La nuit était calme, la maison l'était tout autant à croire que les habitants avaient désertés le nid d'amour ce soir. Il était relativement tard, seulement impossible d'aller rejoindre la chambre où les autres dormaient à point fermés depuis quelque heures déjà. Non, il restait seulement une semaine et demi d'aventure mais de plus qui pouvait savoir ce qu'il se passerait à notre sortie. Cette éventualité me faisait froid dans le dos, j'angoissais rien que d'y penser si bien que j'avais l'intention de profiter de chaque instant avec l'homme que j'aimais comme si c'était le dernier. Je l'avais vu se mettre en maillot pour incontestablement rejoindre la piscine, à cette heure, il n'y aurait certainement personne. Je décidais de le rejoindre, d'autant que la nuit cet endroit prenait un tout autre sens. Lorsque j'entendrais dans la petite pièce chauffée, il était déjà dans l'eau, j'ôtais doucement ma robe dévoilant mon bikini bleu nuit, tandis que je l'observais souriant. « Toi, moi, cette piscine, il y a comme un parfum de déjà vu tu ne trouves pas ? » Soufflais-je malicieusement tandis que j'empruntais les escaliers de la piscine m'immergeant de celle-ci jusqu'à la taille.

J'étais étrangement serein face à ces nominations. J'étais en demi-finale, c'était un parcours inespéré que j'avais fais dans la maison. Bien sûr je voulais plus, toujours plus, je participais à ce jeu dans le simple but de gagner l'aventure et le pactole qui s'y attache, mais savoir que j'allais peut-être quitter définitivement la maison vendredi soir ne m'inquiétait pas. Au contraire, j'étais confiant, et ça me permettait entre autre de profiter plus sereinement du nid cette semaine. J'avais envie de faire la fête, de m'amuser, de découvrir des secrets aussi. Comme celui de Sydney, par exemple, qui ne cessait de me tourmenter, surtout depuis cet indice de Matthew que je ne parvenais à interpréter tant il soulevait la complexité de ce que cachait ma partenaire. Isolé à la piscine seul, endroit où comme beaucoup avaient dû le comprendre je parvenais à m'apaiser plus aisément, j'entendis un candidat pénétrer dans la pièce. Je ne pris pas la peine de lever la tête, il se manifesterait sûrement et sa voix me permettrait de le reconnaitre. Et pour cause, étant donné que se fût Sydney en personne qui vint me rejoindre dans l'eau. Étrangement à l'aise, je faisais la planche à la surface de l'eau, fixant le plafond les yeux dans la vague, hésitant même à fermer les paupières. Ces moments où le vide se faisait dans ma tête étaient des plus rares.

Un silence étrangement déroutant régnait dans la pièce, Franz n'avait pas prit la peine de me répondre si bien que je ne disais plus un mot. Tournoyant dans l'eau, je profitais ardemment de ces derniers instants, la piscine par exemple apaisante à souhait, de l'eau qui foulait délicatement mes membres, de la sensation que conférait cette bulle. J'étais impatiente de retourner chez moi, revoir mon fils, emménager à nouveau dans mon minuscule appartement du centre de Dublin, mais ça signifiait également devoir réorganiser un bon nombre de choses, changer de façon de vivre, puisque depuis plusieurs semaines certaines choses s'étaient imposé à moi, m'ouvrant les yeux sur certains attraits de ma vie qui devait définitivement être modifier, voir disparaître totalement. J'observais Franz, soudainement en proie aux doutes par cette réalité qui me frappait de plein fouet, des tas de questions se précipitaient dans ma tête, des tas de questions dont je n'avais finalement pas envie de faire face. Je fermais les yeux quelques minutes, me calant contre la paroi je l'observais amoureusement, souriant légèrement, mais ne souhaitant pas briser cet instant de plénitude dans lequel il s'était enfermé. Je me contentais de le regarder longuement, remuant les membres de temps à autre.

Oui, bon nombre de questions sans réponses, ou pourtant aux réponses tellement effrayantes que je ne préférais pas les constater, se bousculaient sûrement dans nos têtes respectives ces derniers temps. Notre "couple" allait-il tenir, une fois confronter à la réalité? Dans cette bulle dans laquelle nous étions enfermés, rien n'y personne ne pouvait nous empêcher de vivre pleinement notre relation, il n'y avait aucune contrainte, à l'instar d'une île déserte où aucun acteur ne serait venu interférer dans nos vies. Seulement voilà, la réalité était tout autre, nous nous devions de l'affronter avec lucidité, et je doutais parfois de la solidité de notre relation face à toutes ces contraintes qui allaient s'imposer à nos yeux. C'est comme si l'entrée de Sydney dans la pièce avait apporté ce que je n'avais cessé de vouloir refouler en venant ici, non pas que sa présence m'était désagréable bien au contraire, mais elle m'entrainait dans de troublants conflits avec moi même. A la limite de m'endormir dans l'eau, je me rendis compte que plus un seul bruit ne régnait dans la pièce. C'était calme, étrangement calme, une certaine quiétude venait se s'installer autour de nous, ces moments privilégier comme cela ne devaient pas être brisés. Pourtant je ne pus m'empêcher de me redresser de toute ma hauteur dans le bassin, glissant une main dans mes cheveux trempés avant de me retourner, un sourire taquin glissant sur mes lèvres pour aussitôt s'évanouir.

