Bon, il allait falloir un peu plus qu'un ton enjoué et un sourire de sa part si il espérait dérider un peu Tilda ce soir, de toute évidence. Puisqu'elle trouvait même le moyen de se faire une excuse pour ne pas sourire de ce qu'il venait de dire ... Malin, mais pas vraiment marrant, du point de vue du serbe qui esquissa une moue déçue en guise de réponse. « Tu devoir faire mieux que ça ... me oblige pas à sortir les chatouilles. » Vraiment, il ne souhaitait pas en arriver là, mais si il le fallait il irait jusque là, il n'hésiterait pas. Mais avant d'en arriver là il aurait déjà bien aimé être sûr qu'il n'y avait pas de souci entre eux ; C'était stupide mais il n'en était pas cent pour cent certain, et il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas ressenti un certain soulagement lorsque Tilda lui avait assuré que non, et attrapé sa main comme pour appuyer ses dires. Sans rien dire de plus il s'était contenté d'acquiescer d'une signe de tête, esquissant un léger sourire tout en sachant qu'elle ne lui rendrait pas. Tant pis, il ne lâcherait pas sa main. Surgissant elle de nul part Pia était enfin apparue et venue s'installer à côté de lui en commentant le fait qu'elle allait enfin retrouver leur lit. Y allant d'abord dans sifflement admiratif quant à sa tenue, il avait esquissé un sourire et répondu « Aaah, bah moi aussi. » Parce qu'il avait dormi avec elle toute la semaine, comme convenu, et qu'à lui aussi son lit commençait à lui manquer. « Même si tu encore me prendre toute la couette. » avait-il tout de même rajouté d'un ton innocent, alors qu'il savait très bien que celui qui avait tendance à s'enrouler dans la couette et à prendre un peu trop ses aises la nuit, c'était surtout lui. La rouquine s'était alors renseignée sur le début de prime, et haussant les épaules le serbe avait répondu « Cupidon recommence de poser des questions ... louches. » Il ne savait pas trop si louche était le terme le plus approprié, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé sur le coup. « Et Paloma au téléphone, mais je sais pas ... » Alors qu'il disait cela cependant la jeune femme avait raccroché le dit téléphone et s'était tournée vers Jessica pour lui annoncer qu'elle venait de lui filer un accès à la loveroom, ainsi qu'au serbe qui était resté interdit un instant « ... Ah, heu ... merci. » Oh il ne niait pas être satisfait, satisfait de pouvoir justement satisfaire sa curiosité. Et surtout d'avoir à disposition une pièce sans caméras, toujours utile quand on avait besoin de lâcher un peu la pression ... Et dieu sait qu'il en avait besoin, parfois. « Suis pas fâchée, je rester dormir avec toi. » avait-il tout de même rajouté d'un ton amusé à l'intention de Pia. La côté de popularité était dévoilée, et Andreja n'était pas peu satisfait de l'argent ajouté à sa cagnotte ... Il se refaisait, un peu. Il préférait ne pas penser au montant qu'aurait atteint sa cagnotte s'il n'avait pas du en céder une si grosse partie la semaine précédente. Cupidon continuait avec ses questions, et entre ses doigts Andreja avait senti la main de Tilda se cripser lorsqu'il avait été question de sa personne, Lou se montrant aussi loquace qu'un Alistair dans ses mauvais jours, et Percy dissertant trois plombes pour dire au final qu'il n'en avait rien à foutre. Bon. « Je être sûr tu avoir l'habitude les hommes se battre pour toi. » avait-il alors glissé à l'oreille de Tilda d'un ton amusé, toujours dans l'espoir de la dérider un peu parce que oui, il espérait toujours. Jessica quant à elle avait eu une nouvelle occasion de déverser sa haine sur Paloma, et quand bien même Andreja n'avait jamais caché sa préférence pour la seconde il trouvait cela un peu excessif. Mais pas au point non plus de se transformer en langue de vip comme le faisait Ghika en guise de commentaire ; Depuis quand Ghika était-il devenu si acide, d'ailleurs ?

