Un énième prime a lieu. Sans doute le dernier. Je ne suis vraiment pas optimiste quant à l’issue de celui-ci. A mon humble avis, je vais plier bagage. Il y a tout de même des fortes têtes parmi les nominés. Certes, certains sont plus charismatiques que d’autres mais je n’ai pas l’impression d’être particulièrement populaire quand je regarde la côté de popularité. Alors je ne sais pas. Je reste tout de même assez zen. Si je dois partir, alors j’accepterai mon sort. On devra tous partir un jour après tout. Seulement, je me plais bien ici alors je dirai certainement pas non pour rester une semaine ou deux de plus. On verra. En attendant, j’ai pas fait d’effort particulier pour ma tenue. J’ai enfilé un pull que j’ai jamais mis un soir de prime jusqu’à présent puis un pantalon Camel et des baskets. Je doute remporter un franc succès dans une future rubrique de Zoey mais tant pis. Moi je l’aime bien mon sweat à feuille de palmier. Et puis, je suis pas le seul qui ait opté pour le thème de la nature. Adnan a une fleur sur sa veste et des félins sur son pantalon. Je m’assois d’ailleurs à ses côtés pour le prime.« Hey ! » Bon, on s’est déjà croisé aujourd’hui mais il y a quelques heures donc autant le re-saluer. « A nous deux, on représente la faune ce soir. » C’est cool, non ? Bon et sinon, quel est le programme de la soirée ? « Merci encore pour cette semaine. » Il a été génial, tout simplement. Au même titre qu’Aaron qui m’a soutenu aussi. Je lui adresse un grand sourire à lui aussi d’ailleurs.

+ tenue

Heure du prime, et pas question d'être en retard cette fois-ci. Il n'avait aucune raison de l'être maintenant de toute façon, et il n'avait pas envie de se tailler une réputation de retardataire notoire en plus de celle d'alcoolique qu'Akela leur avait si gracieusement accordé à Lou et à lui. Il avait abandonné l'idée de faire des efforts concernant l'habillement en revanche, les costumes, les cravates, il portait déjà cela au quotidien dans son travail et il partait du principe qu'il était ici en vacances, n'en déplaise à Zoey et sa rubrique. Vêtu plus normalement tu meurs il avait donc quitté le salon où il bullait depuis une petite heure, pour rejoindre le plateau de l'autre côté du jardin. Il avait en tête le détecteur de mensonge, auquel on lui avait demandé de répondre, et même s'il était totalement en paix avec ce qu'il avait répondu et n'avait pas vu l'intérêt de mentir à des choses qui se savaient déjà ou se sauraient sous peu, il craignait un peu ce que le détecteur en aurait pensé lui. Il avait l'air un peu cassé il faut dire, pas le truc le plus fiable du monde. Arrivé sur le plateau il s'était installé près de Tilda sans vraiment de poser de question, mais s'était soudainement demandé si cela s'avérait être une bonne idée, maintenant qu'Alix annonçait qu'il allait devoir révéler son buzz à propos de la jeune femme. Là, dès que Cupidon interviendrait, et justement Cupidon était sorti de son silence pour lui demander d'exposer son idée aux oreilles des autres. Posant d'abord un regard incertain sur Tilda, parce que même si elle avait assurée ne pas mal prendre son idée il se mettait à nouveau à douter, il n'avait plus vraiment d'autre choix que d'aller au bout de sa pensée désormais. Il avait validé, il était temps d'assumer. « Je pense Tilda être mêlée dans le scandale médiatique et sexuel de Berlusconi. » Plus il y pensait plus cela lui semblait affreusement bancal. Il avait beau avoir un paquet d'indices en sa possession concernant Tilda, il n'était pas parvenu à relier certains à son idée et pour lui cela voulait tout dire. Mais qu'importe, il avait déjà renoncé à valider un buzz une fois, il était parti dans l'optique de ne pas reproduire la chose, et tant pis s'il devait perdre cinq mille euros. Il ne les considérerait pas vraiment comme perdus, s'ils terminaient dans la cagnotte de la jeune femme. Avec tout cela il en oubliait presque son détecteur et ce qui se cachait dedans, mais ce n'était que momentanément, assurément.

