Ghika vient de passer une bonne quinzaine de minutes à chercher dans la maison une personne en particulier. Après avoir demandé à trois personnes, il a réussi à mettre la main sur une information valable. Ce qui est tout de même pratique. Dans le nid, chercher quelqu'un n'est pas comme dans la vraie vie, on n'a pas à sa disposition les mêmes moyens, on ne peut pas juste téléphoner et espérer que l'autre donnera sa situation géographique. On peut twitter, mais il faut espérer que l'autre aura son iPad à la main à cet instant, alors Ghika a eu recours à la bonne vieille méthode, le bouche à oreille. Maintenant qu'il sait où est sa cible... Ghika n'a qu'une idée en tête, une bouteille de soda et deux flûtes à champagne à la main, il fonce vers le jardin. Elle doit être là quelque part. Ah ! Voilà, étendue là, à la vue de tous, elle ne peut pas se cacher de lui plus longtemps. « Tiens, tiens, tiens ! En voilà une drôle de coïncidence, je te cherchais justement... » ricane Ghika en lui tendant une flûte et en ouvrant la bouteille de soda gazeux. Il s'assoit à côté d'elle. Felice est une des personnes avec qui il s'entend vraiment bien, au fond il s'entend mieux avec les filles de la maison qu'avec les garçons. C'est un fait établi, il a toujours été plus proche des nanas que des mecs. Mais il commence à se lier avec les membres de la gent masculine, ce qui est plutôt bien pour lui. « Au départ de Milou. Ça nous aura pris un moment, mais on est enfin débarrassé du cabot. Je propose donc un toast. A nos jours sans chien dans les pattes. » s'esclaffe-t-il en débouchant la bouteille et en servant sa comparse. Ni lui ni elle n'était de grands fans de la bestiole, en négligeant le fait que le départ de Milou voulait dire qu'Elin était partie. Il boit une gorgée du soda, champagne du pauvre à cette heure de la journée, après avoir trinqué avec Felice.

Oui, je l'avoue j'ai pris délibérément un bouquin à la bibliothèque pour le lire en extérieur. Je ne sais même pas si ce que je fais est légal dans le nid surtout que la bibliothèque  possédait des bouquins assez anciens donc plutôt précieux. Je n'ai pas pris un gros livre  avec une reliure en fil d'or, juste un petit livre de poche tout simple piqué au hasard dans les rayons de la bibliothèque. J'espère que Cupidon ne va pas envoyer la CIA à ma poursuite car je viens d'enfreindre la règle interdite qui va me valoir un petit séjour à Guantánamo au milieu de tous les copains de Ben Laden. Pourtant je décide de prendre le risque et me dirige dans le jardin pour entamer la lecture de ce livre qui pourrait causer ma perte. Autant en profiter tant qu'il est encore tant. Je m'allonge tranquillement dans l'herbe et entame ma lecture. Mais comme dans le nid on est jamais tranquille plus de 5 minutes, je me fais interrompre par un Ghika visiblement très joyeux  qui me cherchait depuis déjà quelques temps. « C'est fou, que me vaux cet honneur ? » je lui demande curieuse de savoir ce qu'il peut bien foutre avec sa bouteille de soda et ses flûtes de champagne. Ghika faisait parti des très bonnes rencontres de cette émission alors je me demandais bien ce qu'il pouvait bien mijoter. Lorsqu'il m'annonce qu'il veut trinquer au départ de Milou je ne peux pas m'empêcher de rire. Notre dégoût pour ce petit chien nous avait rapproché alors c'était normal de rendre hommage à ce cabot même si cela impliquait le départ d'Elin qui était une personne adorable. Tant pis. « 3 semaines avec ce clébard c'était déjà beaucoup trop long, l'aventure commence maintenant pour nous » plaisantais-je  après avoir trinqué avec son voisin. Boire du soda dans un coupe de champagne voilà qui faisait très distingué. « J'avais encore jamais bu du soda dans ce genre de flûte, tu en as d'autres des idées lumineuses de ce genre ? » je lui demande curieuse mais toujours avec un grand sourire. On était là pour fêter le départ d'un vieil ennemi.  

