Je traversais le rez-de-chaussée lorsque un énorme brouhaha provenant de la cave. Un bruit qui m'interpelle et me pousse alors à ouvrir cette porte, geste que je n'avais pas encore osé réaliser depuis le début de l'aventure. La cave est un lieu que j'évite au maximum, un lieu qui m'effraie un peu. La curiosité et cette fois trop grande et je saisis la poignée. J'entre-ouvre cette porte et passe seulement ma tête. Juste histoire de m'assurer qu'il n'y a pas quelqu'un prêt à me tirer par le bras pour me faire tomber et pourquoi pas, me tuer. Oui, j'ai toujours tendance à aller dans l'extrême, oui, j'ai peur que l'on souhaite ma mort. «Est-ce qu'il y a quelqu'un ? » Articulais-je tandis que je décidais de prendre mon courage à deux mains pour me faufiler entre la porte et le portant. Une main nerveusement cramponnée à la rambarde des escaliers, je descends doucement. Je ne veux pas me brusquer. Je ravale difficilement ma salive, toujours pas de réponse. «Si c'est une blague, elle est pas drôle du tout ! » Je m'exclame une nouvelle fois alors que j'atteint finalement le sol. Le noir m'effraie mais je prends tout de même la décision d'aligner mes pas et de trouver d'où provenait ce bruit. Chose que je n'aurai certainement pas du faire puisque la pénombre m'empêche de voir ce qui se trouve à mes pieds. Je trébuche rapidement, amortissant ma chute grâce à mes mains. «Aïe. »

Je l'avais regardé sans pour autant bouger le petit doigt. Non, je crois que j'étais trop effrayé à l'idée de descendre dans cette pièce qui n'en était à mes yeux pas une. Non, ça n'était pas une pièce, c'était un piège, ou plutôt une tanière. Celle du monstre des profondeurs du nid, et non, non, je ne parlais pas de Cupidon, bien qu'on aurait facilement pu les confondre, hm. Pourtant, lorsque j'entendais la jeune femme gémir depuis les profondeurs, je ne pu m'empêcher de me lever du canapé pour approcher d'un pas prudent vers l'obscur gouffre. Il n'y avait rien, plus un bruit, hormis celui d'un brouhaha infâme que l'on pouvait probablement entendre à l'autre bout du nid. Ça venait de là, c'était sûr. Posant un pied sur la première marche, je me voulais plus prudent que jamais tandis que mes yeux tentaient de voir dans l'obscurité, sans réel succès. « E-Elsa... tu vas bien ? » j'attendais désespérément une réponse, sauf que le brouhaha semblait avoir avalé mes paroles comme du petit lait, ne laissant pas de place pour un autre bruit que le sien. « Qu'est ce que c'est que ça... » C'était même pas drôle en plus. Alors évidemment, je descendais une seconde marche. Et évidemment, je la loupais et me pétais la tronche dans les escaliers, dégringolant jusqu'à arriver sur ce qui semblait être quelque. « C'est qui ? » miaulais-je en tremblant tandis que je tâtais maladroitement ce qui devait être les épaules de ladite personne. « C-C'est toi Elsa ? Dis moi que c'est toi, s'il te plait. » Punaise ce qu'on devait avoir l'air malin, là, tout de suite, ahem.

Une chute, manquait plus que cela. Je gémis un peu, juste le temps d'oublier la douleur qui cogne dans mon genoux. Une douleur qui m'empêche de me relever et ce, même si j'entends la porte s'ouvrir et une voix résonner, à priori celle de Adnan qui s'inquiète de mon sort. Une réponse que je ne lui donne pas dans l'immédiat puisque je suis bien trop préoccupé par ma jambe, mon genoux. Je suis trop concentrée sur la chute que je viens de faire pour répondre. Et je n'ai pas le temps de le prévenir qu'il se retrouve très rapidement sur le sol. Une fois de plus, il me demandait de révéler mon identité tandis que l'une de ses mains découvrait mon épaule. Une identité qui ne lui resterait pas inconnue. «Oui oui, c'est moi.» Je le rassure rapidement en attrapant sa main pour la compresser dans la mienne. «Faut porter plainte, c'est trop dangereux ici.» La situation dans laquelle nous nous retrouvions désormais le montrait parfaitement. «ça va, pas trop de mal ? » Je ne voudrais pas qu'il se soit cassé quelque chose, ce serait trop difficile pour moi de le remonter et de l'emmener à l'étage. Je prie donc pour qu'il n'ai rien, que ce soit que superficiel, comme moi. «Tu venais y faire quoi toi, à la cave ? »

Je n'avais jamais mis les pieds dans cette pièce, et je crois que la raison à ça restait plutôt évidente. Il y faisait sombre, trop sombre pour pouvoir y voir quoi que ce soit. Parait-il qu'il y avait cinq secondes de lumières toutes les deux heures, c'est ce qu'on m'avait dit, mais je n'avais jamais assisté à un tel phénomène jusqu'ici. Enfin, maintenant que je venais littéralement de faire le grand saut, il allait bien falloir que je réussisse à trouver la sortie. Mais avant tout, si nous pouvions réussir à faire stopper ces grognements, ça serait plutôt sympa, car je risquais rapidement d'en faire des cauchemars. En tout cas, j'étais plutôt rassuré de savoir que c'était bien Elsa à mes côtés. Il n'aurait plus manqué que je tombe sur un cadavre quelconque et que je frôle l'infarctus. Clairement, je ne savais plus à quoi m'attendre dans un jeu comme celui ci. « En vrai, je crois qu'on va finir nos jours ici, on ne saura même pas si on a été sauvé au prime ou pas. » lâchais-je plus dramatique que jamais alors que je prenais appui sur le sol à l'aide de ma main pour m'accroupir. « Je crois que tout est à sa place. » lui répondis-je lorsqu'elle me demanda si je m'étais fait mal. Je tâtais tout de même du bout des doigts mes membres, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise, on ne sait jamais. J'avais entendu dire que parfois, on ne réalisait pas que l'on avait mal avant de voir une plaie, étrange non ? Moi quand je me cognais - et dieu sait que ça m'arrivait très souvent - je le sentais instantanément. Pour ce qui était de ma présence dans un endroit pareil... « J'ai entendu un grognement... Et j'ai voulu l'arrêter. » et pile lorsque je terminais ma phrase, voilà qu'un nouveau grognement se faisait entendre dans l'un des coins de la pièce. « Ce genre de grognement... » punaise, c'est que ça faisait peur leur truc. « T-Tu crois que l'on n'est pas seuls ? » Parce qu'on aurait franchement dit qu'il y avait une bête avec nous, là dessous.