+ Une semaine de plus vient de s'écouler et je ne saurais dire à quelle allure. Une journée est passée vite tandis que l'autre s'est éternisée, et j'ai l'impression de n'avoir rien fait, au final, de m'être simplement traînée jusqu'à ce soir où je me suis un peu activée pour me préparer, même si le résultat est affreusement banal, et me rendre au prime. Je ne sais même pas vraiment comment je me sens, sans doute totalement neutre face à tout ça, tout ce qui peut se passer ce soir. Je ne suis pas inquiète quant à la fin de soirée. Peu importe les résultats, les deux candidats qui partiront ce soir, ce sera toujours des concurrents en moins, c'est ce dont je me suis convaincue pour rendre les départs moins difficiles. Quoi qu'ils ne le seront peut-être même pas, tout dépendra de qui s'en ira, si je m'en sentais proche ou pas. En réalité, je ne pense être vraiment proche de personne, c’est triste à dire mais c’est l’impression que j’ai. On a beau être encore plus d'une quinzaine à vivre dans le nid, je me sens étrangement seule. Mais c'est peut-être pas plus mal, au final. Après tout, mon objectif premier c'est de gagner, pas de me faire des amis, même si c'est tout aussi important dans ce jeu, peut-être même plus que dans la vie en dehors d'ici. Enfin, quoi qu'il en soit, c'est encore en solitaire que j'arrive sur le plateau mais j'ai bien envie de rejoindre quelqu'un dès le début aujourd'hui, pour changer de d'habitude où j'attends toujours que quelqu'un s'installe à mes côtés alors que ça n'arrive presque jamais. Je repère Aaron tout seule, le pauvre, et je fonds presque sur lui pour lui imposer ma présence (le pauvre encore plus, du coup). « J'espère que t'attendais personne. » Je dis dans un sourire en posant mes fesses à côtés de lui sans attendre sa permission alors que j'entends que ça parle de secret buzzé ou je sais pas quoi.

Le neuvième prime allait commencer dans une petite vingtaine de minutes quand l'ascenseur avait décidé de faire des siennes en m'enfermant avec Pia alors que cette dernière m'évitait depuis la révélation de son secret. La production ne pouvait pas s'en empêcher, il leur fallait quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent. Une petite explication s'en était suivie mais rien de bien méchant, les choses étaient claires entre elle maintenant. Du moins c'est ce que j'espérais. Quand nous n'avions plus rien à nous dire, l'ascenseur s'était remis en route, comme par miracle. Il ne me restait plus de temps pour aller faire une dernière petite retouche.  Heureusement pour moi, j'étais déjà prête pour la soirée et que je n'avais pas à me préparer en catastrophe. Pia aussi, alors c'est tout naturellement que nous prenions le chemin du plateau dans le plus grand silence. Ma camarade s’arrête un instant pour arranger sa tenue et me pose une question à laquelle je n'ai même pas le temps de répondre. Tant pis, elle ne saura jamais qu'on voit un peu ses fesses avec ce short là. Je suis encore un peu perturbée par cette discussion dans l'ascenseur alors je préfère aller prendre un verre et d'aller le boire sur un fauteuil pour y réfléchir un moment. Sauf qu'au bout de quelques minutes je ne tiens plus et je me décide à la rejoindre. Un petite détour par le buffet pour prendre une coupe au vol et je m’assois à côté de la jolie tatouée. « Ta tenue est superbe » . Je réponds à sa question après quelques minutes. C'est vrai qu'elle est très jolie ce soir. Surtout depuis qu'elle a baissé son short. « J'ai pris un petit quelque chose pour toi ». Je lui annonce tout en lui tendant la coupe que je viens d'aller chercher. A ce même moment Andreja fait part de sa théorie à propos du secret de Tilda, c'est plutôt pas mal comme idée.

