+ elsa

Je me sentais bien dans l’eau. Dans mon élément. Peut-être parce que j’avais toujours été fasciné par la mer, et que j’y passais la plupart de mon temps de part mon métier. Ou peut-être que ça n’avait rien à voir. Qu’est-ce que j’en savais, moi, après tout ? J’avais beau être intelligent, je ne savais pas pourquoi certaines personnes préféraient rester dans les airs, sur terre, sous terre, ou encore dans l’eau. C’était sûrement des affinités qu’on avait dès la naissance. Bref. C’était l’heure de nager, ce qui me faisait particulièrement plaisir. Ça me permettrait aussi d’oublier un peu le départ de Zelda, et tout ce qui se passait avec Tilda. Même s’il ne se passait rien en réalité, mon mal être était tout simplement dans ma tête. Et ce n’était en rien la faute de ma partenaire. Je me rendis donc en maillot de bain, serviette sur l’épaule, à la piscine mise à notre disposition. Piscine où se trouvait déjà une candidate que j’appréciais particulièrement. Elsa. Qui était en train de faire bronzette au bord de l’eau. Je m’avance alors automatiquement jusqu’à elle. «  Il va falloir me supplier pour que je ne te jette pas à l’eau dans les secondes qui suivent. » Je dis avec un sourire taquin.

Comme je l'ai déjà dit à Andreja lors de la semaine précédente, le soleil c'est mon kiffe à moi. J'aime laisser mon corps se réchauffer, j'aime sentir les rayons du soleil me caresser le corps pendant que je me concentre sur le fait de ne rien faire du tout. Exactement mon occupation d'aujourd'hui. Allongée sur une serviette de plage que j'ai placé à côté de la piscine, je me délecte de la chaleur, du soleil. Bien entendu, pour éviter un cancer de la peau, j'ai bien étaler de la crème solaire. C'est important de protéger sa peau, tout le monde le sait. D'autant plus qu'une crème ne t'empêche pas de bronzer alors je ne vois pas pourquoi certain se bornent à ne pas en mettre. Les yeux fermés, des lunettes  de soleil fixées sur le nez, j'ai l'impression que rien ne pourrait me déranger. Sauf peut-être Lou qui vient d'arriver et qui m'annonce, avec un air assez satisfait, qu'il me faudrait le supplier si je souhaitais ne pas finir dans l'eau. Hum. Je ferai pas ça. Je ne supplie pas les gens. « Tu me ferais pas ça Lou !» Non, il ne le ferait pas.

Jeter Elsa à l’eau, pourquoi pas. Et puis, la voir me supplier pouvait toujours être marrant. Non ? Bon, d’accord… Pourtant, j’ai ces sourire amusé qui trône sur mes lèvres alors que je suis debout à côté d’elle. Je ne lui ferai pas ça ? Ah oui ? «  Tu es sûre de toi ? » Je demande en arquant un sourcil, alors que je commence à me pencher vers elle histoire de pouvoir la soulever correctement, et sans grande difficulté. Elle devait pas faire plus de 30 kilos la petite, à coup sûr. Je ne savais même pas comment elle avait pu donner naissance à un gosse, tellement elle était mince. Je la soulève alors sans lui donner la permission, tout souriant. «  Prête ? » Je ne le lui laisse même pas le temps de dire quoi que ce soit que je saute dans la piscine sans réellement prévenir. Et je me mets à rire une fois que nous sommes tous les deux dans l’eau. Tant pis pour elle, hein. Je passe alors une main dans mes cheveux pour les mettre en arrière avant de la chercher du regard. «  Je fais toujours ce que je dis. » Elle ne m’avait pas supplié, alors hop, à l’eau.

Bon d'accord, c'était un peu de la provocation que de prétendre qu'il n'en était pas capable. J'ai pas le temps de revenir sur mes paroles que déjà, il me soulève comme si je ne pesais rien. J'ai l'impression d'être plus légère que ma fille quand je le vois me soulever avec une telle facilité. Je m'agrippe à sa nuque pour ne pas tomber et je n'ai pas le temps d'essayer de me débattre, Lou saute dans l'eau en me tenant. Je ne peux rien faire, ses bras musclés m'encercle. Je suis prise au piège. L'atterrissage se fait sans encombre, sauf pour mes cheveux qui en prennent un coup. Heureusement que, contrairement à certaines filles, je n'ai pas passé dix heures à me les lisser pour que cela finisse comme ça. Malgré cela, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire et prends quelques minutes plus tard, l'air le plus terrifiant que je puisse me donner. Ce qui n'est pas très crédible en réalité, je suis aussi terrifiante qu'une moule sur un rocher. hum. «T'abuses Lou» Que je lâche en fronçant les sourcils en croisant mes bras sur ma poitrine. Maintenant, j'attends qu'une seule chose : qu'il me supplie de le pardonner. Alors que dans le fond, je ne lui en veux pas du tout. Au contraire, il me divertit. «Je me vengerai.»  Oui oui. Carrément, je n'ai pas peur de le dire !

J’estimais assez bien connaître Elsa pour penser qu’elle ne me crierait pas dessus si je la jetais à l’eau. Après tout, ce n’était que de la flotte. Je ne comprenais pas les gens qui n’aimaient pas aller dans la mer ou dans la piscine, c’était quelque chose que j’adorais, moi. Enfin qu’importe. Je ne me gêne pas pour la soulever sans aucune difficulté et me jeter à l’eau avec elle, tout sourire, fier comme un coq. Une fois la tête hors de l’eau, elle rit, ce qui est bon signe je suppose. Elle n’allait pas se mettre à bouder comme certaines diva auraient pu le faire. Non, Elsa n’a rien d’une diva, elle est beaucoup mieux. J’abuse, qu’elle dit. Et ça me fait rire. Non, parce que je n’estimais pas du tout avoir abusé. C’était bon enfant, et je savais qu’elle le savait. Oui oui. «  Tu m’aimes quand même, c’est le plus important. » Je dis, avec un sourire taquin, alors qu’elle dit qu’elle se vengerai. C’est là que j’arque un sourcil, mon sourire s’agrandissant. Elsa, se venger. Autant dire qu’elle ne me faisait pas du tout peur. Pas-du-tout. «  Tu vas te venger, hm ? Et comment ça ? » J’avais hâte d’entendre la manière dont elle avait l’intention de se venger. J’en profite pour me rapprocher un peu d’elle pour l’éclabousser.