Paloma l'embrasse sur la joue et il sourit. Elle est douce Paloma, douce et forte. Elle le dépasse par bien des points. Elle le fait tanguer et elle le renforce. Il ne sait pas pourquoi il se sent comme ça avec elle, comme si elle lui avait toujours manqué et qu'il ne l'avait jamais su. Quand elle lui sort qu'il va tous les faire craquer Ghika rigole. C'est un rire toujours franc qui s'échappe de ses lèvres. Il ne sait pas mentir pour de vrai. Endosser un rôle oui, mentir ça demande trop de duperie. « Putain si j'avais su que c'était aussi facile de mettre tout le monde dans ma poche j'aurais porté du cuir plus souvent ! » déconne-t-il complètement. C'est que s'ils ont des pulsions sado-maso Ghika est prêt à les étudier, les liens qui existent entre les dominants et les soumis dans une relation bdsm ont toujours eu quelque chose, sinon de fascinant, au moins d'intrigant à ses yeux. « On va voir si tes talents de voyante sont toujours aussi efficaces ! » Après tout, elle lui a bien mis la vérité en face il y a deux semaines en lui racontant ses rêves. Peut-être qu'elle a encore eu une prémonition, Ghika le souhaite finalement, ça serait pas très fair-play de retourner dans le nid parce que Paloma la sorcière a influencé magiquement les votes, mais il s'en moque. Le téléphone sonne et elle décroche. « You go girl ! » lui lance-t-il un sourire attendri aux lèvres.

Aux paroles de Adnan, je ne suis pas sûr de savoir s’il essaie volontairement de me faire fuir, ou si tout ça vient de sa maladresse habituelle. Je préfère opter pour la deuxième éventualité, et prendre alors place à côté de lui. Je n’étais pas amusant non plus, après tout. Du moins, je ne pensais pas l’être. «  Tu n’as pas besoin d’être amusant pour être intéressant. » Je lui dis en lui offrant un sourire. Il ne fallait pas qu’il se réduise à une personne amusante ou non. On pouvait être tellement plus… Est-ce que j’allais bien. J’haussais les épaules à sa question, en fronçant instinctivement du nez comme pour montrer que la réponse à cette question n’était pas si simple que ça. «  On va dire que oui. » Je réponds alors, préférant opter pour le oui plutôt que pour le non. En tout cas, je ne peux pas m’empêcher de rire lorsqu’on diffuse les réponses du détecteur de mensonge. «  Le détecteur de mensonge a dû se tromper, je suis sûr qu’il ne vit que pour les fessées. » Je plaisante alors.

Elle n'est plus prisonnière, Pia. Plus enfermée à l'extérieur, elle est libre de retourner se cloîtrer dans le nid maintenant. C'était sans doute l'ironie de la situation, mais elle est trop heureuse lorsqu'on l'autorise à franchir la porte de nouveau. Elle a quand même pu aller dans le salon, mal grès sa punition, mais étant donné que cela avait engendré la révélation de son secret, elle aurait peut-être préféré rester dehors. C'est pas qu'elle en a spécialement honte, ce n'est pas de sa responsabilité, rien qu'un coup du destin. C'était simplement frustrant d'avoir été percé à jour et ce parmi les premiers. Elle est en retard pour le prime, comme à son habitude, ayant profité de la douche un maximum, trop heureuse de quitter celles des vestiaires du gymnase, avant de passer d'heureuses retrouvailles avec les fringues contenues dans son casier. Elle s'est fait belle, pour son grand retour, Pia, elle a sorti la robe, un peu émeraude, qui fait ressortir ses cheveux roux. Elle arrive sur le plateau après la majorité des candidats et cherche une place du regard. Elle avise Felice dans un coin mais détourne la tête. Elle n'est pas trop rancunière, mais elle ne tient pas à passer sa soirée avec la belle brune alors que c'est elle qui a balancé son secret il y a quelques jours à peine, aussi puéril que ça puisse paraître. Elle finit par aviser Andreja et vient se laisser tomber sur le fauteuil à ses côtés, accompagnée de son éternel sourire. « Ça va me faire du bien de retrouver notre lit, franchement. » C'est que leur matelas king size commençait à lui manquer. Elle adresse un signe de tête à Tilda qui semble s'amuser autant qu'à un enterrement avant de lever le pouce vers Ghika, pour l'encourager pour la forme, parce que c'est impossible qu'il parte ce soir de toute façon. « J'ai loupé quoi, sinon ? »