+ TENUE

Je suis stressé, probablement plus que l'ensemble des nominés réunis. On aurait clairement pu me confondre à une bombe à retardement. Pas du genre à détruire Hiroshima non plus, je suis un petit gabarit, alors j'imagine qu'il en faudrait un petit peu plus... Quoi que les bombes nucléaires, ça n'était pas forcément gros non ? Je me demandais quelle taille il faudrait pour faire exploser le nid d'ailleurs. Il était grand tout de même ! Cela dit, j'étais bien content d'une chose, mes pensées étaient le seul jardin secret que j'avais ici, et personne ne pourrait entendre ce que j'étais entrain d'imaginer... N'est ce pas ? Cupidon, ne peut pas lire dans les pensées, hm ? (...) Non, impossible. Enfin bref, tout ça pour vous dire que j'étais sacrément stressé, et je crois qu'il n'y avait pas besoin de lire dans mes pensées pour le deviner, mon visage était un livre ouvert. Sacha ne tardait d'ailleurs pas à me rejoindre s'amusant de nos tenues alors qu'il me remerciait ensuite pour cette semaine. Qu'est ce que j'avais fait de particulier ? Aucune idée. « D-De rien ? » bégayais-je comme un pauvre abruti alors que je tentais de calmer les battements de mon coeur. Pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que ma partenaire nous rejoignait, et automatiquement, un sourire s'éprit de mes lèvres. C'était plus fort que moi, dès qu'elle était dans les environs j'avais besoin de sourire. « Tu peux rester, évidemment ! Et à vrai dire... je crois qu'on m'a piqué le dernier costume qu'il me restait... Enfin je ne l'ai pas trouvé et... Tu n'aimes pas ? Je peux aller me changer si tu veux. » si c'était pour lui faire plaisir, j'étais prêt à remonter et enfiler autre chose, même si je devais le piquer à quelqu'un d'autre. Pas à Ghika, évidemment. Elle remarquait également la ressemblance entre la veste de Sacha et mon pantalon, et un léger rire s'échappa de mes lèvres. « J'adore cette veste. Tu crois que je pourrai trouver la même dehors ? Tu l'as acheté où ? Ça serait drôle, on aurait l'air de jumeaux. » Oui bon, pas si drôle que ça en y repensant mais... « Oh d'ailleurs, vous vous connaissez ? McKayla, Sacha. Sacha, la meilleure partenaire au monde. Voilà, maintenant vous vous connaissez. (...) J'ai voulu te donner un surnom aussi Sacha, mais j'ai rien trouvé. Je suis nul pour ça... Et puis t'es super jolie Mc ! Pas vrai Sacha ? » repris-je en donnant un coup de coude au garçon. J'étais stressé, parler avait tendance à me détendre. Pendant ce temps, Andreja et Tilda faisaient face à une révélation, que j'écoutais tout de même, quelque peu curieux.

Elle a l'air nerveuse, elle tombe son jus de fruit d'un coup et ne semble pas plus calme et quand elle verbalise enfin son angoisse Ghika passe un bras autour de ses épaules, protecteur. Il comprend qu'elle soit anxieuse, il l'a été quand il était nominé, il l'est aujourd'hui encore alors qu'il est hors de danger. Au fond c'est toujours la même rengaine, on est inquiet pour soi, pour les autres, le dimanche est un jour assez difficile à aborder sereinement parce qu'on a presque toujours quelque chose à perdre. Que ce soit sa place ou quelqu'un qu'on aime bien. « Moi aussi. » se contente-t-il d'ajouter pour l'instant, parce qu'il ne veut pas la noyer immédiatement sous un flot de mots et que lui avouer qu'il est dans la même position qu'elle c'est une façon de partager son stress, d'en prendre une partie sur ses épaules à lui et de la décharger d'un poids. « Content de voir que tu es revenue dans le clan des roux pur et dur en tout cas. » lance-t-il avec un sourire. C'est comme ça qu'il la préfère. Il aurait bien dit « naturelle » mais ça n'aurait probablement pas eu le sens voulu, disons que c'est naturel à ses yeux parce que c'est comme ça qu'ils l'ont connu au départ. Rousse flamboyante. Un rapide calcul de ses chances de revenir dans l'aventure lui indique qu'elles ne sont pas meilleures que les siennes la semaine précédente, mais elle a toujours fait des scores très honorables alors il ne voit pas pour quelle raison le public l'aurait d'un seul coup abandonnée. Il sirote son verre de jus de fruit en attendant que la révélation se conclut. Il a du mal à voir Tilda dans le lit du vieux Berlusconi, mais bon... on ne sait jamais. Si ça se trouve c'est même le politicien le père de l'enfant et dans ce cas il doit l'admettre il sera vraiment décontenancé.