Elle est en train de lire quand il l'interrompt, mais ça n'a pas l'air de la déranger beaucoup. En fait Ghika dirait même qu'il la sauve d'une lecture particulièrement ennuyeuse. Cet honneur ? Felice sait comment parler à un Ghika pour le mettre d'encore meilleure humeur. Après la journée qu'il avait eu il avait bien besoin d'un petit remontant, mais à quatre heures de l'après-midi, il ne pouvait pas commencer à boire. Pour des raisons sociales, l'alcool trop tôt n'était pas très facilement admis, et puis pour des raisons stratégiques, les producteurs ne montreraient pas des images de lui ivre mort parce que Fake Lover reste une émission tout public. Le soda semblait donc le parfait pis-aller. « Je te dis c'est une coïncidence, je me trimballais par hasard avec deux flûtes et une bouteille de soda. » plaisante-t-il, évidemment qu'il la cherchait, mais plus pour se changer l'esprit qu'uniquement pour fêter le départ de Milou de l'aventure. Après une journée de lundi forte en rebondissements, entre l'abandon d'Auguste, le retour de Jaheim, son célibat dans l'aventure, Ghika a bien besoin de passer un moment sans se prendre la tête, juste à plaisanter avec Felice. « C'est pour ça qu'il est temps de faire la fête ! Mais parce qu'on est en plein milieu de la journée, qu'il est un peu tôt pour commencer à boire, on démarre au soda de luxe. » Le soda n'est vraiment pas son invention favorite, Il en boit en fait très peu, mais dans une coupe de champagne il trouve ça drôle, en fait il trouve même ça meilleur. C'est un peu comme si l'essence de la flûte, comme si sa symbolique de fête et de délice gazeux, emplissaient toute boisson qu'elle contenait. Même le soda devient alors un produit noble, ou presque. « J'arrive pas à croire qu'on ait laissé Milou sortir de l'aventure en vie... j'serais presque déçu de nous. » rigole-t-il, quoiqu'un peu sérieux. Ce truc les aura fait chier pendant trois semaines et ils n'ont rien fait pour mettre un terme à ses agissements. C'est dire s'ils veulent rester dans l'aventure.

Plongée dans ma lecture, je ne fais pas attention à tout ce qui m'entoure. Piocher un livre au hasard était une très mauvaise idée puisque j'avais au l'immense chance de tomber sur un roman qui n'est pas du tout à mon goût. Une histoire bidon avec des mots bien trop compliqués  pour que cela m'intéresse vraiment. Alors quand Ghika vient me trouver pour me proposer de poster un toast, j'ai presque envie de l’appeler mon sauveur. Je me redresse pour lui faire face  en attendant de voir ce qu'il me réserve. Un coïncidence ? Non je ne pense pas, Ghika devait avoir une idée très précise en tête et pas seulement de vouloir fêter le départ de ce petit Milou. « Toujours se balader avec deux flûtes en cas d'urgence, ça a toujours son utilité ». Je fais remarquer avec un grand sourire comme si c'était normal de se promener avec des coupes de champagnes sous le bras au cas où. Faute de mieux, il décide de trinquer au soda ce qui n'est pas pour me déplaire. Avec cette chaleur, il n'était pas conseillé de boire de l'alcool et puis être bourré à quatre heures de l'après-midi c'était franchement limite. J'accepte son verre sans broncher et je l'invite à s'asseoir à côté de moi. « Faisons la fête comme quand on avait cinq ans pour les goûters d'anniversaires, trinquons avec du soda comme si nous étions des adultes ». Des adultes, choses que nous n'étions pas, du moins pas encore, Ghika et moi nous avions tous les deux un petit côté enfantin. C'est peut être ce qui nous poussait à chaque fois à plaisanter et à ne pas philosopher pendant des heures comme les grandes personnes de ce monde. On préférait parler d'un stupide chien qui nous avait mené la vie dure pendant trois semaines, à imaginer tous les moyens possibles pour le tuer ou peut être juste le torturer. « On aurait peut être dû l'enfermer dans un sac et le jeter du haut de la falaise, non  ? ». Je confirme  que nous aurions vraiment dû gâcher un peu plus l'existence de ce clébard. Après tout, il m'avait fichu une peur bleue dès le premier jour de l'aventure. « On aurait vraiment dû le cuisiner pour le donner à manger aux habitants sans qu'ils s'en rendent compte, façon Hannibal Lecter, on est nuls Ghika, on a foiré notre mission ! ». Je me lamente tout en prenant une gorgée de ce soda qu'il avait pris la peine d'apporter.      