Son détecteur de mensonges ainsi que celui de McKayla sont dévoilés et si cette dernière a été parfaitement honnête, on ne peut pas en dire de même du sien. Il est sceptique, d’ailleurs, puisqu’il a été parfaitement honnête sauf sur une question et c’est d’ailleurs à cause de celle-ci qu’il a répondu par l’affirmative à la question lui demandant s’il a menti lors de cette interrogatoire. Mais visiblement, cette machine n’est pas fiable puisqu’elle n’a pas su mettre en avant son mensonge. Bien. Ça ne le dérange pas plus que ça, il n’a jamais trouvé cette machine fiable de toute façon et elle le lui prouve une nouvelle fois. Quoi qu’il en soit, son attention est bien vite détournée du détecteur par l’arrivée de Mallaury à ses côtés. « Ravi que tu tiennes ta promesse. » Il lui avoue, esquissant un bref rictus pour lui prouver qu’il est plutôt satisfait que Mallaury ne l’ait pas abandonné. Enfin, cela a failli, puisqu’il revient de loin, son estomac ayant fait des siennes. Il a conclu à un ulcère, en bon hypocondriaque qu’il est. « Mais il y a du progrès, tu n’as pas pensé à un cancer, c’est déjà bien. » Il réplique, légèrement moqueur. Concrètement, un cancer de l’estomac c’est quand même bien pire qu’un ulcère, alors Mallaury est sur la bonne voie pour guérir de son hypocondrie. Il esquisse un nouveau rictus quand Mallaury lui évoque les raisons qui l’ont poussé à se rendre au prime malgré son problème à l’estomac. « Oui, parce que c’est connu, je suis extrêmement sensible et cela se serait terminé dans un torrent de larmes. » Et là, il ne se moque pas du tout de l’award du plus insensible qui a failli lui revenir, non, du tout. « Quitte à sortir, autant ressembler à quelque chose. » Il finit par dire, sérieusement, à la remarque de Mallaury quant à sa tenue. Il y a de cela, s’il vient à sortir, il aimerait ressembler à quelque chose, et surtout, le manteau a l’avantage de pouvoir servir pour se cacher le visage, il pense à tout Alistair. « Mais je crois que la reine de l’élégance reste Clémentine. » Il déclare simplement, en voyant sa partenaire s’asseoir près d’eux, une façon comme une autre d’également l’inclure à la conversation, mais aussi de reconnaître que sa robe lui va très bien. « Cupidon qui devient curieux, ça ne me plait pas trop. » Il annonce ensuite quand l’angelot fait son apparition pour poser des questions à Lou et à Percy, questions qui semblent sensibles à première vue. Ouais, il se disait bien aussi que le prime était trop calme jusqu’ici.

Je me demandais bien pourquoi Lou s'asseyait à côté de moi. D'habitude, il trainait toujours avec sa partenaire, alors oui, je trouvais ça étonnant. J'avais eu l'occasion de parler à Tilda cette semaine d'ailleurs, elle était plutôt gentille. Il faut dire qu'elle ne m'avait à la base pas laissé une très bonne impression du fait de m'avoir nominé, mais je ne pouvais pas lui en tenir rigueur. Surtout qu'au final, McKayla et moi avions été sauvés par le public. McKayla qui n'était toujours pas là d'ailleurs, j'espérais qu'elle ne s'était pas endormie. Pourtant elle ne dormait jamais beaucoup... Peut-être que quelqu'un l'avait séquestré dans le placard à balais ? Une drôle de façon de la faire taire, surtout que la porte n'était pas bien épaisse. Lou me répondit que je n'avais pas besoin d'être amusant pour être intéressant, et mes joues rosirent quelque peu tandis qu'un timide sourire venait étirer mes lèvres. Je l'aimais bien Lou, bien que nous ne parlions pas si souvent que ça. Quant à la prochaine question, il l'évita sans vraiment y croire lui même. « Je préfère quand tu souris. » décrétais-je en un hochement de tête. « Du coup, t'auras pas le droit de faire des grimaces et ce tant que tu seras à côté de moi, deal ? » vu le calme de la soirée, ça s'annonçait particulièrement difficile pour le jeune homme. Le téléphone sonnait et Paloma décrochait, bien. Moi, je ne l'aimais pas trop ce téléphone, j'étais content de ne jamais l'avoir. Et puis j'étais vraiment très nul lorsqu'il s'agissait d'avoir des conversations téléphoniques, hm. Lou me parlait du détecteur de mensonges, et d'une des réponses d'Alistair, et je lâchais naïvement. « Comment tu le sais ? » avant d'arquer les sourcils, comme si je venais d'avoir une révélation. « Oh vous avez... ? » Ils étaient passés à la vitesse supérieure ? Alistair, vraiment ? Je ne savais pas. On ne me disait jamais rien à moi, tss.

Cupidon intervient et confirme la raison pour laquelle je ne voulais pas venir au prime en premier lieu. Une question sur Percy et Tilda, ô joie. Je ne peux pas m’empêcher de soupirer un peu en m’enfonçant un peu plus dans le canapé. Est-ce que j’aurai réagi d’une différente manière si ce n’était pas Percy ? La réponse paraissait évidente à mes yeux. Pourtant je ne pouvais pas non plus assurer que je n’aurai pas du tout eu de réaction si ça avait été un autre candidat. Je ne pouvais pas le savoir à l’avance non plus, ma réaction avait juste était spontanée. Mais bien évidemment, j’avais la certitude que je n’aurai pas réagi aussi… violemment. «  Oui, j’aurai réagi différemment si elle avait couché avec un autre candidat. » Je dis tout simplement. Pas besoin d’explication, j’en avais déjà trop dit à mon goût. Je ne voulais plus penser à ça. Concentrons nous sur Adnan, plutôt.