Je te sens me déshabiller du regard depuis que tu es arrivée, ça me déstabilise.

Nageant tranquillement vers elle, je vins me poser contre la paroi où elle se trouvait, laissant ma tête se déposer entre mes bras sur le carrelage frais sans cesser de l'observer avec attention.

Alors qu'est-ce que ça te fait d'être finaliste de fake lover? Je souris. Je t'avais dis que tu resterais jusqu'à la fin les doigts dans le nez.

J'observais Franz parfaitement immobile flottant à la surface de l'eau, ignorant volontairement toutes les questions qui se bousculaient dans ma tête. Même si finalement y faire face semblerait la meilleure chose, la chose la plus mature, sauf que je n'avais aucune envie de l'être pas maintenant, je souhaitais réellement profiter des moment que m'offraient cette demeure. Le silence régnait, je détestais ça, je détestais me taire alors que j'avais des tas de choses à dire, à faire. Seulement pour une fois j'avais décidé de rester raisonnable, laissant à Franz toute la quiétude qui lui était nécessaire. Puis alors que je m'y attendais le moins, il se redressait, je ne cessais de sourire. « Excuse-moi, je n'avais aucune envie de briser ce moment. » Lançais-je mutine alors qu'il se rapprochait déjà de moi. « Je dois t'avouer que c'est plutôt flatteur de se sentir aimer. » Je me décollais de la paroi, ma plaçant devant Franz, souriant continuellement. « C'est vrai, je dois admettre que tu as raison, mais je pense que tu as de fortes chances de rester coincé avec moi jusqu'à la fin ... »

Ce serait un supplice, devoir te supporter encore une semaine alors que je pourrais fuir pour ne plus jamais revenir...

Faussement dramatique, je fis la moue avant de lever les yeux au plafond dans un sourire innocent. Je ne préférais pas accorder de crédit à la parole de Sydney, tout simplement parce que j'avais certain joueurs colossales en face de moi et que le public m'avait surpris plus d'une fois. J'étais persuadé de voir Matthew passer en finale, mais quant à savoir pour le reste, je me retrouvais dans le flou le plus total. Austin peut-être, au fond j'étais persuadé qu'il était parvenu à en séduire plus d'un dans son brusque retournement de situation. Laissant mon doigt glisser doucement entre les jointures de carrelages, je laissai mon menton reposer contre la céramique de celui-ci tout en soupirant doucement, étrangement... je ne savais comment définir comment je me sentais à cet instant? Triste? Non, Inquiet alors? Pas vraiment... impatient peut-être, serein dans tous les cas.

Ma seule déception en partant aura été de ne pas avoir trouvé ce secret que tu caches si bien.

« Oh ! Je peux partir maintenant si tu préfères, je ne voudrais pas t'imposer ma présence trop longtemps. » Je croisais mes bras sur ma poitrine, avant de prendre un air faussement indigné, le toisant par la même occasion. Je me mordais la lèvre afin de réussir à contenir mon rire qui pointait dangereusement. Visiblement il n'avait pas l'air de me croire quand je disais qu'il allait assurément aller en finale. C'était une évidence depuis plusieurs semaines déjà pour moi. Qu'est ce qui me faisait dire ça ? L'intuition que malgré ce que certains pouvaient penser, il faisait parti des tête d'affiches de cette saison. Matthew y serait peut être à ses côtés, Nolan, à vrai dire la seconde personne qui l'accompagnerait en demi-finale mais pour moi il n'y avait aucun doute, il en ferait parti. Mon secret revint une nouvelle fois sur le tapis, je soupirais légèrement. « Je le cache plus vraiment, je sais que ton ego doit en prendre un coup, mais tu ne voudrais pas, priver mon fils d'être pourri de cadeaux en me subtilisant ma cagnotte aussi près du but mon amour ? Non parce que là, je pense qu'il doit te voir comme un super héros, un modèle sur qui prendre exemple mais si tu l'empêches d'avoir le super jeu vidéo dernier cris à la monde, je pense qu'il te détestera jusqu'à la fin de ses jours d'enfants. » plaisantais-je même si finalement, je ne devais pas être loin quant à la popularité de Franz auprès de mon fils, surtout connaissant l'énergumène que j'avais enfanté.