« Je suis comme les scouts toujours prêt. » plaisante Ghika, en réalisant qu'un de ses amis à l'extérieur lui répétait ça à chaque fois qu'ils sortent ensemble et que ça n'a aucun rapport avec le fait d'avoir de quoi boire, mais de quoi se protéger en cas de chasse sexuelle fructueuse. Il efface tout de suite cette pensée de son esprit pour se concentrer sur Felice. C'est bien plus important, car bien plus d'actualité, il réglera la question de la préparation de son pote à la sortie. Pour l'instant il a mieux à faire, en sirotant son soda il écoute Felice marquer un point. « J'ai jamais été invité aux goûters d'anniversaires quand j'avais cinq ans... par contre j'suis bon pour faire la fête comme les grands ! » commente-t-il sans plus d'explications. Ne pas avoir de mère à la maison l'avait rendu un peu difficile à vivre jusqu'à ses dix ans, il ne se faisait tout simplement pas d'amis, parce qu'il était... différent. Alors il n'a pas vraiment idée de ce qu'est l'ambaince d'un goûter d'enfants, mais il s'en fiche, il saisit l'idée principale et c'est bien ça le plus important. On se penche sur le cas du chien, qui a mystérieusement réussi à sortir de l'émission sur ses quatre pattes et non dans une boîte.« Avec les caméras la falaise aurait été trop risquée. » [/color]Parce que le but de leur mission avait été de le faire disparaître discrètement et le capturer et le jeter par dessus bord aurait été un peu difficile. Parce qu'il fallait d'abord se rendre à la falaise avec le chien retenu captif. L'idée de le cuisiner est bien meilleure, malheureusement ils ne l'ont pas eue à temps. « Nooooon ! Un ragoût de Milou, avec des échalottes et des carottes pour cacher le côté amer de la viande de chien. On aurait même pu le déglacer au whisky. En plus en mettant du whisky dans la recette on aurait été sûr qu'Andreja aurait fait l'aspirateur à bouffe... J'm'en veux, j't'en veux ! J'nous en veux on a été mauvais, mauvais, mauvais ! » s'écrie-t-il en tapant presque du pied contre le sol tel un enfant à qui on aurait retiré son jouet favori. Ça le dégoûte qu'ils aient été aussi peu synchronisés sur la question de l'élimination de Milou. Ils auraient dû foutre du chocolat dans sa pâtée, ça l'aurait tué en toute discrétion, quelle bande de bras cassés... « Voyons le bon côté des choses, avec ce qu'a vu ce chien dans le nid, ils vont être obligé de le faire piquer à la sortie. » entre les secrets qu'il a entendu, les images qu'il a surpris, la production ne peut pas courir le risque que des pays extrémistes mettent la main sur le cabot et lui implante une puce dans le crâne pour traduire ses souvenirs en données numériques. Avec ces données ils pourraient ruiner l'émission en révélant des scoops de l'intérieur et compagnie. Non, il n'y a pas la moindre chance que Milou s'en soit sorti vivant. Du moins c'est ce que Ghika espère...

