être l'était-il lui-même un peu, dans cet échange, dans la mesure où sous prétexte qu'il ne savait pas comment réagir, il partait du principe qu'Errol n'avait pas à se livrer comme il le faisait. Quelqu'un de plus expérimenté que lui à ce niveau-là aurait peut être su trouver les mots pour relativiser la situation, tâcher de se montrer compréhensif. Dans le fond, Percy n'était pas insensible aux termes relativement durs qu'Errol avait employé contre lui-même, mais il était comme incapable de le lui faire comprendre. Ainsi l'anglais resta là, les lèvres pincées, à lui lancer quelques brefs regards. Énonçant ce qui l'avait contrarié dans le fait qu'il se soit moqué de lui, il mouva légèrement la tête à la réplique du brun. « J'aurais préféré pouvoir en juger par moi-même, pour de vrai, quitte à ce que tu m'apparaisses effectivement comme un mec un peu moins cool. Je le suis pas non plus, après tout. » Errrol lui donnait l'impression d'être un petit peu torturé, et l'anglais avait beau se complaire dans une prétention sans faille et se porter une estime qu'il disait être illimitée, il pouvait peut être mine de rien le comprendre un peu mieux qu'il pouvait le penser. Car comme tout le monde, il lui arrivait de réfléchir à ce qu'il était, et à se retrouver face à une conscience bien présente, quoi qu'il en dise, et qui pouvait parfois le travailler un petit peu. Errol avoua alors ne pas savoir comment précisément gérer le problème, et les images qui vinrent à Percy au moment où il lui parla de là où il venait eurent tendance à le faire sourire, très légèrement. « Détrompe-toi, on sait se battre, surtout pour des conneries, c'est juste qu'ensuite on est plus ginger ale que bière » qu'il répondit sur un ton relativement léger, en lui adressant un regard à demi complice. Percy ne fréquentait pas énormément le peuple de Gibraltar, tout comme il n'était généralement pas très entouré, néanmoins il se souvenait de l'époque où il était rentré de son pensionnat luxembourgeois et où il avait eu envie de rattraper un peu le temps perdu. Cela dit, il avait plus souvent été question de draguer la copine d'un autre que de vivre une situation semblable à celle-ci. « C'est où, d'ailleurs, là d'où tu viens ? » Cette question qui pouvait paraître anodine témoignait de son désir naissant de le connaître pour ce qu'il était réellement, en laissant de coté la vie que son camarade s'était inventé la dernière fois. Une partie de lui était toujours relativement contrariée, bien sûr, mais une autre partie aimerait ne pas perdre davantage de temps à déplorer que le Errol de la dernière fois n'existe pas, et un peu plus à essayer de connaître celui à qui il avait véritablement à faire. « Je précise que je suis pas encore tout à fait décidé à passer l'éponge. Mais il est envisageable que je t'en veuille un peu moins après la discussion d'aujourd'hui. Je dis bien, envisageable. » De toute façon, il ne se voyait pas le prendre de haut chaque fois qu'il le croisait. Tout comme il ne se voyait pas prétendre qu'il n'avait aucune envie d'avoir de nouveau à faire à lui si au bout du compte le vrai Errol s'avérait aussi intéressant, voire même peut être plus, que le faux.

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