Un sourire vint se glisser sur mes lèvres, fugace, à l'évocation de son fils. Un héro? Je ne pouvais qu'en douter, quoi que peut-être ce dernier savait-il plus de chose que Sydney n'en avait encore découverte à mon sujet. Je ne savais que répondre, à vrai dire parler de son fils était un sujet dans lequel je ne préférais que peu m'engager étant donné que j'étais encore mal à l'aise en songeant à cette réalité. Pourtant je devrais bien m'y faire, mais c'était plus fort que moi, je ne me voyais pas avec un gamin de huit ans entre la candidate et moi, égoïstement. Je ne dis par conséquent rien à ce sujet, préférant dévié.

Alors tu ne le caches plus? Je me suis toujours dis que tu souffrais d'une certaine addiction au sexe, j'aurais dû m'en douter c'était pourtant flagrant.

Haussant les épaules, je ris tout en lui lançant un clin d'œil équivoque, songeant avec quel rythme d'enfer nous faisions l'amour toutes les semaines depuis que nous étions ensemble. Après nous, autant profiter de notre jeunesse, beauté et santé pour s'y adonner à fond. La séparation allait être frustrante, très frustrante. M'élançant en arrière, je viens me glisser aux côtés de la jeune femme, la contournant pour finalement m'éloigner un peu, nageant sur le dos paisiblement.

J'avais à peine évoquer mon fils que je sentis un malaise s'instaurer. Je baissais les yeux une demi seconde, sentant un noeud se former dans mon estomac. Prenant finalement conscience que l'extérieur se révélerait être une torture, et que cette histoire qui se construisait à peine prendrait sûrement fin lorsque nous quitterons ces murs. J'avais porté tellement d'espoir en cette relation que finalement, j'avais certainement minimiser le poids de mon passé sur celle-ci. Mais objectivement parlant comment lui en vouloir de ne pas désirer s'enfermer dans une relation et se retrouver avec un enfant de huit ans sur les bras, personne ne le désirait, personne ne l'avait jamais voulu à vrai dire. Soit, je retrouvais mon sourire, me concentrant uniquement sur ses mots qui me firent rire plus franchement. Le reste pour le moment, je le laissait dans un coin de mon esprit, désireuse de profiter de l'instant tant que je le pouvais encore. « c'est pas utile, tu ne trouves pas. » je levais les yeux au plafond, riant de nouveau avant de poursuivre. « tu oublies deux choses, premièrement tu l'es tout autant que moi, et deuxièmement, si c'était le cas le partenaire ne m'aurait pas autant importé. » murmurais-je malicieusement tandis que je l' observais nageant s'éloignant un peu plus de moi. Je souriais toujours, m'élançant à mon tour, nageant doucement en sa direction. « je me vois dans l'obligation de te demander, dans le cadre de mon secret, bien évidement. De bien vouloir passer ses deux derniers jours dans la chambre aine afin de prendre ma dose de franz, dans l'optique où tu viendrais à quitter la maison vendredi. Il en va de ma survie ... » lançais-je sur un ton faussement dramatique. Nous faisions l'amour tellement souvent que je n'osais imaginer dans quel état de manque j'allais me trouver une fois l'aventure terminée.

Moi, addict au sexe? C'est faux, archi-faux, j'ai envie de dire menteuse. Menteuse. Je levai les yeux au plafond. Et après tout je ne suis jamais au bout de mes surprises avec toi, qui sait combien y sont passés avant moi dans cette maison.

Prenant une expression indignée et franchement offusquée, je m'approchais de la jeune femme sans pouvoir pour autant m'empêcher de sourire face à tant de mauvaise foi de ma part. De toute façon je n'avais jamais caché mon penchant certain pour les plaisirs charnels, au fond il n'y avait absolument rien de mal à ça, surtout lorsqu'ils étaient partagés avec Sydney. Il était néanmoins inapproprié de m'y adonner une fois de plus dans cette piscine avec elle, non pas que je ne le voulais pas, mais je risquais sûrement de me faire harceler par des producteurs de porno après ma sortie. Nous étions bien capable de nous passer l'un de l'autre jusqu'à la fin de la semaine non? Apparemment ce n'était pas le cas étant donné qu'elle me demanda aussitôt de passer les deux derniers jours avant le prime de Vendredi dans la chambre Aine en sa compagnie. Je me mordis la lèvre, m'approchant d'elle avant que mon visage ne se retrouve à quelques centimètres du sien, un sourire narquois peint sur celui-ci.

Et si je refuse tu m'y enfermes de force c'est ça? J'aimerai bien te voir en lionne assoiffée, bavant sur tout ce qui s'apparente de près ou de loin à un signe phallique. J'arquai un sourcil. Quoi que, tu risquerais d'en venir à coincer Noé dans les toilettes sous une énième crise de franzophilie, je ne suis pas sûr que cette image me plaise autant.