Curieuse habitude que de se balader en permanence avec deux flûtes de champagne pour être toujours prêt à faire la fête. Du jamais vu dans l'histoire de l'humanité, surtout pour l'utilisation que nous allions en faire. Détourner la fonction même de cet objet qui était de recueillir un alcool aussi noble que le champagne  pour remplir le verre avec du simple soda, voilà qui était ingénieux. A vrai dire, sa petite fête ressemblait plus à un goûter d'anniversaire qu'autre chose. Une chose qui lui était inconnue, tout comme moi d'ailleurs. Je parlais sans savoir car je n'étais pour ainsi dire jamais allée à un goûter d'anniversaire. « Moi non plus, tant pis ça sera notre premier goûter d'anniversaire ». Là d'où je viens, les goûters d'anniversaires étaient proscris et puis j'étais devenue trop vieille pour inviter mes amis à venir manger des gâteaux et à jouer au loup. Tant pis, c'était déjà un bon début. Ghika ne manque pas d'exprimer sa tristesse de voir partir ce maudit chien sain et sauf. Nous aurions peut être dû le jeter de la falaise même si Ghika exprimait quelques réserves quant à la discrétion de cette mission. « Oublions la falaise, le balcon peut être ? On aurait pu maquiller ça en suicide. » Les autres candidats n'y auraient vu que du feu. C'était tout à fait concevable de croire que, dans un excès de folie, le pauvre chien aurait pu sauter du balcon. Il en était tout à fait capable. Mais la possibilité de  le faire manger aux autres candidats en toute discrétion semblait une solution beaucoup plus fiable.   « Il y a pas trop de viande sur cette bête, tout le monde ne pourra pas en profiter. Quel dommage. ». Je soupire et parle comme si nous étions vraiment en train de préparer notre plan d'attaque pour ce chien alors que de toute évidence il avait été gentiment convié à dégager du nid tout comme sa maîtresse. « Et puis c'est mieux de le refiler à quelqu'un qu'on aime pas, tu as ta petite idée ? ». Je lui demande même si cela n'a plus vraiment d'utilité en de telles circonstances. Nous avions misérablement échoué dans nos projets de disparition du petit chien. Nous n'en menions pas large à vrai dire. Trois semaines, c'était pourtant largement suffisant pour se débarrasser discrètement d'un élément indésirable, il n'y avait qu'à voir à quel point les candidats partaient à une vitesse grand V dans ce nid. Quoiqu'il en soit, Ghika avait sa petite idée quant au sort réservé à ce petit chien. Piqué pour assurer la protection des autres habitants du nid. « Depuis que le nid est devenu un baisodrome, il  a dû essayer de se crever les yeux lui-même le pauvre ». Ce clébard avait dû surprendre de biens belles scènes dans cette île, alors ça ne m’étonnerait même pas qu'il ait perdu le don de la parole. Un état post-traumatique très grave qui allait le poursuivre toute sa vie et qui allait le changer à jamais.      

Ghika lève son verre et trinque avec Felice. Parce que c'est ce qu'on fait dans ce genre d'occasions. Ce n'est pas vraiment l'anniversaire d'un d'eux, mais apparemment ils ont tous les deux manqué pas mal de célébrations étant enfants, alors qui se préoccupe de savoir si oui ou non ils ont vraiment quelque chose à fêter. Et même si ça intéresse quelqu'un, Ghika les emmerde, ils boivent du soda dans des flûtes en cristal pour leur pseudo-anniversaire s'ils veulent. « Au premier goûter d'anniversaire des anciens asociaux. » Difficile à croire venant de Ghika n'est-ce pas ? Surtout quand on ne connaissait que Ghika le mec super sociable et insatiable de la discussion. Mais, encore une fois, il faut comprendre que la version enfantine de l'américain n'était pas vraiment la personne la plus appréciée du monde. Pas qu'il soit devenu le plus populaire des kids on the block, mais ill est bien aimé par les gens en général. Le suicide... ouais bonne idée mais rien ne vaut le meurtre, c'est bien plus amusant à défendre devant une cour de justice, non ? « Un suicide ou un accident. Je nous vois déjà plaider notre cause : « Cupidon, il faut que tu comprennes on fumait une clope tranquille et en partant on a mis un coup de pied involontaire dans le derrière de Milou... on voulait pas le tuer j'te promets ! » ça serait un super argument, il était tellement petit... » rigole-t-il en se disant que c'était peut-être une piste à suivre, même s'ils n'ont plus aucune chance d'utiliser ces arguments puisque le chien n'était plus de la partie. Dommage qu'ils n'y aient pas pensé plus tôt. Quand Felice lui demande s'il a une petite idée de la personne à qui il aimerait faire manger du chihuahua... Ghika hésite un peu à répondre, parce que lui balancer qu'il aurait bien servir un plat à base de chien à Aaron parce qu'il a déjà l'habitude de flairer des derrières, ce serait quand même un peu déplacé. Faisant preuve de tact, pour une fois, il essaye de former une réponse acceptable. « J'aurais bien dit Aaron, mais étant donné que c'est ton partenaire je ne vais pas proposer qu'on l'empoisonne. » Ghika n'est pas méchant, ce n'est pas que Ghika le déteste, c'est juste qu'il a tendance à finir par ne pas aimer les personnes qui semblent montrer envers lui une aversion. Question de principe. « En parlant de baisodrome, si on oublie les orientations sexuelles et compagnie. Tu coucherais avec qui en premier ? » rebondit-il sur les mots de la brunette. Après tout, parler de cul au lieu de le pratiquer, c'est un peu son mode de vie en général.