En vient la rubrique d’Akela, que j’écoute avec attention puisqu’il ne se passe pas grand chose d’intéressant sur ce plateau. À croire que tout le monde s’est passé le mot. Je détourne les yeux alors que Akela parle de Tilda et moi et de cette fameuse « discussion » dans la cuisine. Je crois que j’en ai honte, et que ça me fait mal de voir ça. Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne veux plus penser à ça, je veux laisser ça derrière moi, mais il y a toujours quelque chose pour me rappeler qu’on ne se parlait plus. C’était comme si nous existions plus l’un pour l’autre, et ça me faisait mal. Bref. J’écoute la suite. Il y a même Andreja et moi à la fontaine. Bon, il faudrait peut-être que je me calme un peu sur la boisson, ça ne m’allait pas au teint. Mais le pire, c’est quand Akela parle de Sacha et Aaron. Je crois que mon visage se décompose. Je n’y crois pas. «  Mais quel connard. » C’est spontané. Ça part tout seul, sans que je puisse le retenir. Et je lâche ça beaucoup trop fort, évidemment. Tant pis si tout le monde m’a entendu. Sacha a couché avec Aaron. Ce même Sacha qui m’a parlé d’avenir et toutes ces conneries. Il s’est bien foutu de ma gueule. Je n’y crois pas, vraiment. Je suis tellement sous le choc que je ne suis même pas en colère, ni triste. Je n’ai même pas de réelle réaction en fait, je me contente d’écarquiller les yeux. J’ai l’impression d’avoir été pris pour un débile, surtout quand Akela enchaîne avec notre « réconciliation ». Réconciliation de mes fesses oui. Putain. Je n’étais pas du genre à jurer, loin de là, je détestais ça, même. Je trouvais ça vulgaire. Pourtant, là, tout ce que j’avais envie c’était de l’insulter de tous les noms. Il m’a mené en bateau, et je me sens ridicule. Surtout devant tous les candidats, comme ça. Oui, je me sens ridicule, et idiot. Je crois que je n’ai jamais eu l’impression d’être aussi débile de toute ma vie. «  Excuse-moi. » Je dis à Adnan en me levant pour me diriger vers le buffet. Au diable ma résolution d’arrêter de boire, j’avais besoin de plusieurs verres, là. J’attrape d’ailleurs la bouteille de vodka sur la table, un verre, et je l’embarque avec moi pour retourner m’asseoir à côté de Adnan, en essayant de faire bonne figure. Chose qui est quasiment impossible. Je savais que je n’aurai pas dû venir.

Le prime se passe sans encombre, alors je suppose que c'est pour ça que Cupidon a décidé de mettre un peu de piment en posant des questions qui fâchent à plusieurs personnes et bon, je suppose que je vais droit en avoir une également. En attendant, j'écoute les réponses de mes camarades. Y a pas mal d'embrouilles et même si des gens que j'apprécie sont concernés, je ne m'en mêle pas. Pour autant, vous vous doutez bien dans quel parti je me place. Puis on me pose une question, une question qui me gêne pas tant que ça, même si ça parle d'Adnan.   « J'ai décidé pour son bien de ne pas m'accrocher à Adnan finalement. Les gens ont raison, on n'est tout simplement pas fait pour être ensemble donc on a décidé de rester ami... » Ca m'écorche quand même la bouche de le dire, à haute voix comme ça mais on a déjà eu une discussion avec Adnan à ce sujet, je veux plus que mes intentions soient flous, alors autant le dire devant tout le monde que tout le monde arrête de le bassiner avec moi.  « Maintenant cette semaine j'étais mal, j'avais besoin d'affection, c'était une erreur...  » Je confesse en tentant de paraitre le plus naturel possible. Autant tout avouer hm. Mon regard se pose sur Lou, je dois avouer ne pas savoir que Lou et Sacha, c'était si sérieux et je me sens mal quand je vois à quel point ça le blesse. Merde.

Après être revenu vers Adnan avec une bouteille de vodka et un verre, je n’ai pas le temps d’en boire une gorgée que le téléphone sonne. C’est un réflexe bidon, mais je vais décrocher, puisque tout le monde marche au ralenti ce soir. Moi, je suis toujours ahuri par ce que je viens d’apprendre. Je ne peux pas croire que j’ai accordé aussi facilement ma confiance à Sacha. Cupidon me dit ce que je dois faire. «  Je n’en ai pas envie. » Je dis alors en raccrochant au nez de Cupidon, sans me rendre compte que j’allais peut-être être réprimander pour avoir parler de cette manière à l’angelot. Pourtant, je retourne m’asseoir auprès d’Adnan, sans un regard pour personne, et je me sers un verre.

