w/ feliceJe ne fais pas de choses passionnantes, je vais donc vous épargner le compte-rendu de ma vie durant ces dernières heures. Le fait étant qu'une chose en amenant inévitablement une autre, je me suis retrouvé sur le balcon. Un besoin d'air frais sans pour autant avoir l'envie ou la motivation de descendre et de rejoindre le jardin. Ma flemme légendaire ne changera jamais, c'est une certitude. Je suis très bien sur ce balcon, de toute façon. C'est un endroit qui n'est pas désagréable. Je suis affalé sur l'un des sièges présents, je laisse le temps passer sans même trouver le temps long. Ne rien faire, ça reste agréable. Pénètre alors Felice sur ce balcon, je lui envoie un timide sourire sans savoir quoi dire. Je la trouve fascinante, ne serait-ce que par ses multiples tatouages. Si autant de dessins sur une peau peut être repoussant sur certaines personnes, ça va très bien à la candidate. Je détaille ses bras, je regarde ses tatouages et je me demande ce qui l'a poussée à se tatouer ces dessins en particulier. Il doit bien y avoir une histoire derrière tout ça ? Même si l'histoire se résume en un « j'en avais envie, c'est tout ». "J'aime bien tes tatouages. Tu as fait lequel en premier ?" je m'entends alors dire. Je me dis que maintenant, elle va savoir que je la fixe et d'une certaine façon -conne, cette façon – je trouve que ça a un côté embarrassant. J'aurais pu m'abstenir de l'ouvrir, c'est quelque chose que je fais très bien en général.

J'avais survécu une bonne partie de la journée sans avoir fumé la moindre cigarette. Une performance qui relève de l'exploit quand on sait qu'à l'inverse d'être une grande mangeuse je suis plutôt une grande fumeuse. C'est une vilaine habitude que j'avais prise lors de mon adolescence et qui ne m'avait jamais quitté. Difficile d'arrêter du jour au lendemain surtout lorsque l'envie n'y était pas. Alors je laisse le tabac faire son oeuvre et s'il doit détruire mes poumons alors ce sera bien fait pour moi. Le manque se fait sentir aux alentours de 16h30, je lutte et résiste pendant quelques minutes qui me paraissent être des heures. N'y tenant plus, j'arrive sur le balcon fermement armée de mon paquet de cigarettes et de mon briquet. Je remarque la présence de Noah qui m'accueille avec un léger sourire auquel je réponds immédiatement. Il n'est peut être pas disposé à me parler alors je fais ma vie sans me soucier de sa présence si c'est ce qu'il souhaite. Portant après quelques longs instants de silence, il se décide à me parler pour m'interroger sur mes tatouages. Mon premier pour être plus précis. Je n'aimais pas cette question, mon tout premier tatouage était le plus personnel de tous et chargé en symbolique. Alors avant de lui répondre, j'amène le briquet vers mon visage pour allumer la cigarette perchée entre mes lèvres. Un autre moyen de me donner du courage. « C'est celui-là, le soleil » . Je lui réponds en indiquant le motif de l'astre solaire qui ornait mon bras gauche. Pas de mensonges, rien, j'étais totalement honnête sur la question pour une fois. Ce n'était pas le plus discret de tous mais pour le premier je voulais quelque chose de fort et d'imposant dans la mesure du possible. « Ce n'est peut être pas le plus beau mais c'est mon préféré » . Le plus beau étant celui que j'avais tout le long du dos jusqu'en bas des fesses mais peu de personnes étaient en mesure de pouvoir le voir.