Mallaury progresse, il a pensé avant tout à un ulcère et non pas un cancer, ce qui aurait été la première hypothèse pour un vrai hypocondriaque. Plus sérieusement, il ne sait pas si Mallaury l’est vraiment (ou plutôt, à quel niveau il l’est), mais bien qu’Alistair ne soit pas le roi des blagues, ça le soulage un peu que Mallaury s’en charge pour lui, d’autant plus que celui-ci ne l’a pas marqué pour son humour. On ne dirait pas ainsi, mais quand il est nerveux, Alistair est plus réceptif à ce genre de propos, parce que cela lui fait penser à autre chose. Pour en revenir à l’hypocondrie de Mallaury, il n’est tout de même pas atteint au point de s’imaginer victime d’un cancer. « Me voilà rassuré. » Bien, il n’aura donc pas à appeler un médecin en urgence parce que Mallaury leur fait une petite crise de panique pour une boule suspecte ou ce genre de choses. Quant à la possibilité que Mallaury puisse avoir pensé ne serait-ce qu’une seconde abandonner Alistair, il est évident que ce dernier se serait noyé dans un torrent de larmes, tant la séparation d’avec son colocataire aurait été douloureuse. Visiblement, le torrent c’est le minimum pour pleurer la non-présence de Mallaury à en croire ce dernier, hm. « Tu es du genre difficile, en plus. » Si un torrent ne lui suffit pas, hm. Alistair s’étonne lui-même de rentrer dans ce petit jeu de sarcasme, il n’en a pas l’habitude. Ils redeviennent un peu plus sérieux par la suite en parlant vêtements, qui l’eut cru. Alistair a fait un petit effort, histoire d’être présentable s’il vient à sortir, ça passe mieux que de ressembler à un déchet. Mallaury ne tarde d’ailleurs pas à rétorquer qu’il ne sortira pas. « J’aimerais en être aussi sûr. » Il déclare, haussant les épaules, peu convaincu. « J’ai l’impression de revivre le prime de dimanche dernier, mais les rôles sont inversés. » Et pour le coup, Alistair se sent un peu stupide, sachant qu’il s’est transformé en vrai coach d’espoir pour Mallaury la semaine précédente en ne cessant de dire qu’il n’allait pas quitter l’aventure, et maintenant que les rôles sont inversés, il comprend tout à fait son ressenti. Il l’a déjà vécu à vrai dire vu qu’il s’agit là de sa deuxième nomination, mais il avait malgré tout bien plus d’espoir de s’en sortir à la première qu’à celle-ci, c’est bien pour cela qu’il peine à être d’accord avec les paroles de Mallaury. Mais oui, il se sent stupide de s’être montré aussi insistant la semaine dernière alors qu’il agit exactement de la même manière que son camarade. Quoi qu’il en soit, il verra bien à la fin de l’émission, même si sa nervosité n’est pas décidée à le quitter, il profite malgré tout du prime. Clémentine ne tarde pas à s’asseoir non loin d’eux et il en profite pour complimenter la jeune femme sur sa tenue, car les deux hommes font pâle figure à côté d’elle, Mallaury est d’accord avec lui. Il l’invite à se joindre à eux, ce qui ne déplait pas Alistair, cela fait toujours une personne de plus susceptible de lui changer les idées. Alistair émet une réflexion à voix haute sur le programme de la soirée, qui consiste visiblement à répondre aux questions indiscrètes de Cupidon. C’est pas son truc à Alistair, cette curiosité mal placée dans le simple but de provoquer des conflits. Mais Clémentine a une hypothèse qui se tient, l’audience tout simplement. Il hoche la tête, ça se tient, oui. « Ce n’est pas garanti que chacun ait le droit à sa question personnalisée. » Il réplique ensuite. Ça ne met pas forcément tout le monde sur un pied d’égalité, vu qu’il y a toujours des oubliés. Ce n’est pas la première fois qu’il y a un prime où des questions sont posées, et lors du précédent, il lui semble que certains y sont passés plus que d’autres. En parlant de ces fameuses questions, Mallaury a le droit à une de celles-ci, concernant Percy. Lui n’a pas trop suivi ce qu’il se passe entre les deux candidats, au contraire de sa partenaire visiblement, compte tenu de sa réaction, mais bien qu’Alistair apprécie Percy, ce n’est pas un mal que Mallaury ne donne pas de crédit à ses provocations. « Bon, je suppose que tu es tranquille pour la soirée, maintenant. » Il déclare à l’intention de Mallaury. Il a eu le droit à sa question désagréable, le seul avantage est qu’il risque désormais d’avoir la paix, Cupidon préférant sans doute se concentrer sur les autres. Entre temps, la côte de popularité est dévoilée et il fronce les sourcils en se découvrant cinquième. Il veut bien reconnaître qu’il a fait des efforts, mais de là à progresser encore dans ce classement. Ça lui a fait plaisir, la semaine dernière, mais là, ça le laisse sceptique, il doit y avoir un truc pas net et surtout, la chute probable qu’il va s’offrir s’il reste risque de faire mal à sa cagnotte. Il est ensuite capté par le bilan d’Akela, mais non pas parce que celui-ci se montre plutôt sympathique à son égard pour une fois, mais parce qu’il a diffusé les images de son moment passé avec Gaëtane, et qu’il sait pertinemment que le fait qu’elle se soit souvenue de certains détails ne devait pas s’ébruiter. Il en oublie un peu Clémentine et Mallaury pour déposer ses prunelles sur Gaëtane, guettant sa réaction. Oui, on pourrait presque dire qu’il s’inquiète pour elle.